La rencontre : partie 3
Alors que je suis sur le point d'allumer une cigarette, j'aperçois à quelques mètres de là, une silhouette qui se tient immobile devant moi et qui me fixe. Il fait nuit et l'éclairage de la cour ne me permet pas de voir le visage de cet individu.
Mon regard persiste dans sa direction, la silhouette s'avance de quelques pas et là j'ai l'impression que mon cœur s'arrête.
Moi : " Putain j'y crois pas... " murmurai-je, choquée.
Je glisse de ma chaise, Nina me rattrape tant bien que mal. Elle me dévisage, quelque peu interloquée.
Nina : " Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a Nana ?
Elle suit mon regard, les autres en font autant. Voyant la scène devant lui, Tony sourit joyeusement et frappe dans ses mains.
Personne ne comprend ce qu'il se passe, ils se regardent tous curieusement.
Nina : " Oh mon Dieu ! " crie t-elle de surprise. " Mon Dieu, mon Dieu ! " Elle pleure de joie, elle saute sur place comme une puce. " Nana ... " me dit-elle avant que je la coupe dans sa lancée.
Moi : " J'y crois pas ... Je commence à m'avancer vers cette personne et oui, c'est bien lui ! J'y crois pas !!! " hurlais-je en courant vers l'homme qui se dirigeait à grand pas dans ma direction.
Je cours comme une tarée, Forest GUMP à côté est un petit joueur. Arrivée à sa portée, je saute dans ses bras d'une telle force qu'il a failli tomber à terre.
Moi : " Mon Dieu j'y crois pas ! Dites-moi que je rêve ! Mais, mais je croyais que tu devais sortir dans un peu plus de six mois ? "
Cet homme qui m'enlace c'est mon cousin Romàn. L'homme de ma vie, la prunelle de mes yeux. Il est plus un frère pour moi qu'un cousin. Jusqu'à maintenant, il était en prison où il a été enfermé pendant quatre ans pour homicide involontaire.
Il y a quatre ans, alors qu'il était en soirée avec des amis dans un bar, Romàn s'est battu avec un homme en venant en aide à une serveuse. Manque de chance, le gars fait une mauvaise chute suite à un coup donné par Romàn et il meurt.
Malgré le fait qu'il se soit battu par légitime défense, un meurtre reste un meurtre donc il a été condamné pour cela. Heureusement, plusieurs personnes présentent ce soir là ( dont la serveuse ) on témoigné en sa faveur. De plus, mon oncle Igor étant un homme d'affaire très puissant, à pu alléger sa peine à quatre ans au lieu de dix.
Malgré tout ce fut un coup dur pour notre famille, j'ai cru mourir ce jour-là. Romàn et moi sommes pareils, ses parents l'ont reniés quand il avait à peine 15 ans, il s'est retrouvé sans rien en quelques jours. Mon oncle Igor l'a pris sous son aile et est devenu sa seule figure parentale vers qui se tourner. Dieu merci, Igor est un homme bon avec sa famille et jamais il n'a considéré Romàn comme un moins que rien. Au contraire, il l'aime comme un fils, d'ailleurs Romàn l'appelle papa au plus grand plaisir de mon oncle.
Quand j'étais encore au lycée, Romàn venait me chercher tous les jours après les cours et nous nous rendions dans notre café favoris pour déguster leur spécialités accompagné d'un café latté. Comme j'adorais ces moments passés avec lui...
Pendant quatre ans je lui ai écris toutes les semaines, lui envoyant des photos de moi, d'Igor et Dimitri ( mon autre cousin ) et une fois, je lui ai même envoyé une photo de nous deux que j'avais retrouvée dans mon journal intime. Malheureusement, il n'a jamais accepté que je vienne le voir, il ne voulait pas avoir le cœur encore plus brisé.
Bref, il était censé sortir de prison courant Janvier, je suis donc très surprise de le voir ce soir.
Romàn : " Oh, mon trésor, laisse-moi te regarder, dit-il les larmes aux yeux et en me caressant les cheveux. Tu es devenue une vraie petite femme maintenant, tu es resplendissante ! "
Il me serre plus fort dans ses bras, j'ai du mal à respirer mais je me laisse faire. Il m'a tellement manqué. Je l'embrasse sur le front, sur les joues encore et encore si bien qu'il est recouvert de rouge à lèvres. Il rit joyeusement et c'est là que je me rends compte à quel point son rire manquait à ma vie.
Je le regarde tendrement dans les yeux, je savoure sa beauté et sa douceur. Alors que mes yeux sont profondément ancrés dans les siens, j'attrape son visage dans mes mains et lui dit en russe :
" Terminer les bagarres, terminer les conneries. Je ne veux plus jamais que tu t'éloigne de moi, c'est bien clair ? "
Romàn ( en russe ) : " Plus jamais mon ange, vivre sans toi a été la chose la plus difficile au monde. Je te promets de ne plus jamais m'éloigner de toi. "
Il me lance son plus beau sourire et décide enfin de me lâcher. De son mètre 85 je tombe de haut mais il me retient légèrement de peur que je me casse quelque chose.
J'étais tellement excitée sous le coup de l'émotion que je n'ai pas fait attention à l'homme qui l'accompagnait. Pourquoi cet homme est-il en train d'enlacer Tony ?
Romàn s'avance vers eux en me prenant la main, il salue Tony d'une vive accolade comme s'il se connaissait et machinalement je fronce les sourcils.
Ils se connaissent ?
Moi : " Ne me dis pas que tu connais cet infâme individu ... " demandais-je à Romàn tout en regardant Tony avec mépris.
Tony : " Oh aller Ana ne me méprise pas ! Je suis ton idole après tout. " Il me lance un sourire radieux en se penchant vers moi comme pour me moquer. Je lui tire la langue et lui donne un coup de poing sur l'épaule. Il rit de bon cœur en se mettant sur sa garde.
Romàn et son ami se mirent à rire également face à nos enfantillages.
Romàn : " Nana, j'aimerai te présenter mon très bon ami, l'homme qui a partagé ma cellule pendant trois ans. Je ne sais pas si tu t'en souviens je t'en ai parlé dans une de mes lettres, voici Stefan ALMEIDA. "
ALMEIDA ? Attendez une minute, il est de la famille de Tony ?
Moi " ALMEIDA ? C'est ton frère ? " demandais-je curieusement à Tony.
Je lève les yeux vers cet homme, il est aussi grand que Romàn. Quand je croise son regard, mon cœur s'emballe à grande vitesse, je suis aux bords de la crise cardiaque.
Je retire ce que j'ai dit tout à l'heure, Tony n'est pas le plus bel homme que j'ai vu, Stefan le bat largement !
Cet homme est la beauté incarnée, il a des traits fins, une peau parfaite, des yeux d'un noir à couper le souffle. Ces cheveux noirs sont coiffés à la perfection, il dégage une aura de puissance et de royauté. J'ai l'impression d'être devant un roi.
Il me regarde fixement avec un léger rictus à peine perceptible. Je n'arrive pas à détacher mon regard du sien, je meurs les gars, je meurs !
Il me tend sa main, je la regarde attentivement et la prend dans la mienne comme si je tenais un petit trésor.
Stefan glousse légèrement, amusé par mon geste.
Stefan : " Enchanté Anastasia, j'ai longuement entendu parler de toi. Je suis Stefan, le frère aîné de cet infâme individu" me dit-il en pointant le doigt vers Tony et en riant doucement.
Ouais bon là c'est bon je suis décédée, sa voix est juste sublime ! C'est décidé demain je m'enferme dans un couvent. Si je devais donner un nom à la tentation, elle s'appellerait Stefan.
J'ouvre la bouche pour lui répondre mais rien ne sort. Pas un son, pas un bruit, merde !
Je lui serre toujours la main, ça a l'air de l'amuser de me voir si... perturbée car son sourire s'est agrandit.
Tony pose une main sur mon épaule et me dit près de l'oreille :
" Tu vois, je t'avais bien dit que l'homme de ta vie ferait son apparition... "
Je le regarde sérieusement, tenant toujours la main de Stefan.
Moi : " Je vais te faire la peau ALMEIDA !! "
Je lâche la main de Stefan et frappe sérieusement Tony qui n'a pas le temps d'esquiver mon coup. Il me regarde d'un air surpris, je viens de battre le maître de l'autodéfense !
Romàn et Stefan sourient et se jettent un regard complice. Soudain je me souviens d'une chose. Romàn m'a expliqué dans une de ses lettres que Stefan l'avait aidé en prison, qui l'avait protégé face à ses ennemis. Stefan étant un homme puissant, ces trois dernières années mon cousin a pu vivre paisiblement sa peine sans se soucier des représailles envers les russes.
Les larmes me montent aux yeux alors que je regarde Stefan, il me questionne du regard. Sans trop y réfléchir, je lui saute au cou ce qui surprend Romàn et Tony.
Moi : " Merci pour tout ce que vous avez fait pour mon cousin durant toutes ces années, je vous en serai éternellement reconnaissante. " lui chuchotais-je la gorge nouée.
Il a l'air tout autant surpris par mon étreinte mais contre toutes attentes, il me serre fort dans ses bras comme s'il en ressentait le besoin.
Je sens sa main chaude sur mon dos nu, son souffle qui s'abat sur mon épaule. Je tremble de plaisir comme une feuille.
Stefan : " Merci à toi Anastasia... " Il me dépose un tendre baiser sur ma joue et je rougis instantanément. Malgré son air puissant et impitoyable, au fond il est tendre comme une guimauve.
Il règne un silence pesant quand il me relâche, je suis embarrassée. Après tout, nous ne nous connaissons pas mais en même temps j'ai l'impression de le connaître depuis toujours. Bizarre, hein ?
Tony : " Bon, aller, les gars, allons fêter nos retrouvailles ainsi que votre nouvelle vie et trinquons à la passion de l'amour ! "
Il me regarde avec un sourire béat sur sa belle gueule, je lui saute dessus, nous commençons à nous battre gentiment,
Romàn et Stefan sont un peu en retrait derrière nous.
Romàn : " Alors mon ami, qu'est-ce que ça fait de la voir en chair et en os ? " questionna-t-il à voix basse.
Stefan resta silencieux quelques instants, se remémorant notre accolade.
Stefan : " Aucun mot ne pourrait décrire ce que je ressens actuellement, Anastasia est époustouflante " répond t-il, ému.
Romàn lui fit une tape dans le dos en souriant et dit :
" Nous ne pouvons contrôler le pouvoir de l'amour mon ami mais sache que je ferai tout pour t'aider à la conquérir. Si Dieu le veut, bientôt Anastasia sera ta femme. "
Stefan regarda attentivement Romàn et lui rendit sa tape, souriant à pleine dents, visiblement très heureux des paroles de son fidèle ami.
L'amour n'a pas de maître, seul le désir d'être aimé peut vous sauver.