Chapitre 5
**Adrien**
J’avais l’impression d’émerger d’un long et profond sommeil, je me sentais lourd et épuisé. En ouvrant les yeux, je n’ai pas reconnu le plafond de la pièce. J’avais une perfusion complètement vide implantée dans la main. Me redressant avec difficulté, j’ai vu mon père assis près de moi sur la chaise à mon chevet. Nous étions dans une chambre d’hôpital composé de quatre lits, mais les deux lits en face étaient vides. Dans le lit à côté du mien, il y avait une femme, elle était seule allongée sur le dos avec les yeux grand ouverts, fixés sur moi. Son regard me mettait mal à l’aise, car il était vide.
Mon père : Adrien ! Comment te sens-tu ?
Moi : Je ne suis pas sûr, je suis un peu fatigué. Pourquoi sommes-nous ici ?
Mon père : C’est à toi de m’expliquer ! Ce matin, ta mère m’a appelé paniquée, en disant que tu avais perdu connaissance. On t’a emmené aux urgences, et tu as dormi toute la journée.
Moi : Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé… Attend, et pour l’argent, comment as-tu fait ?
Mon père : Quand tu as été admis, je suis retourné voir Ibrahima. J’ai pris quelques de mes biens que j’ai réussi à vendre. Avec le prix que j’ai proposé, ils ne pouvaient pas refuser.
Moi : Ah d’accord, mais c’est étrange, je n’arrive pas à me souvenir de ce que j’ai fait ce matin. Et j’ai mal à la gorge.
Mon père : Ne te force pas, le médecin a dit que tu avais juste une fatigue générale, les examens n’ont rien montré. Tiens, mange un peu, quand tu te seras reposé, nous partirons.
Il m’a tendu un plateau-repas et une boisson, que j’ai rapidement pris, j’avais terriblement faim. Mais je sentais toujours ce regard sur moi, c’était dérangeant.
Moi : Pourquoi cette femme nous fixe comme ça ? ai-je chuchoté.
Mon père : Je ne sais pas, j’ai même essayé de lui parler, mais elle ne réagit pas, elle se contente de regarder.
Après environ une heure, nous nous sommes levés pour quitter la chambre. En atteignant la porte, j’ai ressenti une sensation désagréable. Lorsque je me suis retourné, la femme continuait de nous regarder avec ses grands yeux vides, clignant des yeux à plusieurs reprises. Sur cette note, nous sommes sortis du centre de santé.
**Plume**
Peu après le départ d’Adrien et de son père, des infirmiers sont entrés dans la chambre pour voir la femme.
Infirmier 1 : J’avais complètement oublié que cette femme était décédée ce matin, nous devons l’emmener rapidement avant que quelqu’un s’en aperçoive.
Infirmier 2 : Donc tu as laissé le petit avec un cadavre ? Tu es incroyable !
Infirmier 1 : Bah ! J’ai oublié, en plus elle n’a aucune famille.
En s’approchant du corps, le responsable a été pris de peur et a reculé.
Infirmier 2 : Qu’est-ce qui ne va pas ?
Infirmier 1 : Quand je l’ai laissée ce matin, ses yeux étaient fermés et sa tête était tournée vers le plafond. Pourquoi regarde-t-elle maintenant vers la porte ?
Infirmier 2 : Pardon, allons la mettre au frais, je suis l’unique fils de mes parents.
Infirmier 1 : Hum !
Plus loin, dans la nouvelle maison de la famille Hinsia, vers 19 heures, Adrien et son père n’étaient toujours pas rentrés. Sofia, restée seule avec Luc et Lisa, attendait le retour de son fils et de son mari. Elle avait passé la journée à s’inquiéter pour son garçon malgré les paroles rassurantes d’Albert, qui l’avait empêchée de se rendre à l’hôpital.
Elle a donné un bain à sa fille et, après l’avoir habillée, elle a été prise d’une fatigue soudaine. Elle s’est endormie aussitôt, sans s’en rendre compte, tout comme sa fille.
Dans le salon, Luc était assis devant la télévision, il a lui aussi commencé à se sentir fatigué. En bâillant, il s’est levé pour éteindre la télé, puisqu’il n’y avait pas de télécommande.
Lorsqu’il a éteint la télévision, il a soudainement vu une personne dans le reflet de l’écran. Il s’est retourné, mais il n’y avait personne derrière lui.
Luc: Il y a quelqu’un ? a-t-il demandé.
Il n’a eu aucune réponse, mais il a entendu quelqu’un courir derrière lui avec des rires d’enfants. Tremblant de peur, il s’est enfui se cacher derrière le fauteuil.
Luc: Maman ! Maman ! Tu es où ? Criait-il.
“Regarde ici !” a dit une voix sinistre qui venait d’en dessous de la table à manger.
La table se trouvait à sa gauche, il a risqué un coup d’œil de ce côté-là. Parmi les pieds des chaises, il a aperçu une silhouette avec deux yeux verts qui l’observait. La silhouette a rampé pour sortir de dessous la table, puis elle a pris l’apparence de Luc, mais ses yeux restaient verts.
Luc a essayé de s’enfuir, mais il n’arrivait pas à tenir debout. Son double a commencé à ramper vers lui. Luc a fait de même pour essayer de s’échapper, il a rampé jusqu’au couloir. Quand il s’est retourné, le garçon aux yeux verts était toujours derrière lui.
Luc: MAMAN ! MAMAN ! AU SECOURS ! A-t-il hurlé de toutes ses forces.
“ELLE NE VIENDRA PAS !” a crié la créature en riants.
Luc criait sans arrêt, il a essayé d’ouvrir la première porte, qui menait à la chambre de ses parents, mais il n’a pas réussi à la faire bouger. Le garçon s’approchait de lui en rampant, d’un sourire aux lèvres. Il semblait prendre un malin plaisir à voir le petit garçon en pleurs. Finalement, Luc est parvenu à atteindre la porte de leur chambre, qui était ouverte, il y est entré et l’a refermée à clé aussitôt. Épuisé, il s’est appuyé contre la porte.
La pièce était calme, tout ce qu’il pouvait entendre était le son de sa propre respiration. Tout à coup, il a entendu une voix derrière la porte, la voix de son père.
- Mon garçon ! Tu es là ?
Luc: Papa ! A-t-il appelé,C’est toi ?
- Oui, qui d’autre ? A répondu la voix de son père. Ouvre la porte, mon garçon !
Luc: Attends, a répondu Luc en s’éloignant légèrement de la porte.
Quand il s’est retourné pour ouvrir la porte, son regard s’est figé sur la fenêtre, où il a vu un homme plaqué contre la vitre. Cet homme était grand, ses longs cheveux noirs lui tombaient sur le visage. Un de ses yeux pendait, et sa mâchoire était déchirée. Luc a hurlé de terreur et de dégoût devant cette vision.
- Luc, je t’ai dit de m’ouvrir ! A ordonné la voix derrière la porte.
La voix était pressante et plus menaçante, ce qui a renforcé les mauvais pressentiments de Luc. Il s’est bouché les oreilles, a fermé les yeux le plus fort possible et s’est recroquevillé sur lui-même.
- Ouvre-moi ! Ouvre-moi ! grondait la voix en tambourinant sur la porte.
Luc refusait de donner une réponse. La voix est alors devenue glaciale, sinistre, semblant provenir des entrailles de l’enfer. Ne recevant toujours aucune réponse, la chose a commencé à gratter lentement la porte.
Au même moment, Adrien et son père s’apprêtaient à entrer dans la maison.