Chapitre 2

Le jet privé de Jamal atterri sur le sol de Jaddar. C'est une Jamila toute excitée

qui défit sa ceinture trop pressée de descendre.

- Doucement petit monstre, tu risque de trébucher. Lui lança son père .

- Ne t'en fais pas pour moi papa, il ne m'arrivera rien assura celle-ci.

Elle fut la première à sortir dès que les portes de l'engin furent ouvertes.

- Jamila Al Bayane Jeddar, tu seras punie si tu me désobéi une fois encore, la

rattrapa son père.

- Je t'aime aussi Papa.

Jamal soupira longuement, il détestait lorsqu'elle faisait ça.

Jamila lâcha sa main et elle courut se jeter dans les bras de Farida.

- Je suis heureuse de te voir mémé, j'espère que tout est déjà prêt ? Lui chuchota-

t-elle.

Farida lui sourit avant de lui répondre.

- Il ne restait que toi ma partenaire.

Jamila se plongea dans un moment de silence avant de faire un grand sourire à

Farida.

- Je crois qu'on devrait créer une agence matrimoniale mais avant il faut qu'on

s'occupe de trouver des dignes épouses à mon grognon de père et à mon têtu

d'oncle Malik.

Farida la fit descendre.

- Tu n'auras pas à chercher longtemps, j'ai trouvé les candidates idéales.

- Intéressant, on aura le temps d'en parler devant une bonne glace.

Jamal arriva à son tour près d'elles coupant court à leur conversation.

- Vous vous êtes tous ligués contre moi dans cette famille ou je me fais un film

sur une chose qui n'a pas lieue d'être ?

- C'est tout à fait ça papa, tu imagines des choses dans ta petite tête , n'est ce pas

oncle Kemal ? Répliqua Jamila.

Kemal parut surpris d'être cité dans une affaire dont il ignorait les contours. Pour

éviter les problèmes il préféra lever les mains en signe de celui qui ne savait

rien.

- Non mais quel lâche , lança Jamila en se tenant les hanches de ses deux mains.

- Je suis heureuse de te revoir Jamal même si nous nous sommes quittés il y a à

peine deux jours . Lança Farida à l'endroit de Jamal.

Jamal haussa les épaules et jeta un bref regard à sa fille qui souriait comme un

ange .

- Va savoir pourquoi nous sommes vite de retour par ici, maugrea-t-il.

- Je me le demande aussi, répliqua Jamila.

Marcella entra dans sa chambre. Elle détestait être ici mais elle supportait tout

cela pour sa soeur Joanna. Elle tout ce qu'elle voulait c'était de rentrer s'occuper

de ses petits malades, il n'y a qu'avec eux qu'elle se sentait mieux. Elle soupira

avant de voir Jasmine, la femme chargée de s'occuper d'elle assise sur l'une des

chaises.

- Ah vous voilà enfin, je vous ai cherché partout.

Marcella ne lui adressa pas la parole et se dirigea directement dans la salle de

bain. Elle en ressorti quelques instants plus tard et trouva Jasmine à sa place

initiale.

- Vous avez besoin de quelque chose ? Demanda celle-ci.

Marcella soupira et s'assit à son tour.

- Je veux rentrer chez moi, est ce que vous pouvez m'aider ?

Jasmine fit non de la tête .

- Alors allez vous en et fichez moi la paix.

Jasmine se leva et s'en alla mais à arrivé près de la porte elle s'arrêta et jeta un

dernier regard à Marcella .

- Personne n'est responsable de ce qui vous arrive alors vous devriez arrêter de

faire porter le chapeau à tout le monde.

Elle n'ajouta rien et s'en alla. Marcella se tint la tête entre les mains, prenant

conscience qu'elle était allé loin. Elle faisait subir aux autres ses ressentis et cela

n'était pas juste pour eux. Elle courut rattraper jasmine qui était encore dans le

couloir.

- Attendez !

Jasmine pivota et revint vers elle.

- Qu'est ce que vous me voulez ? Demanda celle-ci.

- Je suis désolée, lâcha Marcella en pleurant.

Jasmine la prit dans ses bras et elles entrèrent dans la chambre.

- Vous pouvez tout me dire vous savez, jamais je ne vais vous juger.

- J'ai tout essayé vous savez ? J'ai tout fait mais c'est à arrivé.

Jasmine l'emmena dans le grand canapé et l'aida à s'asseoir.

- Racontez moi tout depuis le début.

Marcella respira un bon coup et se détendit face à son sourire rassurant.

- Par ma faute une petite fille est décédée.

Elle s'essuya les larmes et osa regarder Jasmine. Celle-ci n'avait aucun regard

qui puissent la mettre mal à l'aise, au contraire son regard exprimait de la

tendresse.

- Je suis sortie pour allé chercher du café et je l'ai laissé sans surveillance, j'étais

de garde et je suis revenue la trouver morte. Si jamais je ne m'étais pas levé pour

aller chercher ce café elle serait encore en vie.

- Mais non ne dites pas ça. Vous ne le saviez pas .

- Bien sûr que si, elle souffrait beaucoup et je devais veiller sur elle tu

comprends ?

Jasmine la réconforta du mieux qu'elle pouvait. Marcella exerçait en tant que

pédiatre depuis trois ans maintenant mais elle n'était pas assez forte pour

maîtriser ses émotions. Elle déprimait à chaque fois qu'un de ses patients

mourraient. Joanna avait jugé bon de l'emmener changer d'air mais elle ne

semblait être prête à passer l'éponge sur cette affaire. On avait beau lui dire que

la petite était condamnée mais elle se sentait coupable, elle se disait qu'elle

aurait pu faire quelque chose pour l'aider. La petite Adélaïde avait un cancer en

phase terminale et elle vivait ses derniers instants, elle avait préféré les passer à

l'hôpital et cette nuit là c'est Marcella qui était de garde, elle avait promis à la

petite qu'elle la veillerait toute la nuit et le fait qu'elle l'ai trouvé morte après

s'être levé juste cinq minutes lui était insupportable.

Jamila retrouva sa mémé Farida chez leur glacier préféré. Cela faisait deux jours

qu'elle était à Jaddar et Farida avait voulu la retrouver pour mettre en place la

première phase du plan. Elle s'assit juste en face de sa mémé et Kemal s'assit

près d'elle.

- Alors mémé, dis moi tout, fit Jamila en prenant une cuillerée de glace.

Farida se rapprocha d'elle pour ne pas qu'on les entendent.

- Je disais donc que j'ai la candidate idéale. Répondit Farida à voix basse en lui

tendant une enveloppe.

Jamila s'empressa de l'ouvrir et fut émerveillé par cette jeune femme qu'elle

voyait.

- Elle s'appelle Marcella Antonella Bianchi de Sousa. Elle a vingt sept ans et est

pédiatre.

De plus en plus intéressée, Jamila reposa sa cuillerée à glace. Elle avait plus

important à faire que de déguster une glace.

- Elle est venue a accompagner sa jeune soeur que voici.

- Elles sont belles toutes les deux.

- Je trouve aussi , ton oncle a déjà flasher sur Joanna mais il est trop fier pour le

reconnaître.

- C'est oncle Malik tout cracher, il est comme Papa et comme toujours il faut que

je fasses tout de moi-même. Lança Jamila. Que ferait le monde sans une perle

comme moi, dit moi oncle Kemal.

- Absolument rien ma chérie, répondit Farida.

Kemal avait préféré se concentrer sur sa glace.

- Je me demande bien pourquoi je t'ai inclu dans mon plan, tu ne sers à rien

oncle Kemal. Renchérit Jamila.

- Je t'aime aussi ma petite peste.

- Asad a prévu les emmener dans le désert demain matin et connaissant ton

oncle Malik, il ne résistera pas à l'envie de s'y rendre aussi.

- Et c'est là que j'interviens n'est pas ? Conclu Jamila.

Farida lui fit un large sourire. Les deux se comprenaient tellement qu'elles

n'avaient pas besoin de trop parler pour se comprendre.

- Tu veux que je fasses en sorte que papa y ailles avec oncle Malik n'est ce pas ?

Ajouta Jamila.

- Je t'adore ma chérie, s'exclama Farida en la prenant dans ses bras.

Kemal laissa tomber sa glace et la regarda un long moment.

- Je crois que je devrais avoir peur de toi Jamila. Si tu es capable d'echaffauder

un tel plan alors que tu n'a que cinq ans , je me demande bien ce qu'il en sera

lorsque tu sera grande, lui dit Kemal avec tout le sérieux du monde.

- Retiens oncle Kemal que je suis une enfant de cinq ans exceptionnelle.

Kemal n'ajouta rien et continua sa glace.

- Je comptes sur toi chérie, lui dit Farida en l'embrassant.

Elle s'en alla la laissant seule avec un Kemal qui la regardait comme s'il voyait

un génie. Jamila haussa les épaules car elle en avait prit l'habitude, son propre

père lui avait demandé un jour si elle était réelle.

- On n'y va oncle Kemal, on n'a des couples à former.

- Mais je n'ai pas encore fini ma glace , se plaignit celui-ci.

Jamila se tapa légèrement le front.

- On se demande bien qui de nous deux est l'enfant ici,dépêche toi de me trouver

dans la voiture, il n'y a pas que les glaces dans la vie.