Chapitre 03
Chapitre 3 : Adieu Abo
……………..Maeva……………..
Ça fait une semaine qu’Abo est décédé je suis juste vide j’agis de manière automatique, je n’ai pas encore pu pleurer j’ai mal hein très très mal mais les armes ne sortent pas par contre j’ai une douleur horrible dans la poitrine.
Mami est méconnaissable, tantine Lydia s’occupe de presque tout ce qui attrait aux finances aidé par son mari, parce que notre famille là c’est un peu chacun pour soi Dieu pour tous, chacun invente un problème, et comme ma tante est très orgueilleuse bah elle gère tout et moi j’essaie de l’aider en faisant tout ce que je peux faire… pendant les veillés, je fais du café et du thé pour les gens qui viennent faire les réunions avant la sortie du coprs
T.L : ONANGA il n’y a plus de gaz va en prendre
Moi : ok
Elle m’a remis les sous, j’ai pris la brouette et direction le boutiquier
Moi : bonjour Traoré
Tra : bonjour la belle-femme
Moi : lol
Tra : ça va ?
Moi : un peu comme tu vois là avec le décès d’Abo
Tra : ah je suis désolé mais c’est la volonté de Dieu soit contente il a eu une belle vie beaucoup n’arrive pas à cet âge
Moi : oui c’est vrai mais ça fait quand même mal
Tra : oui je comprends, donc tu voulais quoi ?
Moi : une bouteille de gaz et fais-moi aussi un pain au chocolat stp
Tra : ok
Il a chargé la bouteille de gaz sur la brouette et m’a fait mon pain au chocolat
Tra : c’est tout ?
Moi : oui
J’ai payé et au moment de quitter de là j’ai vu Thomas
Thomas (l’air désolé) : bonjour Eva
Moi : s’lut Thom
Thomas (me prenant la brouette) : on y va ?
Moi : ok
On a marché jusqu’à la maison, il a changé la bouteille de gaz. J’ai demandé à Tantine Lydia si elle voulait autre chose, elle a dit non
Donc je suis allée derrière la maison avec Thomas
Thom : tu devrais manger Eva
Moi on partage ?
Thom : bien sur
J’ai coupé le pain à part égal et on a mangé tout en buvant de l’eau, quand on a fini
Thom : tu as besoin de quelque chose ?
Moi : non ça ira
Thom : ok
Moi : et ton stage
Thom : ça va j’ai bientôt fini
Moi : ok
On est resté là encore 10 minutes puis il est parti le corps sort demain j’étais fatiguée.
*************le lendemain*************
Depuis qu’Abo est décédé je n’ai aucune nouvelle de Linda, je suis passée chez elle mais elle est en déplacement. La journée est rude il faut tout préparer pour que tout soit prêt dès 16h heure d’arrivée du corps. Il est 12h quand j’entends
Linda : Maëva
Moi (me retournant) : oh MOUSSAVOU !!!
Linda (venant vers moi et me prenant dans ses bras) : je suis désolée oh ma copine j’étais en déplacement
Moi : oui et je t’ai bombardé de message sur ton téléphone et d’appel
Linda (désolée) : oui mais quand nous sommes partis on m’a volé mon téléphone et bon, comme Frédéric (le mec avec qui elle était depuis près de 2 semaines) avait un ami qui revenant de France bah il allait m’emmener un autre téléphone donc j’ai préféré attendre
Moi : ok tu m’as manqué Linda
Linda : oui moi aussi oh copine, je suis tellement désolée pour ce qui t’arrive
Moi : merci
Linda : je suis là maintenant je vais m’occuper de toi
Moi : merci
Elle est restée là à m’aider on a bien bossé à 15h00 tout était prêt pour l’arrivée de la dépouille et des invités. Je me suis dis qu’au moins en voyant la dépouille du défunt bah j’allais enfin exprimer ce que je ressentais.
Linda (pendant qu’on se douchait derrière la maison ordre de mami) : ma co
Moi : hum
Linda : laisse j’ai passé un bon séjour là-bas avec le gars là
Moi : ah ok
Linda : laisse il a mal le gain hein
Moi : hum mais c’est même qui le monsieur ?
Linda : Frédéric il bosse à la fonction publique il a mal le gain
(l’argent)
Moi : et donc ?
Linda : on a bien ngass (faire l’amour) ma co oh non il m’a mis en haut
Moi : hum hum
Linda ( à fond dans son récit) : je te dis qu’il a dépensé pour moi là comme jamais on dépensé pour moi
Moi (m’en foutant de plus en plus de ce qu’elle racontait) : han han
Linda : donc imagine on est allé au VIP à base de champagne et tout et tout ah ma co c’était feu
Moi : han han
Linda (trop à fond) : fallait me voir je me produisais (se faire voir) il y avait trop de haineuses (jalouses) qui me regardaient mal
Moi : ha ça
On était en train de finir de mettre nos robes du deuil
Linda (me fixant) : est-ce que tu écoutes au moins ce que je te dis
Moi : heu oui oui pourquoi ?
Linda (regard méchant) : je disais quoi ?
Moi : heu
Linda : voilà je savais tu ne m’écoutes pas en gros tu t’en fous de ce que je te raconte
Moi : mais non
Linda (fâchée) : si tu es trop égoïste jamais tu ne te réjouis de mon bonheur il faut toujours que ça soit toi quand c’est moi ça y est tu fais ta jalouse
NON DITES MOI ELLE EST SÉRIEUSE-LA ?
Linda était lancée dans son speech là et moi j’étais en train de m’énerver
Moi (énervée) : oh tu la fermes LINDA
Linda (surprise) : oh
Moi : tu t’entends ? Moi ONANGA égoïste ?
Linda : …
Moi : répond !!!
Linda : mais oui tu n’écoutes pas ce que je te raconte depuis là
Moi (énervée) : et alors ?
Linda :…
Moi : tu crois que je n’ai que ça à faire aujourd’hui LINDA putain je viens de perdre mon grand-père est-ce que tu t’en rends compte ?
Linda : …
Moi : le corps de mon grand-père arrive dans 30 minutes tu penses que j’ai la tête à délirer ou à m’appesantir sur tes histoires bêtes avec ton Frédéric ?
Linda : …
Moi (en colère) : alors arrête d’accord, oui si tu veux savoir je m’en fous royalement de toi et de ton Frédéric à l’heure actuel est-ce clair ?
Linda : oh mais ne te fâche pas je blaguais juste
Moi : tu penses que c’est le moment de blaguer ?
Linda : oh oh c’est bon oh madame la blanche pas besoin de me mal parler
Moi : et toi pas besoin de me faire chier pour des futilités ok ?
Linda : hum ok c’est bon je m’excuse
Moi (encore en colère) : stp je vis un des moments les plus terribles de ma vie là si tu n’es pas capable de me soutenir franchement Linda va-t’en
Linda (mettant la serviette à la corde) : hum c’est bon gué ONANGA je m’excuse
Moi : ok
Je suis allée ranger les choses dans la maison suivie de Linda, on s’est assuré que tout était prêt il y avait déjà quelques personnes qui étaient là.
Moi (à Tantine lydia) : tantine lydia ça va ?
Elle (triste les yeux rouges) : oui ça va aller
Moi : ok
La dépouille est arrivé entre les pleurs les lamentations et l’émotion du moment, moi que pourrais-je dire j’étais là juste vide j’assistais sens trop me laisser aller j’entendais les cris de mami et de tantine Lydia mais il fallait que quelqu’un reste fort. Et cette personne c’était moi, j’étais partout en même temps je n’ai pas eu la force d’aller regarder le corps même quand j’étais à l’intérieur je ne regardais pas je ne voulais pas c’était trop dure pour moi.
Les heures passaient puis la jumelle de Thomas est arrivée.
Amanda : Eva
Moi : oui
Amanda : je suis désolée de n’être pas venue plus tôt
Moi : t’inquiète je sais que tu détestes ce genre de choses
Amanda : oui mais pour toi je veux bien faire l’effort
Elle est restée avec moi elle me parlait essayait de me changer les idées
Linda (honteuse) : bonsoir Amanda
Amanda (la toisant) : hum bonsoir
Linda : ça va ?
Amanda : ça te regarde ?
Linda (petite voix) : oh je demande juste
Amanda (froide) : ça va
Ah ça c’est tout Amanda ça, je ne sais pas mais autant avec moi c’est un amour autant elle est très froide et méchante envers les gens du quartier surtout avec Linda, bon je me dis que comme
Thomas et Linda c’est chien et chat et que c’est son jumeau bah elle fait pareille.
Linda (s’asseyant) : ok hum tu as une belle babouche
Amanda : hum merci
Linda : tu l’as acheté où ?
Amanda : à Mont-bouet (marché à Libreville)
Linda : oh toi aussi tu achètes les choses là-bas ?
Amanda (agacée) : c’est interdit ???
Linda : euh non juste que tu n’es pas comme les nous autres-là qui achetons au marché toi tu es la fille es tétés (filles de riches)
Amanda : et alors ?
Linda : non non ça m’étonne juste
Amanda : pardon tu me fatigues si tu n’as rien à dire mieux tais-toi
Linda aussi, c’est ma copine je l’aime d’un amour infini mais dès fois je la trouve un peu sans gêne, elle sait que Linda ne l’aime pas mais elle est toujours là à forcer l’amitié. En tout cas là je n’ai pas la tête à ça encore moins à les séparer.
Les heures ne font que passer les chorales arrivent et se mettent à chanter j’aide à servir de l’eau à certains aidée par Amanda et Linda puis je reviens m’asseoir.
Amanda (regardant sa montre) : ma belle il est 21h je vais te laisser je suis un peu fatiguée
Moi : ok
Linda : oh tu pars déjà ?
Amanda : quoi tu voulais me dire quelque chose ?
Linda : euh non non je demande juste
Amanda : je me disais bien
Moi : :(
Amanda : bon Eva bisou
Moi : bisou
Elle est partie
Linda : ah mais je me demande quel problème elle a avec moi ?
Moi : moi aussi
Linda : elle s’en va même pas me dire au revoir
Moi : laisse tu sais Amanda est un peu spéciale ne le prend pas
pour toi
Linda : hum oui sauf qu’avec toi elle est super sympa et avec moi elle est odieuse
Moi : ah je ne sais pas
Linda (me fixant) : comment tu fais ?
Moi : faire quoi ?
Linda : pour que tout le monde t’apprécie
Moi : ta question est bizzar Linda je ne sais pas je suis juste moi et puis voilà soient ils m’aiment soit ils m’aiment pas je ne force rien
Linda : ok ok
Au même moment bah on a vu Thomas arrivé, il avait un pantalon en tissu et un tee-shirt noir
Thomas : bonsoir
Moi : bonsoir
Linda l’a juste toisé.
Il s’est assis à côté de moi et j’ai posé ma tête sur son épaule
Thomas c’est mon frère sans même que je ne dise quelque chose il sait déjà ce qu’il faut faire pour m’apaiser.
Thomas : tu tiens le coup ?
J’ai juste hoché la tête, il me caressa les cheveux que j’avais attache en deux nattes. Linda ne parlait pas
Moi : ça me fait du bien que tu sois là
Thomas : pour rien au monde je ne t’aurai laissé vivre ça seul excuse-moi de n’être venu que maintenant mais j’ai préféré dormir un peu avant.
Moi : ce n’est pas grave l’important c’est que tu sois là maintenant
Thomas (me faisant un bisou sur la tête) : t’inquiète
Linda : euh Maeva je reviens d’accord ?
Moi : tu vas ou ?
Linda : je vais remettre de l’eau à bouillir au feu
Moi : ok merci
Linda : de rien
Elle s’est empressée de partir je suis restée là avec Thomas.
Moi : vous ne vous aimez vraiment pas hein
Thomas : oui en tout cas moi je m’en fiche de ce qu’elle fait si ça lui fait plaisir tant mieux
Moi : lol vous êtes grave l’amour commence toujours par la haine
Je l’ai senti se crisper
Le reste de la soirée s’est passé entre tristesse et pleures. Moi je n’arrivais toujours pas à verser la moindre larme, le petit matin est arrivé tellement vite. Et c’était déjà l’heure d’aller enterrer Abo. On s’est habillé en blanc moi et mami et tante Lydia. Direction le cimetière.
Là-bas ça été éprouvant, je vous passe les détails. Tantine Lydia s’est effondrée, je sentais qu’elle avait les remords, normal papi et elle ne s’entendait plus bien et donc surement le fait de ne pas avoir fait la paix avec lui doit être horrible pour elle. Mami essayait d’être digne mais la perte de son mari c’est horrible. Les gens ont fait les derniers discours là puis ils ont refermés la terre sur son cercueil s’est était fini. La vie de quelqu’un se résume à ça, un nom écrit sur une pierre tombal. C’était fini plus d’Abo plus de grand-père, plus d’homonyme. Mon cœur s’est serré. Nous sommes partis pour la maison où il y avait la réunion de famille comme après chaque décès pour demander à la veuve les causes du décès….