05

Après avoir laissée Rüzgar et sa meuf seuls dans la chambre, je vais en bas pour rejoindre Betül. Y'a qu'avec elle que jm'entends bien pour l'instant.

-B : Alors, il dit quoi ?

-Moi : Qu'il va essayer de trouver mes affaires pour que je rentre au plus vite en France.

-B : Hmm, ok.

-Moi : Y'a une meuf qui est venue.

-Célia : Pff.

Je tourne ma tête vers elle, et elle est entrain de fixer le sol.

-B : Ouais c'est Cathie.

-Moi : Et c'est qui pour Rüzgar ?

Je sais déjà la réponse mais je leur demande pour confirmer lol.

-B : Sa meuf.

-C : Sa pute ouais !

-B : Célia !

-C : Quoi ? C'est la vérité ! Rüzgar couche simplement avec elle. Pff je comprends pas ce qu'il trouve d'elle !

-B : Tu sais très bien que Rüzgar n'aime pas changer ses habitudes !

-C : Oui mais y'a des meufs mieux que cette salope !

-B : Ah parce que tu sais qu'elle n'est pas bonne au lit ? T'es une gouine ou c'est comment ?

-C : Dit pas n'importe quoi !

-B : Bah explique alors ! T'as quoi contre Cathie ?

-C : Rien mais j'la sens pas c'est tout. J'trouve simplement dommage que Rüzgar ne trouve pas une meilleure meuf pour se faire plaisir !

-B : Comme qui ?

-C : ..

-B : Bah vas'y réponds !

-C : J'sais pas moi, mais il pourrait au moins changer.

-B : Tu sais que c'est impossible.

Célia souffle, et se lève pour partir dans sa chambre je suppose.

-Moi : Elle a quelque chose contre lui.

-B : Je sais.

-Moi : Tu penses qu'elle est jalouse ?

-B : Elle l'est Mavi. Elle veut pas me l'avouer mais je sais qu'elle a une attirance envers Rüzgar.

-Moi : Onun gibi birisini nasil çekici bulur, aklim almiyor ! ( J'arrive pas y croire qu'elle trouve Rüzgar attirant!)

Elle lève un sourcil d'un coup.

-Moi : Ne ? ( Quoi?)

-B : T'es la première à me dire ça.

-Moi : Je dis ce que je pense.

-B : Tu le trouves pas beau ?

-Moi : Non !

-B : Wesh il est trop beauu, t'abuses là !

-Moi : Je m'en fou Betül, j'ai pas la tête pour examiner son visage ! Tout ce que je sais, c'est qu'il a des regards de monstre !

-B : Rüzgar işte. ( C'est Rüzgar.)

Un p'tit silence s'installe. Je pense à la conversation qu'il y a eu entre Betül et Célia taleur.

-Moi : Alors comme ça il n'aime pas le changement ?

-B : Disons qu'il fait confiance à personne à part mon frère. Il utilise Cathie pour la nuit c'est tout. Rüzgar est une personne qui fait très attention à son entourage. Il ne met pas n'importe qui dans son lit, par « peur » que ce soit une meuf de l'autre camp. Comme il sait que Cathie n'appartient pas à nos ennemis, bah il la garde.

-Moi : Hmm ok. Et enfaite, pourquoi vous êtes en Espagne vous ?

-B : Parce que la bande de Rüzgar est recherchée en France par leurs ennemis. Du coup on s'est enfuit ici, mais comme t'as pu le remarquer, ils nous ont retrouvés.

Ah je comprends mieux. Les hommes qui nous coursaient, ce sont ses ennemis qui le recherchaient en France.

-Moi : Et maintenant ?

-B : Bah je sais pas ce qu'on va faire.

-Moi : Oui mais si ils vous ont retrouvés, ils vont venir ici non ?

-B : Non ils n'oseront pas, y'a bien trop d'hommes ici. Ils attendent que Rüzgar est seul pour l'attraper.

-Moi : Y'a trop d'hommes ? Hani nerde ? Ben hiç görmüyom. ( Où ça ? Je vois pas.)

-B : Mdrr, à l'extérieur de la maison. On est bien sécurisé tkt pas.

Moi qui voulait essayer de m'enfuir, bah c'est râté. C'est impossible si la maison est encerclée.

-Moi : Ama Betül, sen niye burdasin ? Ailen yok mu ? (Mais Betül pourquoi t'es là ? T'as pas une famille?)

-B, en baissant la tête : Yok. Annem ve babam ben küçükken trafik kazasinda kaybettik. Sonra dedem bizi büyüttü, ama geçen sene onu kaybedince, abimle yalniz kaldik. (Non. J'ai perdu mes parents dans un accident de voiture. Après c'est mon grand-père qui m'a élevé avec mon frère, mais lorsqu'on l'a perdu l'année dernière, on est resté seuls.)

-Moi : Allah rahmet eylesin. ( Toutes mes condoléances.)

-B : Amin, merci. Et voilà, j'ai pas pu laissé mon frère. Je l'ai suivi jusqu'ici.

J'ai pensé à mon père d'un coup.

-Moi : J'te comprends un peu, j'ai perdu mon père quand j'étais très petite aussi.

-B : Mais tu vis avec ta mère au moins.

-Moi : Oui.. d'ailleurs..

Oh punaise, ma mère ! Elle doit être mort d'inquiétude, depuis l'aéroport je l'ai pas donné des nouvelles !

-Moi : Betül, t'as un chargeur d'iPhone stp ? Annemi aramam lazim. ( Je dois appeler ma mère.)

-B : Olmaz olur mu ?! Mdr. ( Mais bien sûre, c'est la base wesh mdr.)

Elle me donne le chargeur et je branche direct mon portable. Après 4-5% de charges, mon téléphone s'allume et je vois plusieurs appels manqués et messages de ma mère, de Seda mais aussi de Can. Pff j'supprime ses messages avant même de les lire, il est vraiment sérieux à me contacter après ce qu'il m'a fait ?

-B : Par contre dis pas à ta mère que t'es là.

-Moi : T'as vraiment cru que j'allais dire à ma mère « Oui maman, jt'ai appelé pour dire que je me suis faite kidnappée par un connard et que je suis dans la merde. Mais tkt pas je vais bien ». Yüreğine iner vallah ! ( Elle ferai une crise cardiaque direct!)

-B : Mdr.

J'appelle ma mère devant elle. Elle décroche rapidement.

-M : Kiziim, nerdesin sen ? Kaç saattir seni ariyom ! ( Ma fille, t'es où toi ? Depuis des heures je t'appelle!)

-Moi : Anne iyim merak etme. Telefonumun şarji bitmiş. ( J'vais bien maman tkt pas. J'avais plus de batteries.)

-M : Hmm. T'as de la chance que Can est avec toi, sinon j'étais déjà morte d'inquiétude là.

-Moi : Can ?

-M : Je l'ai appelé, et il m'a dit que tu dormais tellement t'étais fatiguée. Mais je voulais quand même entendre ta voix pour être soulagée.

Mytho ! C'est qu'un menteur ce gars. Et si je lui dis la vérité ? Non Mavi réfléchis, si je lui dis que j'ai quitté Can, elle va me dire de rentrer à la maison tout de suite.. chose que je pourrai pas.

Pour info, je suis une fille assez libre. Je sais que c'est mal vu pour une fille turque d'être dans une maison seule avec un gars, mais ma mère fait confiance en moi. Elle sait très bien que je dépasserai pas mes limites. Même si j'étais venue pour Can, j'allais passer mon séjour avec lui mais dans des chambres différentes lol.

-Moi : Iyim ben. (J'vais bien.)

-M : El hamdulillah. Tu sais, j'ai rencontré son fils aujourd'hui.

J'ai compris très vite qu'elle me parle du fils de son amoureux. Mon demi-frère quoi.

-Moi : Et ? Il était gentil avec toi j'espère.

-M : Très ! C'est pas un merdeux hein, il est bien mature et très respectueux ! J'étais contente.

-Moi : C'est bien alors, tant que t'es heureuse tout me va.

-M : Iyi anlaşicaksiniz, eminim. ( Vous allez bien vous entendre, j'suis certaine.)

-Moi : Bakariz. ( On verra.)

J'entends des bruits venant de l'extérieur.

-Moi : Maman je vais raccrocher.

-M : Bir şey mi oldu ? ( Y'a quelque chose?)

-Moi : Non... mais Can m'appelle.

Excuse bidon.

-M : Tamam kizim, kendine iyi bak. ( D'accord ma fille, fais attention à toi.)

Je raccroche, et avec Betül on se lève pour voir ce qu'il se passe. Rüzgar descend des escaliers et ouvre la porte d'entrée. En sortant de la maison, je remarque effectivement que Rüzgar a beaucoup d'hommes. Je n'imaginais pas autant.

-B : ça va chauffer.

-Moi : Niye, n'oldu ? ( Pourquoi, y'a quoi?)

-B : Observe la scène.

Je vois Enes et Dylan tenir un mec. Il a de légeres blessures sur son visage, ça se voit qu'il a reçu des coups. Rüzgar s'approche d'eux.

-Rüzgar : C'est lui ?

-E : Ouais, c'est lui le traitre !

-Mec : Patron j'suis dsl, pardonne-moi !

-R : Je vous avais prévenu de ne pas jouer derrière moi ! J'pardonne personne moi !

-Mec : Ils m'ont forcé j'te jure. J'voulais pas leur dire moi, ils allaient me tuer si j'leur disais pas où t'es !

J'le vois serrer ses poings.

-R : Emmenez-le au garage, j'ai besoin de me défouler.

-Mec : NON, NON !!!

Enes, Dylan et quelques hommes l'emmènent de force. Le mec crie mais ça servait à rien.

-B : Vient on rentre.

-Moi : Betül n'apicaklar ? ( Betül ils vont faire quoi?)

-B : Düşünmek bile istemiyorum, gel içeriye girelim biz. ( J'ai même pas envie de penser, viens on rentre.)

Elle me fait entrer dans la maison, mais j'ai toujours la tête là-bas. Punaise mais où suis-je ? Ils vont pas le tuer quand même !

Après quelques minutes, on commence à entendre les cris du gars. Ce ne sont pas des cris normals, mais des cris de souffrance !