Chapitre 5
Paméla.
Je suis réveillée par le bruit strident de mon réveil. Putain mais quelle heure est-il ? Huit heures. Merde ! J’ai un avion à prendre à midi et je suis encore au lit à cette heure-ci. Heureusement que j’avais déjà fait mes valises à l’avance. Je m’étire le sourire aux lèvres, le corps totalement courbaturé mais heureuse. Aujourd’hui commence ma nouvelle vie, loin de ce pays, loin de tout ce qui a pu me faire du mal. Est-ce que je suis heureuse ? Oui ! Totalement. Qui ne serait pas heureuse d’enfin recommencer une nouvelle vie ? Dans une ville où personne ne vous reconnaît et dans laquelle je pourrais me purifier de tous mes péchés. J’en suis heureuse, j’en suis même fière. Je me lève et j’exécute un petit pas de danse, comme toutes les nuits, j’ai enfilé mon boxer et un petit haut démembré, j’aime dormir ainsi, libre et à l’aise. J’entame une petite danse matinale, combien de temps je n’ai pas dansé ainsi ? Une éternité, mais je suis bien contente de recommencer.
Je repense à la folle soirée que j’ai passé hier, à tout cet argent que j’ai amassé et surtout à lui. Je fais un pas en direction de la salle de bain, à chaque pas que je fais, j’ai l’impression de le sentir encore en moi. Il n’y a pas à dire, il n’y est pas allé de main morte. Le plus incroyable est que c’était un dominant et je n’arrête pas de me poser la même question depuis hier soir, comment a t’il deviné pour moi ? Comment a-t'il su pour mes préférences sexuelles ?
Le dernier maître que j’ai eu remonte à quand j’étais en couple, après une séparation pour le moins houleuse, j’ai décidé d’arrêter ce mode de vie. Il m’a fait beaucoup de mal, tellement que je ne pourrais plus faire confiance à qui que ce soit pour lui remettre ma vie, comme je l’ai fait avec lui.
Je termine de me brosser les dents et je vais au salon, où je trouve toutes mes amies attablées avec des cadeaux.
- Surprise hurlent elles en cœur. Je pose mes mains sur ma bouche tellement je suis surprise.
- C’est dingue ! Oh les filles, il ne fallait pas.
- Tu rigoles ? Tu ne croyais tout de même pas qu’on allait te laisser partir sans un dernier petit déjeuner.
- Et tous ces cadeaux ? Demandais-je en croisant les mains sur mes hanches.
- Eh bien dit Suzane, pour le plus gros nous nous sommes toutes cotisées, c’est un tailleur avec des chaussures.
Je cours vers l’énorme boîte que j’ouvre et oh mon Dieu c’est un magnifique tailleur blanc cassé, magnifique de chez Vera Wang et une boîte de chaussures est posée à citer, je regarde et ce sont des Jimmy Choo.
- Oh mon Dieu les filles ! Mais vous êtes complètement folle ! Il ne fallait pas !
- Mais bien sûr que si ! Tu vas travailler dans une grande entreprise alors il te faut mettre le paquet et ce dès le premier jour.
- Vous avez raison mais ça a dû vous coûtez extrêmement cher.
- T’en fais pas.
Je secoue la tête et je prends les autres cadeaux pour les déballer, des bijoux, des parfums et même des petits sous-vêtements coquins tout y passe. Je lève les yeux au ciel, comme si baiser avec un homme allait être ma priorité. Je termine de déballer mes cadeaux puis nous nous asseyons ensemble par terre pour boire le café.
- Alors raconte nous comment ça s’est finit hier soir ?
Je baisse la tête gênée, je ne peux tout simplement pas leur raconter que le client pour qui j’étais supposée danser hier soir est en fait un Dieu du sexe qui m’a baisé hier sans répit.
- Vous savez que je n’ai le droit de rien dire, je suis soumise à un contrat de confidentialité.
- Oui, mais tu peux au moins nous dire s’il était beau. Ou pas complète Ashley.
Beau est un euphémisme, ce mec était un véritable appolon grec.
- Peut-être dis-je en me balançant sur mon fauteuil.
- Peut-être ? Comment ça peut-être ?
- Eh les filles, je crois que ça suffit, on ne va quand même pas passer les dernières heures qu’il nous reste avec Pam à parler d’un client ?
- Pas vrai ? Intervient Suzane pour me secourir, je lui dis merci du regard, elle me connaît suffisamment bien pour voir que parler de ce client me met mal à l’aise.
- Ouais t’as raison dit Ashley, parlons plutôt de ton aménagement tu as déjà un appartement ?
- Oui dis-je fièrement. J’ai vu de très beaux appartements en ligne et j’en ai réservé un.
- Et ils entrent dans ton budget ?
- Les premiers mois ça ira, puis je commencerai à payer avec mon salaire.
- Et toutes tes affaires sont déjà bouclées ? Toutes !
- Si je pouvais je vous mettrais aussi dans un sac et je partirais avec vous.
- Nous viendrons te rendre visite ne t’en fait pas.
- J’espère vraiment.
Nous terminons de boire le café et parlons de tout et de rien, puis je vais prendre une douche. Suzane me suit dans la chambre et referme la porte derrière elle.
- Bon à moi tu ne me l’as fait pas ! Raconte-moi tout de suite de qui s’est passé avec ce mystérieux client.
- Je ne peux rien dire.
- ! Vous avez couché ensemble hurle t’elle presque avant de fermer précipitamment sa bouche.
- Tu peux tout aussi bien le crier lui dis-je en levant les yeux au ciel.
- Tu as couché avec un client ? Murmure t’elle en venant s’asseoir près de moi.
- Oui et c’était la partie de jambe en l’air la plus bonne de ma vie.
- Vous vous êtes protégés au moins ?
- Oui, au moins l’un de nous deux avait les pieds sur terre, parce que vu comment j’étais partie s’il ne se protégeait pas, ça allait être la catastrophe.
- Oh mon Dieu Pam ! C’était si bien que ça ?
- Suzy, j’ai montré mon visage à cet homme, je veux dire sans ma perruque et tout. Tu as fait quoi ?
- Mais tu es complètement malade !
- Je sais dis-je en me levant, je ne me suis pas sentie aussi vulnérable devant un homme depuis…
- Lui.
- Oui dis-je dans un souffle, mais heureusement j’ai su me ressaisir et je suis sortie à temps, en plus, je quitte le plus pays, je ne le reverrais sans doute jamais dis-je en haussant les épaules.
- J’espère bien, parce que tu as commis un bien belle grosse bourde. Tiens dit-elle en me passant une enveloppe, de la part de Vince.
Je prends l’enveloppe et je l’ouvre, il s’agit de la somme d’argent pour laquelle j’ai travaillé hier soir.
- Vous avez eu le temps de parler ? Demandais je en la mettant dans mon sac.
- Non, je t’ai déjà dis que je n’ai rien à lui dire.
- Hormis le fait que tu sois enceinte, tu penses que tu n’as rien à lui dire ?
- Et si on évitait de parler de ça ? Tu évites toujours d’en parler !
- Viendra un jour où il faudra que tu lui parles de son enfant et que vous trouviez une solution pour l’élever ensemble.
- Tu crois que je ne sais pas ? Tu peux me dire comment je vais parvenir à élever un petit être alors que moi-même je suis encore incapable de prendre soin de moi ? Avec le travail que je fais ? Je m’imagine déjà devoir amener l’enfant avec moi à mes cours de danse et pendant mes shows.
- Tu ne seras pas seule Suzy, après tout tu l’as pas fait seule ce bébé. Ne me dis quand même pas que tu vas faire ce métier toute ta vie !
- On a pas tous fait des études comme toi.
À l’entendre parler, on dirait presque que c’est une accusation.
- Alors parce que j’ai fais des études ça veut dire que tout a été facile pour moi ? C’est ce que tu veux dire ?
Elle pousse un soupir et vient s’assoir près de moi.
- Je suis désolée, je n’aurais pas dû dire ça. Je sais que toi aussi tu en as baver, mais c’est juste que j’ai peur tu vois, je ne sais pas si je serai une bonne mère et je ne sais pas si je vais le garder.
- Tu te fais du soucis pour rien, parle avec Vince et ensemble vous saurez quoi faire. Je me dirige ensuite vers la salle de bains et je prends une douche.
Je reviens ensuite dans ma chambre et je m’habille. J’enfile un pantalon, un t-shirt et une veste et je suis enfin prête. Je retourne au salon où je trouve que mes copines se sont occupasse mes valises et nous partons toutes en direction de l’aéroport. Mes amies restent avec moi jusqu’à ce que mon vol décolle, c’est dingue de se dire que je m’en vais et que je laisse cette ville chargée de mon histoire, une chose est certaine, je reviendrais, je reviendrai ici pour mes amies, pour montrer que je suis guérie de tout ce que j’ai pu endurer ici. Parce que oui, je le suis.
Soudain quelqu’un m’attrape par derrière et me bloque la vue de ses mains.
- Tu ne pensais tout de même pas que j’allais te laisser partir sans un dernier câlin n’est-ce pas ?
- Vince criais-je en me retournant et en le prenant dans mes bras.
- Je l’ai vraiment pensé tu sais ? Je suis tellement contente que tu sois là.
- Moi aussi mon cœur, tu vas tellement me manquer.
- Vous allez tous me manquer et merci encore pour le cadeau dis-je en essuyant les larmes qui coulent de mes yeux. Je vous appellerai tous les jours.
- T’as intérêt dit Suzy ou je vais te tuer dit-elle en essuyant une larme.
Les passagers en direction de Seattle sont priés de rejoindre la porte d’embarquement. C’est le tien je crois dit Vince. Oui, on fait dernier câlin de groupe avant que n’y aille. Mes amis se regroupent tous autour de moi et ne serrent dans leur bras, puis je prends mes valises et je me dirige vers la porte d’embarquement puis je me tourne une dernière fois pour regarder mes amis, je leur envoie un dernier baiser et je traverse la porte en direction de ma nouvelle vie.