Chapitre 2 : Un nouveau départ ?
C’est mon premier jour dans mon entreprise familiale en tant que PDG. J’ai la boule au ventre. Je sais que j’ai les capacités pour gérer cette entreprise seule, même si mon père pense le contraire. Donc, je suis ici pour lui prouver que mes capacités sont tellement extraordinaires qu’il ne regrettera jamais sa décision. Enfin, si j’arrive à avoir le courage de le dire en face.
Le regard fixé sur mon nouveau bureau, je souris en posant mon sac sur mon fauteuil de bureau avec fierté.
-Il n’avait pas le choix de toute façon. Je dis en rigolant.
Mon fils a intégré sa nouvelle école de foot et me voilà PDG de International Salomé Company. Une société de développement technologique créée par Monsieur Salomé. On peut donc appeler ça, un nouveau départ, non ? En plus, je suis la première femme de ma famille à prendre le règne d’une entreprise, j’ai enfin réussi... Mon regard se pose sur un cadre photo du mariage de William et moi.
-J’y crois pas. Dis-je en roulant des yeux. Ils ont fait exprès ?
Je prends le cadre pour le jeter violemment dans la poubelle. Mes sentiments pour lui ne changeront pas mais je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’il ne soit pas là pour fêter ça avec moi.
J’aime cet homme et le savoir loin de moi, me ronge le cœur à tel point que je n’en dors plus la nuit. Jusqu'à aujourd'hui je ne comprends toujours pas.Mon père rentre subitement dans mon bureau me faisant sortir de mes pensées.
-Bonjour. Je dis en me levant de ma chaise pour l’accueillir.
Il rentre dans la pièce sans même me répondre avec ce regard glacial qui met directement une ambiance de chambre froide dans mon nouveau bureau. La boule au ventre, j’avale ma salive sentant le stress monter. Il s’installe sur le fauteuil de bureau en face de moi tout en déboutonnant sa veste. Je m’apprête à l’imiter mais il s’arrête à la minute où je commence à vouloir poser mon fessier sur la chaise.
Papa : Que fais-tu ? Il dit en me dévisageant.
-Je...je comptais m'asseoir... Bégayais-je en montrant le fauteuil.
Papa : Je sais... Il dit d’un rire nerveux. Mais je ne t’ai pas donné la permission, l’ai-je fait ? Me questionne-t-il d’un air glacial.
Je m’excuse rapidement en le regardant dans les yeux remplis de colère. Dès fois je me demande si mon père est un soldat ou seulement un être humain sans cœur. Il doit sûrement être les deux vu le regard qu’il me lance juste à l’instant. En plus d’être mal à l'aise, j’en ai des frissons.
Papa : Tu n’as pas décoré ton bureau.
-Non. Je n’ai pas eu le temps. Chuchote-je.
Papa : Et ça, c’est quoi ? Dit-il en pointant la poubelle où j’ai jeté le cadre de William et moi.
-Oh ! Dis-je en faisant semblant d’être surprise. C’est...c’est... c’est juste un cadre.
Papa : Hum... juste un cadre. Répète-t-il en regardant la poubelle du coin de l’œil. Tu peux prendre place. Il dit en me montrant la chaise.
Je fais ce qu’il m’ordonne en croisant mes bras de dégoût. Ma seule envie à ce moment précis, c’est lui jeter le cadre dans la figure. Je déteste quand il me prend de haut comme ça... je suis sa fille et de plus, je ne suis plus une enfant. Que-ce qui ne va pas chez lui ? Pourrait-il au moins pour une fois me féliciter pour mes efforts ? Faire son travail de « bon père » pour juste cinq minutes. J’en ai plus qu’assez de cet air glacial qu’il a à chaque fois qu’il me parle. Je suis sa fille, pas son compagnon de l’armée.
-Papa... Je dis la gorge nouée. Pourrais-tu au moins me féliciter au lieu d’être aussi insensible ?
Son visage se resserre de colère, et aussitôt je regrette ce que j’ai dit.
Papa : Insensible ? Jodie, es-tu sûr de ce que tu dis ?
-Je euh...
Papa : Je n’y crois pas. Il dit en agitant la tête de gauche à droite.
-Pardonne-moi si je t’ai blessé. Dis-je en baissant la tête. Ce n’était pas du tout mon intention.
Papa : Bien. Dit-il en se levant. Madame la PDG, je ne vais pas te déranger plus que ça. Je passais juste pour voir si tu t’étais bien installé. Une assistante sera à ta disposition très bientôt. Il finit en boutonnant sa veste.
-Papa. Je dis en me levant à mon tour. Merci beaucoup.
Il me lance un regard noir en hochant la tête. Je le regarde s’approcher de la porte en soufflant, puis il s’arrête. Mon coeur se serre et je souris. Il va sûrement me féliciter cette fois-ci, enfin... je l’espère.
Papa : Pour information. Il dit en ouvrant la porte. La personne qui est insensible, c’est pas moi. Il dit d’un ton ferme. C’est plutôt ton mari, qui a décidé d’abandonner sa femme et son fils sans même donner de raison. Il finit en quittant la pièce.
Je reste sans voix devant ces paroles méchantes qu’il vient juste de prononcer. Une larme glisse sur ma joue et je m’effondre sur ma chaise. Ces mots ne font que raisonner dans ma tête, je les ressens comme un poignard dans la poitrine. La douleur que je ressens à l’instant, je ne peux l’expliquer. Juste pourquoi... Pourquoi est-il si dur avec moi ?