CHAPITRE .02
Lundi 26 septembre.
"Le jour où Jack va voir Serge pour parler de choses de grand"comme dit Mabel. J'allais pas lui dire la vérité quand même.
"Je vais voir Serge car on pense que je suis fou et malade car j'ai voulu me tuer".
Sérieusement j'ai voulu préserver le peu d'innocence qui lui reste.
Comme chaque lundi depuis 5 ans j'ai rendez-vous chez le psychologue. Et aujourd'hui je vais voir la nouvelle psy.
À tout les coups c'est une vieille à tendance perverse qui va essayer de me sauter dessus derrière son bureau.J'utilise mon humour étrange pour me détendre car je stresse légèrement.
En vérité j'ai un peu peur.
Peur n'ai pas le bon terme, ce serai plutôt inquiet.
Depuis qu'ils mon diagnostiquer cette dépression, le seul qui a su m'aider c'est le Doc'. Il m'a écouter sans me poser les questions auquel je ne voulais pas répondre. Un allié de taille qui m'a aidé à m'en sortir.
Mais la route vers la guérison est longue et je ne suis pas sûr de vouloir l'emprunter.
J'ai une autre chose plus grave à soigner avant.Je crois que j'ai toujours eu cette dépression. Enfin depuis mon entrée au lycée c'est sur. Je n'ai pas eu une adolescence exemplaire même loin de là. J'ai fais mon petit lot de conneries. De grosses conneries, de très grosses conneries.
- Aller Jack, tu vas ramasser un max !
Je tapote nerveusement le pied contre le bitume au sol.
Je pose mon regard sur ma Camaro.
Je n'arrive pas à réfléchir correctement.
-T'as besoin de pognon, oui ou merde ?!
Je devis mon regard de ma voiture et je la pose sur Jacob. Un sourire plus que malsain barre son visage. Mon regard passe sur ses tatouage.
Sa mains se pose sur mon bras, je la repousse d'un coup de coude.
- T'en a besoin pour ta sœur non ?
Un fin sourire prends vit quand je pense à ma princesse.
-Il vont me retirer sa garde si on se fait choper.
D'un geste rapide, Jacob descend du banc.
-Aucun risque, tu me connais Jack. Et puis c'est pas la première fois que tu le fais.
J'inspire bruyamment.
J'ai atrocement besoin d'argent.
Je descends du banc et je me dirige lentement vers la voiture.
Je baisse ma capuche sur mon visage et j'en foncé mes mains dans les poches de jeans foncé.
Jacob me cri dans le dos.
-Voilà le Jack que je connais.Celle qui m'a sauvé c'est ma princesse, Mabel. J'ai stopper mes conneries enfin, je me comprends.Quand j'ai eu sa garde, elle n'avait qu'un an. Je l'ai élevé. Elle n'a connu que moi et je n'ai plus qu'elle. Nous sommes notre dernière famille l'un pour l'autre.Lui,il ne fait plus partie de nos vies.
Pour moi, il est mort.Je ne travaille pas le lundi matin, ce qui me permet de venir aux consultations du psy, enfin de la psy. J'ai donc déposé Mabel à l'école et me voici en train d'attendre dans la salle d'attente du cabinet de "Mme Elsa Idun White - Psychologue".
C'est ce qui est marquée sur la plaque à l'entrée.
Mes yeux observent le décor de la salle d'attente.
Il est différent de celui du docteur Haddock. Il est plus frais, jeune et féminin.
La moquette brune au mur à était remplacé par de la peinture crème qui éclaire cette pièce habituellement si sombre. Le vieux mobilier en chêne à était remplacé par du merisier vernis. Un grand pot de fleur égaye la pièce. Une composition de roses et de feuillage en tout genre.
Une odeur douce et fruitée règne dans cette salle d'attente.
Je feuillette un magazine qui traine sur la table basse.
L'angoisse comme pas possible. Je ne me souviens même pas la dernière fois où j'ai ressenti ça.
La bile me monte à la gorge et mon cœur est serré.
Je respire bruyamment.
Je suis mal à l'aise. J'ai une violente envie de m'enfuir comme si au fond de moi je savais que cette entrevue aller scellé mon destin.
Mais le pire dans cette attente c'est la secrétaire qui me fixe. Elle travaille ici depuis bon nombre d'années mais je ne l'ai jamais vu me sourire. Mais le plus troublant c'est que je sens en permanence son regard sur moi, j'ai l'impression qu'elle me sonde, qu'elle m'analyse sous tous les angles. En tout cas je suis sur d'une chose, c'est qu'elle ne m'aime pas.
Pourquoi?
Je n'en est aucune idée.
J'ai toujours était poli, souriant.
Je me cache en permanence derrière ce masque de faux sentiments. Je cache chacun de mes sentiments. Je me protège. Je me protège de tout ces démons qui chaque jour un peu plus me bouffe de l'intérieur.
Face à cette secrétaire, je me force toujours.
D'habitude, je ne suis pas poli, souriant ou même galant.
Je suis plutôt renfermé, silencieux et mystérieux. Mais ses regards condescendants me déplaisent fortement, j'ai besoin de lui montrer que je vaux mieux qu'elle. J'adopte un faux comportement et ce depuis toujours.
Je me perds dans mes idées.
La voix horripilante de la vieille dame se fait entendre.
-Monsieur Overland Frost.Je traverse le long couloir qui mène à la salle de papotage enfin moi c'est comme ça que je l'appelle.Ce chemin me rappelle un étrange souvenir.
J'enfile la capuche de mon sweat à capuche.
Je suis habillé tout en noir.
Je me cache.
Je ne voulais pas venir ici mais parfois on ne fait pas toujours ce dont on a envie.
De longues mèches blanches me tombent sur le front.
Je dissimule chaque parcelle de mon visage.
Je fais tout ça pour elle.
Mes pas me guident vers ce long couloir au murs recouvert d'une moquette brune.
Ma mains droite vient timidement toquer contre la porte.
Le stress fait partie intégrante de moi.
La porte s'ouvre sur un sourire dissimulé derrière une longue barbe rousse.
La boule de stress me monte à la gorge.
J'adopte mon masque de sentiments.
Je toque à la porte.
Elle s'ouvre.
La boule à la gorge se désagrège.
La stupeur interne prend sa place.
Un large sourire m'accueille chaleureusement.
C'est une jeune femme qui m'ouvre.
Elle est blonde platine, ses cheveux sont rassemblés en une tresse lâche qui tombe sur son épaule gauche. Elle est très peu maquillée. Elle porte des vêtements plutôt simple : un chemisier vert kaki, un jeans noir et des baskets.
Naturelle et belle à la fois.
C'est tout à fait mon genre de femme.
Je suis un homme après tout.
Je l'observe, c'est impolie mais elle est vraiment magnifique et bien foutu.
Elle me coupe dans mes pensées légèrement tendancieuse, en me tendant la main, que je serre évidemment.
Nos paumés de mains se rencontrent, un doux courant électrique me traverse la peau.
Sa douce voix angélique vient me titiller l'ouïe.
-Bonjour Monsieur Overland Frost.
-Bonjour Docteur White.
Elle me fait signe de m'assoir puis s'assoit à son tour.
Un blanc gênant s'installe.
Elle prend enfin la parole.
-Alors Jackson parlez-moi de vous!
Je me bloque.
Il m'appelait tout le temps "Jackson".
-Je préfèrerais que vous m'appeliez Jack si ça ne vous dérange pas.
Elle fronce sensiblement les sourcils.
Elle commence à écrire sur son blog note.
J'aime pas ça.
-D'accord. Comme vous voulez.
Je l'observe. Elle est très professionnelle bien que je la trouve très jeune pour être psy.
-Vous voulez savoir quoi sur moi?
Je n'y vais pas par quatre chemins.
Cette entrevue m'agace, je ne suis pas à l'aise.
Je veux que tout ceci cesse au plus vite.
-J'aimerais commencer par le début. Après c'est vous qui parlez pas moi.
Sa réponse m'étonne.
Je ne m'attendais pas à cette réponse.
Je m'attendais plus à une entrevue sous forme de questions - réponses.
Mais bon je ne vais pas me plaindre.
Je souffle intérieurement. J'ai l'impression de détruire tout ce que j'ai fais avec le Doc Haddock. J'ai la sensation de tout recommencer.Je ne suis pas prêt à revivre tout ce que j'ai vécu.
Alors je l'a joue prétentieux et ignorant.
-D'accord donc, je m'appelle Jackson Overland Frost, j'ai 25 ans et je suis dépressif et même plus, d'après les médecins je suis en dépression "sévère".
Je souligne le mot "sévère" en mimant des guillemets avec mes mains.
Ses doigts courent sur le petit bloc de papiers en équilibre sur ses genoux.
J'observe la pièce.
La lumière est plus présente qu'avant. Le vieux fauteuil pourpre a été remplacer par deux fauteuils larges en cuir noir. Une petite table basse en verre nous sépare. Un grand vase remplit de rose jaune, semblable à celui dans la salle d'attente, est posé dessus. Un petit bureau est dans un coin de la salle et un petit salon d'accueil avec de grands poufs est aménagé face à la grande fenêtre qui donne une vue magnifique de Manhattan.
Je me sens bizarrement de plus en plus à l'aise dans la salle de papotage.
Une petite musique d'ambiance fait disparaitre inconsciemment tout le stresse de mes épaules.
Je me laisse bercer par le son du piano.
Le sons du stylo contre le papier se stoppe.
J'ouvre les yeux que j'avais inconsciemment fermé pour profiter du bercement la musique.
Elsa m'observe un sourire aux lèvres.
Je m'enfonce dans le siège.
La jeune femme en face de moi se racle sensiblement la gorge comme pour reprendre contenance.
-Euh!Excusez moi de vous dire ça mais sa je le sais déjà. Ce que je voulais savoir c'est les circonstances qui ont fait que vous soyez en dépression.
Elle reste polie. Je sais que tout est écrit sur ses papiers. Dans ce dossier que le Doc' a toujours tenu à jour. Je sais par dessous tout ce qu'elle veut que je dise.
Tout ça m'énerve. Je n'ai rien contre elle, mais j'ai l'impression de repartir 5 ans en arrière. Je me suis trop battu contre mon passé et mes démons pour tout recommencer.
Je deviens presque méchant.
-Ah ! D'accord ! Il fallait le dire plus tôt !
Ma mâchoire est serrée.
Je tape rageusement du pied au sol. Je suis nerveux et la petite musique d'ambiance ne calme plus ma nervosité.
La psy gratte rageusement le papier. La feuille se remplit. Les mots défilent au bout de son stylo.
D'une main elle écrit et de l'autre elle enroule inlassablement une mèche de ses cheveux clair autour de ses doigts fins.
-Oui vous avez raison, excusez-moi.Elle reste toujours aussi polie, bien que je sens une pointe de stresse dans sa voix.
-Ouais...
Je ne veux pas continuer. Je veux partir. Partir loin d'ici. Je voudrais tout recommencer. Avoir moi aussi droit à mon « Mea Culpa » .
J'arrache les petites peaux autour de mes ongles. Je lève mes yeux vers cette jeune femme blond platine qu'est ma psy. Son regard n'exprime qu'une chose : la curiosité.
-Vous comptez parler un jour ?!
Je ferme les yeux. Je souffle un bon coup.
Cette psy est peut être une bombe mais qu'elle casse pompe.
-Vous me trouvez comment ?!
Elle rougie violemment puis reprends contenance.
Elle plonge son regard dans le mien, un frisson me parcours l'échine.
-Je vais être honnête avec vous. Je ne vous trouve pas dépressif. Vous me sembler être un jeune homme tout à fait normale pour votre âge.Je ne comprend pas vraiment ce que vous faite ici.
Elle se moque de moi là ?