Chapitre 05

CHAPITRE 5: Je ne t'aime plus

Dans la tête de Brina

C’est lundi et ça m’énerve car j’ai toujours détesté ce jour. En plus, on a la réunion hebdomadaire avec tous les responsables de l’entreprise. Aujourd’hui, cette réunion aura un goût très amer pour moi car l’homme à abattre, mon ennemi numéro 1, je cite bien sûr « mon soit disant grand-père paternel », sera présent. J’aurai donc l’occasion de le voir et de l’analyser. J’avoue que cette rencontre, je l’ai attendue des années durant et à chaque fois je me demandais : « Mais que ferais-je donc dès que je le verrai ? Je m’imaginais mille et un scénarios dans ma tête mais la vérité est que nous ne sommes pas dans un film. On peut prévoir réagir d’une certaine façon mais la plupart du temps, on a bel et bien une autre réaction. J’ai également peur qu’en me voyant, il parvienne à établir rapidement le lien existant entre lui et moi Il y a donc un esprit de terreur qui m’anime tout de même. J’ai beau être maîtresse de soi, j’appréhende malgré tout ma réaction face à lui. Matisse m’a appelée à 4 heures du matin et m’a rassurée énormément. De toute façon, cette rencontre est déterminante pour mon frère et moi. Si le diable ne parvient pas à nous reconnaître ou à établir un quelconque lien entre lui et moi, le succès de notre vengeance est garanti.

Je suis dans mon bureau et mon assistante m’apporte des documents dont j’aurai besoin tout à l’heure à la réunion. Après les avoir reçus, je me prépare mentalement. Pendant ce temps, j’entends du bruit dans le couloir et je relève la tête. J’ai juste le temps de voir ce monstre qui me sert de grand-père passer pour se rendre à la salle de réunions. Ton heure arrive patience. J’envoie un sms à Matisse pour lui dire que je viens de voir notre cible principale. Il me rappelle et me dit de me Jcalmer. Personne ne doit se douter de quoi que ce soit. Je prends sur moi, fais une prière et me rends à la salle de réunion. Le salopard est assis sur son trône et regarde en plus de haut les gens. Je me rends compte que les gens le craignent en fait. En tout cas, il ne me fait pas peur du tout. Il s’est passé quelque chose qui n’était pas prévu. Je travaille avec mon équipe sur un futur projet et apparemment le « patron » a abordé ce sujet car il compte beaucoup là-dessus. Etant donné que je suis chef de projet, les questions posées lors de la réunion me sont directement adressées. Je réponds bien évidemment avec toute mon assurance en poche. Cependant, « le sorcier » me regardait et je ne saurai dire ce qu’il pouvait bien se dire. J’avoue que j’ai eu peur mais je n’ai rien laissé paraître. Tous les regards étaient braqués sur moi et je déteste ça : être le centre de l’attention. Ella m’a juste fait un sourire gratifiant pour m’encourager et ça m’a beaucoup aidée. Elle est la meilleure

A la fin de la réunion, Ella me dit que j’ai été parfaite et je l’en remercie. JE rassemble rapidement mes affaires et m’apprête à sortir de la salle à mon tour quand je sens quelqu’un m’interpeller. Je me retourne et là c’est le choc : Antoine EVOUNG en personne.

-« Oui Mr »

-« J’aimerai m’entretenir avec vous svp »

-« Sur quel sujet ? »

-« Vous pouvez me tutoyer vous savez ? »

-« Non merci. »

-« Calmez-vous. Je ne vais pas vous manger »

-« Ecoutez Monsieur. Je ne suis pas intéressée par tout ce que vous pouvez me dire si ça ne concerne en rien mon travail »

-« Et en plus vous avez de la répartie. J’aime ça »

-« Vous avez fini ? Vous n’avez pas honte de draguer alors que vous êtes marié ? »

-« Très chère, sachez que je suis marié sous le régime polygamique »

-« Et où est mon problème là-dedans ? »

-« On se reverra très chère. Et plus vite que vous ne le pensiez. En attendant, vous pouvez prendre ma carte au cas où vous changeriez d’avis »

Il me fixait dans les yeux tout au long de notre entretien et je n’ai pas cillé d’un iota. Il me dépassa avec sa canne. Je me suis retournée pour le regarder disparaître et fermer la porte. J’ai commencé à manquer d’air soudainement. J’ai rêvé où ce porc me draguait là ? J’ai un problème. Matisse et moi avons un problème. J’hallucine. Je sors de la pièce et regagne mon bureau. Je me sers un verre d’eau glacée pour remettre mes esprits en place. J’étais encore secouée par ce qui venait de se passer quand la porte de mon bureau s’ouvre violemment pour laisser entrer MR MAGANGA Harold. Il ne manquait plus que lui pour me gâcher la journée ggggrrrhhhh.

-« Je peux savoir ce que tu faisais avec mon beau-père ? » hurla-t-il

Lui je vais lui arracher bientôt les yeux je sens ça. Qu’est-ce qu’il peut m’énerver ?

-« Je dis même toi là tu t’es cru où ? Tu crois que mon bureau est un moulin dans lequel tu peux rentrer comme bon te semble ? »

-« Arrête de jouer avec mes nerfs Brina ? »

-« Big lol….Va te faire soigner Harold…..Tu en as vraiment besoin…..Que ça soit la première et la dernière fois que tu entres ici comme ça. »

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Dans la tête d’Harold

J’ai la rage. J’ai bien vu comment Antoine EVOUNG la déshabillait du regard. Cet homme est un vrai requin. Il veut consommer toutes les femmes qu’il trouve sur son passage et je sais que Brina lui a tapé dans l’œil. Je sais que Brina a des valeurs et ne se laissera jamais faire. Mais lui ? Je sais comment il est et cela m’effraie plus que tout. Brina m’ignore trop et j’en suis blessé. Je me rends compte que j’ai tout perdu vraiment. J’ai besoin d’elle et elle ne peut pas me laisser comme ça. JE refuse cela. Pas après tout ce qu’on a vécu ensemble.

Je me suis déjà réveillé ce matin avec une forte migraine. Joan n’a pas arrêté de me souler avec les préparatifs du mariage. Mais ce mariage ne sera jamais célébré. Je ne peux pas passer le reste de ma vie avec elle tout simplement. Joan est la mère de ma fille. Elle est une femme certes mais il y a très longtemps que j’ai cessé de la voir ainsi. Je ne l’aime plus tout simplement. J’ai cessé de le faire et ai appris à vivre avec elle sans l’aimer au quotidien. J’ai voulu faire des efforts au départ pour notre fille mais c’est peine perdue aujourd’hui.

C’est l’heure de la pause-déjeuner. En passant devant le bureau de Brina, je vois qu’elle y est encore. Je l’observe et apparemment elle est concentrée dans son travail. Il n’y a personne d’autre à l’étage. Je frappe à sa porte et attend qu’elle me permette d’entrer.

-« Entrez »

J’entre et referme la porte derrière moi. Elle lève légèrement les yeux et quand elle me voit, elle soupire comme exaspérée.

-« Que me veux-tu encore ? »

-« Juste te parler Brina. Pourquoi nous faisons-nous la guerre ? »

-« Je ne suis pas en guerre contre toi. Loin de là mon idée mais tu es vraiment idiot »

-« Apparemment t ‘aimer est un crime »

-« Arrête avec ton jeu car il est très débile. Si tu continues là on aura vraiment un problème »

-« Mais que me reproches-tu exactement »

-« Je ne te reproche plus rien aujourd’hui. Pourquoi ? Je ne t’aime plus tout simplement. Mon monde ne tourne plus autour de toi. J’ai tourné la page. Je suis guérie de toi. J’ai longtemps pleuré, j’ai eu mal mais je t’ai oublié aujourd’hui »

-« Tu ne peux pas me dire ça ? »

-« Pourquoi Harold ? Pourquoi ? Quand on s’est connus, je connaissais rien de l’amour et de ses pièges. Tu m’as séduite et je suis tombée dans le piège sans savoir qu’il y avait quelqu’un d’autre derrière. Un an et demie de mensonge. Mais 99 jours pour le voleur, 1 jour pour le propriétaire. Tu l’as appris à tes dépens mon cher. Tu as voulu jouer et bien assume maintenant mon grand. Je me suis retirée de cette parfaite inéquation dans laquelle tu m’as incluse et je t’ai laissé avec Joan. Que veux-tu de plus ? »

-« J’ai besoin de toi plus que jamais »

-« Attends….. Ne me dis pas que tu as cru que j’allais rester là à t’attendre pendant que tu jouais à la vie parfaite avec ta fiancée ? Rassure-moi stp….Tu es encore plus égoiste que je pensais en fait »

-« Je te demande pardon Brina. Je regrette vraiment »

-« Je t’ai pardonné depuis fort longtemps mais la page est tournée aussi depuis des siècles »

-« Regarde-moi droit dans les yeux et dis-moi que tu ne m’aimes plus ? »

Elle enleva ses lunettes de vue et les posa sur sa table.

-« Tu es normal Harold MAGANGA ? Mais je vais te faire plaisir en répondant à ta question : je ne t’aime plus »

Elle me regarda droit dans les yeux et ne bougea pas un seul cil. J’ai accusé le coup et j’avais mal. Mais qu’est-ce qui m’avait pris bon sang ? Je revoyais le fil de ma vie défiler dans ma tête. Je ne dois pas la considérer comme perdue. Je peux m battre. Je dois me battre.

-« Peu importe ce que tu penses et dis, je me battrai pour toi »

-« Je vais te donner un conseil d’ami : ne perds pas ton temps à le faire car rien ne me fera changer d’avis »

-« C’est ce qu’on verra »

-« Bonne chance alors dans ton combat »

Elle a repris ses lunettes et a ce moment là on toqua à sa porte : une fille du service dont je ne connais pas le nom est entré. Elle avait rapporté à manger. Brina ne calculait plus ma présence et je me suis donc éclipsé. Dîtes-moi un peu, c’est vraiment la vérité que j’ai entendu de la bouche de Brina ? Elle m’a réellement oublié ?

Ce soir, je suis rentré chez moi très remonté. Surtout contre moi et mes choix dans ma vie. Joan ne faisait que parler de l’organisation du mariage. J’étais juste le spectateur de ma propre déchéance. Je pouvais encore changer les choses.

-« Joan je dois te parler »

-« Oui bébé. Je termine vite de regarder ces robes de mariées et je suis à toi »

-« Joan ce mariage n’aura pas lieu »

-« Quoi ? Tu es malade Harold ou quoi ?»