Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

07

Mike repartit deux heures après le dîner, d'une humeur médiocre. J'avais décidé de le laisser ruminer sans aucune explication. J'estimai ne rien lui devoir même s'il était l'un de mes plus grand proche. Parfois, il était plus simple de se confier à des inconnus qu'à des amis de longue date. Le jugement approximatif des étrangers nous atteignait moins.

En pleine discussion avec Sarah au sujet du bac qui avait lieu dans un an, nous montâmes inconsciemment les escaliers jusqu'à ma chambre. May m'avertit de sa sortie en ville avec Elya pour décompresser des événements de la veille.

Je ne pris pas la peine de refermer la porte derrière moi et m'allongeai dans le lit en argumentant par-dessus les propos de la jolie brune qui me rejoignit sur la couche. Elle posa sa tête sur mon épaule puis soupira d'aise :

- Tu te sens comment ?

Je savait qu'elle faisait référence aux événements de la veille.

- Ça va, répondis-je en commençant à jouer avec ses boucles.

Elle n'ajouta rien. Sa respiration se régula, apaisée par les mouvements que créaient mes doigts dans ses cheveux. Elle chercha délicatement mon autre main. Quand elles se rencontrèrent, je sursautai et la retirai vivement

- Désolée, toussotai-je. C'est juste… nouveau.

Bien sûr que non ça n'était pas nouveau. J'avais déjà eu des aventures avec une paire de filles, rien de très concret mais avec elle ça me semblait… différent.

Sarah ne sembla pas blessée. Elle leva la tête vers moi puis sourit. Ne tenant pas en place, elle changea finalement de position pour se retrouver à moitié couchée sur moi. Sa jambe recouvrait les miennes et son visage faisait face à mon cou. Je sentais son souffle chatouiller ma mâchoire. Je fermai doucement les yeux, profitant d'un calme éphémère. Elle passa le bout de ses doigts sur mes clavicules pendant un long moment. Les fourmillements que me procuraient son toucher étaient indescriptibles et j'aurai souhaité rester ici une éternité. Elle brisa le silence en chuchotant :

- C'est héréditaire la télékinésie ?

Je ne bougeai pas, de peur qu'elle arrête son agréable torture.

- En grande partie.

- C'était ta mère ? hésita-t-elle.

- Ouais.

Un silence s'installa de lui-même. Je ne savais pas si je devais tout lui raconter ou garder mes distances. Cette fille était ensorcelante, j'avais envie de me vouer à elle. Mais me confier c'était aussi lui donner le moyen de me détruire. Lui donner une emprise. Il fallait que j'y réfléchisse à deux fois avant de dire quoi que ce soit.

Sans que je m'y attende, elle déposa timidement ses lèvres dans mon cou pour un baiser tout en douceur. Jamais je n'avais connu une telle pureté dans son geste. Ses doigts étaient restés posés sur ma clavicule et doucement, elle pressa une seconde fois les lèvres sous mon oreille. Lentement, je posai mes main sur son dos et attirai le reste de son corps sur le mien de façon à ce qu'elle soit allongée sur moi. Le souffle de la jeune brune se heurtait régulièrement contre mon cou. Elle resserra son étreinte autour de mes hanches en m'embrassa délicatement la mâchoire. Mon corps fut secoué de frissons, laissant un soupir profond s'échapper de mes lèvres. Je souris et mes bras se resserrèrent autour d'elle un peu plus fort.

- Sarah…

Elle sourit contre mon cou en mordillant légèrement la peau fragile qui s'y trouvait. Je basculai la tête en arrière et hésitai un faible gémissent. Elle savait ce qu'elle faisait et elle en tirait profit. Ses hanches se pressèrent aux miennes quand je glissai mes mains sous son tee-shirt. Je ne voulais pas aller trop vite avec elle et cela impliquait que nos habits restent en place.

- J'aime bien quand tu dis mon prénom, me murmura-t-elle à l'oreille.

Je me mordis la lèvre et cramponnai mes mains sur ses hanches. Quand ses doigts vinrent finalement se nicher dans mes cheveux, je réagis avant de n'avoir perdu le contrôle. Je rassemblai un élan de force et la retournai pour pouvoir être en position de dominance. Ne s'y attendant pas, Sarah écarquilla les yeux en souriant. Je vis ses joues virer au rouges.

- Un problème ? demandai-je mielleusement.

- Aucun, répondit-elle avec assurance.

Nous restâmes là à nous jauger du regard, se demandant laquelle des deux succomberait en premier. Son regard malicieux descendait le long de mon corps surplombant le sien. Assise sur ses hanches, je me sentais plus à l'aise maintenant que j'avais le contrôle. Mes doigts passèrent timidement sous le haut de Sarah, effleurant son ventre nu. Je penchai mon visage vers le sien pour l'embrasser à la commissure des lèvres. Malicieusement, elle déplaça ses mains sur mes cuisses, faisant des allers-retours ardents.

- Ne joues pas à ça, miaulai-je.

Elle embrassa ma mâchoire en bougeant légèrement ses hanches sous les miennes. Prise au dépourvu, je soupirai contre sa tempe en remontant mes doigts plus haut sur son corps.

- Tess ! Tu peux me filer le pull d'Elya qui est sur mon lit ?

Sarah sursauta brusquement, détachant ses lèvres qui avaient recommencé à s'aventurer dans mon cou. Je me redressai, toujours positionnée sur Sarah et me pinçai l'arrêter du nez avant de répondre à ma sœur :

- Tu peux pas venir le chercher toi-même ?!

- Non ! J'ai mes chaussures et j'ai vraiment la flemme de les enlever !

Un juron franchit mes lèvres. Je déposai vivement un baiser sur la joue de Sarah avant de me lever et de me diriger vers l'antre de ma sœur.

Ma sœur qui sans le savoir, avait ruiné un moment précieux.

La voix d'Ariana Grande s'immisça petit à petit dans mon rêve pour devenir de plus en plus forte. Je fronçai les sourcils et me retournai pour faire dos à la réalité : c'était la rentrée et il fallait que je m'active. Mon réveil était programmé une demi-heure avant la sonnerie du lycée.

Je soupirai avant de lever un doigt pour arrêter cette foutue chanson que j'allais probablement détester dans deux semaines. C'était tout de même mieux qu'une note stridente inlassablement répétée. Dans le couloir, les pas précipités de ma sœur résonnaient contre le parquet et s'organisaient en allers-retours fréquents. Pourquoi avait-il fallut que la salle de bain se trouve sur le passage de ma chambre ? Deux coups à ma porte m'indiquèrent que je n'avais plus que vingt minutes.

Je comptai jusqu'à trois et m'assieds sur mon lit, les yeux mi-clos. Après un court moment de méditation, j'ouvris la porte depuis mon lit. J'ammenai quelques vêtements à moi. Un jean et un pull blanc me serviraient de tenue pour cette rentrée de terminale. Ma sœur passa une nouvelle fois dans le couloir. Cette fois, elle s'arrêta brusquement devant ma porte.

- Tess…

Je finis de boutonner mon jean et relevai les yeux vers elle avant de rire. Nous nous étions habillées de la même façon, encore une fois.

- Comme au premier jour, lui dis-je avec un clin d'œil.

Elle me sourit tendrement. J'entrepris d'attacher une ceinture noire autour de ma taille pour ajuster mon jean. Une légère pression se fit ressentir sur ma chevelure. Je pivotai la tête vers le miroir.

- Arrête de bouger ! ordonna ma sœur.

Elle était en train de rassembler mes cheveux en un séduisant chignon au sommet de ma tête, laissant quelques mèches rebelles retomber sur mon visage. Je me redressai après avoir eu l'approbation de ma sœur pour me regarder dans la glace.

- Oui t'es belle, râla May. Allez on va être à la bourre.

Je lâchai un gloussement et entrepris une toilette express sous la pression de May qui me reprochait de me lever trop tard. Je m'activai toujours plus. Une fois fini, je m'assieds sur la rambarde des escaliers pour me laisser glisser telle une enfant. Ma sœur roula des yeux avant ouvrit la porte.

- À ce soir papa ! cria-t-elle.

- Bisous les filles, pas de bêtises !

- Comme toujours ! répondis-je avec sarcasme.

Nous sortîmes en riant et discutâmes le long du trajet. Elle m'informa qu'elle n'avait rien dit à notre père au sujet de l'autre soir. Ayant une confiance aveugle en Elya, elle avait fait appel à cette dernière pour nettoyer l'intégralité de la maison durant mon sommeil. En une nuit, notre demeure avait retrouvé sa formation d'origine et May me confia sa dette envers Elya qui nous sauvait la mise. Si mon père découvrait quoi que ce soit au sujet de l'autre soir, elle pourrait dire adieu aux sorties jusqu'à son entrée en maison de retraite. Je devais avouer que son courage m'impressionnait. Elle m'avoua finalement qu'elle avait repeint mon plafond en guise de dédommagement. Je lui coulai un regard reconnaissant pour avoir tout prit en charge et me promis à moi-même de lui recevoir cet acte.

Le poids de la grille du lycée ne m'avait pas manqué. J'eus d'abord peine à la pousser ce qui m'attira les moqueries de May. Je ne pris même pas la peine de lui tenir la porte et la lui claqua même au nez en lui faisant un clin d'œil. Elle me lança un juron avant de devoir sonner une seconde fois pour que la secrétaire déverrouille l'entrée.

Nous arrivâmes dans la cour du lycée déjà bien bondée. Nous plaçâmes derrière la foule d'élèves qui allaient faire leur entrée en terminale cette année.

- Salut les filles.

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.