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Chapitre 7

Chapitre 7

Le lendemain, une lourde atmosphère planait sur Valerianne. Les événements de la veille avaient laissé des traces visibles sur les visages de Louise, Antoine, et Henri. Les villageois, quant à eux, semblaient inconscients du drame qui se jouait sous leurs pieds, continuant leur routine quotidienne dans une étrange sérénité.

Marie les observa partir avec inquiétude. "Soyez prudents. Les catacombes sont un endroit dangereux, même sans les pièges et les enchantements."

Louise acquiesça, un sourire forcé sur les lèvres. "Nous reviendrons avec le grimoire, je vous le promets."

L'ancienne église de Valerianne, une structure imposante de pierre sombre, se dressait au centre du village. Abandonnée depuis des décennies, elle était entourée de légendes et de superstitions. Ses murs épais semblaient murmurer des secrets oubliés, tandis que ses vitraux brisés laissaient entrer des rayons de lumière vacillants.

"L'entrée des catacombes se trouve probablement derrière l'autel," déclara Antoine en poussant la lourde porte de l'église.

Ils avancèrent prudemment dans la nef sombre, leurs pas résonnant dans le silence oppressant. Une odeur de poussière et de moisissure flottait dans l'air, ajoutant à l'atmosphère lugubre de l'endroit.

"Là," murmura Henri, pointant du doigt une trappe en bois à moitié dissimulée derrière l'autel. "Ça doit être l'entrée."

Avec effort, Antoine souleva la trappe, révélant un escalier en pierre descendant dans l'obscurité. Louise alluma sa lampe torche et descendit la première, suivie de près par ses deux compagnons. Les murs des catacombes étaient couverts de symboles anciens et de gravures à peine visibles sous la poussière accumulée.

"Ces symboles ressemblent à ceux que nous avons vus dans la grotte des runes," remarqua Louise en examinant une inscription.

"Ce n'est pas surprenant," répondit Antoine. "Les Deschamps ont probablement utilisé ces catacombes pour des rituels et des protections."

Ils avancèrent prudemment, leurs lampes torches projetant des ombres dansantes sur les murs. Soudain, un bruit sourd résonna derrière eux. Louise se retourna vivement, mais ne vit rien d'autre que les ombres mouvantes.

"Nous ne sommes pas seuls ici," murmura-t-elle, la voix tremblante.

Henri serra son arme improvisée, une vieille barre de métal qu'il avait trouvée. "Restons sur nos gardes."

Ils continuèrent à avancer, leur progression ralentie par la peur et la prudence. Enfin, ils arrivèrent dans une grande salle, au centre de laquelle se trouvait un autel de pierre. Sur l'autel, un livre épais reposait, couvert de poussière et de toiles d'araignée.

"Le grimoire," souffla Louise en s'approchant.

Mais avant qu'elle ne puisse le toucher, un rugissement retentit, faisant écho dans toute la salle. Louise se retourna, le cœur battant la chamade, pour voir une silhouette massive se dresser à l'entrée de la salle. Le loup-garou, ses yeux brillants d'une lueur maléfique, avançait lentement vers eux.

"Reculez !" cria Antoine en brandissant sa torche.

Le loup-garou grogna, mais ne s'arrêta pas. Louise, les mains tremblantes, attrapa le grimoire et le serra contre elle. "Nous devons sortir d'ici, maintenant !"

Ils coururent vers l'autre sortie, le loup-garou sur leurs talons. Le monstre semblait plus furieux que jamais, ses griffes raclant les murs de pierre dans un bruit assourdissant.

Antoine se retourna, brandissant sa torche pour tenter de repousser la créature. "Louise, va chercher de l'aide ! Henri et moi allons essayer de le retenir."

Louise hésita, mais l'urgence de la situation l'emporta. Elle courut à travers les couloirs sombres, sentant le poids du grimoire contre sa poitrine. Elle devait sortir de là, alerter les villageois, trouver une solution.

Alors qu'elle atteignait l'escalier, elle entendit un cri déchirant derrière elle. Le cœur serré, elle jeta un coup d'œil rapide pour voir Antoine et Henri lutter désespérément contre le loup-garou.

"Louise, dépêche-toi !" cria Henri, la voix pleine de douleur.

Elle monta les escaliers à toute vitesse, émergeant enfin dans l'église. À bout de souffle, elle se précipita vers la sortie, sentant la panique monter en elle. Mais alors qu'elle atteignait la porte, une silhouette familière apparut devant elle.

"Marie !" s'exclama Louise, surprise.

Marie se tenait là, le visage grave. "Je savais que quelque chose n'allait pas. Viens, nous devons retourner les aider."

Ensemble, elles retournèrent dans les catacombes, Marie portant une lanterne pour éclairer leur chemin. Les cris et les bruits de lutte résonnaient encore dans les couloirs sombres.

Quand elles arrivèrent dans la salle, elles virent Antoine et Henri au sol, le loup-garou dominant, prêt à donner le coup fatal. Marie, sans hésiter, brandit sa lanterne et prononça une incantation dans une langue ancienne. Une lumière éblouissante jaillit de la lanterne, frappant le loup-garou de plein fouet.

La créature hurla de douleur, reculant dans l'ombre. "Maintenant !" cria Marie. "Nous devons le sceller avant qu'il ne se régénère."

Louise, reprenant son courage, ouvrit le grimoire et trouva rapidement la page correspondant au rituel de scellage. Elle commença à réciter les mots anciens, sa voix résonnant dans la salle.

Antoine et Henri, malgré leurs blessures, se relevèrent péniblement, rejoignant Marie et Louise dans le rituel. Ensemble, ils formèrent un cercle autour de la créature, récitant les incantations avec une détermination farouche.

Le loup-garou, pris au piège, se débattit violemment, mais la lumière de la lanterne de Marie et les mots du grimoire semblaient le contenir. Peu à peu, la créature faiblit, ses hurlements se transformant en gémissements plaintifs.

Alors que le rituel atteignait son apogée, une brume épaisse s'éleva du sol, enveloppant le loup-garou. La créature disparut lentement, comme dissoute par la lumière et les incantations. Finalement, un silence lourd s'installa, la brume se dissipant pour révéler une salle vide.

Louise, épuisée, tomba à genoux, le grimoire toujours serré contre elle. "Nous l'avons fait," murmura-t-elle, le souffle court. "Nous avons réussi."

Marie s'agenouilla à côté d'elle, posant une main réconfortante sur son épaule. "Oui, mais ce n'est qu'une victoire temporaire. La malédiction n'est pas encore levée. Nous devons continuer notre quête."

Antoine, boitant légèrement, s'approcha, aidant Henri à se relever. "Il y a encore beaucoup à faire. Le grimoire contient peut-être d'autres secrets qui nous aideront à briser définitivement la malédiction."

Louise hocha la tête, déterminée. "Nous devons étudier chaque page, chaque incantation. Nous ne pouvons pas abandonner maintenant."

Ils retournèrent à l'auberge, épuisés mais remplis d'une nouvelle détermination. Marie les observa avec fierté et inquiétude. "Vous êtes tous très courageux. Prenez un peu de repos, demain sera une autre journée difficile."

Alors qu'ils se préparaient à se reposer, Louise ne pouvait s'empêcher de repenser aux événements de la nuit. Quelque chose dans le comportement du loup-garou la troublait. La créature semblait plus déterminée, plus intelligente que ce qu'elle avait imaginé.

"Marie," dit-elle, assise à la table de la cuisine. "Je commence à croire que le loup-garou n'est pas seulement une créature maudite. Il pourrait y avoir une personne derrière tout ça, quelqu'un dans le village."

Marie fronça les sourcils. "Qu'est-ce qui te fait penser ça ?"

"Son comportement. Il était comme... guidé, comme s'il savait exactement où nous étions et ce que nous faisions. Et puis, il y a cette malédiction, elle a dû être lancée par quelqu'un."

Antoine, écoutant la conversation depuis le coin de la pièce, acquiesça lentement. "Louise a raison. Si nous trouvons la personne derrière cette malédiction, nous pourrions avoir une chance de la lever définitivement."

Henri, toujours pâle et fatigué, ajouta : "Mais comment allons-nous découvrir qui c'est ?"

Louise réfléchit un instant. "Nous devons être prudents. Interroger les villageois sans les alarmer, chercher des indices dans leurs comportements, leurs histoires. Quelqu'un dans ce village sait plus qu'il ne le laisse paraître."

Marie hocha la tête. "C'est une bonne idée. Mais nous devons être discrets. Si le loup-garou est vraiment contrôlé par quelqu'un, cette personne fera tout pour protéger son secret."

La nuit avançait, et le groupe se prépara à se reposer, leurs esprits tourmentés par les événements de la journée. Louise, allongée dans son lit, ne pouvait s'empêcher de repenser aux visages des villageois qu'elle avait rencontrés. Qui parmi eux pouvait être responsable de tant de souffrances ?

Alors que le silence de la nuit enveloppait l'auberge, une nouvelle détermination se formait dans l'esprit de Louise. Elle savait que la route serait longue et dangereuse, mais elle ne reculerait pas. Le village de Valerianne méritait la vérité, et elle se promettait de la découvrir, coûte que coûte.

La lune, haute dans le ciel, éclairait doucement la chambre de Louise. Elle savait que la prochaine pleine lune serait décisive. Avec un soupir, elle ferma les yeux, s'endormant avec une seule pensée en tête : découvrir l'identité de celui qui contrôlait le loup-garou et mettre fin à la malédiction une fois pour toutes.

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