Chapitre 04

? Le prix de la vengeance ?

Chapitre 4:

Le lendemain matin la famille Ba était réunie au complet dans le salon lorsqu'un talibé fit son apparition.

Il s'arrêta à l'entrée de la porte salua tout le monde avec politesse et s'adressa au vieux Almamy.

-Thierno te demande.

Almamy répondit avec lassitude.

-Fait lui savoir que j'arrive immédiatement.

Salla ne put s'empêcher de demander.

-Qu'est ce qu'il te veut?

Almamy regarda ses fils avec colère.

-Il me fait surement venir par rapport à la bagarre d'hier. Tout cela c'est de votre faute. Je vous avez pourtant dit de ne rien faire et voila le résultat.

-Il n'a eu que ce qu'il méritait, dit Ibra. La prochaine fois il réfléchira à deux fois avant de s'en prendre à quelqu'un de plus âgée.

Les fils contrairement au père n'avaient aucun regret.

En effet Ibra et Bocar étaient allés directement retrouver Balla chez lui et ensuite ils l'avaient attaqués à leur tour.

Cette fois ci c'est Bocar qui prit la parole.

-Il a eu de la chance que sa famille soit venue à sa rescousse. Je l'aurais trainé jusqu'ici s'il le fallait pour qu'il vienne s'excuser auprès de toi.

Almamy les fusilla du regard. Il n'avait que faire de leur vengeance.

Il était très fâché.

Sa famille une fois de plus venait d'être impliquer dans un nouveau scandale et ceci en moins de deux jours.

La nouvelle de la fuite d'Oumar et celle de la bagarre de ses fils avaient déjà fait le tour du village en un rien de temps.

-Vous n'êtes que des inconscients comme votre frère.

-Ils n'ont fait que te défendre. Lui rappela gentiment Salla.

Elle ne comprenait pas pourquoi son mari en voulait autant à ses fils. Ils n'avaient fait que leur devoir.

-Je ne leur ai rien demandé. Absolument rien !Répondit t-il en colère.

Apparemment, il devait être le seul dans cette maison à avoir un peu de bon sens. Bon sang !

Il se radoucit quant il sentit la main de sa fille sur lui.

-Père tu veux que je t'accompagne ?

Son visage s'éclaircit pour la première fois depuis le début de la conversation. Sa fille avait le don de le calmer.

-Non, ça ira ma fille.Répondit il doucement.

Aldiouma avait mal pour son père.

Apres la trahison d'Oumar, il se sentait abattu et honteux. Lui si discret d'habitude se retrouvait désormais le sujet de conversation de tout le village.

Elle était rentrée comme à son habitude après les classes et avait trouvée son père le visage enflé.

Sa mère lui avait alors expliqué ce qui c'était passé.

Elle était écœurée par le geste de Balla.

Son père ne méritait pas du tout ses insultes à son encontre.

Elle espérait juste que cette histoire s'arrête la.

Ce qui était fait était fait. On ne pouvait pas changer le passé malheureusement.

Pauvre père, se dit-elle.Il était vieux et ne mérite pas d'être contrarié de la sorte à son âge.

Elle l'observa et de voir sa silhouette frêle rongée par les soucis lui fit de la peine.

Almamy d'ailleurs ne prêtait même plus attention aux paroles de ses fils.

Il se leva et sans ajouté un mot de plus sorti en direction de chez Thierno.

Cette fois ci, il y trouva Moustapha Elimane Kane en personne.

L'homme était imposant et comme à son habitude bien habillé d'un boubou en bazin riche.

Almamy senti la honte l'envahir mais se rappela qu'il n'avait rien à se reprocher.

Apres tous les deux fugitives étaient consentants et avaient pris la fuite sans l'avis de qui que ce soit.

Il releva la tête avec fierté et salua Moustapha avec humilité.

Ce dernier répondit à peine. Il préféra dans ce cas ne pas lui donner la main.

Il s'assit à son tour et attendit en silence.

La tension était palpable.

Thierno Cherif fit enfin son apparition accompagné de son bras droit Lamine.

Il prit la peine de les saluer et sans s'attarder leur expliqua la raison de leur présence ici.

-Je vous ai fait appeler ici parce que ce que j'ai appris hier ne me plait guère. Jusqu'à présent nous avons tous vécus dans ce village en parfaite harmonie. Je regrette que vos deux noms soient cités dans une même histoire et ceci malgré vous.

Il s'adressa alors directement à Almamy.

-Ce qu'Oumar a fait est terrible mais nous ne pouvons qu'accepter la volonté de Dieu et espérer qu'il retrouve la raison et qu'il finisse par rentrer accompagner de Fatima.

Il se tourna ensuite vers Moustapha.

-Balla m'a beaucoup déçu lui aussi de par son comportement. Il n'aurait jamais...

Moustapha l'interrompu et s'adressa directement à Almamy.

-Ce n'était pas une raison pour envoyer tes fils chez moi foutre le bordel. Vu la manière dont tu les as tous élevés cela ne m'étonne pas qu'on en soit arrivé la.Si jamais je retrouve Oumar...

Almamy ne répondit pas et Moustapha fut à son tour interrompu par Thierno

-Moustapha ne te met pas dans cet état. Ce qui est arrivé est dommage. Vous êtes tous les deux des hommes respectables et corrects. Hélas des fois nos progénitures prennent des décisions qui n'engagent qu'eux.

Il s'arrêta un instant.

-Malheureusement, il se trouve que j'ai eu la confirmation que nos deux fuyards ceux sont mariés mais ils ont aussitôt disparus après la cérémonie. Impossible de les retrouver pour l'instant.

L'annonce qu'il venait de faire jeta un froid sur les deux hommes.

Moustapha ne put se retenir. Il cracha alors toute sa colère.

-Il va le payer. Almamy tu m'entends ? Ton fils va me payer cet affront. Il ne perd rien pour attendre.

Almamy une fois de plus ne répondit pas.

Lui aussi avait une fille, il comprenait donc la colère et la frustration de Moustapha. Il ne lui en voulait pas de déverser sa fureur sur lui.

Thierno une fois de plus essaya de calmer Moustapha.

-Je comprends ta colère mais c'est moi le chef ici et c'est moi qui décide de la sentence à adopter.

Thierno se prononça alors.

-En tant que chef du village et religieux, j'ai décidé que pour remédier à cette situation, l'idéal serait que chacun d'entre vous accepte d'unir... son enfant à l'autre.

Les deux hommes se regardèrent étonnés.

Thierno était t-il fou ?

Moustapha n'en revenait pas.

Non seulement sa fille s'était mariée avec un homme qu'il ne connaissait pas et maintenant il voulait que l'un de ses fils se marie avec la fille d'Almamy.

Il en était hors de question.

Il ne pouvait tout simplement pas l'accepter.

La même pensée traversait l'esprit d'Almamy au même moment.

Par respect pour Thierno Cherif aucun des hommes n'osa crier son indignation à voix haute mais ils savaient juste tous les deux qu'ils n'étaient pas prêt à accepter ce compromis.

À SUIVRE.....

300 J'AIMES

150 PARTAGE ...???