Résumé
A qui peut-on vraiment faire confiance quand tout va mal ? Son petit ami ? Sa famille ? Ses amis ? Marie Kingston, jeune demoiselle d’origine jamaïcaine, se pose cette question alors que tout va mal pour elle. Agée de vingt ans, elle est constamment la victime de Rachel Spencer, sa patronne, et cela a comme fond d’écran la jalousie. Entre coup véreux, méchanceté gratuite et tromperie, Marie va vivre tellement de mauvais moments qu’elle va perdre goût à la vie. Malgré le soutien de ses amies proches, Marie réussira-t-elle à digérer toutes les méchancetés que lui fait subir Rachel, surtout qu’étant la patronne personne ne pourra rien faire pour remédier à cela ?
Chapitre 1
La nature est en éveil dès cinq heures du matin au ranch de Lone Star Park, mais Marie Kingston a perdu tout goût pour le travail. A cause de sa beauté naturelle, elle est constamment la proie de sa patronne qui ne rate jamais une occasion de l’abaisser en public. Incarnant la douceur personnifiée, la Jamaïcaine de vingt ans a un magnifique visage, un petit nez et des yeux couleur marron noisettes qui captivent ceux qui les croisent. Ses longs cheveux ondulés de couleur brune – qu’elle attache en chignon quand elle travaille – tombent le long des courbes fondantes de ses épaules, laissant apparaître des seins pointés et altiers. Sa peau est d’une douceur incroyable et elle est sensuelle dans sa démarche. Aimante et douce, la demoiselle au teint brun est appréciée de ceux qui la côtoie, mais nullement par Rachel Spencer, sa patronne.
Vaste espace verdoyant d’une trentaine d’hectares, le ranch abrite une vingtaine de chevaux. Ces animaux majestueux sont lâchés dans la prairie durant la journée et, pendant que certains broutent l’herbe, d’autres trottent ou galopent. Entre-temps, les juments s’occupent de leurs poulains, qui sont au nombre de deux. Un peu plus loin, une vache se prélasse dans la pénombre d’un grand manguier alors que quelques oiseaux, qui chantent et qui s’envolent au-dessus d’elle, l’empêchent de dormir. Quelques poules et leurs poussins restent près d’un coq dominant à picorer la terre pour essayer de trouver quelques vers de terre pendant que d’autres courent derrière les papillons qui se posent sur des pétunias aux couleurs resplendissantes. Plus loin, une rivière permet aux animaux se ressourcer en eau. Contrairement aux autres ranches, c’est le seul endroit où il y a une chèvre toujours en vie. A cause d’une grave épidémie, elles ont toutes été infectées et la grande majorité a péri. Heureusement, l’unique survivante ne va pas tarder à mettre bas et celui qui s’en occupe met tout en œuvre pour que le petit naisse correctement.
Etant situé dans un endroit retiré, loin des villes et des villages, les employés vivent sur leur lieu de travail. Chacun possède une petite maison et un travail précis à faire. Les hommes s’occupent du bétail et de la prairie, les femmes entretiennent la maison et le jardin de la patronne alors que les enfants ayant moins de seize ans s’amusent dans la cour, ceux ayant moins de huit ans étant complètement nus. Le code vestimentaire des employés est très dénudé : les hommes ne portent qu’un short et restent torse nu alors que les femmes sont en soutien-gorge de sport et mini-jupe. En revanche, il n’y a pas de restriction au niveau des couleurs. C’est ainsi que Rachel veut que ses employés vivent, mais cela ne s’applique pas pour elle. Très à cheval sur la propreté de son ranch, elle s’assure tous les jours, par l’entremise de son contremaître, que tout soit nickel. Les sanctions sont aussitôt prises contre ceux qui se font prendre à ne pas respecter les règles. Les sanctions varient selon les personnes. Si les plus forts supportent la douleur des coups de fouet, il arrive que d’autres meurent littéralement de douleur. Quand cela se produit, Rachel s’en sort sans problème car toutes ses punitions sont justifiées ; raison pour laquelle elle ne s’en prend pas directement à Marie, même si l’envie est bien présente. Dépendant de l’humeur du contremaître, les plus chanceux sont simplement jetés à la rue et ils essaient de survivre par leur propre moyen, perdant famille et bien. Même si Rachel est une personne malintentionnée, elle s’assure que les femmes sont mieux traitées. Ainsi, la punition est moins sévère. Elles sont flagellées à un certain niveau, mais elles ne sont jamais jetées à la rue. Cependant, ce qu’elle ignore, c’est que son contremaître se permet d’en violer quelques-unes, dépendant de leur beauté. Par peur de représailles, aucune des victimes n’ose le dénoncer.
Femme orgueilleuse et égoïste, Rachel Spencer possède un sombre caractère. Agée de vingt-cinq ans, elle a hérité du ranch de sa mère après que celle-ci a succombé dans un crash d’avion quelques années de cela. Même si elle permet à ceux qui travaillent pour elle de vivre comme s’ils étaient chez eux – c’était ainsi sous la direction de sa mère – elle reste malgré tout une femme diabolique et remplie de mépris qui n’hésite jamais à abaisser son prochain quand l’envie lui prend. Ayant un complexe de supériorité, elle adore faire voir de toutes les couleurs à ses employés sans aucun remords. Or, ce n’est pas pour rien qu’elle est haïe de tous – elle le sait parfaitement – mais cela ne lui fait ni chaud, ni froid. De toute façon, elle sait très bien que personne n’osera lui dire quoi que ce soit.
Aujourd’hui, n’est pas un jour comme les autres. Tous les employés se sont réveillés de bonne heure, mais le travail n’avance pas vraiment. Ils ont découvert que Rachel sera absente du ranch pour une durée d’une semaine. Du coup, la grande majorité des employés travaillent à un rythme ralenti, attendant avec impatience le départ de leur patronne pour avoir un peu de répit. Les palefreniers prennent soin de leurs chevaux en chantant, les bonnes fredonnent des airs de musique qui leur passent par la tête alors que la jardinière se prélasse joyeusement dans l’herbe. Un apaisement se fait sentir parmi les travailleurs et, aussitôt que Rachel quitte l’enceinte du ranch, c’est la fête. Cependant, tel n’est pas le cas du côté de Marie ; elle est la seule à continuer son travail sans se soucier de ce que font les autres. Elle range la chambre de la patronne et passe le balai quand, à sa grande surprise, Thomas Williams, son petit ami, la rejoint.
- Que fais-tu ici, chéri ? lui demande-t-elle aussitôt, ne s’attendant pas à le voir dans la maison. Tu ne sais pas que tu n’as pas le droit d’être là ? Ce n’est pas parce que Rachel est absente que tu peux tout te permettre !
- Je viens chercher la plus belle femme du ranch pour qu’elle passe la journée avec nous.
- Du ranch ? rebondit-elle. Je pensais que j’étais la plus belle femme de l’univers pour toi !
- Bien sûr, ma chérie, se reprend-il, quelque peu déconcerté.
- Je préfère terminer mes corvées d’abord ; j’ai quasiment fini d’ailleurs.
- Tu peux compléter plus tard ! Nous allons tuer deux cerfs pour fêter le départ de Rachel. Ce n’est pas tous les jours qu’elle nous offre une semaine de répit et ce serait cool que tu sois avec nous…
- Deux cerfs ? s’étonne la demoiselle. Où allez-vous en trouver ? Il n’y en a pas dans les environs à cette époque de l’année.
- Marc sait où en trouver hors du ranch. Il ira en tuer avec ton frère pour que nous puissions faire une bonne grillade. Quelques poules vont également y passer.
- Vous allez faire une grillade maintenant ? Il est encore tôt !
- Nous profitons de l’absence de Rachel. Fais-moi plaisir et accompagne-nous… Il ne manque plus que toi pour que nous soyons au complet.
- Je vous rejoindrai aussitôt que j’aurai terminé. Ça ne me prendra qu’une quinzaine de minutes. Tu sais que je suis très à cheval sur les règlements et je ne serai pas tranquille tant que je n’aurai pas fini.
- Très bien, mon cœur. Je t’attends là-bas… J’espère que tu nous rejoindras rapidement.
Le jeune homme s’en va après avoir déposé un bisou sur la joue de la demoiselle.
- Tu aurais pu me proposer ton aide pour que je finisse plus rapidement si tu voulais vraiment que je t’accompagne, soliloque Marie après le départ de son petit ami.
Marie vaque à nouveau à ses occupations. Terminant vingt minutes plus tard, elle s’apprête à aller retrouver les autres quand, en quittant la maison de sa patronne, elle découvre, avec stupeur, que tous les travaux ont été laissés incomplets. Surprise que ce soit le cas, elle est bien décidée à aborder le sujet avec ses collègues pour essayer de leur faire entendre raison, surtout qu’elle n’est pas convaincue en ce soudain départ de Rachel qui lui semble très suspect.
- Dites les gars, vous êtes sérieux ? lance-t-elle en les rejoignant. Le soleil vient à peine de se lever et vous n’avez rien foutu dans le ranch ! Ne croyez-vous pas que ce serait plus raisonnable de terminer vos travaux respectifs avant d’avoir du bon temps ?
- Rachel a déjà quitté le ranch et, d’après nos informations, elle ne sera pas là de toute la semaine. Pourquoi devons-nous nous priver d’un moment de détente ? la questionne Eric Kingston, son grand frère.
Marie est surprise que son frère lui dise une telle chose alors que ce n’est pas dans ses habitudes.
- Vous savez pertinemment bien qu’elle adore nous faire de la misère ! Que ferez-vous si elle revient plus tôt que prévu ?
- Elle ne reviendra pas, Marie, renchérit Marc Kroos, un des trois palefreniers, qui est debout près du vieux puits qui ne sert plus que de décoration.
- Cesse de te prendre la tête pour des futilités de ce genre, Marie, reprend son frère. Profites-en pour te reposer au lieu de te faire toutes sortes d’idées.
- Comme vous voudrez… J’espère que vous ne le regretterez pas. Passez votre bon temps sans moi.
Marie est dégoûtée de voir la passivité dont fait preuve ses collègues et son frère. Elle garde toujours en tête que Rachel adore piéger ses employés pour pouvoir en punir quelques-uns, surtout que cela n’a pas été le cas depuis un moment. Ce sont des subterfuges qu’utilise la patronne pour s’amuser un peu. Comme personne ne semble porter attention à ses inquiétudes, la Jamaïcaine se retire en espérant qu’ils ne le regretteront pas par la suite.