Chapitre 5 : Comme une servante
Lorsque Solène entend le mot « cousine », son visage devient grave. Elle jette un regard froid à Flora.
Flora se mord la lèvre. Ce « Léon » veut la faire mourir ?
Solène entraîne Flora dans le hall de la villa avant de sortir sa main froidement.
Elle regarde Flora avec un regard noir.
— Cet homme vient de t’appeler « cousine » ? C’est le cousin de Lionel ?
Flora hoche la tête :
— Oui.
Clac !
Solène lui donne une gifle, avec une telle force qu’elle fait siffler les oreilles de Flora.
— Honte à toi. Baiser le cousin de ton mari le premier jour de ton mariage. Tu veux nous faire mourir ? Si tu veux mourir, vas-y toute seule. N’entraîne pas les Boisselot dans ta chute !
Flora baisse les yeux. Elle touche son visage engourdi par la douleur, et lève froidement les yeux vers Solène :
— Pourquoi tu ne me demandes pas si j’étais volontaire ?
C’est toujours la même histoire. Dès qu’il se passe quelque chose, Solène la gronde et la sermonne immédiatement, sans jamais lui demander pourquoi.
— L’un est une épave défigurée et sexuellement incompétente tandis que l’autre est un homme normal et en bonne santé. Quiconque est sain d’esprit saurait commet faire le choix. Tu n’as pas passé la nuit dernière avec ce « cousin », hein ?
Une voix de femme, douce et délicate, vient de l’escalier. Cette voix est si tendre, mais pleine de malice.
Dès que Solène voit Chantal descendre, elle se précipite pour l’accueillir et lui demande avec inquiétude :
— Chantal, tu te sens mieux ?
— Maman, je vais beaucoup mieux.
Chantal sourit doucement à Solène et puis se diriger vers Flora :
— Flora, même si je peux comprendre tes sentiments, tu dois penser aux Boisselot et te calmer un peu.
De sa fenêtre, elle vient de voir Flora et un homme s’embrasser dans la voiture. Elle n’a jamais imaginé que Flora, qui avait habituellement l’air stupide et laid, avait un don pour draguer les hommes.
Quand elle finit de parler, elle tourne la tête vers Solène et dit, en faisant la moue :
— Maman, j’ai raison ?
Solène affiche immédiatement un sourire :
— Chantal a raison, bien sûr.
Flora serre la main et pince les lèvres sans dire un mot.
Tout le monde pourrait croire que Chantal et Solène sont une vraie mère et une vraie fille.
Depuis des années, Solène était tellement déterminée à se faire une place aux Boisselot. Elle a fait tout ce qu’il faut pour plaire à tous les Boisselot. Sa propre fille, au contraire, semblait être un enfant adoptif.
Solène cesse de sourire et regarde Flora avec un visage sérieux :
— Flora, puisque tu t’es mariée chez les Morel, tu dois tenir ton rôle et ne pas déshonorer nous les Boisselot.
Flora baisse les yeux pour cacher sa méprise. Elle prend un air docile et dit d’un ton calme :
— Vous me l’avez rappelée. Si jamais je m’énerve et que je fais quelque chose qui dépasse les bornes, je me demande si les Morel seront tellement en colère qu’ils donneront une leçon à tous les Boisselot.
Chantal ne s’attend pas à ce que Flora, qui était toujours bête et soumise, dise quelque chose comme cela. Elle fronce les sourcils :
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Ça veut dire ce que tu as entendu, ma sœur.
Flora lève les yeux, faisant preuve de retenue. Avec ses yeux vides, elle a l’air stupide, comme d’habitude.
Elles croient qu’elle serait encore traitée par eux comme une servante ?
Auparavant, elle avait encore des attentes à l’égard de Solène en tant que mère. Après avoir été forcée de se marier chez les Morel à la place de sa sœur, elle a renoncé à ses derniers espoirs.
— Toi !
Chantal est habituée à donner des ordres à Flora. C’est la première fois que cette dernière se rebelle.
Elle lance un regard furieux à Flora et tourne la tête vers Solène :
— Maman, j’ai eu la gentillesse de conseiller Flora. Pourquoi elle se comporte comme ça !
Solène entend bien la menace dans les paroles de Flora. Mais quand elle pense que Flora va lui céder de toute façon, comme toujours, elle continue à se comporter comme une mère et dit sévèrement :
— Flora, excuse-toi auprès de ta sœur !