CHAPITRE 2

Deux semaines plus tard...

**** ÉVELINE ****

Je me réveille dans un sursaut à cause d'un tintamarre qui provient du salon, quelque chose est sûrement tombée, Freddy n'est pas à mes côtés, oh ! quelle heure est-il déjà ? Je consulte aussitôt la pendule au mur : il est sept heures passées de quinze minutes, oups ! j'ai trop dormi vraiment...

- Éveline, ton plat est prêt. Dit Freddy qui rentre dans la chambre.

Je ne réponds rien, je descends du lit et lui suis jusqu'au salon où le petit déjeuner est servi, je prends place face à ma belle-mère qui me sourit légèrement.

Durant ces jours passés ensemble, j'ai compris une chose ; si ma belle-mère ne voulait pas de moi c'était justement parce que je ne concevais pas, j'ai stressé le jour qu'elle a débarqué ici à l'idée que ce sera pareil entre nous mais j'ai vite compris que cette haine n'a jamais existée, ce fut simplement le désir d'avoir un petit-enfant, maintenant que je suis enceinte, elle est très contente de moi, j'avoue qu'elle prends bien soin de moi malgré que je suis un peu trop capricieuse.

Nous finîmes de manger, après que Freddy soit parti au boulot, je prends une bonne douche et je rentre dormir.

Six mois plus tard...

***** Raïssa Rayana ****

- Raïssa, si seulement tu savais combien je suis fier de toi ma grande fille,

- Ah papa ! toi aussi tu n'arrêtes pas de me cajoler hein ! (rire) toi aussi tu es le meilleur des pères qui puisse exister.

Nous rigolâmes ensemble comme deux copains, ah oui ! mon père est mon seul copain, mon seul ami, depuis la mort de ma mère, notre relation est devenue de plus en plus intense, j'avais juste 13 ans quand ma mère a cassé la pipe, ce fut un grand coup pour moi qui étais encore gamine, j'étais dégoûtée de la vie car elle n'avait plus de sens sans ma maman chérie mais ce magnifique papa a su redonner du sens à ma vie, j'ai survécu et maintenant je suis une grande fille.

Je suis médecin, malgré la fortune de mon père, qui ne cesse d'essayer de me convaincre à travailler avec lui dans ses entreprises mais c'est hors de question, j'ai fait la médecine, je dois pratiquer ce que j'ai appris et c'est ce que je fais.

Il ne songe pas à se remarier, je ne sais pas comment il s'en sort dans cette solitude. Quant à moi, je n'ai plus d'amis ; garçons ou filles. C'est mon travail le plus important quand je n'ai pas du travail j'appelle mes cousines pour passer la sieste ensemble après elles rentrent, elles sont adorables ces filles ! J'ai un jour essayé de parler à papa pour qu'une d'elles vienne habiter avec nous mais il a refusé. De toutes les façons je ne veux pas lui imposer à faire ce que je veux, je me suis habituée

à vivre seule avec mon père, c'est le comble.

**** Fabien Bula **** (père de Raïssa )

Je suis Fabien Bula, entrepreneur et propriétaire des "Blessings" une entreprise qui a commencé à rien, Associé à l'époque de ma défunte épouse et aujourd'hui je peux compter des millions de dollars grâce à cette entreprise qui est devenue plus grande que je ne l'aurais imaginée, elle s'étend maintenant dans cinq provinces dans le pays...

Je suis père d'une fille, ma femme est morte il y a 11 ans, alors que ma fille Raïssa n'avait que 13 ans d'âge, à la veille de sa puberté. Je me voyais affronter le défi d'assurer son bien-être et son éducation, pour ma seule et unique fille j'étais prêt à aller au bout du monde pour assurer sa survie et c'est fait, elle a survécu.

Aujourd'hui tout le monde nous accuse d'avoir les relations incestueuses parce que je ne me remarie pas et qu'elle aussi ne veut pas avoir des aventures avec les jeunes hommes, cela me fait mal d'entendre toutes ces médisances de gens mal intentionnés, les ados de ce quartier en ont même fait une expression : "faire monsieur Fabien" qui signifierait : "avoir des relations incestueuses avec sa fille" ou simplement coucher avec sa propre fille... Qu'est-ce qu'ils sont forts les jeunes argotistes de ce coin [rire]

De toutes les façons, on n'a rien à foutre de ces soupçons horribles, cela ne va pas me pousser à me remarier quand même !

- C'est comment au boulot ma fille ?

- Tout se passe à merveille, et tes "Blessings" ?

- J'ai changé des comptables dans deux magasins avant-hier.

- Humm ! pourquoi comme ça ? Tu deviens méchant hein !

- Nonnn ! ils m'ont joué un tour, je leur ai donné leurs décomptes finaux et puis ils ont laissé les postes aux autres personnes, accepterais-tu qu'on te vole ? Repliquai-je.

Elle secoue la tête, comme pour regretter, je quitte la table, prends mon cartable...

- Bah ! Je dois y aller...toi tu n'as pas du boulot je crois ?

- Ouais ! j'y irai demain papa, bonne journée !

- Ok, promets-moi que tu vas prendre soin de toi...

- Promis Dad !

- D'accord !

Je la fais une bise sur la joue et rejoins ma bagnole dehors dans le garage direction du travail...

Deux mois plus tard...

**** Freddy Tshita ****

Il est 12 heures passées de 15 minutes, c'est la pause d'une heure, mes pensées vont vers ma femme, je l'ai laissé dans un sale état ce matin, bien que ma mère prend très bien soin d'elle, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle, pourtant maman m'a rassuré qu'elle va bien ce sont les histoires de femmes, elle dit souvent ça quand elle ne veut pas me dire ce qui se passe [histoires de femme] et moi je ne préfère pas écouter les histoires des femmes quand même.

Ring Ring !

La sonnerie de mon téléphone me ramène à la réalité, c'est un numéro inconnu, j'hésite de décrocher mais je finis par céder...

- Allô ! dis-je.

- Ici ; Clinique Ngaliema, Vous êtes monsieur Tshita ?

- Oui, c'est moi.

- Votre présence est vivement souhaitée ici monsieur.

- Pourquoi ? demandai-je. Y-a-t-il un problème ?

- Oui, bien sûr...

- Votre femme a eu un petit problème ici, nous souhaitons votre présence pour décider...

- Décider de quoi ? ma femme est malade ? qui êtes-vous ?

- Nous sommes la Clinique de Ngaliema, vous devez venir vite s'il vous plaît monsieur, nous n'avons pas beaucoup de minutes à perdre.

Pin Pin !

Il a coupé l'appel, Seigneur Jésus-Christ ! Éveline a eu un problème ? je me souviens directement de la tête qu'elle affichait ce matin, je savais qu'elle n'allait pas bien, ou peut-être que sa grossesse est à son terme et qu'elle a les douleurs d'enfantement, bien sûr que oui, c'est ce que m'a essayait de me dire...

Trop des tournures dans ma tête, je me pose beaucoup de questions mais aucune réponse en retour, je signale rapidement à la secrétaire ma sortie, je mets le moteur en marche, j'accelère la vitesse la peur dans le ventre, pas à ma femme ! non Seigneur pas à elle, ma tête n'est pas à sa place, je conduis tellement vite que je ne rends même pas compte qu'il y a un bouchon devant moi, tellement que la vitesse était forte, j'essaie de freiner quand je réalisai je suis sur le point de heurter une voiture, je mets toute ma force sur le frein mais c'était trop tard...