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Le Dakar et les embouteillages. Franchement, ce n'est pas la peine. Je suis coincé dans un embouteillage et pas moyen d'en sortir or chaque minute ou seconde qui passe est crucial pour empêcher ma fille de se suicider. Je klaxonne longuement avant de me décider à descendre de la voiture.

Je me fraye un chemin parmi les voitures et arrive près d'un conducteur de moto. Je lui demande s'il peut me conduire à la plage puisque les motos réussissent à passer dans l'embouteillage. Il accepte à mon plus grand bonheur. Sans tarder, je m'installe sur sa moto et il démarre. Après quelques minutes, on était déjà à la plage. Je descends et le remercie avant de courir vers la mer.

Je fais des cercles sur moi même en regardant partout. Je ne vois rien. Il fait trop noir. Le vent souffle violemment faisant souffler le sable dans mes yeux. J'avance tant bien que mal.

Moi : (hurlant) ANTSAAAA ! ANSTA MA FILLE ! OÙ ES-TU ?

Je crie de toutes mes forces. Je suis désespéré. Où est-ce qu'elle peut se trouver? Je continue d'avancer malgré le vent qui souffle. Le silence autour de moi est glacial. Tout à coup, mon ouïe perçoit comme des mélanges de voix. On dirait que plusieurs personnes parlent à la fois. Seulement, je n'arrive pas à distinguer ce qu'ils se disent.

J'avance en direction de ses voix et la torche allumé d'un téléphone m'a permis de voir trois personnes au loin. L'une des personnes semble être une femme couchée dans le sable et les deux autres personnes qui sont des hommes essaient de la réanimer. Il n'y a pas de doute. C'est Antsa.

Je me précipite et tombe à genoux près d'elle. Je la secoue mais elle ne se réveille pas.

Moi : (en panique) Antsa ! Ma fille.

Je commence à lui appuyer fortement la poitrine avec mes deux mains. Aucune réaction !

Je me penche vers elle et pince son nez en soufflant dans sa bouche. Je lui fais du bouche à bouche. Elle finit par tousser une fois en crachant de l'eau. Je continue dans ma lancée.

Elle tousse une seconde fois et ouvre les yeux en poussant une grande respiration. Elle se redresse brusquement et commence à tousser.

Je soupire de soulagement en remerciant Allah dans mon cœur. Les deux jeunes hommes sont aussi contents qu'elle soit réveillée. Ils m'ont notifié qu'ils se trouvaient là au moment où elle s'est jetée à la mer. Ils lui ont donc porté secours en allant la retirer de la mer pour ensuite la réanimer. C'est donc en la réanimant, que je suis venu.

Tout ce que j'ai pu leur dire est une grand merci pour ce qu'ils ont fait et que Dieu le leur rendra. Ils sont partis par la suite, laissant Antsa et moi.

Elle n'a encore rien dit depuis un moment.

Moi : Rentrons.

Je l'aide à se relever. Je veux aussi l'aider à marcher quand elle me repousse et prend les devants. Je la suis et très bientôt, nous étions déjà au bord de la route. Tous les taxis que nous hélons, refusent de s'arrêter. Finalement, j'ai réussi à arrêter un.

Je m'avance vers Antsa et lui prend la main.

Moi : Allons-y.

Antsa : (retirant sa main) Ne me touche pas. Je trouverai moi même mon taxi..

Moi : Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser ici après ce que tu as essayé de faire.

Un second taxi vient s'arrêter devant nous. Antsa indique la voix au chauffeur qui accepte. Elle monte et s'en va. Je fais aussi de même de mon côté tout en précisant au chauffeur de ne pas perdre de vue le taxi qu'a emprunté Antsa.

Nous arrivons à la maison. J'ai appelé mon mecano pour qu'il passe me chercher ma voiture que j'ai délaissé dans la circulation. Je fais ensuite mon entrée dans la maison suivie de Antsa. Sa mère s'est littéralement jetée sur elle quand elle l'a vu entrer.

*****Antsa DIOP

Je reste de marbre face à la réaction de ma mère en me voyant malgré que j'éprouve l'énorme envie de la resserrer à mon tour. Délicatement, je la repousse et prend la direction de ma chambre.

En voulant refermer la porte, j'ai notifié que je voulais être seule et donc que je ne devrais pas être dérangée. Ma mère a voulu placer un mot mais je ne lui ai pas laissé l'occasion. J'ai refermé la porte avant de la verouiller à double tours. Je cours ensuite m'effondrer sur mon lit en recouvrant ma bouche de ma main pour étouffer mes cris de pleurs.

Je pleure toutes les larmes de mon corps. J'ai mal, très mal. Jamais de ma vie, je n'ai autant pleurer. Ils m'ont trahi, ils m'ont vendu. Mes propres parents m'ont poignardé dans le dos. Ça fait très mal.

Je pleure suffisamment et après cela, j'ai pris mon bain. De retour dans la chambre, je me suis habillée avant de prendre mon coran et lire quelques sourates. La lecture du Coran est la seule chose qui m'apaise.

J'entends toquer à la porte de ma chambre. Je ne daigne pas répondre. La voix de ma mère se fait entendre.

Ma mère : Ma chérie, tu ne veux pas manger quelque chose ?

Moi :....

Elle toque plus fort.

Ma mère : Antsa !

Je ne réponds toujours pas. Elle finit par partir. Je suis restée dans ma chambre toute la soirée. Sans savoir quand, je me suis endormie.

*****Le lendemain matin

*****Ayub KHALID

Mon père m'a rendu visite très tôt ce matin. Il est matinal didonc. J'ai chargé ma domestique d'aller lui dire que j'arrive et de se mettre à ses aises en m'attendant. En effet, je suis dans ma salle de sport entrain de faire quelques pompes. J'ai presque fini.

Je termine en donnant quelques coups de poing dans le sac avant de me saisir de ma serviette et m'essuyer le visage. Je prends ma bouteille d'eau et bois à satiété. Je descends ensuite dans le salon retrouver mon père.

Moi : Bonjour papa. Dis-je en m'asseyant dans l'un des canapés.

Mon père : Ayub!

Quand il m'appelle comme ça c'est que quelque chose ne va pas.

Moi : Qu'y a-t-il ?

Mon père : Lamine m'a appelé hier nuit et m'a informé que ta future femme a voulu se donner la mort.

Moi : (me levant brusquement) Quoi!

Je serre les poings et la mâchoire. Elle n'a quand même pas osé. Antsa a voulu se tuer? De quel droit ? Qu'est ce qui lui a fait croire qu'elle avait le droit ? Elle ne pourra pas échapper à ce mariage. De gré ou de force, elle sera ma femme. Elle n'est rien et je vais le lui prouver.

Moi : Papa, il faut qu'on précipite le mariage. On doit le faire le plus tôt possible. On ne peut plus attendre.

Mon père : On attend que toi tu sais ? l'Imâm est prêt à vous marier aujourd'hui même si tu veux.

Moi : (sans réfléchir) Je le veux.

Mon père : Bien. Je vais appeler Lamine et l'informer. Comme ça, Antsa sera entrain de se préparer en attendant que j'envoie une voiture la chercher pour la mosquée. Il faut aussi que tu achètes des choses pour la famille DIOP. Des présents pour les parents de Antsa surtout.

Moi : Ne t'en fais pas pour ça. Je ferai tout ce qu'ils voudront.

Mon père : (souriant) Ça c'est mon fils.

Je souris aussi mais c'est un sourire forcé. Je n'arrive toujours pas à croire qu'Antsa a voulu se tuer. Elle ne mérite pas la mort parce qu'elle est mille fois mieux que ce qui l'attend. Elle peut me croire.

Avant la tombée de cette nuit, elle sera ma femme. Et rien n'empêchera cela.

*****Antsa DIOP

Je sors de ma chambre pour la première fois depuis hier. Seuls la faim et la soif étaient capables de me faire sortir. Je me rends à la cuisine et me trouve des trucs à grignoter accompagné d'une bouteille d'eau et d'une brique de lait. Je ressors de la cuisine et tombe nez à nez sur des étrangers. On dirait des livreurs. Je vois qu'ils installent de nouveaux appareils dans la maison.

C'est ma mère qui a acheté tout cela ?

Je hausse les épaules toute décontenancée. Une fois dans le salon, je remarque qu'il y a des bazins riches dans tous les canapés et aussi des bijoux et chaussures. Qu'est ce que c'est que tout ça ? Je vois une de mes cousines qui vient d'entrer.

Elle : Antsa tu es toujours dans cette tenue ? Et la coiffeuse ? Tu l'as vu?

Moi : (perdue)...

Elle : (continuant toujours) Celle qui va te passer le henné est déjà là. Ils ont dit que la voiture que ton beau père va t'envoyer sera là à 16h au plus. Donc tu dois te dépêcher. Et coopère s'il te plaît.

Moi : Qu'est ce que tu racontes ?

Elle : Tu te maries aujourd'hui non? Ou bien tu as oublié ?

J'ouvre la bouche mais bizarrement aucun mot n'en ressort. Je ne parviens à rien dire. Ma mère débarque au même moment.

Ma mère : Salam Aleykoum. Antsa, la coiffeuse est déjà là. Je viens de déposer ton pagne chez la couturière. Elle m'a garanti qu'elle pourra terminer avant 16h.

Moi : (au bord des larmes) Maman qu'est ce qui se passe ?

Elle regarde ma cousine comme pour lui dire de nous laisser. Cette dernière s'en va. Ma mère vient s'arrêter devant moi.

Ma mère : Ton mariage..

Moi : (lui coupant la parole) Votre mariage maman. Votre...

Ma mère : Calme-toi je t'en prie. Ton mariage avec Ayub a été précipitée. Du coup, elle aura lieu aujourd'hui.

Moi : (en larmes) Quoi!

Ma mère : Essaie de voir le bon côté des choses s'il vous plaît. On parle de Ayub KHALID quand même. Tu seras très heureuse à ses côtés. Tu ne manqueras de rien..

Moi : Je me fiche de ça. C'est mon bonheur qui est en jeu ici. Papa et toi ne pensez qu'à vous et vos intérêts. Vous ne pensez qu'à l'argent, la gloire et l'honneur que ça vous procurera. Vous vous fichez de moi.

Ma mère : Non ne dis pas ça. Non!

Moi : Je ne me marierai ni aujourd'hui ni jamais. Sachez-le.

Mon père : Oh que si tu le feras ?

Je regarde en sa direction. Il vient d'arriver accompagné de ma sœur.

Mon père : Tu te marieras Antsa. Je suis ton père et je sais ce qui est bien pour toi. Va t'apprêter. Ta sœur te donnera un coup de main. Tu auras à ta disposition les spécialistes de beauté les plus compétants de Dakar qui feront de toi la plus belle mariée.

Des larmes glissent silencieusement de mes yeux. Je ne reconnais pas mon père là. Je ne le reconnais pas du tout. Qu'est ce qui lui arrive ? Où est passé cet homme juste ?

Je regarde ma mère puis regarde mon père avant d'atterrir sur ma sœur. Aucun d'eux ne semblent s'opposer à ce mariage. Le consentement se lit sur leurs visages. Je passe pour la trouble-fête.

Je me laisse lourdement asseoir dans les canapés. Je peux sentir les mains de la coiffeuse dans mes cheveux. Elle commence à les peigner. Celle qui est chargée de la manucure s'attaquent à mes ongles. La spécialiste en make-up ne tarde pas à commencer malgré mes larmes qui font couler son travail.

Pour finir, celle qui se charge du henné aussi a commencé. Je n'effectue aucun mouvement à part fixer le vide en pleurant silencieusement. Personne ne veut m'entendre de toute façon. Je les gêne avec mes pleurs. Donc je pleure en sourdine.

(...)

16h30!

Ma sœur m'aide à ajuster ma tenue que je viens de porter. Une très belle tenue. Dommage que c'est pour une occasion aussi répugnante. Ma sœur cherche à croiser mon regard mais je l'évite.

Fatou : S'il te plaît Antsa !

Je lui fais la main de ne pas me parler. Elle respecte. Je finis de m'apprêter. M'apprêter pour me rendre en enfer parce que c'est là où je vais.

Une voiture luxueuse m'attendait à l'extérieur. Ma sœur me donne un coup de main pour marcher avec le voile blanc qui me recouvre la tête et le visage.

Installée à l'arrière, ma sœur à la droite, le chauffeur ne tarde pas à démarrer. Il nous conduit à la mosquée. Plusieurs voitures luxueuses étaient garées à la devanture. La famille KHALID, toujours à vouloir se faire voir.

Une fois à l'intérieur de la mosquée, je pouvais voir à travers le voile, Ayub et sa famille. Il était habillé dans le même pagne que moi. Il est ce qu'il est mais j'admets qu'il est vraiment beau, surtout habillé ainsi.

On s'asseoit sur un tapis devant l'imam qui commence la cérémonie.

Je répondais juste oui à chaque questions de l'imam. Aucune joie, aucune émotion, aucune gaieté sur mon visage. Je suis juste là.

Après la cérémonie religieuse, on s'est rendu à la mairie pour les démarches légales. Comme je m'en doutais, Ayub a signé pour le régime polygamique et j'ai signé à mon tour. Qu'est ce que j'allais dire ?

Ce mariage est de base forcé. Ce qui veut dire que je n'ai pas mon mot à dire. De plus, la polygamie est autorisée en Islam. Que je le digère ou pas, cela importe peu. De plus, je me fiche royalement de tout ça.

*****Le soir

J'ai été escortée par une tante de Ayub pour me rendre dans sa maison. Là où il vit. Et là où je vivrai dès aujourd'hui. J'ai le cœur brisé et j'en veux au monde. Le chauffeur se charge de faire monter ma valise. Il est suivi de très près par la tante et moi.

Malgré le voile qui recouvre toujours mon visage, je pouvais voir la maison et elle était immense. Une magnifique triplex. Je vois déjà ma souffrance entre ses quatres mûrs. Et le pire c'est que j'ignore jusqu'à quand, ce manège va perdurer.

La tante m'a conduite dans la chambre nuptiale. Elle m'a laissé quelques recommandations comme par exemple je ne dois en aucun cas enlever le voile moi même ni changer de tenue. Seul mon mari a ce privilège. Elle termine par des bénédictions hypocrites.

J'ai acquiescé à tous ses conseils mais une fois qu'elle soit partie, j'ai retiré le voile et me suis assise sur le lit, recroquevillée sur moi même.

Je ferme les yeux.

(...)

Je suis réveillée très tard dans la nuit par un bruit sourd. C'est Ayub qui vient de donner un coup de pied dans la porte de la chambre. Il avance vers le lit et se laisse tomber là dessus. Il est allongé comme un cadavre près de moi. La forte odeur d'alcool qu'il dégage m'insupporte. On dirait qu'il est soûle.

Je me pince le nez. Il s'est mis à rigoler à gorge déployée.

Ayub : (se moquant) Antsa !

Il pose sa main sur ma cuisse mais je l'enlève. Il rit de plus belle.

Ayub : (ivre) Antsaaa! Antsa. Tu te rappelles ?

Moi : ...

Ayub : Tu te rappelles de ce jour là ? Ce jour où je t'ai dit que tu me plaisais et tu m'as refoulé ? Tu m'as rejeté ? Tu te souviens ?

Moi : ...

Ayub : (criant) TU TE SOUVIENS ANTSA ?

Il se redresse et se penche sur moi. Il commence à renifler mon cou en caressant mes jambes. Je penche la tête sur le côté, les yeux fermés. Je suis dégoûtée.

Ayub : Tu me rends fou Antsa. Tu me rends fou..

Il tourne ma tête face à la sienne. Il s'empare violemment de mes lèvres et m'embrasse avec fureur. J'essaie de le repousser mais il est trop fort.

Ayub : Laisse-toi faire.

Moi : Non, lâche-moi.. lâche-moi animal. Je ne veux pas coucher avec toi Ayub. Je n'en ai pas envie alors lâche-moi.

Je réussis à le repousser et me lève. Je le vois descendre du lit aussi.

Ayub : Avant, tu pouvais me repousser comme tu le voulais mais maintenant Antsa, tu es ma femme vois-tu ? Et tu n'as plus le choix. Je te l'avais dit. Je t'avais dit que je t'aurai un jour ou l'autre. Tu es faite comme un rat Antsa DIOP.

Il parle en avançant vers moi. Je recule en regardant derrière. Il avance davantage et je recule au fur et à mesure. Soudain, je trébuche et tombe. Il se jette sur moi et m'embrasse de force.

Moi : (me débattant) Lâche-moi.

Je lui donne un coup de pied dans les couilles et court pour rejoindre la salle de bain mais il se montre plus rapide que moi. Il me saisit par le bras et me traîne jusqu'au niveau du lit. Il me pousse là dessus et me file deux violentes gifles qui m'ont fait hurlé de douleur.

Je touche l'entrée de mes narines et mes doigts se retrouvent imbibés de sang.

Ayub : J'ai assez toléré tes bêtises Antsa.

Je le vois qui enlève son habit. Il est à présent torse nu. Il me déshabille également et déchire brutalement mon soutien. Mes seins se sont retrouvés à l'air libre. Il commence à m'embrasser dans le cou puis atteris sur mes seins. Je coule des larmes face à mon impuissance.

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