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Chapitre 1

Vêtue d'une longue robe noire et coiffée de mon toque de fin d'études, je m'avance vers le podium au bras de mon père. Des ovations jaillissent de tous les côtés quand le directeur lui même en personne me remet mon attestation de diplôme. Une larme coule rapidement de mes yeux. Je l'essuie discrètement avant de me retourner pour faire face au public.

Ma mère et mes cousines sont au premier rang. Elles continuent d'acclamer malgré que tout le monde a déjà cessé. Elle est incroyable ma mère. Elle ne cesse de siffler en criant mon nom à qui veut l'entendre.

Ma mère : (toute contente) C'est ma fille. C'est ma fille. Répétait-elle dans la foule.

Elle me vole ainsi un sourire.

Il en a fallu du chemin pour arriver où j'en suis aujourd'hui. Moi, Antsa DIOP, je suis officiellement diplômée en médecine. Waouh. C'est le rêve qui se réalise.

Le directeur me félicite en me prenant dans ses bras. Les flashs des appareils des photographes immortalisent le moment. Mon père me prend dans ses bras à son tour. Je fonds en larmes et lui aussi.

Moi : (toute émue) Merci papa... merci.!

Mon père : Que Dieu continue de te bénir ma fille. Tu fais ma fierté. Tu m'as honoré en ce jour et je te remercie. Merci.

Moi : (en larmes) C'est moi qui te remercie papa. Merci..

Je le serre plus fort en pleurant de toutes mes forces.

Moi : Je te rendrai encore plus fière de moi papa. Je t'en fais la promesse.

Mes enseignants viennent me féliciter à leur tour et me prennent aussi dans leur bras. Ils vont tous me manquer. Ce sont les meilleurs enseignants que je n'ai jamais rêvé d'avoir dans ma vie. Je prends des photos avec chacun d'eux.

Mes copines qui sont également diplômées me rejoignent sur le podium et nous prenons des photos ensemble. On rit aux éclats. La bonne humeur est au rendez-vous.

(...)

Les remises de diplôme enfin terminées, place maintenant au buffet. Ma mère a fait des sandwichs ainsi que de la citronnelle qu'elles distribuent à chacun avec l'aide de mes cousines.

De mon côté, je me suis rendue au buffet de mon amie Amina. Ils ont fait du hors d'œuvre accompagné du pain dans des jetables qu'ils distribuent aux gens. Amina en prend deux pour nous. Elle me remet un et prend un également. On commence à manger tout en étant debout.

On papote, la bouche pleine. Soudain, mon sourire disparaît quand je vois ce salopard de Ayub venir de loin. Ce mec m'énerve tellement mais tellement. Que Dieu me pardonne mais j'ai juste envie de le tuer à chaque fois que je le vois.

Moi : (mâchant brutalement le pain) Regarde qui arrive.

Amina jette un coup d'œil en arrière. Elle me regarde après.

Amina : Je parie qu'il vient encore pour nous chercher des ennuis. J'ai hâte que tout ceci finisse pour ne plus jamais à le revoir de toute ma vie.

Moi : Moi aussi.

Je continue de manger en regardant en direction de Ayub. Amina n'avait pas tord. Il vient vraiment vers nous. Il arrive à notre niveau. Il s'arrête devant moi, un sourire narquois aux lèvres.

Ayub KHALID est mon ennemi juré. C'est un enfant de riche pourri gâté qui se croit tout permis. Son frère et lui se croient vraiment tout permis. Tout au long de mon cursus universitaire, il a passé son temps à m'enmerder et à me rendre la vie misérable. Il y a une fois, il a même tenté d'abuser de moi. Dieu merci, il n'a pas réussi son coup.

Bien évidemment, je l'ai dénoncé mais avec la justice corrompue que nous avons ici au Sénégal, il n'a pas été puni à la hauteur de son crime. La haine que j'éprouve à son égard est indescriptible.

Ayub : (riant) Alors miss tarée...

Il a dit cela en voulant me toucher la joue mais j'ai tourné ma tête sur le côté. Ses doigts n'ont réussi qu'à frôler ma joue.

Ayub : (bras croisés) Je vois que tu es en compagnie de ta copine tarée comme toi hahaha..

Il rit à sa stupide blague que lui seule trouve drôle. Amina et moi, on lui lance des regards assassins.

Amina : Antsa, allons-y parce que l'air est pollué ici.

Moi : (le toisant) Franchement, tu as raison. Allons-nous-en.

On s'apprête à nous en aller quand il arrête brutalement le bras de Amina.

Amina : (gémissant de douleur) Lâche-moi imbécile.

Ayub : (serrant ses doigts plus fort autour de son bras) Répète ce que tu as dis. Que l'air est quoi?

Amina : (n'ayant pas froid aux yeux) J'ai dit que l'air est pollué. Tu pollues l'air. Lui crache t-elle au visage.

Je vois Ayub lever la main pour la gifler mais je m'interpose.

Moi : NE LA TOUCHE PAS!

J'ai crié si fort que les gens autour de nous se sont retournés pour nous regarder. Sa main reste suspendu en l'air sans jamais descendre. On se fixe dans les yeux. Je le regarde avec toute la rancœur du monde. Il finit par relâcher Amina et s'en va en donnant un coup de pied dans l'une des chaises.

Je me rassure que tout va bien chez Amina.

Moi : (vérifiant son bras) Ça va ? Il t'a pas fait mal?

Amina : Je vais bien. Ne t'en fais pas.

Je soupire soulagée et la prend dans mes bras. On se câline tendrement.

Moi : Tout ça fera désormais partie du passé. On ne le reverra plus et c'est le plus important.

Amina : Oui. On est diplômée maintenant.

On s'est mise à sautiller toutes les deux comme des puces. On est toutes contentes. Après la réception qu'a organisé nos familles respectives, nous sommes rentrées chez nous. Adieu l'université !

Je vais directement m'affaler sur mon lit après m'être introduite dans ma chambre. Ouf, j'ai réussi. Je l'ai fait.

[1an plus tard...]

La porte de ma chambre s'ouvre brusquement. Ma mère fait son entrée. Je peux l'entendre avancer vers mon lit. Je ferme les yeux et fais semblant de dormir quand elle arrache la couverture qui recouvre ma tête.

Ma mère : (voix grondante) Antsa ! Debout.

Je m'étire péniblement dans le lit en râlant.

Moi : Hummm mamaannn! Laisse-moi dormir.

Ma mère : Si je sors d'ici et que je reviens te trouver toujours entrain de dormir. Tu verras.

Elle repart. Je me redresse et fais une tête grincheuse en regardant en direction de la porte. Je râle en descendant du lit.

Moi : Je suis vraiment fatiguée. Je n'en peux plus de tout ça moi. Tous les jours, c'est boutique.. boutique et boutique. Je n'en peux vraiment plus. Vivement que je commence à travailler pour ne plus avoir à faire ça.

Ma mère revient dans la chambre.

Ma mère : Tu es encore en pyjama ?

Moi : (râlant)..

Ma mère : Tiens, voici l'argent du transport. Tu iras à la deuxième boutique aujourd'hui. Je resterai moi même dans la première. Tu m'as comprise?

Elle me tend un billet de 5.000f que je reprends de sa main. Je rumine en manquant de pleurer.

Ma mère : (ne me calcule pas) Reste là. À ce soir.

Elle s'en va. Je suis tentée par l'envie de me recoucher mais telle que je connais ma mère, elle le saura. Cette femme est une sorcière je vous jure. Je rejoins la salle de bain bon gré, mal gré..

Je fais mes ablutions de je ne sais quelle heure. Je me brosse ensuite et pour finir, me douche. Je reviens dans la chambre et m'habille. Je prends mon temps pour m'habiller et me faire belle.

J'ai porté mon boubou bleu ciel et un hijab de la même couleur me recouvre la tête. Je prends mon sac et en sort mon iphone. Je regarde l'heure. Je suis un peu en retard. Tanpis. Je ressors de la chambre et j'arrive à l'extérieur.

Je referme la grande porte à clé et emporte la clé avec moi. Il n'y a personne à la maison. Papa est sorti. Et mes cousines sont toutes chez ma sœur. En effet, elle s'apprête à faire sortir son bébé et mes cousines lui donnent un coup de main pour les préparatifs de la cérémonie.

Moi, maman a refusé que j'y aille. Cette bonne femme m'exploite je vous dis. Mais ça finira bientôt. Je ne vous ai pas dit? Excusez-moi.

Je vais bientôt commencer mon nouveau travail en tant que pédiatre dans l'un des hôpitaux les plus sérieux de Dakar. La belle vie non? C'est le travail vous savez ?

(...)

On est samedi. Le jour de la cérémonie de la sortie du bébé de ma grande sœur Fatou. J'ai fini de m'apprêter. C'est papa qui veut nous conduire là-bas. Papa aussi s'est déjà apprêté. On attend que ma mère pour partir.

Mon père : (criant) Karimath, on sera en retard. Nom de Dieu !

Ma mère : (de la chambre) J'arrive.

Je roule des yeux. Elle est incroyable. On patiente encore pendant une dizaine de minutes avant qu'elle ne sorte enfin. Et elle n'a même pas totalement finit.

Je soupire en allant l'aider à refermer la fermeture de son habit. Elle est en modèle jupe-habit cousu avec du bazin. C'est aussi ce que j'ai porté.

Ma mère : (ne cessant d'ajuster son foulard) C'est jolie ? Je l'ai bien attaché ?

Moi : Oui maman..

Ma mère : C'est bon. On peut y aller.

Mon père pousse un soupire de satisfaction. On ressort de la maison et se dirige vers la voiture. On monte et s'installe. Papa démarre dans tarder.

*****Le soir

La cérémonie s'est bien passée. Mon petit neveu a été baptisé Ismail, un très beau prénom. Un prénom qui va avec sa beauté parce qu'il est vraiment mignon. Ma grande sœur a bien choisi le père de son enfant. Il est beau, elle est belle et ils ont un beau bébé. Quoi de plus normal.

Franchement, ma sœur est vraiment radieuse depuis qu'elle est à ses côtés et je lui souhaite tout le meilleur. Ils sont faits pour être ensemble. De plus, ils ont les mêmes initiales de nom. Fatou et Farouk. Qu'est ce que c'est mignon !

Nous nous trouvons tous au salon. Mes parents discutent avec les invités. Il n'y a d'ailleurs pas beaucoup d'invités. Ce que je trouve mieux. C'est plus beau quand c'est plus simple.

Je suis assise en compagnie de ma sœur et mes cousines. Je tiens mon petit neveu dans mes bras. Je m'amuse avec lui.

Moi : (à ma sœur) Il est vraiment trop chou.

Fatou : (riant) Je crois que tu le trouveras moins chou quand il fera ses besoins.

Moi : Peu importe. Je le trouverai toujours aussi mignon. Oh il est trop mimi..

Je lui fais des papouilles. Il sourit. Le mari de ma sœur débarque puis chuchote un truc à l'oreille de ma sœur. Celle-ci se lève précipitamment.

Fatou : Ils sont là.

Moi : (perdue) Qui?

Fatou : (toute contente) Ta future belle famille est là.

Moi : Quoi! Mais qu'est ce que tu racontes ? Comment ça future belle famille.

Des étrangers font leur entrée au même moment. Je me lève en berçant mon neveu, couché sur mon épaule. Plus les personnes approchent et plus j'ai l'impression de les connaître. Je reste comme figée quand mon regard croise celui d'un jeune homme.

C'est lui. Je le reconnaîtrai entre mille.

AYUB KHALID!

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