Chapitre 2
Je bloque les sanglots au fond de ma gorge mais ne peux réprimer les larmes qui jaillissent d’un coup. Il sort me laissant au milieu de la cour de cette maison qui assiste encore à ses violences. Oui, ce n’est pas la première fois qu’il me porte main, j’ai l’habitude maintenant. Au début, il venait s’excuser au bout de deux jours, comme quoi, il ne l’a pas fais intentionnellement que c’est à cause du stress et le chômage qui le met de mauvaise humeur et à chaque fois je le crois comme toujours. J’allais sortir le retrouver lorsque je vois la dame qui le loue m’appeler. Je sèche vite mes larmes et m’avance vers elle.
Elle (regardant un peu partout) : vient !
Je la suis et on entre dans le salon.
Elle : assit toi ma fille.
Je fais ce qu’elle me dit et m’assois face à elle.
Elle : ayy ma fille combien de fois, je t’ai convoqué dans ce salon ?
Je ne compte même plus…
(Poursuivant) : tu n’as pas pitié de toi ?
Je baisse la tête honteuse, encore une fois.
Elle : Assiya lorsqu’une personne perd sa dignité, il ne lui reste plus rien. À chaque fois je te répète la même chose, cet homme n’est pas un mec bien. Celui qui n’hésite pas à te porter main maintenant, est-ce que tu sais ce qu’il te fera après le mariage ?
Je continue de baisser la tête.
Elle : tu es comme ma fille mon enfant et je ne veux que ton bien. S’il te plaît par la grâce de Dieu laisse ce Abass, ce n’est pas un homme bien. Toi-même tu le vois, il ne veut rien faire de sa vie. Depuis que vous êtes ensemble, je suis sûr que même un slip, il ne t’a jamais acheté, alors pourquoi tu ne veux pas le laisser ?
Je ne démens pas ce qu’elle est en train de dire. Mais je l’aime trop, je sais que je perds toute ma fierté à rester avec lui, mais je ne peux pas le laisser. J’ai essayé un nombre incalculable de fois mais au final je reviens toujours vers lui. C’est comme un aimant Abass, je me donne toute les résolutions de c’est fini, terminé mais non, il faut que je le vois pour tout oublier.
Elle : mes enfants disent que je perds mon temps à vouloir te raisonner, mais moi je sais que tôt ou tard tu verras que tu mérites mieux que lui. Au nom de Dieu Assiya assis toi et réfléchi, est-ce que c’est la vie que tu veux vivre, c’est ce que tu penses mériter, un homme comme ça ?
Elle se tait et je sens son regard peser sur moi. Elle me conseille de rentrer avant qu’il ne fasse nuit, je sors de chez elle avec une honte pas possible.
J’étais sur la route, en train d’attendre un car rapide pour rentrer lorsque je vois Bass à côté d’une fille mince percé dans des hauts talons avec une très belle robe. Je les fixe avant que je ne le vois tourner la tête vers ma direction. Et je ne sais pas si c’est pour me narguer ou autres mais il passe son bras derrière le cou de la fille. Je sens mon cœur battre fort et mon gorge nouée, mais je ravale mes larmes qui menacent de sortir d’un moment à l’autre. Heureusement, le car rapide en direction de Boune fait vite stationnement. J’y monte rapidement avant qu’il ne commence à rouler.
(…..)
Moi (frustré) : Souleymane donc toi c’est ici que vous ramenez votre play de jeu ?
Lui : euh seulement deux fois.
Je lui lance un regard méprisant
Moi (criant) : tu penses que c’est ton père qui paye l’électricité ici ? Han, tu ne vois pas tout ce qu’on endure avant de pouvoir payer les factures et toi tu te permets de ramener tes amis venir jouer
Lui : c’est seulement deux fois.
Moi : je m’en fous, la prochaine fois que j’entends cela crois moi tu verras de quel bois je me chauffe.
Je tourne les talons et retourne dans la chambre pour y trouver les deux idiotes qui me servent de sœurs.
Moi (m'adressant à eux) : toi Maimouna j’ai récupérer ton bulletin et c’est quoi neuf comme moyenne ?
Elle se tait
Moi : je te parle non ?
Elle : c’est comme tu le vois.
Choqué, je tire sur ses cheveux pour qu’elle me fixe du regard.
Moi (hurlant) : c’est ce que tu me réponds, tu penses que j’ai le même âge que toi Marianne ?
Elle crie en essayant de se défendre mais comme je suis plus grande qu’elle, s’est facile de la maîtrisé. Alerté par les cris, je vois ma mère qui pénètre dans la chambre.
Elle : hé c’est quoi ces cris encore ? Il se passe quoi ici ?
Moi (laissant ses cheveux) : demande le à ta fille, je lui demande de m’expliquer pourquoi ses notes ont baissé et elle me ose me regarder dans les yeux pour me dire « c’est comme tu le vois »
Maman : Marianne toi, tu penses les gens de cette maison ont le même âge que toi ? [tirant sur son oreille ] viens avec moi.
Elle va passer un mauvais quart d’heure mais bien fait pour elle, la fille a à peine seize ans et se prend déjà pour femme.
Je regarde l’autre Sokhena qui détourne vite le regard.
Moi : toi, j’espère que tu continueras dans cette lancée, tu as eu quatorze comme moyenne, je suis fière c’est comme ça. [cherchant dans mes affaires ] tiens la robe que tu me demandais depuis.
Elle me remercie avant de me prendre dans ses bras. Je lui dis que c’est comme ça, si elle veut décrocher une bourse d’études, avoir une vie meilleure et lui donne encore quelques conseils avant d’aller prendre une douche.
*TROIS JOURS PLUS TARD*
J’étais en train de regarder la télé, lorsque Marianne me ramène mon portable. Depuis que maman lui avait parlé , elle est devenu plus calme, je ne sais ce qu’elle lui a dit mais ça à bien fonctionné, enfin espérons que ça dure. Je prends le portable et voit qu’il s’agit d’un numéro privé, je me demande qui ça peut être avant de décrocher.
Moi (répondant) : allô
Lui : Assiya, c’est moi Abass
Pff, il avait essayé de me joindre le lendemain des faits mais j’avais bloqué son numéro.
Moi (agressive) : tu me veux quoi ?
Lui (calme) : juste te parler chérie, s’il te plaît.
Quoi chérie, il est vraiment culotté ce mec.
Moi : je n’ai pas le temps.
Lui : s’il te plaît ma chérie, je suis devant l’entrée de votre quartier, je te demande juste cinq minutes pas plus.
Moi : …
Lui (le ton suppliant) : s’il te plaît, avec tout ce qu’on a vécu après si tu ne veux plus me voir je comprendrais, mais accorde moi cette faveur.
Moi :…
Lui : tu m’entends bébé ?
Moi (soufflant) : cinq minutes pas plus.
Lui : ok, je t’attends.
Je sors vite fait avant que ma mère ne me voit et le retrouve assis devant un muret malgré tout je ne peux cesser de l’admirer, Abass n’est pas un homme très beau mais il a du charme, un charme fou accompagné de classe qui lui donne un aspect de mec hyper thiofê.
Moi (devant lui) : parle vite, j’ai des choses à faire.
Lui (souriant) : merci d’être venu ma puce.
Moi (tapant des pieds) : sois bref s’il te plaît.
Lui (les yeux doux) : je suis venu m’excuser de ce qu’il s’est passé la dernière fois.
Moi (levant les yeux) : hum
Lui (prenant mes mains) : crois moi mon cœur, je ne sais pas ce qu’il m’a pris d’avoir fait cela. C’est vrai que je venais de recevoir une mauvaise nouvelle, en fait j’avais postulé pour un boulot et on venait de m’annoncer que je n’étais pas retenu pour la poste. Alors j’ai pété les plombs et malheureusement c’est tombé sur toi.
Je le regarde avec méfiance.
Lui (baissant la tête) : je n’aime que toi Assiya, crois moi j’ai mal de te faire souffrir mon cœur. J’avais déjà pleine de projet avec ce nouveau boulot. Je nous voyais déjà dans notre appartement après le mariage et le fait de recevoir ce refus m’a montré qu’encore une fois je n’étais bon à rien.
Je le regarde et voit qu’il semble affecté de tout cela.
Moi : et pourquoi ne pas m’avoir expliqué tout cela ?
Lui : je ne sais même pas baby, mais j’avais honte d’avoir échoué une nouvelle fois.
Moi (me souvenant) : ça n’explique pas de t’être jeté dans les bras d’une autre fille
Lui : non, elle n’est rien pour moi, crois-moi. Si j’avais fait cela, c’était juste pour te faire rager, ce que je regrette amèrement.
Moi : pff tu me prends pour une sotte ?
Abass, il croit que je ne sais pas qu’il me trompe. Cette fille, j’ai toute les informations la concernant, j’attends juste la confirmation de mes soupçons, ce jour là il me sentira?.
Lui : bien sûr que non, si tu veux [sortant son téléphone] je l’appelle devant toi ? Assiya crois-moi cette ne représente rien dans ma vie.
Vous y croyez-vous ?
Lui (caressant mes doigts) : alors tu me pardonnes ?
Quoi faire même, lui pardonner comme ça ? trop facile, celui là commence à prendre la grosse tête avec moi. Il ne se doute même pas, lui je refuse de le partager avec qui que ce soit.
Lui : t’es ma princesse Assiya, c’est pour cela que je fais les choses bien avec toi.
Moi (élaborant mon plan) : laisse-moi réfléchir.
Lui (me touchant les joues) : tu es belle
Je secoue la tête, il allait me prendre dans ses bras lorsque qu’on entend une voix très familière.
-Assiya toi !
Je tourne la tête pour confronter le regard assassin de ma génitrice.
Elle (criant) : astafroulayi qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu, hein Assiya ait pitié de moi. Ou bien tu veux avoir ma mort sur la conscience ? De tous les hommes sur ce pays, c’est ce vauriens que tu choisis [désignant BmAbass] au secours , à l'aide Assiya toi ma fille pourquoi tu me fais ça ?
Q( débat du soir) : alors donnez vos impressions pour cette seconde partie. Assiya a-t-elle raison de rester avec Abass ? le cœur a-t-il ses raisons que la raison ignore ? Vos avis
A suivre.......