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Chapitre 09

Je ne sentais plus mes mains tremblantes et moites et peinait à respirer. Cette grosse boule dans mon ventre refusait de disparaître, comme celle qui nouait ma gorge. Je cogitais sur ma chaise dans la salle d’attente de l’hôpital. Les secondes devinrent des minutes qui se transformèrent en heures. Mon professeur d’anglais se rapprocha de moi avec deux cafés. Il m’en proposa un que je refusais catégoriquement.

‘’J’en veux bien un.’’ Dit une petite voix neutre derrière moi. Je me retournai vers Laura. Assise à côté de moi, la lueur de peur dans ses yeux traduisait son stress. Elle ne tremblait pas comme moi. Ses sacs de cernes sous les yeux démontraient sa fatigue. J’en avais aussi mais je devais rester debout, pour Quentin. Je regardais ma montre, elle affichait minuit. J’avais cours demain mais je m’en contre-fichais, même si cette année j’avais le bac blanc. Julien, au regard vide sans émotions, assis à côté d’elle lui tenait la main, ou plutôt la lui serrait, comme si elle allait disparaître. Le meilleur ami de Quentin avait eu plusieurs cafés dans la soirée.

Monsieur Stevenson tendit timidement un café à Laura qui le but d’une traite. Il devait être bouillant, mais cela ne semblait pas la déranger. Stevenson se rassit en face de nous, et entama son café. Il n’y avait que nous dans cette salle d’attente, et une vieille dame qui était en larmes car un docteur venait d’annoncer la mort de son mari. Ça doit être horrible de perdre sa moitié, rien que d’y penser. Je n’ai jamais perdu un proche donc je ne peux pas savoir ce qu’on peut bien ressentir, connaître ce vide constant et cette envie de le rejoindre là-haut. Cette vieille dame était dévastée, désemparée, son âme chavirait, rien qu’en la regardant. J’avais tellement envie de la prendre dans mes bras, mais je la connaissais pas, elle me prendrait pour un sociopathe.

‘’De toute façon c’est de votre faute si on en est là !’’ s’exclama Julien en toisant notre professeur du regard.

‘’Exactement !’’ ai-je répondu sans réfléchir, j’étais fatiguée et j’en avais marre essayez de me comprendre. Stevenson s’apprêtait à répliquer quand Laura prit la parole, remplie de colère, elle lâcha la main de Julien.

‘’JE RÊVE. C’est de sa faute ?! Attendez, vous vous rendez compte de ce que vous dites là ?! Oui d’accord il a renversé Quentin, le mec aux sentiments qu’il avait pour toi avec lesquels tu as joué.’’ Elle me jeta un regard noir, ‘’Quentin, ton meilleur ami’’ elle regarda son petit ami,’ ‘’ mais c’est un ACCIDENT. Qu’est-ce que Quentin lui aussi foutait sur la route dites-moi ? Vous pensez vraiment que monsieur Stevenson a fait exprès ? Putain mais c’est vraiment dégueulasse, mettre la faute sur les autres.

Je ne pense pas que vous aimeriez être à sa place, recevoir ce genre d’accusation. Vous ne pensez pas qu’il n’est pas en train de culpabiliser là, non il s’en bat les couilles ? Ou c’est bon il faut remettre une couche ?’’ Laura était hors d’elle. Mon prof d’anglais lui fit un petit sourire timide en guise de reconnaissance. Julien marmonnait de brèves excuses auprès de Stevenson, car il détestait les disputes avec Laura. Franchement, j’aimerais tellement un couple comme eux.

‘’Je-je vais aux toilettes…’’ bafouillai-je en me redressant. En marchant, ou plutôt en rampant vers les toilettes avec ma démarche de zombie, je repensais aux paroles de Laura. Je ne m’étais toujours pas excusée auprès de Stevenson, mais ce n’était pas ça le problème, c’était qu’elle puisse me cracher à la face que j’ai joué avec les sentiments de Quentin. De la colère et du regret s’emparèrent de moi. Je n’aurais jamais dû le laisser m’embrasser à cette fichue soirée. Je ne suis juste qu’une sale allumeuse qui joue avec les sentiments des autres. Pire que Julie tiens. Pourquoi n’ai-je pas dis à Quentin de ne pas rester planté sur le bord de la route ? Pff je me déteste, je me hais.

C’est de ma faute en fait pas celle de Stevenson.

‘Est-ce vraiment moi ?’ me suis-je demandée, tandis que je regardais mon reflet dans la glace des toilettes de l’hôpital. Mon khol coulait sans retenue, mes yeux étaient rouges, je ressemblais à une droguée. Je passai une main maigre et tremblante dans mes cheveux ternes. J’aspergeai mon visage blafard et exsangue d’eau en espérant me réveiller et que tout cela n’était qu’un cauchemar. Mais me voilà toujours là, à minuit et quart, noyée dans mes regrets, à observer l’autre moi dans la glace. Ma vue se brouilla, je en vis que des formes vagues à présent et des larmes chaudes se mirent à rouler sur le long de ma joue blême.

‘’Sophie, ne pleure pas, je n’aime pas te voir comme ça…’’ me souffla une voix familière. Quentin ! Je m’approchais de lui doucement, pour le prendre dans mes bras mais je me retrouvais à enlacer de l’air. Je crois avoir un vrai problème, j’hallucine. Une fille sortit d’une cabine de toilettes et me jeta un regard apeuré, en sortant rapidement de la salle de bains sans se laver les mains. Je la comprends, j’aurais fait pareil si j’étais dans la même situation. A présent, toutes les paroles qu’il m’a dites au cinéma et en sortant du cinéma faisaient un écho assourdissant dans ma tête. Les larmes coulèrent de plus belle. Je les essuyais rapidement avant de sortir. A ma grande surprise mon professeur m’attendait.

‘’Tu n’es pas revenue alors je suis allé voir si tu allais bien… Je sais c’est une question stupide avec cette situation, mais ça va ?’’ je n’ai pas répondu, pour après m’excuser brièvement pour tout à l’heure et il me pardonna.

On a rapidement rejoint Laura et Julien dans la salle d’attente, ils discutaient avec la mère de Quentin.

‘’Bon-bonsoir madame, Quentin va bien ? Je-je peux le voir ? S’il vous plaît dites-moi qu’il va bien ?’’ j’étais affolée.

‘’Il est dans le coma Sophie… Rentrez chez vous les enfants. Vous pourriez venir le voir chaque jour si vous voulez après la fin des cours, je vous accorderai une demie heure, promis…’’ informa sa mère avant de s’en aller. Monsieur Stevenson, gêné, était en retrait, adossée contre un mur. Son teint était plus blême que d’habitude. Il allumait son briquet et l’éteignait, l’allumait, l’éteignait, l’allumait, encore et encore, fasciné par la petite flamme qui sortait.

‘’D’accord madame.’’

Julien et Laura sont rentrés à pied, l’hôpital n’étant pas loin de chez eux. Monsieur Stevenson m’a proposée de me déposer chez moi, j’ai accepté, n’ayant pas le choix, l’hôpital assez loin de chez moi…

Sa voiture sentait bon, un mélange de cologne et de menthe, la voiture sentait lui. Un silence gênant régnait dans sa voiture. Je regardais vaguement la route, éclairée par les lampadaires tout en rongeant mes moignons déjà rongés jusqu’au sang.

‘’Arrête, tu vas saigner.’’ Me conseilla-t-il en gardant ses yeux sur la route.

‘’Si ce n’est pas déjà fait…’’ lui ai-je répondu d’un ton désinvolte en observant le peu de sang qui coulait, ‘’Je l’aurais sucé mais je n’aime pas le goût…’’

‘’Moi non plus, ‘’me révéla Stevenson en sortant un mouchoir en papier de derrière ‘’Tiens.’’ Je le remerciai timidement en acceptant son mouchoir. ‘’Sophie ?’’

‘’Oui ? Je tournai ma tête vers lui. Dans le noir, son expression du visage me parut triste.

‘’Excuse-moi, pour tout à l’heure, c’est un accident, je ne l’avais pas vu, je ne faisais pas attention à la route à ce moment-là, je-‘’

‘’Ce n’est pas grave.’’ Si ça l’est, Quentin est entre la vie et la mort à présent. Mais Stevenson n’était pas entièrement coupable. Je plaçai ma main sur son épaule tendue que je caressai avec mon pouce rongé. Ses épaules de détendirent. En me rendant compte de mon geste, je retirai furtivement ma main, comme si son épaule me brûlait. ‘’Pardon.’’ Bafouillai-je. Il me regarda d’un air amusé.

‘’Pardon pour quoi ?’’

‘’Pour ça.’’ Ai-je répondu en replaçant ma main sur son épaule. Il attrapa la main qui était posée sur son épaule. Son beau sourire ne l’avait pas quitté.

‘’Ne te sens pas obligé de t’excuser pour tout et n’importe quoi Sophie.’’

‘’Mais-‘’ il répéta la même phrase tout en me coupant. On a du faire ça pendant 5 minutes, avant d’éclater de rire. On a des délires assez… bizarres on va dire. Je me suis brusquement arrêtée de rire en pensant à Quentin. Il me manque. Stevenson a dû le voir.

‘’Il ira mieux… Je te le promets.’’ Je baissai les yeux en jouant avec le bracelet que Quentin m’a offert. ‘’Tiens pour te remonter le moral, dimanche on fait un course de natation, mais là je ne peux pas te promettre que tu vas gagner !’’ il me fit un clin d’œil en agitant ses sourcils, j’ai éclaté de rire. Il a mis une chanson d’ACDC, il devait être une heure du matin, je chantais à tue-tête avec mon prof d’anglais, on était fous, on était bien comme ça.

‘’Laura, 8h36

Je ne peux pas venir aujourd’hui à la piscine désolé !’’

‘’Moi, 8h37

Pff tu es nulle Laura.’’

‘’Laura, 8h40

Soooooorry.’’

En soupirant, j’ai rangé mon portable dans ma poche. Quentin ne s’est toujours pas réveillé, mais aujourd’hui j’avais besoin de me changer les idées, avec ou sans Laura. Après une bonne douche j’ai rangé un bonnet de piscine, une serviette de bain, du gel douche, une brosse à cheveux et mon maillot de bain une pièce dans un sac. En refermant la porte d’entrée derrière moi, j’ai mis mes écouteurs et une chanson du groupe The Fray se mit à jouer.

Dans la piscine vide je fis plusieurs brasses en profondeur. La natation c’était un peu la seule chose qui me relaxait, qui me faisait tout oublier pendant un moment. Tandis que je faisais plusieurs acrobaties dans l’eau quelqu’un ‘’rentra en moi’’ j’ai ressorti ma tête de l’eau pour rencontrer le visage radieux de monsieur Stevenson.

‘’Oups, désolé. Je ne pensais pas te voir là.’’ Il esquissa un petit sourire de charmeur, je me battais pour ne pas contempler son corps de rêve. Quelques gouttes d’eau roulaient sur ses abdos, ses cheveux étaient mouillés (c’est normal je sais mais il était encore plus canon comme ça). ‘’Alors on la fait cette course ? Trois aller-retour.’’ Avant d’attendre ma réponse, son corps blême s’engouffra dans la piscine.

‘’Tricheur !’’ me suis-je écriée avant de m’engouffrer à mon dans l’eau remplie de chlore. Il nageait tellement vite, mais malgré l’avance qu’il avait sur moi j’ai quand même remporté la course !

‘’Gagné !’’ ai-je dis une fois la tête hors de l’eau. Je regardai autour de moi, il n’y avait personne, même pas le maître-nageur. Pas de Stevenson en vue. Je me demandais bien où pouvait-il être… J’ai senti quelque chose tirer mes jambes j’ai poussé un petit cri. Cette chose m’a ré-envoyée dans l’eau et c’était monsieur Stevenson.

Bah voilà, c’est tout pour le chapitre 9, j’espère que vous l’aviez aimé ! N’oubliez pas de me donner votre avis par commentaire, il compte beaucoup pour moi !

Bisous !

@road_to_infinite

Coucou toi. » je me suis assise sur la chaise à côté de lui. Le voir couché, immobile, sans vie, avec toutes ces machines-là me faisait mal au cœur. « Ça fait trois mois que tu ‘dors’ là il serait temps que tu te réveilles !’’ un petit sourire m’échappa et se transforma rapidement en grimace de douleur. « Bon Fatouma m’a passé les cours, vous aviez étudié un nouveau chapitre en maths, sur les fonctions dérivées, ça m’a pas l’air intéressant, et je sais que tu détestes les maths. Bon pour aujourd’hui je vais faire une exception, je ne lirais pas de cours ça te va ? » je rangeais rapidement les photocopies dans mon sac à bandoulière. « Monsieur Stevenson m’a déposé aujourd’hui à l’hôpital, il me dépose chaque jour d’ailleurs pour que je puisse venir te voir. Il me comprend énormément en tant que prof. Tu vas me tuer si tu savais que lui et moi on se rapproche de plus en plus.

Ne t’inquiète il n’y a rien entre lui et moi, je ne pense pas qu’il voudra sortir avec une gamine qui aura bientôt 17 ans. Il n’y aura jamais rien entre nous deux, ce n’est que de l’amitié d’accord ? Regarde. « j’ai retroussé le manche de mon pull et mes nombreux bracelets pour lui montrer mes cicatrices. « C’est un peu grâce à lui que j’ai arrêté de le faire. Il me fait avoir un peu plus confiance en moi. Je lui ai raconté ce qui s’est passé en 5e, je sais qu’il te verra sous un autre angle mais je devais libérer ce gros poids comprend moi… Ça va faire presque deux mois que j’ai arrêté.’’ J’ai sorti un petit sourire, j’étais tellement fière de moi. J’ai ensuite recaché mes cicatrices, pour prendre sa main pale, relié comme son nez et son autre main par un petit tuyau. Il avait un bandage sur la tête qui recouvrait plus de la moitié de son crâne et de ses beaux cheveux blonds.

« Chaque jour, Julie m’harcèle à propos de Monsieur Stevenson, soi-disant je le drague… Tu penses vraiment que je le drague… ? ‘’ mes pensées dérivaient vers Julie qui me plaqua contre le casier en me menaçant sans relâche pendant les pauses dans le couloir où il n’y avait jamais personne. Je chassais immédiatement ces pensées. ‘’Ah je ne t’ai pas dit ? Je me suis fait une nouvelle couleur et une nouvelle coupe, je ne suis plus la fille blonde aux cheveux bouclés. « lui ai-je informé en passant ma main dans mes cheveux noirs dégradés. J’avais aussi une frange qui m’arrivait juste au-dessus de mes yeux du même gris que Quentin. J’ai dû fixer son corps inanimé pendant un bon quart d’heure. Je regardais l’heure qui affichait 18 heures.

« Bon je dois te laisser Quentin. A demain, je t’aime. « je m’approchais de son front pale pour y déposer un léger baiser quand le bruit de l’électrocardiographe se fit de plus en plus rapide. J’y jetais un coup d’œil : les déflexions de l’électrocardiographe devinrent plus droites. Paniquée, je me levais rapidement de ma chaise pour aller appeler une infirmière. En sortant je vis monsieur Stevenson qui m’attendait. Il a dû voir la panique dans mes yeux et sur mon visage. Une infirmière passa.

« Madame ! » l’ai-je interpellée, affolée. « Il y a un problème avec le patient dans la salle 203 ! » elle accourut appeler la mère de Quentin et d’autres docteurs arrivèrent. Ils entrèrent dans la salle rapidement pour en ressortir avec le lit de Quentin, son visage était plus pale que tout à l’heure. Ma respiration devint irrégulière, mes mains étaient moites et mon cœur battait la chamade.

« Vite on l’amène dans la salle de réanimation pour une défibrillation ! » informa un des docteurs, je les suivais rapidement vers la salle. Quand ils étaient arrivés dans la salle, j’ai voulu entrer mais l’infirmière m’en empêcha. A travers la vitre de la salle je regardais, la vue brouillée par les larmes, les docteurs charger le défibrillateur et essayer de réanimer mon meilleur ami. Je ne sentais plus mes jambes, j’ai cru que j’allais tomber. Ils ont dû le charger plusieurs fois, sans réponses, quelques larmes sortirent des yeux de sa mère.

L’infirmière regarda sa montre et écrivit quelque chose sur un carnet. Un docteur sortit de la salle et me dit ses condoléances. Quentin est mort… Je n’arrivais toujours pas à le croire. Stevenson dont je viens de remarquer la présence me prit dans ses bras, il me serra fort contre lui. Il sentait bon… Je tournais répétitivement ma tête de droite à gauche, non il n’est pas mort. Je me suis écartée de monsieur Stevenson pour entrer dans la salle.

‘’S’IL VOUS PLAÎT RECOMMENCEZ UNE DERNIÈRE FOIS.’’ Me suis-je écriée à un docteur.

‘’Je suis désolé mademoiselle, il est mort. On ne peut rien faire d’autre.’’

‘’RECOMMENCEZ UNE DERNIÈRE FOIS BORDEL’’ le docteur me regarda d’un air effaré et chargea le défibrillateur sur Quentin, aucune réponse, il rechargea une deuxième et dernière fois… Et là gros trou noir, je me suis évanouie, la peur ayant pris le dessus.

Ma vue était floue, je ne voyais qu’une lumière blanche, j’étais assez confortable, je devais être sur un lit. Elle se développa et je m’adaptais à cette lumière qui était celle d’une chambre d’hôpital. Tout était blanc, ou presque. Je me redressais lentement, pour voir la personne assise à côté de moi, en grimaçant de douleur, j’avais mal au crâne. C’était comme si je me cognais la tête contre le mur plusieurs fois. C’était monsieur Stevenson, son expression du visage passa immédiatement de l’inquiétude au soulagement.

‘’Ah tu es enfin réveillée. J’ai une bonne nouvelle pour toi.’’ Il me sourit, un de ces sourires qui te rendait accro sans me quitter de ces yeux bleus transperçant. Je baissais les yeux, en remarquant que nos mains étaient entrelacées. J’ai rougi, il a dû le remarquer et retira sa main en se raclant la gorge bizarrement. ‘’Excuse-moi.’’

‘’Qu’est-ce que je fais là en fait ? ‘’ ai-je demandé pour changer de ‘sujet’.

‘’Tu t’es évanouie dans la salle de réanimation…’’

‘’Ah oui…’’ des souvenirs me revenaient, comme ce que j’ai ressenti quand j’ai appris la mort de mon meilleur ami. Je me demande ce que je ferais maintenant sans lui. Avec qui aurais-je des délires à part Laura ? Avec qui est-ce que je vais me moquer du jeu d’acteurs au cinéma ? Ses beaux yeux gris, ses cheveux blonds dans lesquels tu as envie de passer tes mains des heures et des heures. J’ai tellement de choses à lui dire, à lui raconter. J’ai tellement envie de lui dire que je l’aime toujours autant après ce qui s’est passé en 5ème. ‘’Quentin est vraiment mort alors … ?’’ des larmes coulèrent automatiquement sur ma joue, je les essuyaient rapidement. Une grosse boule se forma dans ma gorge. Stevenson me regarda en plissant des yeux.

‘’Non, au contraire, si tu n’avais pas insisté auprès du docteur, il ne serait pas en vie figure-toi.’’

‘’AH BON ? JE PEUX LE VOIR ?’’ ai-je demandé, enfin crié, une lueur de joie dans mes yeux, le mal de crâne s’accentua, faisant apparaître une grimace de douleur sur mon visage.

‘’Pas tout de suite, il dort sûrement Sophie. De plus toi aussi tu dois te reposer, tu es fatiguée.’’

‘’Non, non je vais très bien, regardez.’’ J’étais maintenant debout en face de lui, il leva légèrement la tête pour me regarder. ‘’Je sais marcher.’’ Ai-je dis d’un ton sarcastique, ce qui fit rire mon prof d’anglais. D’ailleurs j’ai tendance à oublier que c’est mon professeur.

‘’Repose-toi, tu as besoin de sommeil. Regarde, tu es toute pâle.’’ Il y a des fois je vous jure, il me fait penser à ma mère… Quand elle est là bien sûr, car quand elle n’est pas là c’est rare que je reçoive de ses nouvelles. Je lui fis une tête de chiot battu, abandonné sur la rue pendant les vacances par ses maîtres. ‘’Bon d’accord, il est dans la salle 203, c’est vraiment difficile de résister à tes caprices tu sais ça ?’’ il soupira, je lui fis un clin d’œil en pouffant de rire.

‘’Quentin, tu m’as manqué !’’ je me suis jetée dans ses bras et je l’ai serré très fort.

‘’Aie, aie vous me faites mal.’’ Gémit mon meilleur ami, j’avais presque oublié qu’il avait fait un accident.

‘’Désolé.’’ Ai-je dis en rigolant bêtement, il m’avait tellement manqué. ‘’J’ai cru que tu étais mort, j’avais tellement peur. Attends… Pourquoi est-ce que tu me vouvoies Quentin ?’’

‘’On ne se connaît pas jeune demoiselle.’’ A-t-il répondu en me regardant bizarrement.

‘’Tu n’es absolument pas drôle Quentin.’’

‘’Mais qui êtes-vous ? Et qu’est-ce que vous en saviez si je suis drôle ou pas on se connaît à peine !’’ je tournais ma tête de droite à gauche lentement, ça ne pouvait pas être possible…

‘’Ne me dis pas que…’’

‘’Que je me suis foutu de ta gueule et que tu m’as manqué grosse bouffonne ?’’ Quentin se mit à rire.

‘’Bouffon, je te croyais vraiment !’’ je lui donnais un petit coup dans l’épaule.

‘’Tu avais peur pour moi, je suis si important à tes yeux ? Ahah.’’ Il remua les sourcils en rigolant.

‘’Ça va tes chevilles, elles ne gonflent pas trop ?’’ ai-je demandé en les tâtant.

‘’Non elles vont très bien ! Par contre j’ai mal au crâne c’est horrible.’’ Il fit une grimace de douleur, en passant sa main sur son crâne.

‘’Idem, de plus je dois rentrer. On rattrapera tout ce temps perdu mais en attendant je vais te laisser te reposer.’’ Ai-je informé, me dirigeant vers la porte.

‘’Attends !’’ m’a ordonné Quentin. Je me retournai vers lui. ‘’Alors comme ça j’ai ‘dormi’ pendant trois ans ? J’ai vingt ans maintenant ? Merde moi qui voulais profiter des dernières années de mon adolescence.’’ Son expression du visage radieuse devint triste, j’ai pouffé de rire. ‘’Il n’y a rien de drôle !’’ s’exclama-t-il, sur la défensive, les bras croisés sur son ventre. ‘’Mais attends j’ai maintenant de la barbe si ça se trouve !’’ il toucha son menton, il n’y avait aucun poil, ce qui me fit rire de plus belle.

‘’Tu as été dans le coma pendant trois mois Quentin !’’

‘’Oh la menteuse !’’ s’écria Quentin, choqué. ‘’Ma mère m’a dit que j’avais dormi pendant trois ans. Ouf, j’ai toujours 17 ans ! ‘’ il se mit à bouger ridiculement ses épaules sur son lit, comme s’il dansait et s’arrêta immédiatement, en gémissant de douleur. Ah il m’avait manqué ce fou ! ‘’Ah au fait Sophie, je suis fier de toi. ‘’

‘’Pourquoi ? ‘’ j’haussai un sourcil.

‘’Regarde ton poignet. ‘’ il me fit un clin d’œil. Je viens de comprendre, il avait entendu tout ce que j’ai dit précédemment. ‘’Juste un conseil Sophie, traîne moins avec ce prof, il va te faire souffrir…’’

‘’J’essayerai. Bon baaah, j’y vais, je préviendrai les autres de ton réveil. Bisous ! ‘’ je lui fit un bisou rapide dans l’air avant de sortir, auquel il répondit par un bref sourire. En sortant je rencontrai monsieur Stevenson, qui dès qu’il me vit, me fit un petit sourire.

‘’On y va ? ‘’ m’a-t-il demandée. J’hochai de la tête. Je comptais lui parler des menaces de Julie pendant le trajet du retour. Il allait être long ce trajet.

Bah voilà, c’est tout pour le chapitre 10, j’espère que vous l’aviez aimé ! N’oubliez pas de me donner votre avis par commentaire, il compte beaucoup pour moi !

Bisous !

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