Chapitre 07
? Le prix de la vengeance ?
Chapitre 7:
Les deux amies se lancèrent des regards pleins de sous entendus.
Quelle coïncidence !
Aldiouma qui essayait de fuir cette famille comme la peste venait juste de tomber sur l'un d'entre eux.
Cheick était là, imposant devant elle.
Il était en train de la dévisager et Aldiouma que cette inquisition dérangeait, épousseta son habit rapidement et dit sèchement.
-Merci !
Elle tira ensuite Fifi par la main et après avoir ramasser leurs bouteilles en désordre s'en allèrent précipitamment laissant les deux hommes face à leur étonnement.
-Qu'est ce qui lui prend ? Ne put s'empêcher de demander Cheick.
-Tu ne l'as pas reconnu ?
Cette question venait de Assan son ami.
-Non !
-C'est Aldiouma...la sœur d'Oumar.
Cheick serra sa mine. Entendre le nom d'Oumar l'agaçait.
-Je vois ! répondit-il.
Il préféra ne rien ajouter d'autre.
Il voyait maintenant qui c'était. Il se disait bien que son visage lui était familier après l'avoir observer.
Dans ce village, tout le monde se connaissait mais lui contrairement à ses frères était souvent absent.
Il faisait beaucoup de va et vient entre Podor et la ville pour des raisons professionnelles. Il se levait tôt et ne rentrait que tardivement. Il n'avait pas beaucoup de temps pour socialisé en dehors de son milieu social.
Il la connaissait cependant pour l'avoir vu quelques fois dans le village et parfois entouré de ses frères.
Un peu plus loin Fifi, elle non plus ne put s'empêcher de demander à son amie.
-Tu l'as reconnu ?
-Evidemment !
Aldiouma à son tour serra sa mine et pressa le pas.
-Il est beau, tu ne trouves pas ?
Les yeux de Fifi se mirent à briller.
-Non !
-Moi en tout cas, s'il voulait m'épouser j'allais accepter sans hésiter.
Elle se mit subitement à rêver et ajouta.
-Il est riche, beau, et libre. Tu ne vas pas me dire que tu n'as pas remarqué sa prestance ? C'est bien pour cela que toutes les filles de ce village sont folles de lui.
-Sa prestance ? Parce que toi tu as pu remarquer cela dans l'obscurité.
Fifi contrairement à son amie était maintenant d'humeur joyeuse.
-Bien sûr . Il y'a certaines choses qui se sentent, obscurité ou pas.
Aldiouma connaissait Cheick mais de vue. Elle avait à plusieurs reprises entendue ses amies parler de lui entre elles.
Il était après tout l'un des célibataires les plus convoité de Podor.
Elle sage et pragmatique n'avait jamais posée son regard sur lui.
A quoi bon ?
Ils venaient de milieux bien trop différents.
Il ne l'intéressait donc pas.
Fifi avait cependant raison, il avait de la prestance.
Cheick grand de taille était beau et musclé.Il avait un nez droit et un regard vive mais ce qui frappait le plus c'était son sourire, il était charmeur et franc.
Cheick attirait énormément le regard de la gente féminine et lui en homme à femme ne se privait pas de les fréquenter non plus.
- Ecoute-moi Fifi, c'est ton opinion. Moi, je ne souhaite pas m'allier à cette famille, tu m'entends ? C'est bien pour cela qu'on est allée chez Mor, ou bien ?
- Je sais bien.Tu es cependant trop dur. N'oublie pas que c'est ton beau frère après tout. Ajouta Fifi pour la taquiner mais Aldiouma n'éprouvait aucun humour à cet instant.
Elle détestait cette famille et encore plus après ce que Balla avait fait à son père.
Pour rien au monde, elle ne voulait être associer à eux.
Elle serra sa bouteille encore plus fort contre elle, espérant que le remède est l'effet escompté.
Aldiouma préféra ne pas continuer la discussion et de toutes les façons, elles étaient déjà arrivées devant chez elles.
Elles se souhaitèrent bonne nuit et se séparèrent avec deux sentiments bien différents.
Aldiouma avec de la rancune au cœur et Fifi de l'espoir.
Le lendemain matin Aldiouma se réveilla de meilleure humeur.
Elle avait porté cette fois ci une tenue traditionnelle en wax et se dépêcha comme à son habitude pour arriver à temps à l'école.
Travailler était le meilleur moyen pour oublier le stress qu'elle vivait en ce moment.
Sa journée se passa rapidement et avant même qu'elle ne s'en rende compte, il était déjà l'heure de la descente.
Elle attendit la sortie des élèves pour effectuer les derniers arrangements.
Après avoir rassemblée leurs livres, elle se mis à effacer le tableau lorsqu'une voix derrière elle la fit sursauter.
-La cloche a sonnée pour tout le monde.
Elle se retourna et reconnue d'emblée même si elle ne le connaissait pas Khadim Sall, le fils de Madame Sall.
Elle n'était pas au courant de son arrivée mais c'est vrai qu'elle s'était absentée la vieille.
Comme à la télé, Khadim avait porté un costume prêt du corps accompagné d'une cravate.
C'était rare de voir quelqu'un à Podor habillé de façon aussi formelle.
Cet habillement le rendait élégant et sophistiqué.
Elle sourit à cette remarque.
-J'ai fini.
Khadim s'approcha alors.
-Je me présente khadim Sall.
Aldiouma s'avança à son tour et lui offrit sa main.
-Mr. Sall enchantée. Moi c'est Aldiouma.
Khadim garda sa main dans la sienne un peu plus longtemps que de coutume et continua à la fixer.
-Enchanté. Ma mère ne m'avait pas dit qu'il y avait des beautés pareilles dans ce village.
Il n'avait des yeux que pour elle en ce moment.
Aldiouma baissa la tête de gêne et retira enfin sa main.
-Bienvenue à Podor Mr Sall. Elle ne savait pas quoi ajouter d'autre.
- Merci. Je suis venu dans le cadre du travail pour m'acquérir de ce dont le village a besoin. Les élections approches et nous aimerions faire de notre mieux pour aider comme on peu.
-Les élections... évidement ! La voix d'Aldiouma était sarcastique.
La plupart des politiciens ne s'intéressait aux villages qu'en période d'élection.C'était des promesses à n'en plus finir et ensuite plus rien.
Ils étaient élus par le peuple et pour le peuple mais ils leur manquaient à la plupart un élan de patriotisme et...d'humanité parfois.
Voir une population souffrir d'analphabétisme, de pauvreté, du manque de soins médicaux , et plus encore et ne rien faire pour y remédier était tout simplement impardonnable.
Elle se déplaça pour aller récupérer son sac.
-Nous manquons d'énormément de choses et je suis sûre que votre mère n'a pas manquée de vous faire une liste.
-Oui, effectivement mais...votre avis me sera d'une aide précieuse aussi, du moment que vous travaillez avec elle.
Aldiouma commença alors à énumérer ce dont l'école avait besoin.
-Nous avons besoin de fournitures et de matériels pour les classes. Certains parents d'élèves n'ont pas les moyens pour subvenir au besoin de leurs enfants. Nous faisons de notre mieux mais avec le stricte minimum. Ensuite...
Il l'interrompu,
-Vous avez raison mais peut être que l'on pourrait discuter de tout cela plus calmement ailleurs.
-Ailleurs ?
- Je veux dire chez moi ou chez vous. En tout bien tout honneur évidemment.
De toutes les façons, elle ne voyait pas où ils pouvaient aller d'autre.Il n'y avait qu'un seul restaurant dans tout le village et il était mal fréquenté.
Aldiouma hésita cependant.
- Je comprends. Je n'habite pas loin de chez Thierno le chef du village. Arrivé la bas demander chez la famille Ba et ils vous indiquerons la maison.
- Volontiers.
Sur ce, elle lui dit au revoir et s'en alla.
Khadim la regarda partir. Il venait de rencontrer une perle et ne voulait pas la laisser filer.
Il sortit à son tour et alla rejoindre sa mère dans son bureau.
Il avait besoin de plus de renseignements à son sujet.
À SUIVRE.....
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