Chapitre 12 : Les rumeurs

Dans la salle d’étude.

— Tu es enfin de retour !

Jacques Auvray est en colère quand il voit Félix apparaître.

— Quand vas-tu te marier ? Quand Gaston aura-t-il une maman ?

— Vous m’avez demandé de revenir juste pour parler de cela ?

Félix fronce les sourcils.

— Toi ! Florence Leclair est morte depuis trois ans, tu ne peux toujours pas l’oublier ?

— Ne m’en parlez plus !

La mine de Félix devient sombre immédiatement.

— Sinon, marie-toi ! Le week-end prochain ce sera la célébration de l’entreprise, et il y aura beaucoup d’héritières de nombreuses entreprises qui vont y assister, tu en choisis une !

— Rien d’autre ? demande Félix avec impatience, alors, je vais sortir.

Sans attendre que son père dise quoi que ce soit, Félix quitte la salle d’étude.

Dans la chambre des enfants.

— Papa, est-ce que Blanche-Neige s’est enfin réveillée après avoir été embrassée par le prince ?

— Je te le dirai la prochaine fois.

— Papa, non. Je veux le savoir maintenant !

— Devine.

— Elle s’est réveillée !

— Eh bien, Gaston, tu es si intelligent.

…

Une semaine plus tard.

L’adaptabilité de Vanessa est très forte. Sinon, elle n’aurait pas pu survivre ces dernières années. Elle a élevé un enfant, a travaillé à temps partiel, et a finalement obtenu son diplôme. Par conséquent, en quelques jours seulement, elle fait son travail avec méthode, et tout est parfaitement rangé.

Mais Christine Bardin lui crée toujours des ennuis, heureusement, elle les gère soigneusement !

Ce jour-là, Félix est absent, Christine aussi.

— Vanessa, j’ai entendu dire que le président a emmené Christine en voyage d’affaires, dit Claire Bescond en s’approchant.

Vanessa n’aime pas les rumeurs, et continue de se plonger dans son travail. Elle veut apprendre des choses. Il est rare que le patron ne soit pas là, donc elle peut étudier à l’aise.

— Tu sais ? Le président a beaucoup de maîtresses, et j’ai entendu dire que Christine est l’une d’entre elles ! Le président préfère des vierges, il souffre de mysophobie !

— D’accord, répond Vanessa indifféremment.

Il n’y a pas beaucoup d’hommes qui souffrent de mysophobie. Mais pourquoi Félix possède autant de maîtresses s’il est mysophobe ? C’est très contradictoire.

Elle pense que les gens vraiment mysophobiques ne devraient pas avoir de femmes. Ne serait-il pas plus propre s’il vivait tout seul ?

— Le président ne boit que ton café, Vanessa, es-tu aussi l’une de ses femmes ?

Les paroles de Claire sont vraiment choquantes.

A ces mots, Vanessa lève la tête brusquement, riant.

— Claire, tu penses trop !

— Mais le président t’a recrutée personnellement. Tu étais la seule à jouir d’un tel traitement ! Sais-tu à quel point les gens en bas sont jaloux de toi ?

— Je ne sais pas, rit Vanessa, vas-y, travaille.

— Vanessa, tu es vraiment ignorante, dit Claire en secouant la tête, au fait, comment le président pourrait-il tomber amoureux de toi ? Il devrait aimer une femme magnifique et enchanteresse comme Christine. Il est impossible que tu sois sa femme !

— Qu’est-ce que cela a à voir avec nous ? soupire Vanessa dans son cœur.

— Vanessa, pourquoi portes-tu un costume si démodé alors que tu es si jeune ? Ton petit ami fera des cauchemars la nuit quand il te voit t’habiller comme ça !

— Ah bon ?

Vanessa sourit sans rien dire de plus.

Elle n’envisage pas de trouver un petit ami, et ne veut jamais se marier avec un homme riche. Elle a déjà perdu la capacité d’aimer quelqu’un d’autre à dix-sept ans !

Euh, le jour de la mort de Jean-Noël Lazard approche.

Vanessa vérifie la date et l’encercle sur le calendrier. Ce week-end, elle emmènera Roger visiter la tombe de son petit frère. Ce jour-là est l’anniversaire de la mort de Jean-Noël, et aussi celle de la perte de sa virginité !

…

Devant la tombe, Roger regarde la photo sur la pierre tombale et demande à Vanessa, perplexe :

— Maman, tonton est-il vraiment allé au paradis ? Mais ne reviendra-t-il pas ?

— Non, ton tonton ne reviendra jamais.

Vanessa caresse la photo sur la pierre tombale, des larmes coulent sur ses joues.

— Il est une bonne personne. Vivant au paradis, il est sûrement très heureux. Il ne souffre plus !

— D’accord.

Roger hoche légèrement la tête.

— C’est bon, ne sois pas triste, Jean-Noël ne veut pas non plus te voir triste, sanglote Romaine Botrel.

Soudain, Roger tire les vêtements de Vanessa.

— Maman, une dame te regarde.

— Hein ?

Vanessa tourne la tête, en larmoyant, elle voit une femme d’âge moyen debout à dix mètres de là, qui tient un bouquet de fleurs à la main et la regarde.

Vanessa cligne ses yeux et voit enfin clairement la femme.

— Vanessa !

La femme s’avance et regarde Vanessa et l’enfant à côté d’elle avec surprise.

— Vanessa...

Vanessa lui jette un coup d’œil, la femme est vêtue d’une robe moulante. Bien qu’elle ait plus de quarante ans, le temps semble ne pas l’avoir flétrie. Elle est toujours jeune, belle et charmante.

Vanessa ricane et prend la main de son fils, comme si elle ne la voyait pas.

— Roger, dis au revoir à ton tonton, il est temps pour nous de rentrer à la maison.