07
**** Crédo Agonkan ****
Je suis détruite, il a détruit toute ma vie et maintenant qu'est ce que je vais devenir ? Je regarde ma sœur qui nous regarde avec horreur. Je ne sais même pas quoi la répondre parce que moi je ne comprends rien. Comment un homme qui a toutes ses facultés mentales peut faire ça à un enfant ? Je n'ai que 15 ans, il y'a pleine de femmes dehors qui sont matures pourquoi seulement moi ? J'étais sous sa responsabilité et maintenant que faire ?
Linda (criant): C'est à vous que je parle non! Qu'est ce qui se passe ici ?
Moi (en pleure): Ton mari m'a violé.
Édouard: Tu te fou de moi ? C'est toi qui vient m'allumer chaque fois depuis qu'elle est là. Quand tu n'es pas à la maison, elle se promène en petite culotte, et remuée son popotin (gogo).
Moi (criant): Il ment, crois moi Davina s'il te plaît c'est .......
BAM BAM BAM BAM, elle commence à me taper en désordre et son idiot de mari qui fait semblant de la retenir.
Davina (criant): Tu as toujours été jalouse de moi je ne veux plus te voir chez moi tu dégages de toute urgence. Tu prends toutes tes affaires et tu sors de chez moi en vitesse. Ne compte même pas appeler mes parents parce que à partir d'aujourd'hui, tu n'as plus de famille. Traînée de fille.
Moi (en pleure) : Mais je n'ai rien fais de.....
Elle me pousse et je cogne ma tête sur le lit et là je perds connaissance. Je ne sais pas combien de temps j'étais restée inconsciente. J'ouvre les yeux et je suit dans la rue. Je regarde et il y'a un petit sac à côté de moi. Il fait nuit. Je regarde dans mon sac, il y'a quelques habits et mes papiers pas mon portable, ni d'argent. Comment je vais faire pour me sortir de là ? Est ce que Davina est même ma sœur ? Je commence comment ici ? J'ai vraiment mal partout, je prends un mouchoir je me couvre le visage. Je marche au moins une heure j'arrive devant un restaurant, je ramasse une boîte et je m'assois par terre. Je commence à mendier avec mon sac à côté. On m'insulte, on me bouscule mais je reste toujours là. Je regarde j'ai 1500 francs, je demande l'heure à une femme qui me dit qu'il est 21 heure. Je vois une cabine téléphonique. J'ai les numéros de mes parents et de Judith par cœur, je suis quelqu'un qui mémorise facilement.
Moi: Bonsoir tantine, je peux appeler ?
Inconnue : J'espère que tu as l'argent ? Parce que je ne fais pas dans la charité c'est mon gagne pain là.
Moi: Oui tantine ne vous inquiétez pas.
Elle me donne le téléphone et je compose le numéro de mes parents.
Maman : Allô ?
Je commence à pleurer dès que j'ai entendu la voix de ma mère.
Maman : C'est qui à l'appareil s'il vous plaît ?
Moi: Bonsoir maman c'est moi Crédo.
Maman (dure): Quelle Crédo ? Je ne connais pas quelqu'un qui s'appelle Crédo.
Moi (en pleure): Il m'a violé maman. Il m'a violé je n'ai pu rien fais.
Maman : Oublie que tu as une famille, je ne veux pas la malédiction dans ma famille.
Clic.
Elle m'a raccrochée au nez, je continue de pleurer. Je compose le numéro de Judith.
Judith: Allô ?
Moi (en pleure): C'est moi Crédo.
Judith: Mais pourquoi tu pleures ainsi ? Tu es au courant pour mon oncle ?
Moi: Il a quoi ton oncle ?
Judith : Il est mort.
Moi: Quoi ? Mort comment ?
Judith : Par accident et ma tante m'a chassée là-bas.
Moi: ...
Je ne parle plus parce qu'elle était ma dernière recours et maintenant ?
Judith : Attends si ce n'est pas pour mon oncle pourquoi tu pleures ?
Moi: Non laisse tomber je ne veux plus t'ajouter d'autre soucis.
Judith: Arrêtes ça chérie, toi et moi ne sommes plus amie mais sœur. Quand j'ai perdu ma maman, tu étais la seule qui était là pour moi, alors dis moi.
Je commence à lui raconter tout. Nous pleurons ensemble comme les orphelines que nous sommes.
Judith : Je viens à Calavi ou c'est toi qui vient à Cotonou ?
Moi: Tout ce que je veux c'est quitter ici.
Elle m'a expliquée comment nous allons faire pour qu'on se retrouve.
Inconnue : Ma chérie, j'ai entendu toute ton histoire j'espère que ta famille va le regretter un jour et surtout ton beau frère va le payer.
Tu peux passer la nuit chez moi mais avant ça, moi c'est maman Evelyne et je sais que tu t'appelles Crédo.
Moi: Ok , ils ont ouverts à cette heure ? Et cet argent va suffir ?
Maman Evelyne : Oui je crois pour les deux questions, normalement c'est gratuit.
Elle a arrangée ses affaires. Elle vit un peu loin, elle a tout laissée dans sa maison. Direction l'hôpital, ils m'ont fait des prises de sang et ils m'ont donné les médicaments pour que je ne tombe pas enceinte.
Infirmière : Revenez après demain pour les résultats.
Maintenant c'est une nouvelle vie qui va commencer pour moi.
**** Emy Sonon ****
Je suis entrain de me faire taper comme une voleuse et pourtant je ne sais pas ce que j'ai fais de mal. Hugo peut avoir deux à trois femmes mais pourquoi tout le monde fait de ça comme un drame, comme ça ? Et ma mère qui ne dit plus rien, papa qui me regarde avec horreur.
Bety: Thérèse tu me connais, attache ta fille parce que tu sais que je suis capable de tout quand on touche à mon foyer. C'est le dernier avertissement que je vous donne.
Elle me pousse et je tombe à terre comme une merde et elle prend la main de son mari et commence à le pousser pour qu'il sorte de notre parcelle.
Mon père me regarde avec dégoût, maman ne parle plus, elle ne fait que me fixé, elle ne peux rien dire. Si elle dit quelque chose moi aussi je vais ouvrir ma bouche. Ce qui me fait un peu mal c'est que je viens de perdre l'estime de mon père. Lui au moins je le respecte parce qu'il n'a jamais trompé ma mère ni comploté contre qui que soit au contraire de ma mère.
Papa (calme): Dès qu'il va faire jour, je veux que tu quittes chez moi, je ne veux plus te voir.
Maman (crié de cœur): Non, Pierre tu ne peux pas faire ça. C'est notre princesse, tu ne peux pas la chasser. On a déjà perdu un enfant et maintenant tu veux aussi que je perde ma fille ?
Papa: J'ai dis ce que j'avais à dire. Cette fille est une honte dans ce village et je ne veux pas d'elle chez moi. Toi fais ce que tu veux mais moi, je ne la veux plus chez moi c'est tout.
Maman (en pleure): Tu ne peux pas me faire ça Pierre. Tu n'as pas le droit de me priver de mes enfants. Non, tu n'as pas le droit Pierre.
Papa: Celle que tu appelles princesse est une fille dévergondée. Non,de ma part je ne veux pas de cette dévergondée ici. On l'a tout donné mais Judith que je négligeais ici est bien éduquée que cette trainée qui est entrain de me faire honte dans ce village qu'on me respecte.
Dès que maman à entendue le prénom de Judith, elle a pété un câble et commence à insulter toute la famille. Tout le monde est passé par ses insultes.
Papa: Maintenant je vois ce que tu penses de moi , mais je ne changerais pas d'avis et si toi aussi tu veux partir avec ta fille, tant mieux alors.
Je suis choquée, est ce que c'est mon père qui parle comme ça à ma mère ? Je ne crois pas, je ne bouge pas, j'ai mal partout et j'ai froid je commence à trembler. Les deux se chamaillent sans s'occuper de moi.
Maman : Tu penses que je vais laisser tout ce que j'ai sacrifiée pour partir ? Tu mens Pierre, c'est que tu ne me connais pas. Je ne bouge pas d'ici.
Papa: Mais ta fille va bouger d'ici madame.
Il est rentré dans la maison sans plus rien ajouter.
BAM, elle me donne une gifles qui me fait pisser dans les habits. Je m'y attendais pas du tout. C'est tellement brusque et fort que j'ai eu plus mal par rapport aux chicotes de Bety.
Maman : Tu vas aller vivre à Porto-Novo (ville du Bénin) chez mon frère militaire et après là-bas comment tu vas faire avec ta bordellerie sale chienne. Donc dans toutes les bites de ce village, c'est seulement celui du mari de ma meilleure amie tu as vu ? Tu es quel genre de fille même toi ? On t'a envoyée gâcher ma vie ? À moins que tu sois associé avec Solange et sa fille. Tu sais ce que j'ai fais pour mériter ce mariage ? Ah non tu ne vas pas gâter mon mariage. Là, tu as menti. Tu rentres dans ta chambre, tu ranges tes affaires et direction Hôgbonou (Porto-Novo).
Je suis épuisée, je prends une douche froide et j'arrange mon sac. Tôt le matin, on a prit un bus direction chez mon oncle qui va me donner son éducation militaire pendant 10 ans.
**** Thérèse Tchédji ****
Depuis l'histoire de Emy, mon mari n'est plus le même. Nos deux garçons sont très étonnés du comportement de leur papa mais ils supportent. Mon mari est devenu quelqu'un de colérique et mon fils qui est sûrement mort. J'ai raté beaucoup des choses avec Bety. On ne se parle plus, même pendants nos réunions secrètes, plus de dialogue mais avec ma belle mère, ça va depuis qu'elle sait que je n'ai pas touché à sa petite fille. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je n'y arrive pas à l'éteindre, mais je suis patiente de nature j'ai tout mon temps. Avec sa mère aussi j'avais pris tout mon temps. Je n'ai pas des nouvelles de Emy mais je sais qu'elle va bien. Je vois mon cher mari revenir avec un sourire au lèvre.
Moi: Tu peux aussi nous partager ta joie, qu'est ce qui te rend heureux comme ça ?
Il me regarde et change d'expression, mais ne me répond pas.
Moi: Mais c'est à toi que je parle non, c'est quoi ?
Pierre (sèchement): Si tu veux aussi rentrer dans mes pensées, fais le.
Moi: J'en ai marre de toi. Chaque fois que j'essaie d'arranger les choses, tu me rembarre. On met au monde un enfant pas le cœur, donc ce n'est pas ma faute si elle est comme ça, si j'ai une bonne mémoire tu es aussi son père non ?
Pierre : Tu es sûr que je suis son père ?
Moi: Qu'est ce que tu veux dire par là ?
Pierre : Tu m'as bien entendu, es-tu sûr que je suis son vrai père ?
BAM, le coup est parti tout seul sans que je me retienne. Il me regarde avec colère mais depuis quand il commence à douter de sa progéniture ? Je sors de la parcelle, direction chez ma belle mère. Je la trouve avec ses deux filles.
Moi: Bonsoir.
Eux: Bonsoir.
Belle mère: Pourquoi tu es essoufflée comme ça ?
Moi: Je suis fatiguée maman, Pierre à beaucoup changé. Ce n'est pas de ma faute si Emy s'est comportée comme ça et là, il commence à douter de moi. Il me demande si Emy est vraiment sa fille. Je sais que j'ai mes défauts mais je ne pourrai jamais être infidèle à l'homme que j'aime surtout pas lui donner un enfant qui ne lui appartient pas. Il a beaucoup changé. Déjà la semaine passée, il est parti faire deux semaines en ville sans même me le dire si ce n'est pas Sidonie qui m'avait mis au courant je n'allais pas le savoir. Mais je pense qu'il manigance quelques choses.
Eudoxie: On t'avait dit de ne pas le marabouté mais tu l'as fais sans notre accord donc il a repris ses esprits.
Moi: Comment ça belle mère ?
Sidonie : Ce que nous faisons c'est seulement pour d'autres personnes. Tu n'avais pas le droit de le faire à notre frère. Il t'aimait déjà. À part tes fétiches, il t'adorait mais fallait toujours que tu prennes tout. Dès que je l'ai su, je suis parti voir la personne qui la fait. Je ne veux pas des problèmes avec toi donc n'essaie plus de le marabouté sinon je vais te les rendre.
Je les regarde comme si je ne les connais plus, mais c'est quoi leurs problèmes ? C'est mon mari après tout.
Moi (en colère): Je vous averti pour la dernière fois. Ne vous melez plus de mon couple sinon famille ou pas, vous n'allez plus me reconnaître.
Belle mère: Maintenant c'est à nous de t'avertir. Touche encore à un cheveux de mon fils c'est toi ne me reconnaîtra plus. Au passage, est ce que ton père sait tout ce que tu fais dans ce village ? Par exemple couché avec le petit frère du chef du village pour qu'il mette le feu chez Solange ?
Je suis choquée, comment elles ont su toute cette histoire ? Je les regarde et je sors de la maison. Là, je suis seule, ma meilleure amie me manque. Je rentre chez moi toute découragée. J'ai besoin de bien réfléchir. Je passe le week-end seule mais c'est la dernière fois dès qu'il va revenir, je vais avoir une discussion avec lui. Le lundi je me réveille par des cris de joies, je mets une robe et je me précipite dehors je vois une voiture rentré dans la parcelle on a écrit vive les mariés. Je suis hébétée, mais c'est qui ses gens là ? Je vois Pierre descendre de la voiture et va ouvrir l'autre porte. Quand une jeune femme sort de la voiture, je suis comme anesthésié, ils avancent vers moi.
Pierre : Chérie je te présente Thérèse ta coepouse, Thérèse je te présente Anita Sonon, ma femme.
Moi: Oh Dieu c'est qu'elle malédiction ça là ? Tout ça c'est Judith, elle veut me tuer mais je vais remettre les pendules à l'heure. Je sais que c'est seulement un rêve bientôt je vais me réveiller.
**** Judith Sena Sonon ****
Nous vivons dans la maison de mémé Martine avec Eli et Crédo. J'avais à peu près 70.000 francs avec moi et j'avais envoyée 15.000 francs à Crédo pour son billet. Dès qu'elle était arrivée, on avait pleurée ensemble et on avait retroussée les manches pour travailler. L'ami de tonton avait inscrit Crédo dans le même lycée que moi et le petit Eli au CM2. Tout le monde met la main dans la pâte, on fait tous les travaux qu'on trouve et on vend aussi à l'école et surtout mémé Martine vend maintenant les fruits devant la maison. Nous on fait souvent le ménage partout surtout les week-ends, même de l'eau on va prendre. On ne choisit pas le travail. On fait tout ce qui nous tombe dessus mais pourvu qu'il soit un travail honnête. On a un peu amélioré la maison. Maintenant ça se voit qu'il y'a des gens qui vivent dedans. Je n'ai plus les nouvelles de tante Odette et ses enfants, ça me fait de la peine je voulais au moins avoir mes cousins mais ça aussi, on me l'a interdit. Je vois Eli rentré de l'école.
Eli: Coucou.
Moi: Coucou, j'espère que le samedi prochain tu n'auras pas en cours hein ?
Eli: Non ça c'est le CEP blanc, elle est où Crédo ?
Moi: Chez maman Flora pour la lessive, en parlant de ça je vais voir si elle a fini.
Eli: Laisse moi y aller ça se voit que tu es fatiguée. De toutes les façons, elle ne sortira pas là-bas si elle ne voit pas un entre nous.
Eh oui Crédo ne sort jamais seule. Elle n'a plus confiance donc nous sommes là pour elle et j'essaie de la protéger . Si on ne vous dit pas notre âge, vous ne saurez pas que nous sommes des mineures qui travaillent dur pour payer nos études, à manger et à acheter les médicaments en cas de maladie.
Moi: Ok je vous attend pour manger. Je vais rester dehors avec mémé Martine.
Eli : Ok ma grande à tout à l'heure.
Je sors et je trouve mémé Martine.
Moi: Alors c'est comment ?
Mémé Martine : Ça va, demain on peut encore acheter un sac, il n'ya presque plus de mangues.
Moi: Mur ?
Mémé Martine: Non on va faire un mélange ma chérie. Je suis heureuse que vous soyez rentrer dans notre vie et je sais que si aujourd'hui je meurs, Eli sera en sécurité. Faut bien garder les papiers que je t'avais donné.
Moi: Je sais mémé, c'est l'héritage de Eli.
Mémé Martine : Quel héritage ? Cette maison en ruine là ?
Moi: Au moins il aura une parcelle c'est déjà bon non?
Mémé Martine : Ma fille est ce que tu sais que les épreuves c'est comme une école ?
Moi: Comment ?
Mémé Martine : Les épreuves t'éduquent mieux que n'importe quelle école.
Je vois venir Crédo avec Eli en pleine discussion. Ces deux là s'aiment beaucoup et ça me fait plaisir.
Moi: Coucou ça été ?
Crédo: Oui mais je suis très fatiguée, je ne comprends pas cette maison avec peu de personnes qui y vivent. Comment ils peuvent salir tant d'habit en une semaine ?
Moi: C'est les histoires des riches.
Eli: J'ai vraiment faim.
On a rangé les mangues dans un seau. Mémé Martine nous a préparée le DJO'OUNGOLI (haricot mélangé avec la farine de maïs).
Crédo: Quel est le programme de demain ?
Eli: Je me suis fais engagé dans un garage pour laver les voitures chaque soir. Une voiture à 500 francs.
Moi: Je ne veux pas que tu te disperse beaucoup. Tu as deux examens à faire.
Eli: Ne t'inquiète pas, je gère.
Crédo (en joie): Aujourd'hui j'ai eu de bonus au lieu de 5000 francs, elle m'a donnée 7000 francs.
Moi: Waouh demain je fais un tour au marché pour acheter un sac des mangues après je fais un tour à poto poto pour la marchandise de l'école le soir le ménage dans les bureaux du petit marché là.
Crédo: On va se partager pour demain. Eli va m'accompagner, ça te dit ?
Eli : Ok, bon je vais dormir je suis épuisé bonne nuit.
C'était ça notre vie, pendant toutes ses années même après la mort de mémé Martine, rien n'avait changé on sait vraiment battu comme des lions.