Chapitre 11 : Partager le même lit
Bien qu’elle parle d’une voix basse et entrecoupée, Stéphan l’entend sans perdre une syllabe.
Un éclat brille dans ses yeux tranquilles.
— Tu es sûre ? Il lui demande.
— Oui.
La fille fait un signe de tête, les joues étant rouges comme une rose. Elle a des traits fins et exquis, avec une beauté étonnante et charmante.
Son cœur bat tout à coup, puis il lui dit en souriant :
— Je ne me fais pas prier.
Sur ce, l’homme ne cache plus. Il pose le vin, tenant la fille par sa taille et la serrant dans ses bras, penche la tête et baise sa bouche.
Boum !
Comme si quelque chose avait explosé dans la tête, Catherine a le cerveau vide à ce moment.
Son baiser, doux, tendre et vineux, avec un pouvoir magique, la découvre au plus fond, conquiert son cœur et lui enlève la raison en un instant.
L’air confus, elle regarde l’homme, avec un esprit renversé. Un sentiment merveilleux indescriptible l’entoure.
Elle n’a jamais songé à son baiser, frénétique et possessif comme l’orage, séducteur comme l’opium.
Quel poison !
Le mot l’effleure dans le chaos. Elle se sent perdue et ivre, et trouve difficile de retrouver son esprit.
Elle ne sait pas combien de temps est passé. L’homme la lâche quand elle est sur le point de suffoquer.
Ses yeux brillent d’excitation, mais il s’arrête au bon moment quand même.
Catherine s’appuie dans ses bras en soufflant. « Merci. » lui dit la fille, revenant un peu à elle.
Elle le remercie pour sa gentillesse et sa maîtrise de soi.
— De rien. Il faut chérir le trésor quand même. Nous avons encore bien du temps devant nous pour... pour nous connaître. Stéphan contient son désir et ne se prononce ni pour ni contre.
A ces mots, la fille sourit aux lèvres :
— Il me semble que tu n’es pas comme j’ai entendu dire.
— Ah bon ? Alors comment me trouves-tu au début ? Il lève les sourcils et lui demande d’un ton curieux.
— Mystérieux et discret, rigoureux et froid, plein de finesses dures et cruelles, un homme de parole que je ne peux jamais connaître.
— Et maintenant ?
— Tu es plus sympa que je ne croyais.
— Ce que t’a vu est la vérité. Ma tendresse n’est que pour toi, et l’indifférence, c’est pour les autres, dit l’homme avec un regard signifiant.
A ce moment, l’émotion lui coupe la parole, et la fille reste là sans voix.
Puisqu’il lui fait confiance sans réserve, comment pourrait-elle lui mentir ?
— Je n’aurais pas de secret pour toi, promet-elle.
La deuxième nuit après leur mariage, les nouveaux époux accomplissent la première étape : sommeil sur le même lit.
Ils respectent l’un et l’autre et parviennent à un consensus de ne pas outrepasser la ligne rouge.
Catherine a un sommeil profond cette nuit. Le lendemain, Stéphan s’est déjà levé quand elle se réveille.
Elle pensait qu’il est allé au travail avant de le voir dans la salle à manger et l’attendre pour le petit-déjeuner.
C’est un repas copieux avec la cuisine chinoise et occidentale, au goût de Catherine.
Assise en face de lui, elle commence à manger la bouillie tranquillement. Puis elle reçoit un coup de téléphone de Rosa.
La fille fronce les sourcils. Son visage prend une légère expression de dégoût.
— Qu’est-ce qui ne va pas ? L’homme s’aperçoit que la fille est un peu drôle.
— Une dégoûtante m’a téléphoné, répond-elle avec la mine assombrie. Elle se doute que Rosa n’a pas de bien à lui dire.
C’est ainsi. Encore que Catherine ne veuille point répondre, elle décroche le téléphone quand même.
— Allô ! Catherine ? Papa m’a dit que t’as déménagé. Je me fiancerai à Valérian, il faut que tu reviennes demain soir pour participer à notre cérémonie de fiançailles !
Catherine retient sa colère et ironie en ricanant :
— Rosa, t’es la première que j’ai vue tomber dans l’autosatisfaction d’avoir ramassé les chaussures fichues d’autrui.
Ayant dit ces mots, elle raccroche sans moindre hésitation, ne laissant aucune chance pour Rosa de lui réfuter.
L’homme fixe son regard sur elle. Il lève les sourcils et rit sous cape :
— Ça m’étonne que tu sois si brave et résolue.
— C’est trop de compliments ! Tu ne vois que la partie visible de l’iceberg.
La fille dépose le téléphone et continue à manger.
L’homme semble se régaler de son expression de visage. Il a le sentiment que cette femme est intéressante et charmante.
— Elle est tellement méchante avec toi, alors que vas-tu faire ? Il réfléchit un instant et lui demande.
Il a fait enquêter sur Catherine par Léo, c’est pourquoi il la connaît sur le bout des doigts.
La fille le sait, sans aucun mécontentement. En effet elle n’entendait pas lui cacher.
— Je ne suis pas encore décidée, mais au moins, je ne leur laisserais pas la partie si facile.
Chaque fois qu’elle se souvient de ce qu’ont fait Rosa et Valérian, elle ne peut s’empêcher de s’en indigner.
Stéphan, sans rien dire, s’intéresse plus à la fille.