TROIS

— Appréciant la vue ?

Elle sursauta et regarda derrière elle pour voir Alexander se tenant là, les bras croisés sur sa poitrine. Il portait un t-shirt gris et un pantalon noir. Elle baissa immédiatement les yeux pour éviter de le fixer. Emma ne voulait pas qu'il pense qu'elle le dévisageait, même s'il était beau dans ses vêtements décontractés avec ses cheveux légèrement rejetés en arrière. Elle prit une profonde inspiration et fit un pas en avant pour passer devant lui. Mais, il attrapa sa main et l'arrêta.

Son cœur se mit à battre la chamade, mais elle essaya de se calmer en prenant de profondes respirations.

— Je ne t'ai pas dit de partir, n'est-ce pas ? Demanda-t-il d'une voix basse. Elle secoua la tête et chuchota.

— Non, maître. Il marmonna en réponse et la rapprocha de lui, l'écrasant contre lui. Ses mains étaient enroulées autour d'elle alors qu'il posait son menton sur son épaule.

Son corps commença à trembler, le sentant si proche d'elle. Son corps doux et petit était pressé contre sa silhouette dure comme de la pierre. Elle voulait lui dire de s'éloigner d'elle, car elle était profondément perturbée par cela.

Elle commença à se tortiller pour essayer de se libérer de son étreinte, mais il resserra seulement ses bras autour d'elle.

— Ne bouge pas. Murmura-t-il à son oreille. Elle resta figée sur place. Elle sentit ses lèvres sur son oreille, déplaçant ses lèvres là-bas, et les traînant jusqu'à son épaule, laissant des baisers doux en chemin. Elle ferma les yeux détestant chaque seconde de ce qui se passait, chaque contact qu'elle pouvait sentir de lui sur son corps, et chaque sensation de picotement qui parcourait tout son corps. Elle le détestait, alors pourquoi se sentait-elle comme ça ? Après avoir pris une profonde respiration, elle dit enfin.

— I-il il faut que tu me lâches m-maintenant. Murmura-t-elle en agrippant ses mains et essayant de les détacher de son corps. Alexander, quant à lui, appréciait la peau douce sur ses lèvres. Il aimait comment il pouvait la faire trembler de peur, il aimait comment à chaque fois qu'il laissait un baiser, son corps tremblait d'excitation. Une excitation dont elle n'était pas consciente. Il sourit victorieusement lorsque ces mots sortirent de sa bouche, sonnant si vulnérables.

À qui je veux faire croire ça ? Elle est toujours vulnérable.

Sa voix intérieure lui dit. Il rit et la lâcha pour se tenir devant elle. Il savait qu'elle ne s'enfuirait pas, car elle était consciente des conséquences. Ses yeux rencontrèrent la lumière de la lune qui traversait les fenêtres brillantes. Il fixa la lune pendant quelques minutes puis regarda de nouveau Emma. Ses yeux regardaient toujours ses pieds, glissant parfois sur la lune et revenant à ses pieds.

Tu n'es pas moins belle que cette lune, papillon.

La respiration d'Emma s'arrêta lorsqu'elle l'entendit dire ces mots. Elle resta là, nerveuse et hésitante. Alexander jugea ses actions.

Est-ce qu'il l'a dit trop fort ?

Il rit à sa pensée.

Oui, il l'a dit. Et il ne le regrette pas. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Elle était la plus belle fille qu'il ait jamais vue. Son visage tressaillit, montrant qu'il cachait un sourire. Il ne réalisa pas qu'il avait commencé à sourire souvent ces jours-ci.

Mais cela disparut bientôt, remplaçant son sourire charmant par rien d'autre qu'une expression froide et impitoyable, remplaçant l'éclat de ses yeux par de la morosité. L'idée que quelqu'un d'autre la voie comme il la voyait était insupportable pour lui. Ses poings étaient serrés et ses ongles s'enfonçaient dans sa paume, les faisant blanchir.

Il s'assura qu'Emma ne voit pas cela, car il ne voulait pas l'effrayer. Il était enfin près d'elle après si longtemps, il n'avait pas envie de gâcher ça. Il se tourna de nouveau vers elle et remarqua son malaise, elle jetait parfois un coup d'œil au ciel, essayant d'admirer la vue. Mais, cela ne semblait pas possible, car il était juste à côté d'elle, son bourreau.

— L'obscurité est enfin arrivée, combattant la lumière du jour et s'enroulant autour du monde. Sa voix surprit Emma et elle écouta attentivement ses paroles et répondit d'une voix basse.

— Mais, la lumière combat l'obscurité toute la nuit, faisant triompher le soleil à nouveau. Alexander rit. Elle ne manquait jamais de l'amuser.

Il parla de nouveau.

— Penses-tu qu'il y a une explication pour l'obscurité ? Emma hocha la tête.

— Bien sûr, maître. Il y a une explication pour tout. Répondit-elle, ne comprenant pas pourquoi il poserait une telle question.

Il marmonna. Après quelques secondes de pause, il dit,

— Dis-moi. Comment la définis-tu ? Emma réfléchit un moment et le regarda avec ses yeux vert brillant et répondit.

— L'absence de lumière. Elle était confiante.

Il sourit légèrement en regardant la lune et pencha la tête vers elle.

— Exactement. Demande-t-il en souriant légèrement et en s'éloignant avant de se retourner et de la laisser dans la confusion. Encore une fois.

Qu'a-t-il à être si mystérieux ?

Chuchota Emma. Cependant, bien qu'elle fût surprise par sa gentillesse envers elle, cela la rendait également inquiète. Néanmoins, elle quitta le salon et commença à marcher vers sa chambre ; s'allongeant sur le lit, elle s'endormit. Le lendemain matin, tout se passa bien. De bon matin, Alexander était parti pour son voyage d'affaires, après avoir jeté un énième coup d'œil à Emma. Parfois, il la surprenait à le fixer et à détourner rapidement les yeux, ce qui le faisait sourire à chaque fois.

Il détestait devoir partir pour une semaine entière. Oh, comme étaient agréables les pensées qu'il avait en étant près d'Emma ! Maintenant, il ne pouvait pas à cause du fichu accord commercial au Japon. Ses dents se serrèrent alors qu'il fermait les yeux et posait sa tête sur le siège de son jet privé. Seuls quelques-uns de ses employés de bureau l'accompagnaient. C'était un long voyage, il en était bien conscient, et il resterait longtemps là-bas au Japon. Bien qu'il ait averti Ela de ne laisser sortir aucune des domestiques de la maison, il s'inquiétait pour Emma. Et s'il se passait quelque chose pendant son absence ?

Alexander avait informé Ethan et Liam de vérifier sa maison tous les jours, mais... il se souvint à quel point il avait été en colère en les voyant parler à l'une d'elles. Il détestait ça. Cependant, après quelques heures de vol, il atteignit sa destination. Après être sorti de l'avion, ses bagages furent pris en charge par le chauffeur de la voiture qui l'attendait déjà là-bas. Il monta et après 20 minutes qui semblaient durer 5, il arriva à la chambre d'hôtel où il séjournerait. Il pensa se reposer une demi-heure environ avant de partir pour sa réunion.