1.
«Mademoiselle! Mademoiselle ! Réveillez vous. Nous sommes arrivés. Mademoiselle»
Je me réveille en sursautant.
Moi : Hein ! Hein! Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? Pourquoi me réveillez vous. Vous ne voyez pas que j'étais entrain de dormir ? Ahhhhhh ! Dis-je en me lamentant.
Je viens de me faire réveiller par le chauffeur du bus dans lequel je me trouve.
«Mais on est déjà arrivé. Tout le monde est déjà descendu sauf vous.»
Je regarde autour de moi et effectivement il n'y avait plus personne dans le bus à part lui et moi.
Moi : (toute contente) On est déjà arrivé c'est ça ?
Chauffeur : Oui.
Moi : (très joyeuse) Mais fallait me dire ça depuis. On est bien arrivé en ville inh. J'ai dit Conakry inh.
Chauffeur : Ouiii. Oui mademoiselle. Nous sommes bien à Conakry. Maintenant descendez. Je veux partir. Je perds le temps à vous parler. Descendez maintenant.
Moi : Ah ah! Mais patiente un peu non. Ne me presse pas inh. Ah ah!
Chauffeur : Allez partez maintenant.
Moi : Doucement j'ai dit. C'est quoi? Ne m'énerve pas inh. C'est quel bus même et on ne peut plus respirer. Tchrrr !
Je prends mon sac qui contient mes vêtements puis m'en vais. Mais avant cela, je l'ai bien toiser. Pour qui se prend t-il pour me parler comme ça ? Moi Hafsa ? Il ne me connait pas.
Moi : Ton bus n'est même pas propre. Regardez moi ça.
Chauffeur : Oui c'est ça. Va t-en.
Il a démarré puis est parti. J'étais toujours à l'insulter. L'imbécile. Il allait attendre encore un peu. Je lui aurais fait sa fête. Cet idiot.
Je me calme puis réalise que je suis au milieu de je ne sais où. Donc c'est à ça que ressemble la ville ? C'est tellement grand mon Dieu. Avec de grandes maisons. De grosses voitures qui roulent à toute vitesse. Eh mon Dieu comment je vais faire pour retrouver mon chemin.
Je suis venue en ville chez ma tante mais je ne sais même pas où est située sa maison. Je décide de demander à un passant. Au village, quand tu perds ton chemin il suffit juste de demander et on te dira.
Ça doit être pareille ici aussi.
Moi : S'il vous plaît. Dis-je en abordant un monsieur.
Il ne s'arrête pas.
Moi : S'il vous plaît. Insistai-je mais il est parti.
Ah ! Ah! Les gens de la ville ont quelle maladie ? L'impolitesse coule dans leur veines ou quoi?
Je décide d'aborder une autre personne. Au moins lui il s'est arrêté.
Lui : Oui?
Moi : Bonsoir monsieur.
Lui : Bonsoir. Que puis-je pour vous ?
Moi : Monsieur s'il vous plaît j'ai besoin de votre aide pour retrouver la maison de ma tante.
Lui : Et où vit votre tante ? À quoi ressemble sa maison ?
Moi : C'est quelle question ça ? Elle vit ici en ville non.
Lui : Oui mais quel quartier ?
Moi : Quartier ? Demandai-je perdue. C'est encore quoi qui s'appelle comme ça ?
Lui : Vous ne connaissez pas ce qu'on appelle quartier ?
Moi : Non oh.
Lui : Bon votre tante là s'appelle comment ? Et elle fait quoi dans la vie ?
Moi : Inhin! Vous auriez dû commencer par là depuis. Ma tante s'appelle Zineb. Elle est très riche. Tout le monde la connait ici en ville.
Lui : Quel est son nom de famille ?
Moi : Je ne sais pas.
Lui : Alors je suis désolé mais je ne peux rien faire pour vous aider. Excusez-moi.
À peine il a dit cela qu'il est déjà parti.
Moi : Ehhhh mais attendez. Comment je vais faire maintenant ? Oh mon Dieu. Dis-je les mains sur la tête.
Tout à coup, j'entends un grand bruit derrière moi. C'est une voiture qui a fait ce bruit. J'ai couru pour aller me cacher. Il ne faut pas que cette voiture me tue. D'après ce qu'on m'a dit au village, en ville ici les gens meurent vite et je ne veux pas mourir moi.
Comment je vais faire pour me rendre chez ma tante à présent ?
Mais.. un instant ! Bien sûr. Quelle idiote je fais des fois. J'ai mon téléphone avec moi et je connais le numéro de tante en tête alors je peux l'appeler pour qu'elle vienne me chercher.
C'est une bonne idée. Je vais faire ça. Je commence à fouiller mon sac à la recherche de mon téléphone. C'est justement tante qui m'avait offert ce petit téléphone. Il y a quelques années de cela et j'en ai pris grand soin.
Je fouille le sac et depuis le temps que je le fais j'aurais déjà dû sortir le téléphone mais il n'en est rien. Je n'arrive pas à mettre la main dessus. Qu'est ce qui se passe ?
Je panique et renverse tout mes vêtements au sol. Je secoue le sac un bon moment mais rien. Mon téléphone est introuvable.
Moi : Ehhhhhh! Venez à mon secours ! Dis-je désespérée. Mon téléphone ohhhh! Mon téléphone ! Les gens de la ville ont volé mon téléphone. Oh vol ! Oh vol ! Aidez-moi. Eh! Eh! Eh! Mon téléphone !
Je crie les mains sur la tête. Je pleure. Les gens qui passent me regardent. Je me couche sur le sol et me roule parterre.
Moi : Oh mon Dieu pourquoi ? Qui a fait ça ? Ahhhh! Je suis foutue oh! Je suis foutue.
Eux tous s'arrêtent et me regardent me lamenter. Ils ont volé mon téléphone. Je suis sûre que c'était lorsque je dormais dans le bus que le malfrat est passé à l'action.
À présent qu'est ce que je vais faire ? Je n'ai plus aucun moyen pour joindre ma tante.
(...)
La nuit ne va plus tarder à tomber et je n'ai toujours pas trouvé une solution. Je marche dans la grande ville de Conakry sans savoir où je fais. Comment je vais faire ? Moi une villageoise ? Où vais-je passer la nuit ?
Allah je t'en prie ne m'abandonne pas. S'il te plaît.
Je respire essoufflée. Je suis fatiguée. Je marche depuis des heures. J'ai soif et faim. Je décide d'aller m'asseoir devant une maison.
Repliée sur moi même, je baisse la tête contre mes genoux et ferme les yeux.
*****Le soir
«Hé toi! Que fais-tu là ? Réveille-toi. Hé»
Je sens un truc qui m'a tout l'air d'un bâton me piquer le bras. J'ouvre alors les yeux et relève la tête. Je pris peur lorsque je vois un type devant moi. Je me lève brusquement puis m'éloigne de lui.
Moi : Restez où vous êtes. Ne vous approchez pas de moi. Surtout ne vous approchez pas.
Lui : Qu'est ce que tu fais ici toi? Qui es-tu ? Va t'en d'ici avant que mes patrons ne rentrent et viennent te trouver ici. Allez va t-en!
Je le regarde de la tête au pied. C'est quel accoutrement bizarre ça ? On dirait un clown.
Moi : Qui es-tu d'abord pour me demander de m'en aller d'ici? Laisse-moi passer la nuit ici. Je n'ai nulle part où aller.
Lui : Sache que je suis le vigile de cette maison et quand mes patrons ne sont pas là c'est moi le patron. Alors dégage d'ici. Et que ça saute.
Moi : D'accord je vais partir mais avant donne-moi à manger s'il te plaît.. j'ai faim. Et je veux aussi à boire.
Lui : Quoi! Ça ne va pas la tête ? Tu veux que je te donne à manger?
Moi : Oui s'il te plaît. Le suppliai-je.
Lui : Je vois que tu es folle..dit-il en montrant par les gestes que je suis folle.
J'ouvre grand la bouche. Quel toupet.
Moi : Ah ! Ah! C'est quoi ton problème ? T'ai-je insulté maintenant ? Pourquoi tu m'insultes.
Lui : Allez va t-en d'ici et que ça saute. Oust! Dit-il en me chassant avec son bâton.
J'ai bondi sur lui puis j'ai arraché le bâton de ses mains avant de me mettre à le gifler. Je vais lui montrer moi de quel bois je chauffe. Je lui administre plusieurs gifles à la fois.
Il ne fait que crier. Je l'ai bien tabassé et il me suppliait comme une poule mouillée. Après l'avoir bien bastonné, j'ai fouillé dans ses poches afin de voir s'il avait l'argent sur lui. Mais l'idiot n'avait rien. À part son téléphone. J'ai justement besoin de téléphone alors je l'ai pris.
Ils ont volé pour moi. Alors je vole pour lui. C'est comme ça.
Je le délaisse sur le sol. Il était entrain de se lamenter. J'ai pris mon sac puis j'ai fuis de cet endroit.
Je me suis considérablement éloigné du lieu avant de me servir du téléphone. Je me demande comment on utilise ce téléphone. Ça ne doit pas être bien compliqué de toute façon.
Sans savoir comment, j'ai réussi à enlever le code et à la déverrouiller. Je compose sans tarder le numéro de ma tante.
Ça sonne mais elle ne décroche pas.
Moi : Allez s'il vous plaît ma tante. Décrochez s'il vous plaît.. j'ai besoin de vous.
Je réessaye plusieurs fois puis Dieu merci elle a fini par décrocher.
«Oui allô. Qui est-ce ?» raisonne sa voix au bout du fil.
Moi : C'est moiiii ma tante. C'est Hafsa. C'est moi.
Ma tante : Hafsa ma fille ? C'est bien toi? Mais pourquoi tu m'appelles à une heure pareille ? Il y a un souci au village ?
Moi : Non non ma tante. Ne vous inquiétez pas. Au fait j'ai besoin que vous veniez me chercher. Je suis en ville présentement.
Ma tante : Comment ? Tu veux dire que tu es à Conakry ?
Moi : Ouï ma tante.
Ma tante : Mais qu'est ce que tu fais ici? Et comment es-tu arrivé ? Et ce numéro appartient à qui?
Moi : C'est une longue histoire ma tante. J'ai juste besoin que vous veniez me chercher. J'ai très peur ma tante. Je suis toute seule. Je ne connais personne ici. Eh plus j'ai atrocement faim et soif.
Ma tante : Ok dis-moi où tu es présentement pour que je vienne.
Moi : Je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve tante.
Ma tante : Et comment on fera?
Je commence à pleurer.
Moi : Tante ne m'abandonne pas s'il te plaît. Viens me chercher. J'ai peur.
Ma tante : Ok ok. Calme-toi. Regarde autour de toi et cherche un truc qui pourra m'indiquer l'endroit où tu te trouves. N'importe quoi!
Moi : Ok!
Je fais ce qu'elle me dit et regarde partout. Mon regard tombe sur un grand écran qui est suspendu en l'air. La photo d'une femme souriante était sur l'écran.
Moi : Je vois une télé géante qui s'allume et fait beaucoup de couleurs tante
Ma tante : Je crois que tu veux dire une affiche publicitaire. Ça s'éteint et s'allume c'est bien ça inh?
Moi : Oui ma tante.
Ma tante : Et quoi d'autre ? Décris-moi exactement ce qu'il y a sur l'écran
Moi : Sur l'écran se trouve une femme tante. Une femme qui est entrain de sourire. Elle a gardé quelque chose en main.
Ma tante : Ok ok. Je crois que je sais déjà où tu te trouves. Ne bouge surtout pas. J'arrive.
Moi : Youpiiii! D'accord ma tante. Je t'attends.
Ma tante : J'arrive.
Elle a raccroché. Je fais de même. Je souris toute contente. Enfin. Merci mon Dieu.
Tante m'a bien dit de ne pas bouger d'ici alors je vais l'attendre ici. Je suis toute contente.