Chapitre 1 - Claude-2
Le sentier serpentait à travers les arbres et contournait la nature rocheuse jusqu'à ce que le terrain se transforme en une pente inclinée. Au loin, il entendait les notes douces de ce qui ressemblait à une guitare et plusieurs autres instruments entraînants, ainsi que l'écho indubitable des rires et des conversations. À la crête, il plongeait dans une petite vallée nichée dans une autre étendue sauvage de l'État de Washington, juste à la limite du territoire que Claude revendiquait pour lui-même.
En contrebas, sur la petite clairière à une centaine de mètres de là, se trouvait la scène la plus bizarre qu'il ait jamais vue. Des centaines de tentes et de petites cabanes étaient installées dans la clairière, jaillissant vers la lisière de la forêt et occupant tout l'espace possible. Au sommet de la crête, la musique et la cacophonie des conversations et des rires jaillirent du camp et s'élevèrent à sa rencontre au sommet. Les gens s'affairaient entre les tentes des marchands et se divertissaient, parcourant les marchandises des étals sous tente, des charrettes, etc. C'était comme si un village entier avait surgi du jour au lendemain dans les bois.
Claude se tenait au milieu du chemin. Quelqu'un lui a intentionnellement cogné l'épaule alors qu'ils le dépassaient par derrière.
L'homme à l'allure d'ours grogna. "As-tu déjà appris à partager, connard ? Sors du milieu de la route !"
Le loup de Claude se mit au garde-à-vous et ils grognèrent en retour. "Va te faire foutre. J'étais là en premier."
L'homme-ours rit. "Quelqu'un est grincheux. Peut-être que tu devrais aller voir certaines des dames disponibles sur le marché et laisser échapper un peu de cette agressivité, hein ?"
Il continua sa descente pendant que Claude soufflait et soufflait au sommet de la colline. Ce n'est qu'après avoir pris quelques respirations et maîtrisé son loup qu'il lui vint à l'esprit de demander ce que l'homme-ours voulait dire par les dames du marché. Il n'avait pas un bon pressentiment à ce sujet, ni quoi que ce soit à propos de ce « marché », mais il devait y aller et voir ce qui se passait et commencer son plan pour s'en débarrasser.
Une foule de plusieurs autres personnes est également venue derrière Claude, et il a finalement pris cela comme un signal pour se diriger également vers ce qui avait poussé sur ses terres et il ne savait toujours pas quoi faire. Il commença à bouger avant qu'ils ne le heurtent également. Abasourdi, il errait le long du chemin, laissant passer plusieurs personnes devant lui pour pouvoir les suivre et se fondre dans la foule. Plus près du camping, il a vu que même s'il n'y avait aucun mur empêchant quiconque d'entrer ou de sortir, il y avait des gardes en armure de cuir avec des épées et des pistolets attachés au corps, postés à l'entrée et à plusieurs autres points menant à l'entrée et à la sortie.
Ils jetèrent un coup d'œil à tout le monde qui se déplaçait dans la neige alors qu'ils entraient et sortaient du site, mais jusqu'à présent, ils n'avaient bougé pour arrêter personne. Le garde a regardé Claude et pendant une seconde il a cru que l'homme allait lever son arme vers lui, sachant qu'il n'était pas censé être là, mais l'homme a simplement hoché la tête et l'a laissé passer avec tout le monde.
De l’autre côté, c’était comme s’il était entré dans un tout nouveau monde. Les étals du marché se sont serrés les uns contre les autres pour créer des ruelles étroites qui étaient désormais remplies de centaines de personnes. La zone dans laquelle Claude entra avait des étals vendant des rangées d'herbes séchées et des potions qui sentaient l'encens et le charbon de bois, tenus par des vieillards et des femmes qui ressemblaient étrangement à des sorcières, des sorciers et des sorciers.
Une dame a regardé Claude et a souri, ses rides se rassemblant autour de son visage. "Bel homme, tu es tout seul ? Je peux sentir ta solitude. Un philtre d'amour est ce dont tu as besoin. Une gorgée pour expérimenter ce que ce serait de voir la femme de tes rêves tomber amoureuse de toi. Une potion entière, et elle est à toi pour toujours."
Claude grogna, laissant transparaître son loup. "Je ne suis pas seule. Occupe-toi de tes affaires, sorcière."
Elle gloussa. "Continue de te dire ça, loup. Nous ne sommes ici que pour une semaine... donc tu as encore le temps de décider à quoi tu veux que le reste de ta vie soit."
Il se fraya un chemin à travers la foule et fut hors de vue de la vieille sorcière. D'une manière ou d'une autre, elle a réussi à le rendre encore plus agité qu'il ne l'était à son arrivée. Claude s'en sortait très bien tout seul depuis son exil, et il n'avait pas l'intention de changer cela. Après sa première mésaventure amoureuse, il n'était plus disposé à risquer sa vie pour cela. Et c'est exactement ce que ce serait s'il comptait sur une potion pour faire tomber quelqu'un amoureux de lui : un risque et un désastre.
Claude aimait être seul, et ça allait le rester. En permanence. Être seul signifiait qu'il n'avait rien à perdre.
Rien, ni personne, qui puisse lui être enlevé – encore une fois.
Son loup gémissait son désaccord en lui, envoyant une vague de mécontentement à travers lui. Mais il l'ignora, comme toujours, parce que c'était cette attitude qui l'avait maintenu en vie jusqu'à présent.
Plus loin sur la place du marché, il y avait des rangées de cages remplies d'animaux exotiques. Des singes aux yeux brillants, des perroquets aux couleurs vives avec des cornes qui leur sortaient de la tête, des races de chiens en forme de tasse de thé avec des ailes qui leur sortaient du dos, et même un bébé dragon qui avait l'air misérable et s'en prenait à tous ceux qui s'approchaient suffisamment pour essayer de le toucher.
"Viens, viens ! Les singes magiques, ton nouveau compagnon espiègle !" » cria un commerçant. "Seulement quatre secrets chacun."
De plus en plus de commerçants appelaient à chaque coin de rue au sujet de leurs marchandises étranges et souvent franchement dangereuses ou illégales. Drogues de toutes sortes – à la fois magiques et humaines et celles qui n'étaient efficaces que sur certains types de non-humains – ainsi que des parties du corps de tous types de créatures pour des malédictions et une magie douteuse. Claude ralentit devant un stand rempli de flacons en verre cramoisi. Une personne au visage pâle, sous une cagoule noire, le regarda fixement, et Claude continua son chemin d'un pas traînant.
Plus il s’éloignait, plus les objets vendus semblaient dangereux et illégaux. Cet endroit ressemblait à une sorte de marché noir magique, rempli de toutes sortes de produits douteux provenant du monde entier et susceptibles de plaire à différents types de personnes surnaturelles. Il avait entendu parler de tels endroits dans des endroits reculés partout aux États-Unis, mais n'en avait jamais vu lui-même. Sa petite ville au milieu de nulle part ne semblait pas vraiment être un endroit privilégié pour un marché comme celui-ci, et pourtant elle était pleine de monde d'un bout à l'autre. D’après ce que cette sorcière lui avait dit auparavant, il devait s’agir d’un marché ambulant qui sautait d’un endroit à l’autre.
D'un côté, cela semblait être une bonne chose car cela signifiait qu'il ne s'agissait pas d'un règlement permanent contre lequel il devait lutter pour s'assurer que la terre restait la sienne. Bientôt, ils seraient partis et Claude pourrait reprendre sa vie normale et paisible.
D'un autre côté, plus il restait ici, plus son loup surgissait en lui face à l'indignité de cet endroit. Claude n'était pas un saint ; il s'était livré à une bonne quantité de drogues et d'activités illégales au cours de ses années, d'abord par curiosité et en raison d'une vie rapide, en essayant de rester au top du monde. Et puis comme mécanisme d’adaptation lorsque ce même monde s’est effondré.
Mais il avait mis tout cela de côté depuis longtemps. Maintenant, son loup ne voulait rien d'autre que détruire cet endroit, et pour des raisons bien pires : les malédictions et les magies proposées ici étaient dangereuses, manipulatrices, voire exploitantes envers les clients qui les achetaient et plus encore envers les personnes sur lesquelles elles seraient utilisées. . Claude ne se considérait pas comme un héros, mais… c'était difficile d'être dans un endroit comme celui-ci et de ne pas voir à quel point c'était mal , tout en luttant avec la réalisation qu'il ne pouvait rien y faire.
À cause de son style de vie, à cause des choix qu'il avait faits dans la vie qui l'avaient amené à être un loup solitaire, il n'était pas en son pouvoir de fermer cet endroit ou de faire une réelle différence ici. Son loup surgit à nouveau en lui, poussant sa peau jusqu'à ce que des touffes de fourrure de loup commencent à s'enrouler le long de ses bras déjà poilus et à restreindre l'espace sous son pull. Les poils de son cou se dressaient, et il fallut que toutes les cellules rationnelles de son cerveau ne se transforment pas en loup, ne recherchent pas les responsables de cet endroit et ne les mettent pas en lambeaux. Cet endroit le rendait malade, mais agir maintenant ne ferait que le tuer, et le marché apparaîtrait ailleurs la semaine prochaine.
Ses sens de loup l'emportaient sur ceux de son humain. Chaque odeur lui arrivait au nez comme un parfum puissant mais nocif d'odeur corporelle, d'épices exotiques et de tout ce qui se mélangeait à proximité. C'était suffisant pour faire vomir un homme, mais pour Claude, c'était juste assez pour qu'il perde le contrôle de lui-même pendant une brève seconde. Ses pieds recommencèrent à bouger d'eux-mêmes, tirés par son loup en tant que marionnettiste. Maintenant que le loup avait le contrôle, il n’y avait plus aucun retour en arrière.
Il ne pouvait pas marcher à contre-courant et suivait la foule dans une direction et dans la partie suivante du marché. La mâchoire de Claude tictait mais il continuait de bouger, s'efforçant de remettre son loup sous sa laisse, mais la bête était catégorique et quand ils percèrent à nouveau la foule, il était facile de comprendre pourquoi.
Les gens se pressaient au bord d’une plate-forme surélevée en bois. Là-haut, un homme d’âge moyen avec une moustache comiquement bouclée se tenait derrière un podium en bois. Il tenait un marteau qu'il frappait contre la surface.
"Votre attention s'il vous plait!" s'écria l'homme. "Notre premier prix de la journée, cette jeune louve métamorphe de 19 ans, en bonne santé. Nos tests rigoureux ont prouvé que sa virginité est toujours intacte. Elle constituera un merveilleux ajout à toute collection, que ce soit à des fins pratiques ou de divertissement. fins."
Les yeux de Claude se détournèrent de l'homme et se tournèrent vers la femme derrière le commissaire-priseur. Elle fut mise à genoux, son jean déchiré révélant des éraflures sanglantes sur sa chair autrement pâle. Un rideau de cheveux noirs et lisses, très semblables à ceux de Claude, couvrait son visage. Elle a grogné et s'est battue contre les deux hommes qui la forçaient à tomber, mais ensuite ils lui ont coincé les bras et l'un d'entre eux l'a giflée au visage. L'épais collier de métal et de bijoux autour de son cou palpitait de magie alors qu'il l'empêchait de se libérer.
La foule a applaudi et ri lorsqu'elle a craché du sang sur la plate-forme en bois. Pendant ce temps, la rage grandissait en Claude comme un tsunami de lave brûlante menaçant de le consumer ainsi que tout son entourage. Qu'est-ce qui n'allait pas chez ces gens ? Vous applaudissez alors que cette jeune fille a été tabassée et menacée d'être vendue ? Les doigts de Claude lui démangeaient d'attraper son arc, et ses instincts de loup le suppliaient de le faire.
Mais s'il le faisait, Claude s'engagerait à tuer un homme.
Le commissaire-priseur éclata de rire une fois la jeune fille maîtrisée. "Comme vous pouvez le constater, elle est fougueuse. Difficile à apprivoiser, et d'autant plus excitante pour la bonne clientèle. Les enchères pour cette charmante dame commenceront désormais à dix mille dollars américains ou l'équivalent dans toute autre devise, qu'elle soit mystique ou sinon, à déterminer lors de la finalisation.
Dès que les chiffres ont commencé à affluer, Claude est resté là, hébété. C'était réel et les gens avaient l'intention de l'acheter. Elle leva les yeux, frénétique, comme si elle ne croyait pas non plus vraiment que quelqu'un tenterait de l'acheter jusqu'à ce que les offres commencent à affluer et que la réalité de sa situation commence à s'installer. Ses grands yeux bleus terrifiés se posèrent sur Claude. . Il y avait de la peur, mais aussi de la détermination et du défi.
Une combinaison qui lui rappelait beaucoup trop sa Morgane. Il ne pouvait pas l'ignorer. Je ne pouvais pas rester les bras croisés et ne rien faire.
La prochaine fois que son loup l'a poussé à saisir son arc, il l'a jeté de son épaule et a visé le premier gros connard qui la retenait, et il a lâché sa flèche.