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Chapitre 7

On dit souvent que : « Les choses qui commencent à arriver aux autres commencent aussi à m’arriver ». Ce n’était pas un hasard ; j’étais tout simplement victime de la poisse. J’ai jeté le téléphone à même le sol et je me suis mise à crier de toutes mes forces…

-Noooon !!! Mon cœur !!! C’est troooop !!! Noooon Pourquoiiii ??? Snif ! Snif !

Mireille qui dormait à mes côtés s’est réveillée, très alarmée…

-Euille !!! Dassi ? C’est comment comme ça ? C’est quoi ?

-Il est moooorttt !!! Snif !!!

-Quoi ? Qui… qui est mort ?

-Roméo !!! On… on vient de me l’annoncer ! Voilà le message ! Il est décédé dans la nuit ! Hayaaaa !!! Je n’ai pas vu l’autre là venir !

-Ro… Roméo est mort ? Mais… il est mort de quoi ?

-Mama je sais que je vais te dire quoi ? Snif !!! On s’est bien parlés hier soir avant de se dire bonne nuit ; il devait me rappeler ce matin ! Voilà ça ohhh !!! Weee Roméo !!! Mon Dieu qu’est-ce qui n’a pas marché le tour ci ? Je ne comprends pas ! Wai !!! Wai !!! Pardon arrête-moi ! Mon cœur va lâcher ! J’ai mal ! J’ai mal ! Pardon ! Mon cœur ! Roméo ehhhh !!! Noooon !!! Je ne vais pas supporter ! Tout allait pourtant si bien ! Tout… tout allait bien ! On était bien !

-Je ne comprends pas ma sœur ! Ehhhh !!! N’est-ce pas je l’ai vu ici l’autre jour ? Il allait beaucoup mieux ! Assia ! Assia !!!

J’étais dans un état second ; assise par terre, je pleurais à chaudes larmes ; je pleurais mon amour, l’amour de ma vie ; le seul gars avec qui le courant passait si bien…

Alors que je suffoquais, Mireille est allée chercher de l’eau à boire…

-Bois un peu, ça va te faire du bien !

-Non ! Je ne veux rien ! Je ne peux pas supporter ! Snif !!! J’ai mal ! Mon cœur a mal tu comprends ? Je ne sais pas ce qui se passe dans ma vie ci ! Trop de choses ! Ça me fait peur ! Snif !!!

-Non ! Ne dis pas ça ! Ce sont des choses qui arrivent ! La mort peut frapper n’importe qui, et à tout moment !

-Toi-même tu n’as pas remarqué qu’à chaque fois que je me mets en couple avec quelqu’un ça se gâte après ? Ça ne dure jamais ! Jamais !!! J’ai même fais quoi comme ça ! Hééé mon Roméo ! Mireille ? Donc… donc il est mort ? Seigneur pas ça stp ! Non pas ça !!! Je ne mérite pas ça !

Mireille tentait de me consoler comme elle pouvait ; elle m’a forcée à me relever et à m’assoir sur le lit, peine perdue, à peine je me relevais que je retombais aussitôt ; j’ai tellement crié que deux de nos voisines sont venues…

-On a entendu les pleurs ! Qui est mort ? Demande l’une d’elles.

-Elle vient de perdre son copain ! Il… il est mort dans la nuit ! Répond Mireille.

N’eut été la présence de Mireille ce jour-là, je crois que je me serai laissée aller à vouloir m’en aller à mon tour ; mais sa force de caractère et son sang-froid ont fini par me calmer. Les yeux dans le vides, j’ai fini par accepter de m’allonger…

-Tiens ! Bois ! Me dit-elle. C’est l’aspirine ! Tu chauffes !

-Je ne veux rien !

-Qu’est-ce qu’on va donc faire ? C’est vrai ! Il est parti, mais tu vas faire comment ?

-Justement je me sens si impuissante ! Je ne sais pas quoi faire !

-Tu veux qu’on aille voir sa famille à Douala ?

-Je n’en sais rien ! Ils ne me connaissent même pas !

-Et sa sœur ? Irène ! Il faut l’appeler !

-Je vais essayer d’aller au cyber pour l’appeler ! On s’écrit beaucoup plus !

-Ok je vais t’accompagner ! Si tu as la force de sortir !

-Allons ! Je n’ai pas le choix !

Il était déjà 16h quand Mireille et moi nous nous sommes rendues au cyber, juste à côté de la cité ; j’ai justement trouvé qu’Irène m’avait envoyé un email ; le cœur battant, j’ai hésité avant de l’ouvrir ; soudain les larmes se sont mise à ruisseler le long de mon visage ; j’ai pris une bouffée d’air, je me suis épongé rapidement le visage avant d’ouvrir le mail…

« Il est parti ! Il nous a laissés ! Je suis abattue ! Mon frère nous a quittés cette nuit ! Je te recontacterai dans les plus brefs délais ! ».

Ce n’était que ça ; le message était bref ; il n’y avait aucun détail précis sur les circonstances de la mort de Roméo…

-C’est tout ? Elle ne nous dit pas de quoi il est mort ! S’indigne Mireille.

-Sûrement elle n’en sait pas plus ! Elle est tout aussi sonnée que moi ! Je vais lui répondre et lui demander de me tenir au courant si elle a des informations supplémentaires à propos de sa mort, et que je serai au deuil ! Elle et moi on se verra, si elle vient aux obsèques !

En moins de 24h j’ai perdu 5 kg ; il n’y avait qu’à me voir ; j’étais pâle et si déprimée ; les yeux enflés et rougis par les pleurs à répétition, je n’ai plus bouger de la chambre ; il suffisait que je repense aux moments passés avec Roméo que la douleur rejaillissait, toujours aussi vive et brûlante.

-Essaie de dormir un peu ! Propose Mireille.

-Tu pense que je peux dormir ? Tant que je ne sais pas ce qui s’est passé je ne fermerai pas l’œil !

-Oui ! Je dis juste qu’il faut te reposer pour avoir la force de chercher à savoir ce qui s’est réellement passé ! Sinon tu vas finir par clamser !

-Irène a dit que la famille est en train de voir comment faire pour rapatrier le corps ! Ehhhhh Seigneur ! Snif ! Tout ça là c’est comme le rêve !

J’ai essayé de m’assoupir un peu, vers les 16h ; vers les 17h 30 une amie à moi à qui j’ai annoncé le décès de Roméo est venue me rendre visite, pour me soutenir un peu et remonter le moral. Mireille en a profité pour sortir et faire une course urgente…

-J’arrive là en ville ! Je ne mets pas long ! Tu as besoin de quelque chose ?

-Non Mireille ! Comme Sidonie est là tu peux partir ! Elle va rester un peu avec moi, le temps aussi que toi tu rentres !

J’ai pris la peine de relater à Sidonie ma dernière conversation avec Roméo avant qu’on ne m’annonce son décès brutal. Interrompue par la sonnerie de mon téléphone, je suis sur le point de décrocher, mais je marque un temps d’arrêt…

-C’est… c’est son numéro qui s’affiche !

-Comment ? C’est qui ? Fais voir ! Demande Sidonie.

-C’est son numéro ! C’est le numéro de Roméo ! J’ai peur de décrocher !

-Attends ! C’est peut-être une de ses connaissances là-bas ! Faut décrocher !

-J’ai peur !

-Donne-moi ! Je le fais ! Allo ? Allo ? Ehhhhh !!! C’est quoi ça ? S’exclame-t-elle subitement.

Sidonie me tend le téléphone, apeurée et paniquée…

-C’est… c’est lui ! Dit-elle d’une voix tremblante.

-Qui lui ? C’est qui ?

Sidonie n’arrive plus à placer un mot ; toute tremblante, elle maintient le téléphone tendu en ma direction, pour m’inciter à le prendre ; je m’empare donc du téléphone ; d’abord hésitante, je fini par répondre…

-Allo ? C’est qui à l’appareil ?

-C’est moi bébé !!!

Je reconnais tout de suite la voix de mon homme à l’autre bout du fil ; je ne crois pas aux histoires de fantômes, ni à celles des revenants, mais j’ai failli pisser sur moi ; je me suis levée d’un bond ; j’ai regardé Sidonie qui elle, venait de prendre un coup, et dont le visage est devenu blême, comme un légume en phase de décomposition…

-C’est pas possible ! Ro… Roméo ? C’est toi ? C’est une blague ou quoi ? Mais que se passe-t-il ?

-C’est moi ! Je ne suis pas mort !

-Merde ! J’ai peur ! C’est quoi ça ?

-Calme toi et respire ! C’est un miracle Adissa ! Un vrai miracle ! J’ai vaincu encore une fois la maladie ! Je suis encore à l’hosto ! Personne n’en revient, même pas les médecins !

-Roméo ! Tu n’imagines pas la peur ! J’ai ressenti l’une des plus grandes peurs de ma vie ! J’ai… j’ai failli ! J’ai failli mourir à cause de cette histoire ! Faut me voir ! Depuis le matin ! J’ai perdu l’appétit !

-J’ai vu la mort de près Adissa ! C’est un miracle !

-Je n’en reviens pas ! Un vrai miracle ! Tu viens quand alors ?

-Le plutôt possible ! Je ne suis pas totalement guéri !

-Rétablis-toi vite ! Il… il faut que je te voie !

-Oui ! Le temps de régler certaines choses ici avec mon employeur ! J’aurai quand même un long repos maladie !

Je n’en demandais pas plus, que celui de revoir mon homme ; mais. il ne m’avait pas donné de date précise ; à cause de sa convalescence et de son travail, j’ai su que je ne le reverrai pas de sitôt.

-Tu sais que je sors d’une longue maladie ! Je ne peux pas encore venir au pays ! J’ai immédiatement repris le travail ! Ils ne me lâchent pas je t’assure ! Je vais attendre mon congé annuel ! Ou bien si j’ai une urgence je vais en profiter pour venir te voir !

-J’ai alors le choix ? Je sais que le travail est important !

-Oui ! Je me bats pour nous bébé ! Je me bats, malgré ma santé fragile ! Je fais tout pour qu’on soit bien demain !

Je devais prendre la mesure de la chose, surtout en ce qui concernait son état de santé ; il suffisait tout simplement qu’il l’évoque, et je lui accordais tout le bénéfice du doute.

-En plus là-bas ils ont l’air de bien te soigner !

-J’ai une assurance maladie qui couvre presque tout ! Les médecins m’ont recommandé de bien suivre le traitement, jusqu’à guérison complète !

-Je comprends ! Dans ce cas je pense qu’il vaudrait mieux bien suivre le traitement jusqu’à la fin, avant de venir ! Je ne veux pas qu’il t’arrive encore quelque chose de mal ! Quand je pense encore à ce qui t’est arrivé la dernière fois, j’ai des frissons !

-En fait ils ont parlé de mort clinique ! Ils ont donc tenté de me réanimer ! Personne ne pensait que je survivrai !

-Ne me fais plus jamais peur comme ça ! Ménage-toi, et prends soin de toi !

-C’est ce que je fais ! D’ici que je me libère tout ira bien ! On va se voir ma chérie !

-Ok ! Je suis rassurée !

Roméo n’était pas mort, et c’est ce qui comptait plus que tout le reste ; Mireille et mes amies n’en revenaient pas non plus de le savoir vivant. Bien que de santé fragile, il devait se ménager, et toutes les excuses avancées pour ne pas pouvoir venir au pays me semblaient bien légitimes, même après six mois.

Il n’était toujours pas revenu ; nous nous contentions de passer de longues heures au téléphone à essayer de planifier nos projets communs. J’étais déjà en année de maîtrise et il fallait que je pense à mon avenir.

Un jour il m’annonce au téléphone qu’il a reçu une belle promotion…

-Prépare-toi ! Je viens te chercher bientôt !

-Comment ça ?

-J’ai été promu !

-Ah bon ? A quel poste ?

-Oui ! Au poste de chef service ! Tu vois ? La patience ça paie !

-Waouh ! Je suis si fière de toi ! Au final tu as eu raison de rester ! Ton assiduité a payé !

-Voilà ! Je risque monter là-bas dans quelques jours !

-Super !!! Tu arrives quand ?

-Après-demain ! Je suis aussi invité à un mariage !

-Dans deux jours ? Quelle surprise !!! Ok ! Je t’attends alors !

-Hé oui ! Fais-toi belle pour moi ! Je suis là dans deux jours !

J’étais excitée à l’idée de revoir Roméo, après six bons mois d’attente ; six mois sans le voir, ni le toucher, il y avait de quoi mettre tout en œuvre pour lui réserver un accueil des plus chaleureux. J’ai pris le soin de me faire belle pour la circonstance et surtout, j’ai demandé à Mireille de s’éclipser pendant tout ce temps…

-Hum ! Le revenant !!! Ironise-t-elle.

-Quitte là ! Tu sais bien que c’était une fausse alerte ! Il va mieux !

-J’ai dit quoi ?

-Ah ! Vas alors chez ton Raphaël, le temps que Roméo et moi on…

-T’inquiète j’ai déjà fait ma valise ! Raphy m’attends déjà ! On se pince ! En passant ne le secoue pas trop hein ?

-Tu es malade !!!

Elle était comme ça ma sœur, toujours blagueuse, mais aussi très sérieuse et objective ; le fait qu’elle n’ait émis aucune réserve à propos de ma relation avec Roméo me rassurait énormément ; elle avait l’habitude de dire que Roméo était un mec cool, malgré sa santé fragile. Les retrouvailles avec ce dernier ont été très jouissives ; nous avons essayé de rattraper tout le temps perdu, et de se remémorer les étapes de sa maladie, jusqu’à sa pseudo mort…

-J’ai vu des choses ! Me dit-il après avoir copieusement fait l’amour.

-Quelles genre de choses ?

-C’est indescriptible je t’assure ! J’ai compris que la vie ci n’est rien !

-Je te dis ! L’essentiel est que tu sois en vie, et que tu sois là près de moi ! On a des projets ensemble !

-J’en ai plein !

-Quel est donc le programme ?

-Tu sais que je suis invité à un mariage !

-Oui ! Au mariage de qui ? Tu ne m’as pas dit !

-Tu te souviens que je t’ai dit que j’ai enfant ! Une fille de 3 ans ! Mais avec la mère on n’est plus ensemble ! Souviens-toi ! Je t’avais tout raconté !

-Oui ! Je me souviens très bien ! Il y a quoi ?

-Figure-toi que j’ai reçu un billet d’invitation pour assister au mariage de son frère !

-Je ne comprends pas le frère de qui ?

-De la mère de ma fille !

-Ah ! Je vois ! L’oncle de ta fille !

-Je suis obligé d’aller à ce mariage !

-Il n’y a pas de soucis ! Laisse-moi chercher une belle tenue de soirée !

-Comment ? Une tenue de soirée ?

-Pour aller au mariage non ?

-Ah !!! Non ! En fait j’ai reçu un billet d’invitation pour moi et la mère de ma fille tu vois ?

-C’est quelle histoire ça ?

-Moi-même je n’ai rien compris ! Mais c’est de ma faute ! Ils ne connaissent rien de ma vie privée ! J’aurai dû leur dire que je suis en couple avec toi ! Ils m’ont pris au dépourvu !

-En gros tu iras avec elle !

-Oui en quelque sorte ! Je n’ai pas revu ma fille depuis plus d’un an et c’est presque la guerre avec sa mère ! J’accepte d’aller avec elle uniquement dans le but de pouvoir revoir ma fille, ne serait-ce que pour une ou deux heures de temps ! Fais pas cette tête ! Une fois la soirée terminée je reviens dormir près de toi !

-Bon… ok ! Je prends le risque de te croire !

-Prends le risque de me faire confiance ! Je serai de retour avant minuit !

A vrai dire j’aurai aimé avoir meilleur scénario, où il m’amène avec lui à ce foutu mariage et me brandisse à tout le monde comme étant sa fiancée ; mais les choses étaient différentes et un peu compliquées. Seule sur mon lit, je n’ai pas arrêté de compter les heures, les minutes et même les secondes, tout en me faisant un sang d’encre sur ce qui était en train de se passer ; je m’efforçais malgré tout de lui faire confiance et de ne pas me faire de drôles de films dans la tête, jusqu’à ce que le sommeil ait raison de moi.

C’est lui que me tire de mon sommeil aux environs de minuit passés…

-Ouvre Adissa ! C’est moi Roméo !

-Tu es revenu ! Comment était la fête ?

-C’était bien ! Je t’ai dit que je ne m’éternisais pas ! J’ai juste fait mon devoir c’est tout !

-Tu as vu ta fille ? Et sa mère ?

-J’ai vu les deux ! On a eu une franche discussion et tout s’est bien passé !

-Hum ! En tout cas j’en connais des filles qui n’accepteraient pas ce genre de choses !

-Je t’ai dit de me faire confiance ! Je ne suis pas fou ! Dorénavant on ira partout ensemble ! En passant il faut qu’on commence à réfléchir à notre avenir !

-C’est toi que j’attends !

-Je retourne la semaine prochaine ! Je serai encore là en décembre ! J’aimerai te présenter à ma famille ! Irène te connait déjà, il ne manque plus que le reste !

-Je n’ai vu Irène qu’une seule fois en photo, sa photo de profil sur Facebook ! C’est tout ! Le reste, on s’écrit tout simplement !

-Tu la verras ! Elle n’aime pas beaucoup les photos ! Je pense qu’elle sera là en décembre également ! Alors que penses-tu de cette proposition ?

-Hum ! C’est une bonne idée !

-Quoi ! Ne fais pas cette tête ! Je te sens triste !

-Je suis triste et anxieuse ! J’ai déjà vécu ça !

Alors qu’il me portait sur ses genoux, je me suis levée et j’ai détourné mon regard ; j’aimais bien ce type de promesses si belles, et qui auraient pu me rendre heureuse et plus que confiante ; j’aimais Roméo, et dans son regard je sentais le même degré d’amour, mais, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir peur…

-J’ai déjà vécu ça ! Mais je prends la vie du bon côté ! Je ne veux pas me faire des films ! J’attends seulement le bon moment ! Te voilà qui repars ! Mais jusqu’ici tu m’as quand même montré que tu es présent malgré tout ! Je sais que rien n’est parfait ! Il y a la mère de ta fille avec qui tu es en contact ! Qui sait ce qui va se…

-On essaie d’être en bon termes ! Mais ce n’est pas avec elle que je veux continuer le reste de ma vie, c’est avec toi ! Je veux vraiment te présenter à ma famille au mois de décembre, et j’y tiens ! Ton passé je le connais ! Tu m’as parlé de tes ex avec qui ça capotaient à la dernière minute ! Moi je ne suis pas le genre là ! Et tu sais quoi ? De toutes mes ex tu es la seule qui sait me supporter, avec ma maladie et tout ça ! Tu es là, présente, compatissante, aimante, séduisante…

-Oh arrête ! Tu vas me faire pleurer !

-C’est parce que je tiens vraiment à toi !

-Moi aussi ! On va prier pour que ça ne change pas !

-Ça ne changera pas !

-N’oublie pas de rentrer avec les trois gâteaux que j’ai fait pour toi !

Il était près de deux heures du matin, lorsque je lâchais mon énième cri de jouissance ; on finit par se câliner avant de sombrer chacun dans les bras de Morphée.

Le temps n’a fait que passer ; tristes de nous séparer encore une fois, nous avons eu du mal à nous lâcher la main, alors qu’il entrait dans le taxi en direction de l’aéroport. De retour à Abidjan une semaine après, c’est chacun de nous qui vaquait à ses occupations ; lui, en tant que Chef service et moi en tant qu’étudiante en Master ; même si j’alternais avec mes petits businesses qui me rapportaient un peu d’argent, je persistais toujours dans la recherche d’un emploi, question de me sentir indépendante et d’avoir une situation financière stable. Je n’étais pas du genre à trop attendre d’un mec pour qu’il me dépanne ou s’occupe de moi, même si Roméo faisait tout pour que je ne manque de rien, du moins, que j’ai l’essentiel…

-Tu es une femme ! Et tu as des besoins ! Je ne peux pas rester comme ça sans rien faire ! Tu seras bientôt ma femme !

-Merci ! Je ne m’y attendais pas je t’assure ! Tu as fini de manger les gâteaux ? Ils étaient comment ?

-C’était succulent ! En passant, il faudrait que tu m’envoies ton CV et la copie de tes diplômes ! On ne sait jamais ! Je pourrai te trouver quelque chose ici !

-C’est vrai ?

-Oui bien sûr !!! J’ai déjà mes petites relations ici ! Avec un peu de chance on peut te prendre ! Donc fais vite stp ! Ne traîne pas !

-Ok ! Je prépare ça rapidement et je t’envoie ça !

-Tu peux envoyer directement à Irène, le temps pour elle d’étudier ça ! Elle maîtrise ces choses, elle pourra corriger ton CV et me l’envoyer juste après !

-D’accord Roméo ! Je m’y mets !

-De rien ma belle ! Je suis là pour ça !

En l’espace de 48h tout était prêt, le temps pour moi d’envoyer à Irène et de croiser les doigts. J’ai filé direct au cyber ; j’ai demandé à Mireille de m’accompagner…

-Pourquoi tu ne lui envoies pas ça directement ? Tu dois passer par sa sœur ! Demande-t-elle incrédule.

-Non ! Il m’a dit que sa sœur maîtrise ! Elle va vérifier si tout est ok, le temps de corriger et ensuite elle lui enverra ça directement !

-Hum ! Trop de protocole ! S’exclame-t-elle.

En cours de route je reçois un message, d’un numéro inconnu ; je sors mon téléphone de ma poche et je lis machinalement le message, avant de marquer un temps d’arrêt, et de mettre ma main sur la bouche…

-Pourquoi tu t’arrêtes ? Il y a quoi ? Demande Mireille.

-Viens lire !

Mireille s’empare de mon téléphone et lit à haute voix…

« Tu n’es qu’une sale profiteuse ! Tu veux seulement l’argent de mon patron ! Eh bien ! Sache que tu te goures complètement ! En plus ton homme est tellement sucré au lit ! En passant, j’ai bien mangé le gâteau, même si tu t’es donné de la peine pour rien ! »

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