Chapitre 5 : Milly
Je suis hors de moi et j'arrive toujours pas à me calmer. Ce mec m'a complètement mis en mode "rouge". Il n'avait pas le droit, personne n'a le droit de me toucher la hanche. Je n'aime pas ressentir ce sentiment d'incapacité, ce sentiment de faiblesse. Même dans mes autres relations, je veux dire les fausses relations qui se terminent en moins d'un an, personne n'est autorisé à me toucher la hanche. C'était ma règle de base. Et cet individu sort de nul part et put*** pour qui se prend t-il à la fin ???
Je fais des vas et viens dans le salon de ma nouvelle demeure sous le regard perplexe de mon amie. Lorsqu'on a quitté le mini-resto, j'ai pas placé un mot et j'ai foncé tel un éclair dans mon appart.
- Milly, calme-toi une seconde, tu veux ? Tu as fait une scène de rien du tout. Ce n'était pas vraiment nécessaire en plus d'être mignon, il s'est excusé, non ? Roni essaie de me calmer mais elle ne fait que l'inverse.
- Me calmer ???Uune scène de rien du tout ??? Il m'a attrapé la hanche, criais-je. Il a attrapé ma hanche, Roni, ne cessais-je de répéter jusqu'à ce que cela ne devienne un murmure et que je m'écroule sous le poids de tous ces sentiments indéchiffrables.
Roni qui se rend compte de la situation, s'approche de moi pour me prendre dans ses bras et elle fait bien de ne pas poser de question. Elle a compris que tout ceux dont j'ai besoin maintenant c'est une épaule sur laquelle pleurer. Et je ne me retiens plus longtemps, je fonds en larme sur ces épaules généreuse.
Los Angeles, 10h PM
- Que la fête commence ! s'écria cette folle de Roni en rentrant dans le night-club.
-Demain commence mon plus gros contrat alors il faut fêter ça. C'est un point sur lequel j'ai été d'accord avec Roni. Après ce qui s'était passé cet après midi, j'ai bien besoin d'un remontant. Roni a été très compréhensible et n'a pas posé de questions. Je lui en suis reconnaissante pour ça.
Quand on a un passé aussi dramatique que le mien, c'est tellement difficile d'oublier. Je me rappelle toujours de chaque détail, de comment j'ai gâché la vie de ma sœur et moi, de chaque mot prononcé ce soir-là, de chaque visage, de chaque doigt levé (...). Je ne pourrai jamais oublier qu'une seule nuit suffit pour gâcher notre vie à toutes les deux. Je ne pourrai jamais me le pardonner ; ni à moi ni aux hommes. Je les déteste , je me déteste tellement ...
- Oh non non, Milly, ce soir on est là pour s'amuser, rigoler, danser etc... Tu sais ? Ce que les gens normaux comme moi font. Mais alors c'est quoi cette mine affreuse de tu tires ? Et cette larme qui coule sur ta joue ? S'écria Roni dans la foule. J'avais même pas remarqué mes larmes silencieuses.
- Non non. Aller, viens avec moi. On va s'amuser. Continue-t-elle en me tirant presque par la main.
Elle m'amène au comptoir et dit à l'encontre du barman : " 4 shots de tequila, s'il vous plaît."
- Donc selon toi, il faut se saouler pour s'amuser ? Je la taquine.
- Tu me prends pour qui à la fin ? Répondit-elle un air faussement triste. "La tequila n'est qu'un moyen pour te détendre, le reste suivra. Faites-moi confiance, je sais ce que je fais." Elle continue tout enjouée.
- Toi qui sais ce que tu fais ? C'est bien une première... Murmurai-je à quoi j'ai eu droit aux yeux de la mort.
Nos Tequila nous ont été servis et je pense que ça commence à faire son effet parce que je me détends automatiquement. Roni me traîna alors sur la piste de danse et on se mit à danser, à s'amuser comme des folles.
Nos robes, moi en petite robe blanche hyper sexy accompagnée de mes escarpins noir corbeau et Roni en robe noir ciré moulante avec des bottes talons noir, ne font qu'attiser des regards indiscrets. Ce qui n'est pas pour me déplaire personnellement et à voir le déhanché accentué de ma copine, à elle non plus.
Une heure plus tard, je me retrouve seule au milieu de la foule. Cette traîtresse de Roni m'a laissé tomber pour des yeux verts et moi je me retrouve à seulement apprécier mon tequila. Charles, le barman de tout à l'heure a eu la gentillesse de me tenir compagnie et seulement m'écouter parler de ma journée merdique, et de mes nombreuses aventures dans les autres pays.
- Donc Charles, tu vois les hommes sont de la merde, sans te vexer. Je dis totalement pompette.
- Mademoiselle, je voudrais bien dire que je ne suis pas vexé mais ... commença t-il avant d'être coupé par une voix grave que je dois reconnaître d'être vraiment sexy derrière moi. L'alcool ne m'aide pas trop à vraiment comprendre ce Qu'ils se disent mais bon, je ne pense pas que ce soit mes affaires. Je titube jusqu'à la piste de danse où je commence par des pas que je me dis sensuel, en bousculant quelqu'un au passage.
Je sens un regard sur moi , un regard intense, très intense. Je n'ose pas regarder dans cette direction de peur de gâcher le plaisir d'être admiré. Je peux quand même distinguer sa grande silhouette musclée chez Charles le barman. Son regard s'intensifie, et cela me donne plus de zèle pour accentuer sa danse sensuelle, et surtout mon déhanché. Tellement son regard embrase mon corps tel un feu ardent, son regard me brûle. Je ne me suis jamais sentie aussi bien.
Quand j'ose enfin le regarder, je croise des yeux bleus verts turquoises qui m'attirent tel un aimant. Il prend une gorgée de son verre qu'il tenait en mains, ce qui dirige mon regard sur ses lèvres pulpeuses en cœur bien dessinées. Je ne peux m'empêcher de me mordre les lèvres, histoire de pouvoir canaliser ce feu qui brûle en moi. Je le fixe, il me fixe, on n'arrête pas de se fixer comme si notre vie en dépendait. Je n'ose détourner le regard de peur de gâcher ce moment magique, unique, spécial.
Je le regarde bien et j'ai l'impression de le connaître. Je n'ai pas eu le temps de m'éterniser sur ce point que je sens une présence derrière moi et la seconde d'après, une main autour de ma hanche. Je deviens blanc comme un linge, livide, pâle, les yeux écarquillés rompant toute la magie de ce moment.
Oh non, pas encore ! pas encore !