Chapitre 08

? Le prix de la vengeance ?

Chapitre 8:

Moustapha était assis dans l'un de ses innombrables salons.

Il fit appeler sa sœur Anta.

Cette dernière vient le rejoindre, il l'a fit asseoir et prit alors la peine de lui détailler son entrevue avec Thierno.

Il n'était pas d'accord avec lui et comptait refuser sa proposition mais il voulait avoir l'avis d'une autre personne avant de lui faire part de sa décision.

Anta était sa sœur cadette et sa confidente.

Depuis le décès de sa femme, elle gérait la maison et faisait en sorte que son frère ne manque de rien. Elle ne s'était pour cela jamais mariée et n'avait jamais eu d'enfants.

Moustapha était l'un des plus grands producteurs de riz de la région.

Le riz qu'il produisait été destiner à la consommation locale et à l'exportation.

Il était riche et connu et malgré un carnet de contact bien garni en ville, il avait préféré rester s'installer à Podor étant donné que c'était ici qu'il produisait sa récolte.

Il lui arrivait d'aller en ville mais il se sentait mieux ici. Apres quelques années de dur labeur , il avait dorénavant décidé de laisser ses enfants gérer son business.

Aujourd'hui, il les assistait souvent mais ne se mêler plus aux décisions à prendre.

Il avait prit sa retraite et se reposer tranquillement. Il vivait paisiblement ...en tout cas jusqu'à ce que sa fille ne décide de fuir.

-Qu'est ce que tu en penses Anta ?

Anta réfléchit un instant.

Elle aussi était étonnée de la décision de Thierno, mais en femme déterminé essayait de voir ce qui pouvait sortir de bon dans cette proposition.

Parmi tous les membres de la famille, elle était celle qui se sentait le plus blesser par le départ de Fatima.

Elle l'avait élevé comme sa propre fille et le fait qu'elle s'était enfuit, était une humiliation pour elle.

Elle ne le supportait pas.

Elle avait le sentiment d'avoir échouer. Elle qui avait toujours tout sous contrôle n'avait pas vue ce scandale venir.

Une idée germa dans son esprit.

-Moustapha, je pense que la proposition de Thierno n'est pas mal en fin de compte. En fait, accepter serait même dans notre intérêt.

Moustapha se redressa. Il était curieux de savoir ou elle voulait en venir.

-Comment cela ?

Anta prit tout son temps pour lui expliquer ou elle voulait en venir.

-Ecoute ! Tu as envoyé des gens à la recherche de ta fille mais personne pour l'instant n'est en mesure de te dire ou elle est. Avoir la fille d'Almamy ici est un moyen de savoir ou trouver Fatima. Sa famille est surement complice et ne veut pas nous dire ou elle est. Une fois dans cette maison, on pourra la surveiller et avoir des informations sur l'endroit ou se trouve Fatima. Et en fin de compte, ce mariage n'aura pas de raison de durer Parce qu'une fois que l'on aura trouvé ta fille, on pourra renvoyer cette jeune fille chez elle.

Moustapha réfléchit à son tour. Il n'y avait pas pensé.

-Je vois !

Il voyait ou sa sœur voulait en venir.

-Mais parmi mes fils lequel devrais je donner ?

Il utilisa le mot donner même si dans sa tête le mot sacrifice sonnait mieux.

Il avait quatre fils en tout.

Il les aimait et les adorait tous sans distinction. Il n'avait aucune préférence et les mettait toujours au même pied d'égalité.

C'est pour cela qu'il ne pouvait pas choisir.

Ses enfants étaient ses quatre bouts de bois de Dieu, son sang et sa fierté.

C'était une décision difficile que de devoir obliger l'un d'entre eux à se marier.

Anta comme à son habitude avait réponse à tout. Elle avait sa petite idée dessus.

-Balla est éliminé et vu la manière dont les fils d'Almamy sont venus l'attaquer la dernière fois ,c'est tant mieux pour lui. Moussa est fiancé et n'habite pas ici. Il ne nous reste plus dans ce cas que Pape et Cheick.

Elle réfléchit encore un instant.

-Je prendrais...Cheick.

Une fois de plus Moustapha se demandait d'ou sa sœur tenait sa maitrise de soi.

Accepter serait chambouler le quotidien et bouleverser la vie de l'un de ses enfants mais Anta paraissait sereine et gardait son sang froid par rapport à la situation.

Elle ne paraissait pas toucher par cette demande.

-Et pourquoi cela ?

-Moustapha, tes garçons je les ai élevé comme mes fils. Je les connais bien. Pape aime jouer au dur mais il est sentimental. Cheick par contre, je ne l'ai jamais vu s'attacher à quelqu'un. C'est celui qu'il nous faut dans cette situation. Je suis sûre qu'il n'aura aucun mal à la laisser partir une fois qu'on aura retrouvé Fatima.

Moustapha eu un pincement au cœur. Il avait choisi sa défunte épouse par amour et c'est le même bonheur qu'il aurait souhaité pour ses fils.

Il ne voulait les obliger en rien mais le plan d'Anta avait un sens et en plus une part de lui respectait assez Thierno Cherif pour ne pas le contredire.

Thierno avait beaucoup fait pour lui au décès de son épouse, il l'avait assisté et supporté dans ce moment difficile. Il lui en était encore redevable.

Moustapha venait de prendre sa decision. Il ferait d'une pierre deux coups: Savoir ou se trouve sa fille et garder le respect de Thierno.

-Appel moi les garçons dans ce cas.

Anta se leva.

Elle se sentit victorieuse. Elle venait de mettre son plan à exécution.

Elle avait hâte qu'Aldiouma vienne dans cette maison. Elle l'attendait même de pieds ferme.

Elle avait désormais son moyen de revenge.

Que ce mariage ce célèbre le plus tôt possible!

Sa vengeance à elle était un plat qui ne pouvait pas se manger froid.

Elle descendit et fit appeler les garçons.

Moustapha avait devant lui cette fois ci ses trois fils. Il ne leur avait encore rien dit de la proposition de Thierno.

Il avait préféré attendre d'être sûr de prendre la bonne décision avant de les en informé.

Balla, Pape et Cheick étaient assis en face de leur père ne se doutant nullement de ce qui le tracassait.

Il leur expliqua alors la situation.

Les fils à leur tour étaient choqués par l'offre de Thierno.

Il en était hors de question.

Il leur expliqua alors le plan d'Anta sans pour autant leur dire lequel d'entre eux il avait choisi.

Balla prit la parole en premier. Il se sentait béni d'avoir été éliminer. Il n'avait aucune envie de se marier et encore moins dans ses conditions.

-Père, vu que je ne fais pas parti de la liste et que Pape vient après moi, je pense qu'il fera l'affaire. C'est lui que tu devrais choisir.

Pape le fusilla du regard. Il n'était pas d'accord.

-Moi aussi, je peux aller frapper Almamy si c'est ce qu'il faut. Dit il.

-Comme cela ses fils viendront te casser la gueule à ton tout comme ils l'ont fait pour Balla. Lui répondit Cheick.

Balla s'énerva à son tour.

- Ils m'ont pris par surprise. Wallaye si ce n'était pas pour cela, ils ne m'auraient jamais touchés.

Les frères étaient à présent en train de se disputer au sujet de qui devait se marier.

Moustapha coupa court à leurs querelles.

-Ca suffit ! ...Cheick...c'est toi que j'ai choisi.

Le silence se fit immédiatement après cette annonce.

-AL hamdoulillah ne put s'empêcher de dire Pape. Il se sentait sauver.

Cheick quand à lui été sidéré!

Etant le cadet, il avait pensé que le choix de son père se porterait naturellement sur son autre frère.

Jamais de la vie, il n'aurait pensé devoir se marier par obligation.

Il avait toujours été un homme à femme, insouciant et libre.

L'idée du mariage ne l'avait même pas encore effleurée.

Il comptait se marier un jour mais dans un avenir lointain.

-Pourquoi moi ? Ne put-il s'empêcher de demander.

Son père s'en voulut à cet instant mais il n'avait pas le choix.

Il préféra ne pas lui donner la raison.

-Cheick! Ce n'était pas une décision facile crois moi mais il fallait choisir. Je te fais confiance et je suis sûr que tu sauras te montrer à la hauteur.

Cheick respectait trop son père pour refuser même si cette décision ne lui plaisait pas.

Il répondit cependant fermement, n'ayant aucune envie de débattre.

-Qu'il en soit ainsi, si telle est ta volonté père.

Moustapha admira et respecta sa réponse.

Anta avait raison! Cheick était posé et ferait l'affaire.

- Merci mon fils.

Les frères se levèrent alors , pressés de sortir de cette pièce.

Arrivé au niveau de son frère, Pape lui lança une bourrade dans le dos.

-Félicitation frère !

Il ne prit même pas la peine de répondre.

Il n'était pas d'humeur à rigoler.

Il sortit sans un mot de plus.

À SUIVRE.....

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