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Chapitre 1

Je m’appelle Akin Ngozi et je viens vous compter mon histoire. Il ne m’a pas été facile d’en parler, j’y ai longuement réfléchi mais je pense que je suis prêt maintenant. Vous vous demandez certainement qui je suis réellement, ce que je fais dans la vie. Prenez votre mal en patience, nous avons tout le temps d’en parler, de longues journées et qui sait, de longues nuits certainement. Voyez-vous la vie est une succession de surprises, une succession d’obstacles, une succession de tempêtes, de période de bonheur et/ou de malheur.

On pense généralement que le malheur est un passage du destin, et que nous ne pouvons rien faire pour changer les événements de notre vie. Ceci peut être vrai dans une certaine mesure. Mais dans le cas d’une créature de Dieu, il y a un plan pour sa vie. La réalisation de ce plan dépend d’un certain nombre de facteurs à savoir notre intimité avec Dieu, l’idée que nous nous faisons du but ultime de la vie, et l’environnement socio-spirituel dans lequel nous nous trouvons.

Un certain nombre de facteurs externes tentent d’influer sur le cours de votre vie. La crise se produit lorsqu’on livre sa volonté soit au bien, soit au mal. Il nous est possible d’aimer ou de haïr. Nous pouvons souhaiter comprendre ou ne pas comprendre. La volonté d’obéir est la plus grande force d’un chrétien né de nouveau, alors que la volonté de désobéir est la force la plus destructrice du pécheur.

Qu’en est-il de moi ? A vous de juger…

Mon histoire commence il y a 22 ans dans un petit village appelé Amerie Iriegbu Osu Item, dépendant de la région de Bende, qui est sous l’autorité du gouvernement local, dans l’Etat d’Imo. Mes parents ne faisaient pas partie des riches, mais mon père avait eu le privilège d’hériter 42 hectares de terres de mon grand-père, une bénédiction qui a entraîné le plus grand malheur jamais rapporté dans l’histoire de la famille. A ce qu’il parait, mon père était très jalousé pour cela, raison pour laquelle on recevait très peu de visite, mais on en recevait quand même, c’était là le plus important…

***MON ENFANCE***

Moi : papa, papa !

Papa : Oui Akin ?

Moi : J’ai aperçu un loup dehors.

Papa en haussant le sourcil : Un loup dis-tu ?

Moi : Oui il était gros, très gros.

Papa : Et qu’as-tu fais ?

Moi : J’ai lancé un caillou et il s’est enfui.

Papa l’air douteux : En es-tu sûr ?

Moi : Oui papa !

Je ne plaisante vraiment pas. J’ai vu un loup sur mon chemin alors que je rentrais des cours. Nul doute que si j’avais manqué de courage, il m’aurait certainement réduit en bouillie. Après l’avoir fait fuir, je me suis précipité dans le bureau de mon père pour lui compter mon acte de bravoure. Mais ce dernier ne semble pas du tout me croire.

Papa : Peux-tu me dire à quoi il ressemblait ?

Moi : Il était grand, gros, avec une peau noire et , ses yeux étaient jaunes, comme dans les publicités qu’on voit souvent à l’école sur la télé de la directrice.

Papa semblant réfléchir : Hum je crois que tu as fait une petite erreur.

Moi : Mais non papa

Papa : Vas voir ta mère, nous allons bientôt passer à table.

Moi déçu : D’accord papa !

Je vais à la cuisine afin de me préparer déguster un bon plat digne du cordon bleu qu’est ma mère, mais je trouve Margaret, ma grande sœur directe, sur mon passage. Elle ne semble pas disposer à me laisser goûter comme à mon habitude.

Margaret : Tu as encore joué dans la poussière ?

Moi : Non

Margaret : Et qu’est ce que je vois sur ta culotte ?

Moi : C’est lorsque j’ai ramassé les cailloux pour chasser le loup.

Margaret : Le quoi ? Pardon allons tu vas te changer, tu ne viendras pas à table comme ça.

Maman : Qu’est ce qui se passe ici ?

Moi en courant vers elle : mamaaaaan !

Elle me soulève dans ses bras robustes. Malgré son âge, maman respire toujours la jeunesse. Elle me tapote gentiment les vêtements afin d’y retirer le peu de poussière qui y scintille. Je lui raconte à elle aussi ma mésaventure avec le loup de tout à l’heure et elle semble, elle aussi, ne pas me croire. Elle m’envoie me laver les mains et demande à Margaret de me trouver une culotte plus présentable.

J’ai trois sœurs, Love la première. Elle travaille à plain temps en ville et ne vient nous rendre visite que très rarement. Il semblerait que les activités la-bas lui prennent beaucoup de temps. Margaret est la suivante, elle aide maman dans les travaux ménagers, c’est sa seule tache dans la maison et elle ne s’en plaint pas.

Selon mes parents, une femme n’a pas vraiment besoin d’aller à l’école et vu que je suis l’homme de la maison après papa, il est normal que toutes les économies soient mises à ma disposition pour les cours. Oui je vais à l’école moi et lorsque je peux, je prends soin de ma petite sœur Chinere, la toute dernière. Elle est encore trop petite pour faire quoi que ce soit mais reste tout de même une enfant très éveillée.

Je vis dans une famille heureuse, sans problème, mon père s’occupe de ses hectares de terrain et maman de la maison. Elle fait quelques broderies qui lui rapportent pas mal d’argent. Les gens de la ville font souvent de gros déplacements pour ses nombreux services de table. Comme vous devez déjà le savoir, nous ne recevons pas beaucoup de visite malgré le fait que nous ayons plusieurs parents dans le village. Chacun a fort à faire de son côté. Dans l’ensemble je ne trouve pas de quoi me plaindre.

Je suis en train de prendre place aux côtés de mon père lorsque mon oncle Abeke fait son entrée accompagné…du loup de tout à l’heure. Je bondis de ma chaise et tente de trouver un refuge derrière le grand dos de mon géniteur. Ce dernier ne fait même pas signe de me couvrir et va vers son frère pour lui donner une chaleureuse accolade.

Papa : comment vas-tu Abeke ?

Oncle Abeke : Je vais bien merci.

Papa : Je vois que tu nous ramènes un nouvel animal.

Oncle Abeke : Un chien loup, il m’a été remis par la dame chez qui je travaillais. Je t’ai dit qu’elle devait retourner dans son pays. Je ne pouvais tout de même pas le laisser la-bas.

Papa : Mais ne va-t-il pas mourir dans ces conditions climatiques ?

Oncle Abeke : Je ne sais pas, mais au moins il aura un endroit où rester.

Papa : Je comprends alors les dires de mon fils Akin.

Oncle Abeke : Lequels ?

Papa : Il m’a assuré avoir chassé un loup à son retour des cours. Ce devait sûrement être ce chien. N’est ce pas Akin ?

Moi honteux : Oui papa

Margaret : Je me disais bien qu’il n’était pas possible pour un enfant d’affronter un loup. De plus il n’y en a pas dans la région.

Oncle Abeke : En effet ma fille.

Maman : Margaret, prends un plat pour ton oncle s’il te plait !

Oncle Abeke affichant un gros sourire : C’est gentil ma belle sœur. Je t’ai même rapporté quelque chose de mon déplacement.

Maman : Vraiment ? Et qu’est ce que c’est ?

Oncle Abeke en lui tendant le fameux présent : Vos choses de femmes là. C’est une bonne crème naturelle, faite avec l’huile d’avocat et les feuilles vertes. On me l’a conseillée pour ma femme et j’en ai pris pour toi également. Avec ça tu vas bien briller et perturber mon frère.

Maman : Oh Abeke toi aussi !

Papa : ahahaha merci pour ton présent Abeke.

Oncle Abeke : Mais de rien, c’est tout de même la famille.

Nous prenons le repas tous ensemble dans la bonne humeur et mon oncle s’en va dans la soirée accompagné de son chien…

Des mois se succèdent et je continue de me rendre aux cours et d’aider mon père à la maison, dans les travaux extérieurs. J’apprends énormément avec lui et je peux affirmer sans l’ombre d’un doute, que j’hériterais de toutes ses terres. Je me promets intérieurement de m’en occuper comme de la prunelle de mes yeux.

Un jour alors que je rentre de l’école, je trouve un attroupement devant ma porte. Margaret vient à ma rencontre, Chinere dans les bras et me demande de l’accompagner un peu plus loin dans notre concession. Je regarde inquiet la maison mais décide tout de même de suivre mon aînée. Après quelques minutes de marche sans objectif fixe, j’ai l’impression de tourner en rond.

Moi : Margaret où va-t-on ? Je suis épuisé.

Margaret : Nulle part

Moi : Mais comment ça ? Et au fait qui étaient ces gens attroupés devant la maison ?

Margaret : ils sont venus voir papa et maman.

Moi : Pour quoi faire ?

Margaret le regard fuyant : Je ne sais pas.

Moi : Mais pourquoi tu m’as emmené ici alors ?

Margaret : C’est papa qui m’a demandé de m’éloigner de la maison parce qu’ils avaient à parler. Et puis je voulais faire dormir Chinere.

Moi : Elle dort déjà, on peut retourner ?

Margaret : …

Au bout de ce qui m’a paru des heures, j’entends enfin la voix de mon père, il semble être à notre recherche. Nous allons le retrouver et il nous demande de le suivre dans la maison. La première chose que je remarque est l’absence de ma mère. Alors je me dirige dans la cuisine, c’est la pièce qu’elle occupe le plus dans la journée. Mais quelle n’est pas ma surprise de constater qu’elle est vide.

Moi retournant sans le salon : Papa tu sais où se trouve maman ?

Papa : Elle est partie avec nos visiteurs.

Moi : Elle est allée où ?

Papa : Ce n’est pas important.

Moi : Elle revient quand ?

Papa irrité : Je t’ai dit que ce n’est pas important.

Moi : …

Je vais dans ma chambre, et me rends à la rivière pour prendre un bain, accompagné de Margaret. Ce soir là, je m’endors sans souhaiter une bonne nuit à ma mère, ce qui me rend triste…

Les jour suivants ne sont pas mieux, maman ne revient toujours pas. Papa est de moins en moins de bonne humeur et Margaret a toujours cet air absent. Une semaine après le départ de maman, Love arrive enfin dans la maison. Nous sommes Dimanche et tout est calme ici.

Love : bonjour tout le monde !

Moi en courant vers elle : Bonjour love, tu m’as apporté quoi ?

Love : Moi-même je suis là non ?

Moi en souriant : Oui

Love : Voilà c’est suffisant.

Margaret : bonjour Love !

Love : Bonjour petite sœur. Ça va ?

Margaret : ah…

Love semble comprendre cette exclamation silencieuse et hoche la tête avant de se tourner vers papa. Ils discutent à peine du voyage et Love se retire dans sa chambre. Je suppose qu’elle vient pour le weekend et je profite de sa présence pour oublier quelque peu l’absence de notre mère. Mais plus les jours passent et plus j’ai la certitude que Love n’a plus l’intention de partir. Elle reste là à s’occuper de nous comme maman l’aurait fait et ça provoque une grosse inquiétude en moi, si bien qu’un jour je me hasarde encore à poser la question qui me turlupine depuis tout ce temps.

Moi : Love ?

Love : Oui Akin ?

Moi : Tu ne retournes plus ?

Love : Tu veux que je retourne ?

Moi : Non mais souvent tu fais seulement deux jours.

Love : Je sais mais comme maman n’est pas là…

Moi : Tu sais où elle est partie ?

Love : …

Moi : Hum ?

Love : On va parler de ça quand papa reviendra ok ?

Moi : Ok

Papa rentre quelques heures plus tard, la mine vraiment renfrognée et triste. Il s’installe paresseusement sur son siège favori et nous fait tous appel. Impatient de savoir ce qui le rend si triste et surtout ce qu’il a à nous dire, je bouscule toute la maison afin que nous nous réunissions autour de lui. Lorsqu’il se décide enfin à prendre la parole, cela se fait non sans un soupir :

Papa : Si je vous ai appelés ici, c’est pour vous dire que je reviens de chez Adanya (une guérisseuse habitant assez loin d’ici).

Love : Oh…Et…maman ?

Papa se contentant de secouer la tête : …

Love en se roulant au sol : Ayoooooooo mama ehhhh

Papa baisse la tête pendant que Margaret et Love ne cessent d’appeler maman en pleurant. Mais qu’est ce qu’il y a ?

Moi en me tournant vers Margaret : C’est comment ?

Margaret : Snif maman ne revient plus oooooh Akin, maman ne revient plus.

Oh !?

À suivre.

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