04

**CHAPITRE 04**

Je me redresse dès que j’entends la voix. Je commence à me sentir nerveuse à l’idée que moi, Elina, une fille ordinaire, rencontre un alpha !

J’enroule mes doigts autour de la poignée en bois et je pousse la porte pour découvrir un homme assis derrière un bureau en chêne, des papiers éparpillés sur le dessus.

Ah… es-tu l’un des alphas ? demandé-je prudemment en entrant lentement dans l’immense bureau.

Je jette rapidement un coup d’œil à la pièce et je suis plus qu’impressionnée. Il y a des étagères, des tonnes d’étagères, sur tous les murs. Le plafond s’étend à l’infini et est fait de verre, ce qui me permet de voir les nuages défiler.

Non, je suis son bêta. Il n’est pas là en ce moment. Puis-je t’aider ? grogne l’homme, ses yeux se plissant alors que ses cheveux châtain clair tombent en boucles douces sur son front.

Je viens d’arriver grâce à une bourse d’études et… — Je m’interromps, me grattant la nuque, surprise par son impolitesse. Ne sont-ils pas censés savoir pourquoi je suis ici ? Qui a pénétré sur leur territoire et, surtout, qui je suis ?

Une bourse d’études ? Ce n’est pas censé commencer en décembre ? dit-il en fronçant les sourcils, attendant une réponse, mais je reste silencieuse, les yeux dans le vide.

J’en profite pour l’examiner. D’après les histoires que j’ai entendues, les alphas et les bêtas sont méchants et effrayants, mais surtout puissants. Pour l’instant, je ne vois que de la méchanceté.

Bon, d’accord. Assieds-toi, je vais appeler l’Alpha. Ne touche à rien, grogne-t-il en se levant pour sortir.

Je n’en avais pas l’intention, marmonné-je grossièrement en m’asseyant sur l’un des canapés en cuir noir.

Pardon ? grogne le bêta en se retournant vers moi.

Je le regarde, perplexe. Les bêtas sont-ils censés être comme ça ? Qu’est-ce qui ne va pas avec son tempérament ?

Tu es pardonné, dis-je en lui lançant un regard bizarre tout en jouant avec mes doigts.

À la vitesse de l’éclair, il me saisit par le cou et me plaque contre le mur le plus proche. Je pousse un glapissement de surprise, cherchant de l’air alors que ses mains se resserrent autour de mon cou.

Tu es peut-être nouvelle ici, mais ici, on respecte les bêtas et les alphas, crache-t-il, son regard sombre, tandis que je lutte pour respirer.

Ah oui ? — je croasse, et le bêta relâche un peu son emprise pour entendre ce que j’ai à dire.

Là d’où je viens, les hommes traitent les femmes avec respect ! craché-je en lui donnant un coup de pied dans le tibia.

Il siffle de douleur et me lâche. Je suis surprise qu’il ait eu mal ; ce n’est pas facile de blesser un bêta, et je n’ai pas l’habitude d’utiliser ma force physique sur quelqu’un.

Je tombe au sol lorsqu’il me lâche, mais il est devant moi en une seconde, les yeux flamboyants, la fureur irradiant de lui.

Il rugit de rage en faisant un geste pour m’attraper.

Duncan ? interroge une voix qui me fait sursauter.

Alpha Tate ! dit le bêta en se retournant rapidement et en inclinant la tête en signe de respect.

Qu’est-ce qu’une fille fait par terre dans mon bureau ? demande la voix que je sais maintenant être celle de l’Alpha, et je sens quelque chose s’agiter en moi.

J’ai envie de le regarder, mais le bêta, Duncan, me bloque la vue.

Elle est ici grâce à une bourse d’études. Elle m’a manqué de respect et je l’ai remise à sa place, dit Duncan d’un ton sombre en se retournant pour me lancer un regard noir.

Je me relève lentement et le regarde en haussant les sourcils.

Ce n’est pas ce que dit l’hématome sur ta jambe, dis-je avec suffisance alors que Duncan fait un pas menaçant en avant, mais l’Alpha Tate pose une main ferme sur son bras pour l’arrêter.

Je lève les yeux et rencontre une paire d’yeux noisette envoûtants. Le sourire suffisant sur mes lèvres disparaît, mes yeux fixés sur ceux, intenses, qui me regardent.