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CHAPITRE 5

*** Dans la peau de Sarah ***

Quoi !? Dix minutes de retard encore ? J'ai tout fait pour ne pas que Rodrigo

ait une occasion pour me dire des gros mots et voilà qu'une occasion se

présente.

Nous avons vraiment pris du temps à discuter !

Je m'empresse de rejoindre mon bureau, en arrivant je croise Rodrigo qui

m'entend déjà avec les mains dans les poches. Il me lance un regard de travers.

Je n'ai pas besoin qu'on me fasse un dessin pour savoir ce qui va se passer

encore.

J'arrive à son niveau, il me scrute des yeux, il est adossé au mur de son

bureau, Rodrigo est un jeune brun de teint mât avec les cheveux mi-longs et

bouclés, il fait à peu près 2m 50, il est digne d'un mannequin même s'il ne

l'est pas.

Ça m'arrache la voix de le dire, il est incroyablement beau, même quand il

affiche un faux sourire.

*** Dans la peau de Rodrigo ***

Je fixe cette jeune fille, je suis bouillant à l'intérieur. Je donnerai tout pour la faire partir d'ici. Je ne comprends pas pourquoi elle refuse de démissionner.

Je la fixe attentivement, elle arrive à mon niveau. Elle encre son regard dans

le mien, je fais un sourire au coin. Ce que je m'apprête à lui dire va la blesser et c'est ce que je souhaite. Je veux l'atteindre avec mes mots pour qu'elle comprenne qu'elle n'a pas sa place dans cette société.

Rodrigo : Tu es en retard cendrillon.

Je le dis avec une voix sèche, je la réprimande devant ses collègues. Elle me fixe comme si c'était pas le lieu pour en discuter mais je m'en fiche

complètement, les autres assistantes nous observent discrètement.

Sarah : Je suis désolée, ça ne se reproduira plus !

Elle baisse les yeux de gêne, mon sourire au coin des lèvres disparaît. Elle

s'est excusée mais cela ne me suffit pas.

Rodrigo : Désolée ? Tu le fais exprès hein ? Tu connais très bien les horaires

des pauses mais tu te débrouilles quand même pour être en retard. Retiens ce que je vais te dire dans ta petite tête car je ne le répéterai plus. Ici, c'est un lieu de travail et non une nightclub où on impressionne les clients avec des potentiels physiques. Ici, tu dois respecter le règlement intérieur de la société. Des excuses à la con, j'en ai rien à foutre.

Elle tombe sous le choc, elle relève les yeux et encre son regard dans le

mien. J'en fais de même, elle essaie de lire en moi. Les autres assistantes se

mettent à rigoler.

Rodrigo : Alors mademoiselle Sarah Martins, arrête de faire ton numéro de

scène car cela ne marchera pas. La prochaine fois que je constate un retard ne serait-ce qu'une seconde de ta part, tu seras mise à la porte de cette société. Me suis-je bien fait comprendre ?

J'arrive à déceler la haine qu'elle porte en mon égard dans ses yeux. Elle

hoche lentement sa tête en signe de consentement. J'affiche un sourire vicieux, je suis satisfait qu'elle sache que le fait qu'elle m'a envoyé balader avec son corps ne lui donne pas le droit de faire ce qu'elle veut dans cette société.

Je retourne dans mon bureau. Je supporte pas cette fille, elle est si têtue,

arrogante. Elle pense pouvoir me tenir tête ? Eh bien, c'est ce qu'on verra,

nous allons voir si elle tiendra encore plus longtemps, si elle continuera à se

laisser rabaisser de la sorte.

Je peux la virer mais je ne le ferai pas car ça sera ma première fois de

licencier une assistante et cela va suciter beaucoup de curiosité de la part de ma famille et plus précisément d'Alma. Elle mettra tout en moyen pour connaître la raison pour laquelle j'ai renvoyé mon assistante.

Je sais aussi que Sarah n'est pas ici par un simple coup de destin, elle est là pour me piller. Sarah est une opportuniste et rien de plus.

19h 03min

Je suis toujours au travail, je suis entrain de finir quelques dossiers avec

mon assistante qui est aussi dans son bureau. Depuis que je l'ai humiliée

devant ses collègues, elle m'évite. Elle passe la plupart de son temps dans les

toilettes, tant mieux si elle sait désormais où se trouve sa place.

Un coup, la porte de mon bureau s'ouvre brusquement. J'hausse les sourcils et je vois Sarah qui se tient devant moi. Ses yeux sont rouges comme si elle a pleuré, le visage décomposé, elle se tient devant moi, elle tient son sac à main. Elle est tremblante, j'essaie de comprendre ce qui va pas chez elle.

Je la fixe, elle encre son regard dans le mien, je ne vois que du regret mélangé à la haine.

Rodrigo : On t'a pas appris les bonnes manières ? Tu aurais pu défoncer ma

porte, ce qui t'aurait coûté une fortune pour la renouveler.

Elle ne bronche pas, elle respire un peu bruyamment. Elle serre ses poings,

elle est tendue. Je m'adosse à mon fauteuil et je garde toujours l'oeil sur

elle.

Sarah : Je ne te permets pas de m'humilier de la sorte, je ne sais pas ce que tu as contre moi mais sache que je ne vais plus te laisser me discréditer.

Je l'observe toujours, je sais qu'elle se retient de fondre en larme mais ce

qui m'étonne c'est le cran qu'elle a, à me regarder droit dans les yeux.

Sarah : Okay, j'ai commis la pire des erreurs de la terre et alors !? Ça vaut

le coup de me le répéter tout le temps ? Dis moi qu'est ce qui te dérange

tellement ? Le fait que j'ai couché avec toi au premier soir ou le fait que je

travaille ici avec toi ? Tu penses que ça me réjouis de devoir supporter ta

gueule toute la journée ?

J'hausse les sourcils face à sa manière de m'adresser la parole.

Rodrigo : Je suis ton patron, tu baisses d'un ton quand tu t'adresse à moi.

Sarah : Sinon quoi !? Tu vas me virer ? Bah fais le pour qu'on en finisse.

Elle fait sortir de son sac à main, un bout de papier. J'hausse les sourcils,

elle le dépose sur la table de mon bureau, je baisse les yeux et je vois que

c'est le chèque que je lui avais laissé cette nuit. Je relève la tête choquée,

elle affiche un visage neutre.

Je ne m'attendais pas du tout qu'elle me rende le chèque, je pensais pas

qu'elle l'aurait garder. Elle n'a rien touché, même pas un centime. Mais qui est elle ? Pourquoi n'a t'elle pas utilisé cet argent ?

Sarah : Tu es choqué ? Tu croyais sincèrement que j'allais touché à cet argent ? Sérieusement ? Je ne suis pas une de ces chiennes en chaleur comme tu aimes les appeler.

Je reste stoïque à l'observer, j'essaie de lire à travers ses gestes mais c'est quasi-impossible.

Sarah : Si t'as l'habitude de récompenser les meufs que tu baises, sache que je ne fais pas partie de ces filles. Mon corps est loin d'être à vendre, j'ai couché avec toi et c'est ma plus grande grosse bêtise et mon plus gros péché. Aujourd'hui tu m'as humiliée sans aucun regret devant d'autres personnes. Tu essaie par tous les moyens de me virer, j'ai la solution.

J'hauce les sourcils.

Sarah : Donne moi un seul mois, le temps que je trouve du travail ailleurs et

je te promets que je partirai d'ici sans faire d'histoire. Bonne soirée !

Elle tourne les talons et s'en va. Je retire ma veste que je balance sur le

sofa de la pièce, je defais ma cravate, je respire un bon coup. J'arrive toujours pas à croire ce qui vient de se passer. Je pose un regard sur le chèque, je le saisis de rage et je le réduis en morceaux de papier.

Je suis enragé, comment cette fille peut elle me tenir tête ? Qu'essaie t'elle de faire ? Elle pense que je vais tomber dans son petit jeu de fille sérieuse ou quoi ?

Son petit numéro qu'elle vient de faire ne signifie strictement rien, elle

n'est pas si différente des stripteaseuses. Je ne veux même pas imaginer le nombre de garçons qui sont passés sur elle avant et après moi.

*** Dans la peau de Sarah ***

J'emprunte une petite ruelle pour rentrer chez moi. Je n'ai pas digéré la

scène que ce con de Rodrigo m'a faite devant les autres employés. Les filles se sont complètement moquées de moi. Je suis devenue la risée, la fille qui essaie de charmer les hommes du service par sa beauté. Et ces rumeurs, ces moqueries derrière moi, j'ai fini par fondre en larmes dans les toilettes.

Ça fait une bonne dizaine de minutes que je marche, je suis perdue dans mes

pensées que je n'ai pas remarqué que je suis la seule personne à circuler et en

plus il fait quasiment sombre.

Mon cœur fait un bond, je ressens de la chaleur dans mon ventre, c'est un

mauvais signe chez moi. Quand j'ai cette sensation de chaleur au ventre, c'est qu'il y'a un danger ou un malheur qui se produira.

La peur m'envahit, je tourne la tête de gauche à droite par peur d'être

attaquée. J'entends des voix masculines qui se rapprochent de plus en plus de moi. J'accélère la marche mais ils finissent par me rattraper. Au mon Dieu, pas ça je vous en supplie !

Des types ayant le visage en cagoule, trois mecs. Ils font sortir des canifs,

l'autre le place au niveau de ma gorge, le deuxième gars met le sien au niveau

de mon ventre.

Je respire bruyamment de peur, je me mets à trembler de partout, je les

regarde à travers les yeux mais je ne reconnais aucun.

Je lève les mains en l'air, signe de paix. Le troisième homme s'approche de

moi.

3e : Qu'est ce que tu fous dans un endroit comme celui-ci ? T'es de la police ? C'est ça hein !? T'es là pour espérer nous prendre la main dessus !?

C'est la première fois que j'emprunte cette voie, en réalité je l'ai empruntée

car j'étais emportée dans mes pensées. Si je me retrouve dans cette merde,

c'est totalement de la faute de Rodrigo.

Il faut savoir qu'ici, à Lisbonne on emprunte pas les rues au hasard. Il y'a

des coins dangereux de la ville. Chose que j'ai pas prise en compte.

Sarah : Non..non... je vous promets que je ne suis pas de la police, je suis juste une assistante d'une société et je suis entrain de rentrer chez moi. S'il vous plaît, ne me faites pas de mal.

Ma voix est tremblante, ma respiration s'accélère car ces gens pourront

commettre l'erreur de me tuer en pensant que je suis de la police ou des

services secrètes.

Un des trois hommes se met à me fouiller un peu partout, il fait signe de

négation aux autres. Je suppose que c'est pour leur dire qu'il n'a rien trouvé

de suspect chez moi.

En voulant me prendre le sac pour vérifier, les phares d'une voiture se

rapproche de nous.

... : Putain de bordel, elle est accompagnée. C'est son reuf, allez, cassons nous d'ici.

L'autre homme : Mais on fait quoi d'elle ? On la laisse ? Et son sac ?

Sûrement il y'a du fric la dedans !

... : T'es con ou quoi !? Tu vois pas qu'on risque de se faire choper si son copain nous rattrape. Laissons la fille, elle n'a rien de suspect. Je ne vais pas risquer ma putain de liberté pour un billet de 50 euro.

Je ne comprends pas ce qu'ils se disent, ils me lâchent d'un coup, je perds l'équilibre car mes jambes tremblaient. Je me tords la cheville.

Sarah : Aïe !!!

Inconnu : Sarah !?

J'écarte les yeux en attendant cette voix m'appeler. Je la reconnais

d'aussitôt, je tourne la tête pour confirmer que c'est bien et bel réel. Je le vois descendre de la voiture luxueuse, il s'approche vers moi.

Que fait il ici ? Dans un endroit pareil ? Me suit il ? Non je dois me tromper.

À suivre !!!

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Bonne lecture !!

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