Chapitre 02

? Le prix de la vengeance ?

Chapitre 2:

-As-Salamu- Alaykum !

Aldiouma entendit la voix de son père accompagnée de celle du vieux Laye son meilleur ami.

Les deux hommes venaient juste de revenir de la mosquée. Ils avaient l'habitude de se retrouver ensemble après chaque prière du soir.

Ceci était devenu un rituel.

Aldiouma et sa mère leur firent place sur la natte installée dans la cour.

Apres s'être assit, Almamy s'adressa directement à elle.

-Ou est Oumar ? Je ne l'ai pas vu à la mosquée.

Elle fut surprise qu'il lui pose la question étant donné qu'elle non plus ne l'avait pas vue de toute la journée.

-Je ne sais pas. Mais je peux aller voir dans sa chambre.

Elle se leva et s'y dirigea pour chercher son frère.

Il n'y était pas !

Elle revient donner la nouvelle.

-Il doit être sorti.

Son père parut surpris mais ne dit rien. Il se contenta de hocher la tête et reprit sa discussion avec son vieil ami.

Plus tard dans la soirée, la famille n'avait toujours pas de nouvelle d'Oumar.

Personne ne s'inquiéta de rien pour autant.

Ils étaient tous assis tranquillement à discuter lorsque quelqu'un vient frapper à la porte.

C'était Samba l'un des disciples de Thierno Cherif, le chef du village.

Apres les salutations d'usage. Il se présenta et expliqua la raison de sa visite.

-Je suis venu vérifier si Oumar est là.

Ce fut Almamy qui répondit en premier.

-Oumar n'est pas la !

-Mais pourquoi Thierno Cherif le cherche?

Ne put s'empêcher de demander le vieux Laye.

Samba cette fois ci baissa les yeux et après un court silence chuchota presque.

-Thierno Cherif m'a envoyé demander des nouvelles d'Oumar parce que Fatima la fille de Moustapha Kane n'est toujours pas rentrer et des témoins disent les avoir vus partir ensemble à l'aube.

Toute la famille resta sans voix à cette déclaration et personne ne sut que répondre sur le coup.

Ce n'était pas possible! Oumar n'était quand même pas fou pour se comporter de manière aussi irresponsable. Pensa Almamy.

Comme à son habitude, il préféra ne pas tirer de conclusions hâtives.

Il s'adressa à Samba alors avec assurance.

-C'est vrai que je n'ai pas vu Oumar depuis ce matin mais je suis sûr qu'il y'a une explication plus plausible à son absence. Dit à Thierno que si je n'ai toujours pas des nouvelles de mon fils d'ici ce soir, je viendrais en personne le voir demain à la première heure.

Samba après avoir entendu la réponse d'Almamy le remercia avec politesse et s'en alla comme il était venu.

Il laissa cependant la famille face à ses inquiétudes et à une tension soudaine.

C'est Salla qui rompue le silence en premier après le départ de Samba. Elle avait préféré garder le silence plus tôt mais la elle n'en pouvait plus.

-C'est quoi toute cette histoire ?

Elle était étonnée que l'on vienne demander des nouvelles de Fatima dans cette maison.

Elle ne put s'empêcher de fixer Aldiouma à la recherche d'explications. Elle savait cette dernière proche de son frère.

Aldiouma évita son regard. Elle était la seule de la maison à savoir qu'Oumar et Fatima se voyaient en cachette depuis des mois mais là elle ne savait plus quoi penser.

- Peut-être qu'ils allaient ensemble au même endroit, c'est tout.

C'était la seule explication qu'elle avait en ce moment et elle tentait en même temps de rassurer sa mère un peu.

-Patientons d'ici demain et on verra bien fini par conclure Almamy.

Sur ce, il se leva et raccompagna le vieux Laye qui après avoir remarqué l'atmosphère changeante de la maison préféra ne pas s'attarder plus longtemps.

Aldiouma et sa mère étaient restées assise au même endroit pensives.

La porte de l'entrée bougea un fois de plus.

Les deux femmes par impulsion dirigèrent leurs yeux dans la direction d'ou venait le bruit mais à leur plus grande déception ce n'était toujours pas Oumar.

Les deux autres frères d'Aldiouma, Ibra et Bocar firent leur apparition. Ils ne semblaient pas être au courant de ce qui ce passé.

Ils s'installèrent dans la cour à leur tour.

Sally profita pour les tenir au courant de la situation.

Aldiouma quant à elle prise d'une impulsion subite se dirigea pour la deuxième fois de la soirée dans la chambre de son frère.

La première fois elle avait juste ouvert la porte et n'ayant pas vue son frère y était ressortie mais cette fois ci elle se mit à la recherche d'un indice.

Elle ouvrit grandement la porte, alluma la lampe et se dirigea vers l'armoire.

Il n'y'avait plus que quelques habits qui y trainaient. Elle se dirigea ensuite vers le lit et c'est à ce moment qu'elle remarqua une lettre sur la table de chevet.

La lettre était adressée à son père.Elle reconnue d'emblée l'écriture de son frère.

Elle fut de plus en plus intriguer.

Oumar savait pourtant que leur père ne savait pas lire.

Elle prit la lettre et alla retrouver les autres dans la cour.

Son père était de retour et malgré son air calme, elle savait qu'il était inquiet.

Elle se dirigea vers lui et lui tendit la lettre et c'est d'une voix paniquée qu'elle lui dit.

- Oumar a laissé cela pour toi ! Il est parti on dirait.

Salla était maintenant à son tour agitée. Elle se parlait à elle-même et ne voulait pas y croire.

Almamy quant à lui ne toucha pas à la lettre. Il fit un geste de refus de la main et dit simplement.

-Lit !

Aldiouma ouvrit l'enveloppe. Elle avait désormais la voix tremblante malgré elle.

Cette lettre était comme une menace à la tranquillité qui avait toujours régné dans cette maison.

Elle parcourue la lettre des yeux et malgré elle prononça les paroles de son frère à travers ce papier.

Père,

Jamais je n'ai voulu te décevoir mais après avoir mainte fois réfléchis j'ai finalement pris la décision de partir avec Fatima.

Je connais mon milieu social et malgré le fait qu'il m'ait arrivé de penser que j'étais un homme libre, je me rends compte que jamais sa famille ainsi que la mienne n'acceptera notre union.

Pourtant il n'est dit nulle part que le milieu social, la caste ou l'âge devrait empêcher deux personnes de s'unir.

Je vais de ce pas faire d'elle mon épouse et je t'en supplie malgré tout de me bénir.

Père béni moi et béni notre union s'il te plait.

Fait savoir à mère que je pense très fort à elle.

Votre fils,

Oumar

Sally se mit à parler toute seule une fois de plus, elle devenait subitement hystérique.

Son fils qu'elle avait porté 9 mois dans son ventre osé les défier comme cela.

Ibra et Bocar parurent choqués à leur tour. Ils ne s'attendaient certainement pas à une réaction pareille de la part de leur frère aînée.

Aldiouma garda le silence après avoir fini de lire.

Elle connaissait Fatima et savait qu'elle sortait avec son frère et il lui était même arrivée à quelques reprises d'aller l'appeler pour son frère.

Cependant, jamais elle n'aurait imaginé que cette histoire les aurait amener aussi loin.

Oumar avait toujours était diffèrent du reste de la famille. Il était humble mais ne se voyait pas vivre dans la simplicité toute sa vie comme ses frères. Il avait d'autres ambitions pour lui.

Almamy fixa sa fille.

-C'est ce qu'Oumar dit dans cette lettre ?

Aldiouma acquisa de la tête et Salla retrouva le silence pour connaitre sa décision.

Almamy paraissait subitement abattu. Il s'adressa à sa femme.

-Il est de mon devoir alors d'avertir Thierno Cherif et la famille de cette fille dès demain.

Et comme si de rien n'était il changea complètement de sujet.

-Dinons!

Aldiouma se leva pour amener le dîner même si elle savait que plus personne dans la maison n'avait d'appétit.

À SUIVRE.....

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