Chapitre 13 : Que fait-il ?
Impatient, Yves leva la tête et voulut l’engueuler, mais quand il vit qu’elle transpirait d’impatience, et que ses yeux étaient rouges, alors il se retint, puis fronça les sourcils.
« Comment a-t-il put agir de la sorte ? »
Enceinte, elle a remplacé sa sœur dans le but de se marier avec lui par tous les moyens. Ce genre de femme comme elle, il devrait la mettre dehors. Mais elle, il la toléra à rester ici ? Comme désabusé, Yves fut conscient soudainement de cela, et il lui saisit la main pour la repousser directement. Ne s’y attendant pas, l’épaule mince de Lisa se heurta contre le mur dur, et elle releva la tête pour rencontrer les yeux froids d’Yves.
— Va-t’en ! lui ordonna-t-il.
Elle toucha son épaule douloureuse et lui jeta un regard confus.
— Tu ne sais rien faire, à quoi bon rester ici ? continua-t-il. Avant que je ne me fâche, sors d’ici !
— Comment ? s’étonna-t-elle.
Lisa serra les poings, sentant qu’il était excédé. Mais en fait, il fut vrai qu’elle était maladroite et ne l’aida point. Alors, elle devint calme, et se prit les épaules entre les mains, puis sortit lentement de la salle de bain.
— Bastien ! tonna Yves.
Sa voix indifférente traversa la porte avec une force pénétrante. Bastien qui, se cachait là depuis pour écouter aux portes, trembla aussitôt, et se tint droit dans la seconde suivante.
— Entre ! lui intima-t-il.
Alors, Bastien se précipita déjà dans la salle de bain.
— Monsieur Yves, comment savez-vous que j’étais là au dehors ?
Avec un air confondu, Bastien se demanda comment Yves a su qu’il n’était pas parti ? Il se sentit gêner quand il fit son entrée, et vit Lisa le fixer. Se présenter dès qu’Yves l’a appelé, ne voulut-il pas dire qu’il se cachait là derrière la porte, pour épier leur mouvement à l’intérieur ?
Au regard meurtrier que lui lança Yves, Bastien se tut immédiatement.
***
Après avoir quitté la salle de bain, Lisa se laissa tomber dans le lit, puis fixa son téléphone portable. Après avoir scanné les tweets, elle découvrit que Colin Léger, son ex-mari, y envoya des photos. Sur les photos, il embrassait intimement une femme séduisante, avec pour légende, «Mon seul véritable amour ; je t’aime jusqu’à la fin des temps ! ».
Voyant cela, Lisa fut saisie d’un brusque mal au cœur. Au cours de leur deux années de mariage, il ne la jamais touché, prétextant qu’il était occupé par son travail. Elle ne s’est jamais plainte de son attitude envers elle, pensant qu’ils étaient liés par le mariage. Mais deux années furent écoulées en un clin d’œil. Par chance, il a gagné un ticket de 5 millions à la loterie. Même là, elle n’a pas pu partager cette joie avec lui, car il a subitement demandé le divorce, sous prétexte qu’elle n’avait pas rempli ses obligations d’épouse.
Elle n’a jamais su quelles sont ces obligations d’une épouse, dont il parlait. Tous les jours, elle s’était levée tôt et avait préparé les repas pour lui, tout en s’occupant du ménage à la maison, puis dépensait tout son argent à subventionner la famille. Deux années au cours desquelles, elle était passée d’une jeune fille pétillante de vie, à une femme qui menait une vie sobre et simple.
« Et tout ça, c’était pour qui ? »
En vérité, Lisa savait bien que ce ne fut qu’un faux motif, pour pouvoir divorcer d’elle. Parce que la femme sur la photo, il y a longtemps qu’elle l’avait déjà connu.
***
C’était en absence de Colin, qu’une femme enceinte était venue pour le demander.
— Je suis enceinte de l’enfant de Colin Léger. Lui avait-elle fait savoir ce jour-là. Si vous êtes sage, vous savez ce qu’il vous reste à faire dans ce cas.
Pâle comme un linge, Lisa avait été stupéfaite par la nouvelle. Elle n’avait pas du tout su comment réagir, surtout qu’elle n’arrivait pas à y croire.
— Impossible, puisqu’il n’a jamais dragué une femme au cours de ces deux dernières années. Avait-elle réfuté. Me prenez-vous pour une cruche ?
— Il ne vous a jamais touchée depuis deux années, n’est-ce pas ? contra la femme. Quand vous vous êtes mariés, je lui ai demandé de ne jamais vous toucher, raison pour laquelle vous n’êtes toujours pas enceinte. Maintenant, j’en ai assez d’être sa femme secrète. Je veux vivre publiquement avec lui. Alors, allez-vous faire foutre !
Lisa n’en avait pas cru ses oreilles. Cette femme savait que Colin ne l’avait jamais même touchée ? Et voyant ce jour-là qu’elle ne la croyait toujours pas, la femme avait sorti son téléphone portable, pour lui montrer une vidéo d’elle et de Colin ensemble.
Naturellement, la vidéo était très passionnante, et cela ne méritait pas d’être décrite. Lisa y avait jeté un coup d’œil, et n’avait pas pu finir d’apprécier la vidéo. Elle avait eu l’air dégoûté, et s’était reculée, puis avait demandé à la femme de la laisser tranquille.
Un sourire victorieux s’était aussitôt surgit aux coins des lèvres de cette femme enceinte, puis elle était partie.
Quelques jours plus tard, Colin avait gagné à la loterie, et lui avait demandé le divorce.
***
En se rappelant de cela, Lisa sentit la nausée lui monter à la gorge, et une forte envie de vomir la prit. Ne pouvant plus attendre, elle se couvrit la bouche et voulut courir vers la salle de bain, mais Yves était à l’intérieur. Alors, elle dut se dépêcher de sortir de la pièce et se rendre à la salle de bain au premier étage. Après avoir vomi tripes et boyaux, elle retourna dans la chambre. Yves était encore dans la salle de bain. Direct, elle s’est mise sous le drap, probablement trop fatiguée à cause du vomissement à l’instant. Dès qu’elle toucha le drap doux, elle s’endormie immédiatement.
***
Quand Yves finit de se laver, il vit la petite boule rétrécie dans le drap. Elle avait couvert toute sa tête, ne laissant apparaître que quelques mèches de ses longs cheveux noirs. Juste un seul coup d’œil, et Yves retira ses yeux d’elle.
— La serviette ! demanda-t-il.
Bastien lui passa direct une serviette sèche, avec laquelle Yves se frictionna les cheveux. Il ordonna :
— Rentre chez toi d’abord. Lui donna-t-il congé.
A ce moment-là, Lisa toujours inconsciente dans son sommeil, et probablement ressentant la chaleur sous le drap, elle donna un coup de pied à la couverture, révélant ainsi ses jambes fines, blanches et droites. Le spectacle de la jeune femme exposant son corps de la sorte, fut saisissant. Bastien en entendant le bruit du mouvement, voulut regarder, mais la voix d’Yves l’arrêta avant qu’il ne puisse la voir.
— Ne rentres-tu pas encore ? insista-t-il.
En entendant cela, Bastien se retourna rapidement, en se grattant la tête.
Pourquoi sentait-il qu’Yves était devenu soudainement plus sinistre ? Cependant, Bastien n’osa plus y penser. Il acquiesça à la demande de son maître, et quitta rapidement la pièce.
Après son départ, les yeux d’Yves tombèrent de nouveau sur Lisa.
— Maudite femme ! marmonna-t-il pour lui-même. Comment ose-t-elle faire semblant d’être innocente, comme si elle était toujours vierge. Maintenant, elle commence même à séduire les hommes dans son sommeil.
Suite à ces pensées, il renifla, puis détourna son regard, avant de continuer à s’essuyer les cheveux.
***
Le lendemain quand Lisa se réveilla, Yves était déjà parti. Elle se frotta la tête puis s’assit.
« A-t-elle si profondément dormi ? » se demanda-t-elle.
Elle ne sait même pas à quel moment il s’est levé. Quand elle voulut se lever pour aller prendre un bain, un vertige la saisit subitement. Elle dut se rasseoir un bon moment pour réfléchir à la cause. Après avoir dormi toute la nuit, il semblait que la grippe se soit aggraver. Elle finit par se relever après un bon moment.
Quand elle descendit dans la salle de séjour, elle rencontra Olivier.
— Clélie ? l’interpella ce dernier.
— Beau-grand-père ! répondit-elle.
Lisa eut une crainte irrépressible, lorsqu’elle le vit. Elle sentit que les yeux du vieillard étaient perçants, comme s’ils pouvaient percevoir le cœur des gens, et elle eut peur que sa véritable identité soit facilement découverte par lui.
— Tu n’as pas accompagné Yves à l’entreprise récemment ? lui demanda Olivier.
Bien que les mots fussent très tendres, elle y releva une note de reproche. Elle regarda timidement le vieil homme, puis chuchota :
— Je suis désolée beau-grand-père. S’excusa-t-elle. Je me suis sentie un peu mal à l’aise tout récemment, donc...
— Mal à l’aise ? l’interrompit le vieil homme en plissant ses yeux perçants. J’appellerai le médecin pour qu’il te fasse un diagnostic.
Sur ces mots, La mine de Lisa se décomposa immédiatement.
« Appeler le médecin pour la diagnostiquer ? » paniqua-t-elle intérieurement.
C’est que sa grossesse serait alors révéler tout de suite !
« Non, non ! Il faut l’arrêter ! »