CHAPITRE 6
*** Dans la peau de Sarah ***
07h50min
En cours de route
Je vais être en retard encore une fois de plus, ça fait plus d'une bonne
quinzaine que nous sommes coincés ici, une embouteillage, les voitures Klaxonne sans cesse, je récupère mon sac à main, les dossiers. Je donne au chauffeur de taxi, son dû et je quitte le taxi. Il faut que j'arrive à l'entreprise avant 08h même si je sais que les chances sont faibles.
Je me vois déjà réprimander par Monsieur le fou.
O8h 23min
Entreprise Santos
J'arrive toute essoufflée devant la porte d'entrée de l'entreprise. J'essaie de reprendre ma respiration, au bout de deux minutes je commence à reprendre
mon souffle. Je pénètre à l'intérieur et prend l'ascenseur jusqu'à la 6e étage,
je sors de l'ascenseur. Tous les yeux des autres secrétaires sont rivés sur
moi, je cherche du regard espérant trouver Mathieu. Il se tenait devant la
porte du bureau principal, c'est comme s'il n'ose pas à y rentrer, il a ses yeux rivés sur sa montre autour de son poignet, il doit sûrement regarder
l'heure.
J'avance d'un pas pressant vers lui, j'arrive jusqu'à son niveau. Il relève la
tête et souffle de soulagement en me voyant.
Mathieu : Putain Sarah, qu'est ce que tu foutais ? T'es en retard encore une
fois de plus, tu vois dans quelle merde, tu nous mets ?
Mais de quoi est ce qu'il parle ? Je viens d'à peine arrivée, je suis en
retard et j'en suis consciente.
Mathieu : Tu as intérêt à avoir une raison fondée pour ce retard ou nous deux, nous risquons d'être virés, et sur le champs.
Je le fixe avec incompréhension.
Sarah : Pardon !?
Mathieu : Tu m'as bien entendu, alors je compte sur toi pour ne pas perdre mon
travail.
Il le dit avec un ton inquiet et avec le regard presque larmoyant. Je
comprends maintenant que je suis dans une merde, et j'ai entraîné avec moi, une personne innocente. Le fait que je sois en retard n'a rien avoir avec Mathieu, il ne peut pas être licencié à cause de moi.
Mathieu à l'air toujours inquiet, je lui fais un sourire rassurant même si
j'ai peur moi aussi de perdre mon travail.
Sarah : Tout va bien se passer, le patron est là !?
Mathieu : Oui.., il s'impatiente.
Sarah : D'accord, je vais essayer de nous sauver tous les deux. J'y vais !
J'ouvre la porte en tenant toujours le poignet.
Mathieu : Bonne chance Sarah !
Je lui souris pour ne pas qu'il soit encore plus inquiet. Je rentre à
l'intérieur et je referme la porte derrière moi.
J'apperçois deux silhouettes devant moi, un homme se tenant debout avec ses mains dans ses poches et l'autre sur la chaise du bureau, il tient un stylo et ne relève pas à la tête.
Celui qui se tient debout se retourne et je le reconnais immédiatement, c'est
le même gars avec qui je me suis embrouillée dans l'ascenseur.
Olivier.
Il s'étonne de ma présence dans le bureau, je lui laisse indifférent. En
voyant que je ne lui adresse aucun regard il finit par sourire, ce qui me
laisse intriguée.
Olivier : Rodrigo, je pense que tu as de la visite.
Alors comme ça, il connaît mon patron ? Ça ne m'étonne pas, il doit sûrement être une des personnes de cette société.
Si je comprends bien, mon patron est celui qui est assis ? Pourquoi il a la
tête baissée ? J'avoue je suis quand même surprise, je pensais que j'allais le
retrouver en face et qu'il allait me réprimander de mon retard et par la suite me sanctionner, ce qui est le contraire.
Rodrigo : Laisse nous seuls Olivier, c'est mon assistante ! Je dois m'entretenir avec elle.
Oh mon Dieu ! Cette voix ? Je l'ai déjà entendu mais je ne me souviens pas
exactement d'où ni de la personne. Je suis peut être en train d'alluciner.
Olivier arrive à mon niveau, me sourit et je suis gênée pour une raison que
j'ignore. Il a toujours les mains dans ses poches, je le fixe et je me rends
compte de la beauté masculine de ce type.
Olivier : Je suis désolé encore une fois, j'espère que tu es passée à autre
chose et que tu ne m'en veux plus toujours.
Sarah : Je suis pas du genre à garder rancune, t'inquiètes pas c'est oublié.
Il m'adresse un dernier regard et s'en va. Je me retrouve seule avec cette
personne. Il relève sa tête pour me fixer,... Je fixe ce visage, c'est le mec
mystérieux du nightclub.
Non... C'est un cauchemar, dîtes moi que je rêve là ! Qu'est ce qu'il fout ici ? Il était censé être à Cascais et non ici.
Je me rends compte qu'il m'a reconnue aussi vite, il me fixe d'un air surpris
et moi de même. Son regard surpris passe à un regard noir rempli de colère.
Il se lève de sa chaise et se dirige vers moi.
Rodrigo : Qu'est ce que tu fous ici ?
Son ton est sec et imposant. Je reste stoïque, je suis encore sous le choc.
J'arrive pas à faire sortir de ma bouche ne serait ce qu'un mot, je revois où
toutes les fois Helena avait fait allusion à ce jour, j'étais tellement conne que je ne l'ai pas cru. J'ai jamais pensé me retrouver un jour devant celui que je me suis donnée au coup d'un soir. Et le pire, c'est qu'il est mon patron et je travaille pour lui.
Rodrigo : Arrête de me fixer et dis moi ce que tu cherches ici ? Quoi ? Tu me
suis maintenant ? T'as fait des recherches sur moi ? T'es là pour du fric
encore ? Tu veux mettre ma réputation en péril ? Mais, PUTAIN TU VAS ME
RÉPONDRE ?
Il crie tellement fort, que je tremble dans tous les sens. Il me regarde avec
dégoût.
Sarah : Je... Je suis là pour travailler, qu'est ce que tu crois ? Que je n'ai
rien d'autre à faire à part te courir après ? Je m'en fiche de ce qui s'est
passé cette nuit là...
Il me laisse pas finir ce que j'ai commencé, il attrape mon cou sous le coup de la colère, il plaque mon dos contre la porte du bureau, il me serre
tellement fort le cou que j'ai l'impression de mourir la minute suivante, il finit par me lâcher puis me pointe du doigt.
Rodrigo : Il ne s'est rien passé, oublie cette nuit où tu le regretteras.
Sarah : Des menaces !?
Rodrigo : Prends les comme tu veux, mais quand je te dis que je ne veux plus
que t'en parle alors fais en sorte d'effacer ces souvenirs de ta mémoire.
Je le regarde choquée, jamais j'aurai cru confronté un jour pareil et encore
moins avec cet homme. Je le regarde sans rien dire, à vrai dire je ne m'y
entendais le moins venant de cet homme. Il me regarde avec mépris et finit par se reculer de moi. Je suis entrain de chialer comme une gamine à qui on a porté des coups.
Rodrigo : Encore, une chose !
Il encre son regard dans le mien, je ne vois que de la colère et du mépris.
Rodrigo : Tu vas présenter ta lettre de démission, et vite fait ! Après ça, je
veux que tu disparaisse de la nature, je ne veux plus avoir à te revoir un jour.
Sarah : Je ne demisionnerai pas, à moins que tu me renvoies de toi même.
Je le dis d'une voix cassée, il est surpris par ce que je viens de dire. Je ne
vais pas demisionner alors que j'ai besoin de ce travail. Il s'approche
dangereusement de moi, il laisse quelques distance entre nous.
Rodrigo : Répète ce que tu viens de dire !
Sarah : Tu m'as bien entendu, je ne vais pas demisionner parce-que tu le veux.
Il se met à rigoler pendant que j'essaie de comprendre ce qui lui fait rigoler. Il cesse de rigoler, sa mine devient crispée et son regard froid.
Rodrigo : Pourtant t'as pas hésité à écarter les jambes quand je te l'ai
demandé, sacré garce.
Un coup de poignard dans le coeur, une perle de larme coule sur ma joue, je le
regarde choquée par ce qu'il vient de dire. Il m'a traité de garce.
Rodrigo : Quoi !? T'es touchée par ce que je viens de te dire ? Mais tu sais
que ce n'est que de la pure vérité.
Sarah : Écoute, je ne suis pas là pour créer des embrouilles, je suis là pour
travailler. Et ...
Rodrigo : Du travail !? Tu penses sincèrement que je vais laisser une fille de joie comme toi travailler dans ma société, pour que tu écartes tes jambes au premier venu et que le nom de ma société finisse par être salie par ce que tu es une chienne en chaleur qui sait pas fermer ces jambes.
Ces mots m'ont déchiré le cœur, une larme coule sur le long de ma joue, puis
une multitude de larmes s'en suivent, je me retiens de renifler. J'ai chaud au
cœur, j'ai juste envie de disparaitre en ce moment, si seulement je pouvais
revenir en arrière, si seulement je pouvais remonter le temps, non seulement je ne serais jamais allée dans une nightclub et encore moins m'offrir à un inconnu.
Rodrigo : Tu sais ce que je pense de toi, une pute, une traînée, une chienne
en chaleur, une fille facile, une sale garce qui offre son corps au premier
venu, je sais que ce n'est pas la première fois que tu t'es laissé baiser par un mec. T'es vraiment pire qu'une pute. Tu penses que je vais faire la pire des erreurs en te laissant travailler ici ? Ta place, c'est dans les boîtes de nuit
à faire de la striptease, à écarter les jambes, car c'est tout ce que tu sais
faire et je n'en doute pas là dessus.
J'essaie de fermer les yeux sur les mots cruels qu'il me lance mais c'est
impossible, après tout il a raison de me voir comme une poupée sexuelle, j'ai
été vraiment une conne d'avoir couché avec lui.
Rodrigo : Crois moi, tu partiras d'ici toi même.
Il récupère ses dossiers en ma possession, il me lance un dernier regard froid avant d'aller s'installer de nouveau sur sa chaise. Il demande à voir Mathieu, ce dernier ne tarde pas à se montrer. Il toque la porte avant de rentrer. J'essuie rapidement mes larmes pour qu'il ne les voit pas. Rodrigo lui ordonne de rentrer, il rentre et lance un regard de mon côté, il se dirige vers Rodrigo.
Rodrigo : Fais sortir ce bureau du mien, mon assistante occupera la même place que les autres. Et surtout tâche toi, de le faire dès maintenant
Mathieu le regarde avec incompréhension, il tourne sa tête vers moi, j'esquive son regard. Je fais de mon mieux pour ne pas que nos yeux se croisent.
Mathieu : Mais Monsieur...
Rodrigo : C'est un ordre et tu te dois de l'exécuter.
Il hoche la tête et il s'en va, je sors aussitôt de la pièce. Je me dirige
directement vers les toilettes, je verrouille bien et je me mets à pleurer,
j'arrive pas à arrêter ces larmes, ces putaines de phrases cruelles résonnent
toujours dans ma tête. Il me voit comme une chienne en chaleur, une pute, une traînée, une fille facile.
J'entends quelqu'un toquer à la porte, j'essuie rapidement mes larmes.
Sarah : Il y'a quelqu'un.
Inconnu : Je le sais, je veux juste te parler.
Mon cœur fait un bond, mais qu'est ce qu'il me veut celui là ? C'est Olivier.
Sarah : Qu'est ce que tu me veux ?
Je lui pose la question en étant toujours enfermée dans les toilettes. J'ai eu ma dose d'aujourd'hui, il peut aller se faire voir s'il croit que je vais
encore tomber dans les pièges d'un autre homme.
Olivier : Euh ... Je...je veux juste me rassurer si tout va bien.
Tout va mal, j'ai juste envie de disparaitre en cet instant. Est ce une bonne idée si je démissionne ?
Sarah : Euh, je vais bien !
Je me lave la face, je l'essuie puis j'ouvre la porte, je me retrouve nez à
nez avec Olivier. Il a toujours ce sourire au visage.
Olivier : Je...je voudrai t'inviter ce soir au restaurant.
Il est un peu gêné et moi je suis choquée. J'ouvre grandement les yeux.
Olivier : Euh... Je veux essayer de me racheter encore une fois de plus auprès
de toi, de plus j'ai appris que tu vas travailler dans cette société, c'est une
bonne raison pour nous de repartir sur de bonnes bases. Accepte tu un dîner
avec moi ?
Je suis déboussolée à cet instant précis, je sais pas quoi lui répondre. Je
viens de me faire insulter par mon patron et voilà une autre personne qui me demande un dîner, de mieux en mieux Sarah. Continue ainsi et tout le monde te verra comme une fille facile.
Je fixe Olivier, il attend impatiemment que je lui réponde mais je ne sais pas
si c'est le moment pour ça.
À suivre !!!
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