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CHAPITRE 1

C’était le mois des classes.

Il était midi, l’heure de retourner dans nos maisons respectives. Pour éviter les réprimandes de papa et maman, je me dépêchais dans les rues avec ma camarade de classe Vanessa. On se dépêchait parce que dans quelques heures, on avait encore d’autres cours alors qu’il nous fallait un tout petit repos avant de nous retourner au cours le soir.

Ma copine et moi, on se parlait comme d’habitude. On se taquinait entre amie. La rue était remplie de monde où tout le monde s’en appropriait vu que c’était un bien public.

Ma copine et moi marchions de toutes les vitesses de nos corps quand tout à coup, lorsque je soulevai ma tête pour regarder au côté opposé de la rue, je croisai le regard d’un joli garçon. La beauté du jeune homme me fascina et je sentis une frayeur sur tout mon corps. C’était la première fois qu’une chose pareille m’arrivait. Je continuai ma marche malgré tout.

Au bout de quelques instants encore, je soulevai ma tête pour voir si le jeune homme était parti de la voie mais grande avait été ma surprise de constater que le jeune homme, depuis tout ce temps, continuait de me regarder.

– Vanessa, appelai-je tout bas, connais-tu ce beau gars qui nous regarde derrière la chaussée ?

Ma copine leva la tête pour observer l’endroit d’où je lui parlais.

– Je ne le connais pas. Y a-t-il un problème ?

– Ne vois-tu pas comment il nous observe ?

– Ce n’est pas nous les deux il regarde, plutôt toi ; rectifia ma copine.

Et c’était vrai. Ce mignon garçon avait son regard sur moi.

***

En rentrant après les cours du soir, je n’arrêtais de repenser au mec de l’après-midi. Oui, j’avais toutes mes intentions sur lui. Le revoir et lui parler de mes intentions serait la meilleure des choses qui pourrait m’arriver.

Repensant à son charme, je me demandai ce que serait notre vie à deux si le destin nous accordait une chance.

Au lever du jour, je m’apprêtai pour me rendre à l’école comme d’habitude. Toujours était-il que lorsque j’arrivais au même niveau où j’avais croisé le regard de ce mec pour la première fois, je me faisais l’idée que j’allais le revoir. Mais ce matin encore tout comme hier soir, mon rêve avait loupé. Je n’avais vu personne. Je continuai mon chemin malgré tout.

Mon intuition me disait qu’il était du même collège que moi. Le problème était que je ne connaissais pas vraiment sa classe. Et si tel en était le cas, aurais-je le courage de lui avouer mes sentiments ? La réponse ne serait pas positive en tout cas.

Les cours avaient commencé et avaient duré deux heures. Après la récréation à dix heures, le professeur du cours suivant fit son entrée et fit lui aussi son cours qui dura le même nombre de temps que le premier.

Il sonna enfin midi, l’heure qu’espérait tout le monde pour aller manger et se reposer avant de revenir au cours le soir pour ceux qui en avaient.

A la sortie des cours à midi-là, mes camarades et moi nous mîmes dans les ruelles pour regagner nos maisons respectives en périphérie de la ville quand tout à coup, j’entendis quelqu’un siffler dans mon dos. Ne sachant à qui s’adressait l’auteur du sifflet, j’en fis mine comme si je n’avais rien entendu. Et d’ailleurs, je n’étais pas la seule personne à marcher dans la rue ; et aussi, je n’étais ni poule ni pintade pour répondre à ce genre d’appel dont j’ignorais l’auteur. Je considérai le sifflet comme un appel qu’on adressait à quelqu’un d’autre.

Au bout de quelques secondes, les sifflements s’intensifiaient. Toujours était-il que je ne calculais pas la voix de l’inconnu.

Tout à coup, Vanessa, ma copine de classe avec qui j’acheminais tourna la tête en arrière et l’intéressé lui fit comprendre d’un signe de la main que ce n’était pas à elle qu’était destiné l’appel mais plutôt à moi.

– S’il te plaît Grâce, quelqu’un est en train de t’appeler derrière, me chuchota ma copine.

– Oh Vanessa, ne prête aucune attention à cette personne ; pressons plutôt vite les pas pour disparaître d’ici, lui répondis-je sans regarder derrière.

– Non mais Grâce, essaie de répondre tout au moins à son appel ; peut-être qu’il voudrait te dire quelque chose !

– Vanessa, peux-tu me cogner la paix avec cette personne ? Ou si ça te chante, tu pourrais lui répondre à ma place, lui répliquai-je, énervée.

– Comment tu peux dire ça ? Quand tu me regardes, est-ce que mes seins se sont déjà assez développés comme les tiens pour que je me tienne debout avec un homme ? hasarda-t-elle.

– Putain de merde ! Vanessa, ne m’énerve pas davantage cette après-midi, d’accord ? Et de grâce, évite surtout de me provoquer.

Me sentant déjà en colère, ma copine se retint de tout commentaire.

– Et si ce que tu as sur la poitrine ne sont pas des seins, sont-ce alors des citrons ? ajoutai-je.

Pendant que Vanessa et moi étions en train de nous mordre la langue, le siffleur s’empressa et nous rattrapa. Arrivé à notre hauteur, il nous sourit en nous montrant ses jolies dents. Ma copine et moi échangeâmes entre nous un regard innocent.

– Bonjour mademoiselle, commença-t-il en me fixant du regard ; vas-tu me dire que tu n’entendais pas ma voix depuis ? m’écria-t-il comme si nous étions familiers ou comme si on se connaissait depuis des lustres.

– Je suis désolée ! m’exclamai-je, inquiète.

L’homme me fixait toujours du regard sans s’en détacher.

– En fait, j’étais un peu pressée parce que j’ai un autre cours tout à l’heure à quatorze heures, continuai-je avec tristesse.

– Cela voudra dire que c’est la raison pour laquelle tu m’avais ignoré pendant tout ce temps ? Et si je te donnais un coup de marteau sur la tête, que vas-tu dire ? s’écria-t-il d’une voix perçante.

Je pris peur et commençai à grelotter telle une poule mouillée d’une forte pluie.

Comment peut-il me donner un coup de marteau sur la tête ? Existait-il encore des méchants de l’époque de Jésus-Christ sur cette terre ? songeai-je.

Ma copine, quant à elle, était pâle, calme, silencieuse et me regardait. C’est alors qu’une pensée me hanta l’esprit et me chuchota de lui présenter mes excuses afin qu’il nous laissât continuer notre chemin.

– S’il vous plaît, ne me donnez pas de coup de machette sur la tête je vous en prie. Ma tête n’est pas assez résistante pour supporter ce coup. Elle pourrait se fendre en deux, lui répondis-je révérencieusement.

En fait, lorsque j’étais encore très jeune, j’avais beaucoup peur. Je n’aimais pas qu’on me fasse du mal. Et c’est surtout la raison pour laquelle à l’école, jamais je ne me querellais.

– Bien, reprit-il après m’avoir longuement observée ; on dirait que tu sais déjà quelque chose de la raison pour laquelle je t’appelais et c’est pourquoi tu ne t’arrêtais pas, continua-t-il cette fois d’un ton un peu rassurant.

– Non, je n’en sais absolument rien ! lui répondis-je, sérieuse.

– Arrête de nier ! Sûrement que tu le savais et c’est la raison pour laquelle tu faisais le paon. D’ailleurs, dis à ta copine de partir.

Je ne répondis pas encore lorsque tout à coup, apparut un jeune homme. Et là, c’était ce mignon garçon que j’avais vu à la veille.

– Que se passe-t-il ici ? demanda-t-il d’un ton grave.

A son interrogation, je ne savais que répondre. Tantôt je tournais mon regard vers l’inconnu, tantôt je le tournais à l’adresse du mignon garçon et tantôt vers Vanessa qui s’était abstenue de tout.

– Jeune fille, appela de nouveau le mignon gars, que se passe-t-il ? Puisque depuis un moment, je suis en train de sentir que ce monsieur te menace ; ou pas vrai ?

Et puisque c’était effectivement vrai, j’acquiesçai de la tête parce que j’avais besoin de secours pour ne pas me faire cogner la tête d’un marteau.

Le jeune homme s’avança vers l’inconnu qui avait en projet de me briser la tête.

– Et toi, pourquoi tortures-tu la jeune fille ?

Le questionné, au lieu de répondre tranquillement à la question qu’on venait de lui poser, cherchait à faire le dur. Bam, mon ange gardien lui balança un coup dans le ventre. Ne pouvant pas supporter ce genre de scène, je tirai Vanessa par le bras et nous en fûmes.

– N’est-ce pas le mec d’hier ça ? me questionna Vanessa.

– Si, c’est lui !

– Vous vous connaissez auparavant ?

– Non, nous nous n’étions jamais vus.

– Et pourtant il est venu te sauver des mains de cet individu.

– Cela m’a aussi étonnée.

– Sûrement qu’il t’apprécie.

– Comment lui si beau comme ça pourrait apprécier une jeune fille moche que je suis ?

– C’est toi qui te trouves moche sinon tu es bien belle.

Ma copine me racontait les mots comme ils pleuvaient dans sa tête. On commentait ce qu’on venait de vivre, ma copine et moi. On marchait tout en parlant. En bavardant ma copine et moi, j’étais loin de savoir que le temps filait. Lorsque j’arrivai à la maison, je tombai dans les mains de papa et maman.

– D’où est-ce que tu viens ? m’écria mon père.

Mince ! Quelle était encore cette question ? Pourquoi demander à un militaire d’où est-ce qu’il vient alors qu’il est dans son uniforme kaki ?

– Je viens de l’école, papa ; répondis-je, inquiète.

– C’est à moi que tu sers cette réponse mensongère ?

– Papa, je suis désolée. C’est effectivement de l’école que je reviens.

– As-tu regardé l’heure qu’il fait ?

C’est alors que je lançai mon regard à l’adresse de l’horloge murale et y lus treize heures. Cet imbécile qui projetait me faire du mal m’avait fait perdre beaucoup de temps.

– Gare à toi si tu reviens prochainement en retard dans cette maison, conclut mon père.

Je le remerciai et me hâtai vers les marches d’escalier.

Arrivée dans ma chambre, j’ôtai ma tenue kaki et portai l’une de mes tenues de maison et allai cherchai mon repas à la cuisine. Autours de ce plat, l’image de mon sauveur des mains de l’autre voyou me revint à l’esprit et je commençai à penser encore à lui. Ah oui, je revoyais la belle composition de son corps. Tout son corps qui était clair comme le mien et ses lèvres qui étaient trop petites et très jolies. Sincèrement, le jeune homme était trop joli.

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