Chapitre 10 : Rolland retombe malade

Xavier prend au dépourvu par la rechute soudaine de Rolland.

Au chevet du lit de Roland, il prend sa main. Une hostilité terrible brûle dans ses yeux.

Le docteur lui dit en tremblant :

— M. Leroy, cette rechute est inattendue, même si l’état de Roland s’est amélioré, mais la situation est encore très grave. Si l’opération ne pouvait pas être faite comme prévu, il risquerait de ne pas pouvoir survivre ce soir.

— Alors, pourquoi est-il soudainement retombé malade ? demande Xavier en plissant les yeux.

— En fait, ce n’est pas un hasard. Il y a quelque jour, il m’a que dit que M. Samson lui avait dit des paroles méchantes de temps en temps et même l’a frappé. Pour ne pas vous inquiéter, il n’a rien dit.

— Et... Poursuit-il après une brève pause, il y a encore une autre chose, je ne sais pas s’il faut vous le dire.

— Dis-le !

— Le cas du M. Samson n’est pas très si grave. Je ne sais pas comment il a appris une telle technique, le couteau n’a pas atteint ses organes essentiels et n’a fait qu’en fait de légères blessures. Il suffit de les coudre à temps et ça ne provoque pas du tout un coma.

— Donc, selon toi, il a fait semblant de perdre la conscience ?

Le docteur, sans donner une vraie réponse, lui dit de manière détournée :

— M. Samson ne l’a pas fait exprès, et il ne veut rien que votre attention particulière…

Avant que le docteur ne finisse de parler, Xavier, pris d’une indignation furieuse, frappe sur la table. Puis, il se lève et marche à grand pas vers la chambre d’Yves.

Il quitte trop vite pour remarquer ce qui se passe derrière lui. Lorsqu’il sort de la salle, Roland, qui aurait dû être encore dans le coma, ouvre soudain ses yeux sur son lit et échange un regard avec le médecin en souriant.

Avant que Xavier ne fasse irruption avec colère dans la chambre d’Yves, à travers la vitrine, il voit qu’un homme, vêtu d’une blouse blanche, se tient près du lit et se penche pour toucher le front d’Yves.

Avec un regard affectueux et le geste de tendresse, il semble être sa vieille connaissance.

Tant mieux, pourrait-il être l’auteur qui t’a appris à jouer les victimes pour échapper à la transplantation cardiaque ?

Oublie ça !

Il défait brutalement sa cravate et se précipite dans la chambre. Sans mots dire, il tire Yves de son lit et le tient dans l’air pour qu’ils puissent se voir.

— Qu’est-ce que vous faites ?

Samuel Perrand, en blouse blanche, est surpris par le geste brusque de Xavier. Il s’avance immédiatement et serre Yves dans ses bras pour empêcher Xavier de toucher la blessure venant d’être cousue.

— Êtes-vous dingue ? Il est encore malade !

— Malade ? C’est vrai ? Il a encore l’humeur à séduire l’homme, évidemment, il va très bien.

Il se retourne pour faire signe aux gardes d’y entrer. Puis, ceux-ci arrêtent Samuel tout de suite. Ils le saisissent mais ne le chassent pas de la chambre.

Xavier veut que Samuel soit bien là comme un témoin de ce qui se passera.

Il serre le menton d’Yves afin qu’il ne puisse que le voir :

— Salope, je ne peux plus te satisfaire ? Ton cul te démange ?

— De quoi tu parles ? Je n’ai rien à voir avec Docteur Perrand !

Ayant subi une opération et perdu trop de sang, Yves lui rétorque d’une voix très faible.

Auparavant, si Xavier a entendu une telle voix, il se sentait mal et ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour lui même s’il ne l’aimait pas. Cependant, cette voix le met plus en colère.

— Bien joué ! Si je ne savais pas ton talent en cette matière, je serais vraiment dupé par ta vulnérabilité.

Il le tire brutalement par les cheveux et heurte son dos contre le mur.

— Yves, prépare-toi, on va commencer la transplantation tout de suite, tu n’y échapperas jamais.