CHAPITRE 7
Au bout d'un moment, le docteur Azarade est revenu me voir avec un téléphone.
Comme convenu, il est resté à mes côtés. À m'observer et à m'aider en cas de besoin.
Après deux sonneries Vincent a enfin décroché son téléphone.
_ Allô mon chéri, c'est moi, je suis en compagnie du docteur Azarade.
_ Comment vas-tu tu ma belle ?
_ Je vais mieux mais le docteur Azarade souhaite me garder dans son service en psychiatrie.
_ Tu m'as fait une peur bleue me dit-t'il. Et en psychiatrie mais pourquoi.
_ Tu n'es pas folle tu as juste fait un malaise.
Le docteur Azarade voit mon embarras et décide d'intervenir.
Je lui t'en le téléphone et celui-ci prend le relais.
J'avoue que l'attitude de Vincent me surprend énormément. Je ne l'avais encore jamais entendu, aussi inquiet. Est-ce de la comédie ou est-ce vraiment de l'inquiétude à mon sujet, j'avoue que je ne sais plus ? Et c'est ça façon de me parler au téléphone.
_ Bonjour M. Dixy, je suis le docteur Azarade, je suis psychiatre. C'est moi qui suis le dossier de votre compagne pour pouvoir l'évaluer et comprendre ce qui s’est passé avec cette prise de médicaments.
_ Bonjour docteur, oui, je comprends très bien.
_ Après un lavage d'estomac et des analyses plus poussaient nous nous sommes rendu compte que Mme Bloomer souffre d'une dépression dysthymie.
Nous allons devoir la garder dans notre service quelque temps pour la remettre sur pied.
Il faudrait donc lui rapporter quelques affaires si possible.
_ Oui, oui, pas de soucis, je comprends. Et dans combien de temps pourrais-je la voir, s'il vous plaît ?
_ Comme je l'ai expliqué à Mme Bloomer, les visites ne sont pas autorisées la première semaine le temps que nous mettons en place un traitement et qu'elle s'habitue à son nouvel environnement. Mais après, vous pourrez la voir autant de fois que vous le désirez.
_ Merci docteur mais est-ce que nous ne pouvons pas faire une petite entorse à votre règlement vu que je n'ai pas pu la voir à l'hôpital. Au moins le temps que je lui donne ses affaires. Elle m'a vraiment fait peur, vous savez.
_ Je comprends très bien. Malheureusement, le règlement est clair. Mais étant donné que vous êtes sa seule famille dans le New Jersey, je pense que nous pouvons faire une exception. Je vous propose de passer dans le service d'ici une heure par contre, je devrais être présent lors de cette visite.
_ Pas de problème, je comprends très bien, merci beaucoup docteur Azarade. Je vais lui préparer un sac tout de suite merci beaucoup.
_ À tout à l'heure M. Dixy.
Une fois que le docteur Azarade a raccroché, j'étais à la fois contente qu'il est pris le relais auprès de Vincent.
Mais maintenant que je sais qu'il vient me voir pour m'apporter des vêtements, j'avoue que j'ai peur de sa réaction.
J'ai peur que l'on se prenne la tête devant tout le monde. J'ai peur qu'il m'humilie devant ces gens et surtout le docteur Azarade.
Le docteur Azarade est un homme d'une cinquantaine d'années, il a les cheveux courts grisonnants. Il porte une barbe et il a de petits yeux noisette. C'est un homme un peu enrobé mais d'une gentillesse surprenante.
Cet homme a l'air vraiment de vouloir m'aider et j'espère ne pas le décevoir. Bon, c'est vrai qu'il a une façon bien à lui de nous soigner car en l'observant avec un autre patient. J'ai découvert un psychiatre qui se m'était à crier à tue-tête juste pour imiter son patient afin de lui faire comprendre son comportement vie à vie des autres patients hospitaliser.
J'avoue que cette technique me surprend beaucoup mais quand je vois les sourires des personnes qui m'entoure, j'ai envie de leur ressembler. J'ai envie, moi aussi de retrouver le sourire, de pouvoir me sentir bien dans ma peau et surtout de me sentir aimer.
Quand Vincent est arrivé dans le service de psychiatrie, j'avais les mains moites, la gorge sèche et je me sentais toute bizarre. Mais quand j'ai vu le regard du docteur Azarade posé sur moi, je me suis reprise, j'ai relevé la tête et les ai suivie dans une petite salle sans dire un mot.
À ma grande surprise quand je suis rentrée dans cette pièce. Vincent, s’est précipité sur moi pour me serrer dans ses bras.
_ Tu m'as fait tellement peur ma puce. Ne me refais plus jamais ça, s'il te plaît.
Je ne savais plus trop quoi faire où comment réagir. Ça n'était mais alors pas du tout dans ces habitudes. De me prendre dans ses bras et de faire l'homme inquiet.
Le docteur a d'ailleurs remarqué ma réaction mais n'a rien dit. Il nous a demandé de nous asseoir.
_ Asseyons-nous, vous le voulez bien.
Comme je vous l’ai dis au téléphone, les visites ne sont pas autorisées la première semaine. J'ai fait une exception vu que vous n'avez pas pu la voir après son lavage d'estomac.
Violette va suivre une thérapie dans mon service et d'ici quelque temps, elle pourra reprendre une vie normale à vos côtés.
Je n'ose rien dire tellement la situation est gênante pour moi. Je baisse la tête comme étant honteuse d'une bêtise que j'aurais bien pu faire. Mais c'est surtout le regard insistant sur moi qui me fait réagir comme ça.
Le docteur Azarade est vraiment un très bon médecin car quand il remarque ma gestuelle, il a mis fin à notre rencontre prétextant un autre rendez-vous.
Vincent s'approche de moi pour me serrer dans ces bras et m'embrasser avant de s'en aller. Mais à mon étonnement, je ne réagis pas plus que ça, je me laisse faire comme une poupée de chiffon.
_ À bientôt ma chérie. Prends-soin de toi.
Une fois que Vincent passe la porte, le docteur Azarade s’est rapproché de moi pour me demander comment j'allais. Mais ma réponse est tout autre car je me suis écroulée au sol en pleurs.