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Elle me cache la vérité ( Tome 1 )

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Les chronique d'une muslman
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Résumé

Une vie pas simple a été offerte à Jack. Entre une enfance douloureuse, des souvenirs rongeurs d'âmes et un avenir peu glorieux, tout se met en travers de sa route pour qu'il puisse avoir droit au bonheur. Mais un jour, entre dans sa vie une jeune femme, Elsa, elle est sa psychologue mais devient avec le temps son rayon de soleil. L'amour finira par les unir or celui ci est impossible. Elsa sera donc celle qui lui écorche l'âme aussi bien qu'elle lui anime le cœur. Une succession d'évènements entraineront la déchéance de Jack. Il perdra tout, se retrouvera seul avec pour unique compagnie ses plus profondes peurs. L'amour peut-elle sauvé n'importe qu'elle âme déchue ? Peut-elle unir deux cœurs cabossés ? « Les plaies du corps se ferment, celles de l'âme restent toujours ouvertes. » Veuillez découvrir cette histoire !

Sexebonne filleromantiquevrai amourprincesserelation douteuse

CHAPITRE .01

Lundi 19 septembre.

Je suis assis sur ce petit divan pourpre.

Il fait chaud dans cette pièce.

La seule source de lumière naturelle est caché par des volets occultant qui date de minimum 10 ans.

Je suis seul avec mon âme torturée.

Mon cerveau bouillonne.

J'en est marre et mon interlocuteur me tape sur le système.

Cette conversation n'a ni queue ni tête. Je ne veux pas continuer. Je veux rester seul. Je ne veux pas que l'on me détruise le petit confort que je me suis construit. Je ne veux pas perdre cette petite lueur d'espoir.

Je veux m'en sortir, je veux sortir de ce cercle vicieux.

-Jack il le faut !

Cette conversation m'agace déjà. Pourtant je sais qu'elle ne va pas se finir d'aussitôt.

-Pourquoi? Tu n'as pas le droit de m'y obliger !

L'incompréhension se lit sur mon visage. Il sais ce qui va se passé s'il m'abandonne. Il n'a pas le droit de me laisser tomber comme ça.

C'est lui qui m'a aidé, soutenu quand j'ai sombré. Je ne veux l'aide de personne d'autre.

-C'est pour ton bien que je te dis ça. On va te retirer la garde de Mabel si tu refuses !

Mon cœur se serre à l'audition de sa remarque.

Vivre sans Mabel met impossible. Elle est mon souffle, ma fierté, ma bouée dans l'océan de merde qu'est ma vie.

La colère monte en moi mais aussi une profonde inquiétude.

J'ai besoin qu'il me rassure.

-QUOI! Tu n'es pas sérieux là, j'espère !

Son visage d'habitude si fermé me révèle ses pensées. Son teint devient triste comme lorsque l'on adresse des condoléances.

Mon cœur se fend alors que mon visage reste impassible, comme toujours.

Sa voix est douce bizarrement, alors que d'habitude elle est grave et bourru.

-Jack,ils te prennent pour un malade.

Cette révélation est comme un poignard dans le cœur.

J'ai dû mal à l'accepter.

Je passe rageusement ma main dans mes cheveux blancs. Ma respiration devient saccadé. Je fais glisser mes mains sur mon visage. Mon cœur bat dans ma poitrine.

Des souvenirs d'enfant prennent possession de moi.

Durant un court instant le mur que j'ai érigé s'effondre.

Je revois ce petit gamin faible devant mes yeux.

C'est de sa faute, uniquement de sa faute.

Suis-je fautif aussi?!

Sûrement un peu, sinon ce serait lui assis sur ce putain de sofa et pas moi.

Ma haine envers lui se déclenche, je cri.

-MERDE!

Ma voix est grave. Un frisson me parcourt l'échine.

Ma voix se radouci aussi vite, elle n'est plus qu'un murmure.

-Je ne suis pas malade.

Le Doc' passe sa main dans sa barbe rousse. Un sourire compatissant se dessine sur ses lèvres.

Le bruit de ses boots résonne dans cette petite partie de la pièce.

Il s'assoit en face de moi.

-Au yeux de la justice, une dépression est une maladie. S'il te plaît Jack accepte.

Je sais qu'il a raison mais je ne veux pas l'accepter.

Depuis trop longtemps je me bat, je ne peux pas abandonner, pas maintenant.

Qu'est-ce que j'ai a perdre ?

Tout.

Qu'est-ce que je gagne ?

La garde de ma sœur.

Je pose ma tête contre le dossier du divan.

Je souffle par dépit.

Une question s'impose dans mon cerveau.

-Si je vais voir ce psy, les services sociaux vont me foutre la paix ?

Pas de réponse.

Je regarde le beau monde à travers la haute fenêtre du bureau de mon psy. La vie dans la rue me frappe. J'ai l'impression que je suis seul contre cette ville étouffante qu'est Manhattan.

Je tourne la tête vers Serge, il avale violemment sa salive.

Ma mâchoire se crispe.

J'attends sa réponse.

-Jack...

Je plante mes yeux azurs dans ses grand yeux vert.

La bile me monte à la gorge.

Je veux sa putain de réponse...

-S'il te plait Serge, réponds-moi !

J'ai crié, fort, trop fort. Le stress se lit sur mon visage, je ne cherche même pas à le cacher.

Serge souffle bruyamment, si fort que les quelques mèches qui tombent sur son front s'agitent.

Sa voix douce du jour, me révèle enfin ma plus grande terreur.

-Ils ne te lâcherons pas mais disons qu'ils seront plus laxiste en quelque sorte.

Je réfléchi.

Tout se bouscule dans ma tête.

Mon passe et mon présent se battent en duel. Je dois prendre le bon chemin, c'est de Mabel que l'on parle. Elle mérite le meilleur.

Je ne veux pas prendre le risque de perdre ma princesse.

Je pèse le pour et le contre.

Mon cerveau me cri d'accepter mais mon âme me hurle de refuser.

Mon cerveau me cri d'avancer mais mon âme me hurle de me battre contre mes démons.

La décision est rapide à prendre. Il le faut, personne ne doit savoir. Personne.

-Dans ce cas j'accepte.

Ses grands yeux vert s'arrondissent.

Le choc se lit sur son visage ridé.

-Vraiment?

Un mince sourire se fige sur mon visage pâle.

Je me sens tout à coup plus léger, comme si mon inconscient m'assurait que j'ai fais le bon choix ou du moins le meilleur pour moi.

-Oui Doc'. J'accepte. Je le fais pour Mabel que ce soit clair !

Un sourire éclaircit son visage barbu.

Mais ses yeux se sont refermés, je n'arrive plus à lire dedans.

J'excelle d'habitude dans ce domaine, je lis avec une grande facilité dans son regard mais là je n'y arrive pas.

-Jackson, tu ne veux pas te soigner ?

Jackson...Il sait que je déteste que l'on m'appelle comme ça mais il n'en connait pas la raison. Personne n'en connait la raison.

Je souffle excédé.

Putain,il fait chier, toujours la même question !

D'habitude je lui gueule dessus mais aujourd'hui je calme ma colère.

Il part à la retraite Jack, sois gentil .

Je ravale mes paroles acerbes et je lui réponds le plus calmement possible même si une pointe de colère se fait entendre.

-Écoute Doc', je suis au fond du trou, alors aujourd'hui me soigner je m'en fou !

Il souffle. Il connait ma réponse. C'est la même depuis 5ans.

Mais il ne riposte pas, comme si il en avait marre de se battre de façon continuelle contre moi.

-D'accord,je la contacte alors !

La ?!

-C'est une femme la psy ?

Un sourire carnassier se dessine sur ses lèvres.

Ce sourire est mauvais signe.

Je l'ai vu que bien peu souvent ce sourire mais je sais parfaitement ce qu'il veut dire.

-Oui. Elle s'appelle Elsa White. Ça te gène que ce soit une femme ?

Je hausse les sourcils et les épaules.

De toute façon personne ne peut m'aider. Ma vie est trop parsemée d'erreurs, d'injustices et de douleurs.

-Pff...Moi je m'en moque ! C'est surtout que je la plaint, avec un cas comme moi elle finira chauve avant la fin de la séance.

Ma petite pointe d'humour fait rire à gorge déployée mon psy.

Sa voix grave remplie tout l'espace de cette petite partie du bureau.

Un mince sourire se dessine sur mon visage imberbe.

-T'exagère là Jack. Regarde-moi, j'ai encore tout mes cheveux !

J'observe mon psy.

C'est un homme dans la soixantaine. Il est très grand avec de très larges épaules. Il a de long cheveux roux avec un début calvitie sur le dessus et surtout ce qui est atypique chez cet homme c'est sa longue barbe rousse.

Il porte des habits très simple et ample mais surtout sa mythique veste en cuir de motard.

Un vrai sourire, le premier depuis un moment prend vie.

-Ouais on va dire ça Doc'. Ta calvitie prend le dessus alors !

La grande main rugueuse de Serge se pose sur mon épaule et me bouscule amicalement.

Un frisson désagréable me parcourt.

-Ça c'est mesquin Jack !

Je pose ma main sur la sienne et lui retire la sienne.

Je n'aime pas le contact physique.

Il m'adresse un léger signe de tête d'excuse.

Un malaise s'installe.

Je m'excuse.

-Pardon Doc'. Je...c'est le contact...Je ...enfin... Non.

Un sourire compatissant laisse entrevoir ses dents parfaitement alignées mais toutefois jaunis par l'excès de tabac.

-Ce n'est pas toi Jack. Je le sais mais tu vois, tu es un peu comme mon fils, comme mon Harold.

Une chaleur prend vie en moi.

Ça me touche, énormément même.

Une once de nostalgie fait battre mon cœur. Un lointain souvenir fait son apparition.

Je suis seul au milieu de cette foule de personnes triste.

Je n'arrive pas à comprendre réellement ce qu'il se passe.

Je suis habillé tout en noir.

Mes parents pleurent.

Personne ne me regarde, je suis invisible.

Mes yeux se posent sur ce grand cadre de bois. Sa photo est posé dessus. Il sourit.

Il est mort maintenant. Je suis seul maintenant.

Une main chaude et rugueuse se pose sur mon épaule frêle.

Je me retourne.

Deux grand orbes vert me sondent. Une barbe rousse se balance sous mes yeux. Je me retrouve rapidement entrain de pleurer dans les bras de cette homme.

-Merci Serge, ça me touche.Tu vas me manqué.

Un sourire triste se fige sur son visage.

C'est la première fois qu'il montre autant ses sentiments devant moi.

Il est si pro d'habitude.

Moi,je baisse la tête.

-Jack,c'est la vérité. Et ce n'est pas parce que je prend ma retraite que je tire un trait sur mes anciens patients.

Cette vérité fait disparaître ce sentiment d'abandon qui naissait en moi.

-Tu es le seul en qui j'ai confiance.

Je suis honnête. Il est le seul a connaître mon histoire, enfin en partie. Le reste personne ne le sais, je ne veux pas en parler, c'est trop douloureux.

Je veux que personne ne porte ma douleur, ma peine et mes tourments.

-Oh! Ne met pas la charrue avant les bœufs mon petit Jack ! J'ai bien peur quand voyant ma remplaçante tu changes d'avis à ce sujet !

Je hausse les sourcils en relevant la tête alors que mon psychologue masque un rire dans sa barbe.

-Pourquoi tu dis ça Doc' ?

Ce sourire carnassier reviens.

Qu'est-ce que ça veut dire ?!

-Je te laisse la surprise !

Sa réponse m'étonne et m'agace légèrement.

Je n'aime pas les surprises.

-Pff...comme tu veux.

Serge se lève.

Il étire son haut et large corps.

-Bon voilà, c'est l'heure. Ta dernière séance avec moi est fini.

Je me lève aussi.

Je ressens un léger pincement au cœur.

-Déjà! Alors tiens, ton cadeau de départ.

Ses yeux s'arrondissent.

Je n'aime pas les surprises mais j'aime assez en faire.

La surprise s'entrevoit dans ses yeux.

-Oh merci Jack! Mais ce n'était pas la peine!

Je roule les yeux, cette phrase tout le monde la dit, elle n'a plus vraiment de sens à la longue.

Je lui fais un signe de main accompagné d'un faible sourire pour l'inciter à ouvrir son cadeau.

-Ça me fait plaisir. Allez ouvre.

Ses larges doigts détachent méticuleusement le papier cadeau rouge.

Je suit du regard le papier cadeau voler pour enfin s'échouer dans un souffle au sol.

Un sourire illumine son visage.

-Oh!Une boite de chocolat et ...un dessin de Mabel. Merci Jack.

Ses yeux s'illuminent à la vue du dessin de ma petite sœur.

Il me frictionne légèrement les cheveux, comme à un enfant. Ce sentiment de malaise face à son geste affectueux me reprend mais je ne dis rien, je ne veux pas le blesser.

-Oui,ma sœur aussi t'aime beaucoup.

Il se dirige vers son bureau et pose mes présents dessus.

Je suis du regard ses gestes lents et emplit de tendresse.

-Tu la remercieras de ma part Jack.

Je lève la main en signe d'accord. Lorsque je remarque qu'il ne peux pas voir mon geste vu qu'il est de dos, je met des mots sur mon geste.

-Sans problème.

Je m'apprête à quitter le bureau, quand j'entends ses pas se diriger vers moi dans mon dos.

Sa main me serre doucement l'épaule dans un geste doux et délicat. Le frisson me vient.

Sa voix grave et remplit d'émotions vient me percer le cœur mais je reste avec mon masque d'impassibilité.

-Bonne continuation Jack et passe me voir quand tu veux. Toi et Mabel bien évidemment !

Je me retourne et je fais face au mastodonte. Je lui adresse un dernier sourire, faux et léger mais un sourire quand même.

-On passera sois en sûr. Allez au revoir Doc'.

Je passe la porte, une pointe dans le cœur.

Et le cœur sur le bord des lèvres.

-Oui.Au revoir Jack. Prends soin de toi et de la petite Mabel !

Dans le couloir, je lui cri ma réponse.

-Comme d'hab' évidemment !

D'un pas rapide je quitte le cabinet du docteur Haddock.

L'air chaud de la fin de l'été m'accueille.

Le soleil est haut dans le ciel.

Mes pensées divaguent, comme toujours.

J'ouvre ma voiture et j'entre à l'intérieur.

Une constatation me fait face, je suis à nouveau seul.

Le docteur Haddock est le seul à croire en moi, à m'aider.

Il est celui qui m'a permis de sortir un minimum la tête de l'eau.

Il est un peu le père que je n'ai plus.

Mais aujourd'hui je dois avancer.

Mabel mérite le bonheur et je battrai pour qu'elle est l'enfance que je n'ai pas eu.