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Chapitre 2

Une fois sortie du café, je retrouve une respiration normale. Je ne m’étais même pas aperçu que j’avais arrêté de respirer. C’est comme ça à chaque fois que je suis proche de lui, je perds mes moyens, je deviens toute chose alors je cache mon embarras derrière des répliques salaces.

Je n’ai jamais ressenti ça, même pas pour Mason, lui pourtant que j’ai aimé plus que tout au monde. Il était mon fiancé, nous avions fait le collège ensemble , lui le geek très peu sûr de lui et moi la cheerleader la plus convoitée. J’ai tout de suite voulu faire sortir ce garçon coincé de sa coquille et pour finir j’en suis tombée amoureuse, nous devions nous marier à son retour d’Afghanistan.

Mais il n’est jamais rentré, j’étais dans notre maison à Los Angeles, nous avions choisi cette ville à cause du soleil, des plages, loin de l’enfer qu'était la vie de soldat de Mason. Il était parti en Afghanistan pour six mois, ça faisait deux mois qu’il y était , j’étais dans le jardin à caresser mon ventre, en imaginant sa réaction quand il rentrera et trouvera mon ventre énorme. J’avais appris la nouvelle de ma grossesse juste quelques semaines après son départ et je voulais le lui dire de vive voix et non par une lettre. Alors j’attendais impatiemment son retour, on sonna à la porte, j’allais ouvrir croyant que c’était ma mère, qu’elle ne fût pas ma surprise quand je me suis retrouvée face au supérieur de Mason, mon visage se décomposa aussitôt. Une peur sans pareille noua mes tripes, ma plus grande peur depuis qu’il s’était engagé était entrain de se réaliser.

Il est venu m’annoncer le décès de Mason, tué par un véhicule piégé en Afghanistan. Tout devint noir autour de moi, à mon réveil j’étais dans un hôpital, mes proches autour de moi, le visage de ma mère était baigné de larmes, mon père me lançait un regard peiné, tout me revint en mémoire, la venue du Général, le décès de Mason.

- Maman Mase.

Elle s’agenouilla et posa sa main sur mon front.

- Ma petite chérie, dit-elle en pleurant. Je suis tellement désolée.

Je ne pleurais pas, je n’en avais pas la force, je regardais simplement ma mère sans rien dire, je posais ma main sur mon ventre et je me mis à le caresser. Les sanglots de ma mère se sont amplifiés. Mon père prit ma main et se mit à me caresser le bras.

- Ma chérie, dit-il tout ému. Tu as perdu le bébé. Le choc a été trop brutal, le bébé n’y a pas survécu. Nous sommes tellement désolés.

Là aussi je n’avais pas pleurer. Je m’étais contentée de regarder mon père et ma mère, sans rien dire. J’ai juste retiré ma main de mon ventre. Puis tout s’est enchaîné l’enterrement, ma dépression, ma déchéance.

J’ai sombré sans vraiment avoir fait le deuil de ma famille, drogue, alcool, tout était bon pour anesthésier la douleur. Jusqu’à ce qu’Annie vienne me récupérer comme une épave et m’amène dans cette ville particulière. Lakecity.

Elle m’a raconté des histoires délirantes de loups-garous, au début je ne le croyais pas, ça n’existe pas, ce sont des créatures de fiction. Jusqu’à ce que je le rencontre lui.

J’avais réussi à échapper à la surveillance de Annie, qui m’épiait un peu trop. Et j’allais dans la forêt pour me saouler, quand soudainement j’aperçois quelqu’un ou plutôt quelque chose dans les buissons. J’avançais doucement pour mieux voir, et la chose se métamorphosa en homme,tout nu. Et quel homme. Les lignes de son dos étaient tracées, ses fesses étaient rondes et bien galbées, une douce moiteur se répandit entre mes cuisses.

- Qui est là ? Avait-il demandé en se tournant.

J’étais tétanisée, je ne comprenais pas ce qui se passait. Son visage était austère, ses cheveux noirs en désordre, il avait une mâchoire carrée, et un regard autoritaire. La peur serra mes tripes, mais quelque chose mouillait ma culotte plus bas.

- J’arrive à sentir ton excitation d’ici.

Il regarda son sexe, mes yeux suivirent les siens. Oh mon Dieu ! Il était parfait. Je n’avais connu que Mason, comparé au sien, le sexe que j’avais devant moi était la représentation de l’image que je me faisais d’un sexe d’homme.

Le gland large et rose, la longueur et la grosseur parfaites. Imposant, c’est le moins qu’on puisse dire, je me demande s’il pourrait entrer en moi. Impossible, il est trop gros.

Il posa une main sur son sexe et fit un aller et retour, ferma les yeux et gémit.

- C’est ça que tu veux ? Parce que si c’est le cas, viens ton odeur aussi m’excite.

Je fermais les yeux et je comptais jusqu’à trois, puis je me mis à courir en direction de la maison. Pourquoi ? Parce que ses paroles m’ont vraiment donné envie de céder, de poser ma main sur la sienne pour l’accompagner dans son mouvement de va et vient, je désirais tellement qu’il me prenne là, dans cette forêt.

Non mais quel genre de personne étais-je ? Mon fiancé et mon bébé venaient à peine de mourir que déjà je mouillais pour un autre homme. Je me suis dégoûtée moi-même. Et j’ai décidé de changer, d’arrêter ce style de vie de droguée que j’avais commencé de reprendre ma vie en main. J’ai ouvert une librairie, qui fonctionne plutôt bien, j’ai même une assistante. C’est bien plus tard que j’ai appris qui était ce mystérieux homme.

Calvin Lloyd, l’alpha de la meute du crépuscule. Il m’avait lancé un regard coquin avant de me tendre la main , des yeux aussi bleu que le ciel, il devait avoir vingt-huit ans. C’était la main qu’il s’était caressé le sexe, je crois avoir rougit quand je l’ai reconnu. Je n’ai pas saisi sa main et depuis maintenant trois années, nous menons une guerre froide, moi pour masquer l’attirance que j’ai pour lui, et lui parce que c’est un gros con.

Je me demande s’il sait que c’était moi, ce jour là dans la forêt. Je m’avance vers ma boutique quand je tombe sur Alex qui est lui aussi un loup-garou. Le cousin de Calvin. Parfois je le surprend à me regarder de façon étrange, s’il n’était pas marié et que je n’étais pas amie avec Cyndie sa femme, je croirais presque qu’il a le béguin pour moi.

- Salut toi.

- Coucou Alex, comment vas-tu ce matin ?

- Beaucoup mieux maintenant que je t’ai vu.

Je suis gênée par toutes ces remarques qui peuvent prêter à confusion.

- C’est comme ça que tu as séduit ta femme ? Dis-je en ouvrant la porte de ma boutique.

- Peut-être bien.

Il entre derrière et ferme la porte. Je retire mon manteau et mon sac à main que je dépose sur la commode.

- Alors dis-moi, que puis-je pour toi ?

- Je t’ai amené un cadeau dit-il en sortant un paquet de son sac qu’il me tend.

- Oh ! Mais qu’est-ce que c’est ?

Je retire le tissu qui recouvre le paquet, il s’agit d’un livre très ancien à la couverture rouge sang et qui malgré les années est encore en bon état. Je caresse la couverture du livre, sur celle-ci on peut lire la meute du crépuscule.

- Il s’agit d’un livre très ancien, l’arbre généalogique de notre meute.

J’ouvris le livre, mes doigts en tremblent. Depuis le temps que je voulais tout savoir sur cette communauté qui pique ma curiosité, je n’en revenais pas.

- Oh mon Dieu ! Dis-je en le regardant, tu es sûr que j’ai le droit de le lire ?

- Bah oui ! Puisque je te l’ai donné. Merci Alex dis-je en le prenant dans mes bras. Il ne répondit rien et se contenta de me serrer dans ses bras. Un peu trop longtemps à mon goût. Mais je ne dis rien, il m’a rendu heureuse aujourd’hui alors je peux bien lui permettre ça.

Sauf qu’à un moment donné je m’extirpe de ses bras et je me dirige derrière le comptoir.

- Je te promets qu’une fois que j’aurais fini de le lire, je te le rendrais.

- Oh surtout ne te presse pas.

Je continue à regarder le livre en question fascinée, par tout ce que je vais y apprendre, quand je relève la tête il est toujours là. Un silence gêné s’installe. Je pensais qu’une fois qu’il m’aurait remis le livre, il serait parti.

- Bon, au revoir alors. Je te le rendrai une fois terminé.

- Au Revoir Pénélope.

Une fois dehors, il continue à me faire des signes de la main, que bien sûr je lui rends par courtoisie. Olivia mon assistante entre. Je lui confie la boutique et je vais à l’arrière boutique. Je m’assoie par terre le livre entre mes mains, une fois encore je caresse la couverture du précieux trésor, et je l’ouvre.

On dirait un livre de physique. Des dessins caricaturant le physique des loups sont à la première page, on y parle de leurs transformations et des étapes de celles-ci. Je continue à feuilleter et je tombe sur un portrait de mon bel alpha, un dessin de lui petit, puis adolescent et enfin un de lui qui est très récent. Il y’a même un portrait de lui une fois transformé en loup. Un énorme loup auburn avec un pelage magnifique, des immenses yeux, on dirait que lui aussi me fixe.

Je me surprends à caresser le dessin. Mon téléphone vibre dans mon sac. C’est Annie.

- Nous sommes invitées chez les loups ce soir.

- Nous ou juste toi pour passer du temps avec ton beau Michael ?

- Toutes les deux. Et ce n’est pas Mon beau Michael.

- Si tu le dis. Quelle heure ?

Je sais bien qu’elle en pince pour le beau loup-garou.

- A 20h on se retrouve là-bas. Au fait ta mère a appelé, rappelle la elle s’inquiète. - Bisous.

- Bisous.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas appelé ma mère, pas que ma famille ne me manquait pas. Juste que parfois je suis tellement bien ici que je les oublie un peu. Je sais que ce n'est pas une excuse. Je composais donc le numéro de ma mère.

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