EPISODE 1
L’amour est un sentiment indescriptible, il peut transformer quelque chose de dur en quelque chose de très tendre, lorsque l’amour nous tient c’est difficile de résister, nous pouvons juste dire adieu prudence.
Si quelqu’un m’avait demandé de lui parler de mon futur, même après une millième proposition, jamais je ne pouvais me rapprocher de ce qui m’attendait réellement.
J’étais une fille très belle et intelligente, on me le rappelait constamment, NONO était mon nom de famille et Jenifer mon prénom. Ma meilleure amie, celle que j’appelais communément « Ma Bestie » s’appelait Pénélope.
Nous étions trois à mes parents, mes deux grands frères étaient des jumeaux, ils faisaient le second cycle, et moi j’étais la dernière, la petite princesse. Du côté de Pénélope, elle était la deuxième née derrière sa grande sœur et devant ses deux petits frères qui étaient encore au secondaire.
Nos parents se connaissaient bien, ils nous arrivaient même de nous recevoir pour des dîners à tour de rôle, en plus mon grand frère, bien que n'ayant pas encore fini ses études était fiancé à la grande sœur de Pénélope.
Nous étions un samedi matin et ma Bestie Pénélope et moi avions prévu d’aller au sport, mais comme d'habitude c’est elle qui me réveillait pour me rappeler, elle savait très bien que si elle ne le faisait pas, j'allais faire la grâce matinée.
*Au téléphone*
Pénélope : la marmotte réveil toi, c’est l'heure d'aller faire sport.
Jenifer : Non pas si tôt, je veux encore dormir.
Pénélope : non, nous avons une longue journée qui nous attend alors debout, rendez-vous à la salle de sport dans trente minutes. Je suis sûre que Bertrand t'attend déjà à l’extérieur.
Bertrand était mon chauffeur.
Une des choses que j'aimais chez Pénélope était sa capacité à me pousser à aller plus loin, elle n’était pas du genre à se décourager devant un « Non » surtout lorsqu’il venait de moi, elle veillait constamment sur moi et me poussait à surpasser mes limites.
Avec le sommeil dans les yeux, j'avais enfilé ma tenue de sport et mes tennis, dans un sac à dos j'ai rangé quelques effets nécessaires, puis je suis descendu afin de me rendre à la salle de sport et effectivement mon chauffeur Bertrand m'attendait déjà pour m'y conduire comme d’habitude. À ma montre il était déjà sept heures passé, j’allais être en retard à coup sûr.
Avant que Bertrand ne démarre la voiture, notre ménagère était venue en courant.
_ Mademoiselle Jenifer vous avez oublié votre boisson.
Chaque samedi elle me concoctait une boisson à l'aide de citronnelle, citron, gingembre et un peu de miel, elle s’appelait Odile et j’avais beaucoup d’affection pour elle.
Jenifer : merci Odile.
Nous avons pris la route et en chemin, malgré que les trente minutes qu'elle m'avait donné n’étaient pas encore passées, Pénélope commençait à m'appeler pour connaître ma position. Je ne décrochais pas car je savais qu’elle n’aimait pas que je snobe ses appels, mais moi ça m'amusait. Elle appelait avec insistance et je continuais à la snober.
__ Mademoiselle Pénélope je suppose.
Avait dit Bertrand en riant.
Jenifer : toujours elle, déjà qu'elle m'a réveillé super tôt ce matin, en plus tant qu’elle ne me voit pas à la salle de sport elle n’arrêtera pas de m'appeler.
__ C'est pour votre bien mademoiselle.
Jenifer : je sais.
Nous avons ri tous les deux, puis Bertrand s’est concentré sur la route, quand à moi je manipulais mon téléphone.
Quelques minutes après, nous sommes arrivés à la salle et Pénélope m'attendait déjà à l'extérieur.
Pénélope : tu snobes mes appels ou bien je me trompe ?
Jenifer : Je ne voyais pas tes appels, en plus tout ça c’est de ta faute, tu m'as réveillée super tôt ce matin et dans la voiture je somnolais, jusqu’à présent j'ai sommeil. Je te déteste !
Pénélope : très drôle, j’ai failli te croire, ramène ton corps plein de graisse ici.
Elle me connaissait trop pour croire que je ne voyais pas ses appels, nous avons ri toutes les deux avant d'entrer dans la salle.
Pénélope : Un jour tu me remercieras, et même ton mari devra me payer pour tout ce travail que je suis en train de faire.
Jenifer : personne ne t’y oblige ! Je suis même déjà fatiguée, je ne veux plus courir.
Penelope : moi-même je m’y oblige, si je ne le fais pas qui le fera ? Personne ! Alors sache déjà que je ne compte pas m’arrêter un jour, en plus je te rappelle que ça fait seulement dix minutes que tu cours ce n’est pas assez.
Durant tout le sport je râlais toujours, pour moi tout était difficile et ce sont les oreilles de Pénélope qui en souffraient.
Après plusieurs heures de tortures nous avons fini et là c’était le moment que j’aimais le plus « l’après sport » nous nous asseyons avec nos boissons pour discuter de tout et de rien.
Jenifer : et si plus tard dans la journée on allait faire le shopping toi et moi ?
Penelope : maintenant que le sport est fini ta bouche sort, tout à l’heure tu faisais comme si tu voulais seulement mourir.
Jenifer : mais j’ai quand même fait non ! Pourquoi tu ne peux jamais apprécier tous les efforts que je fournis.
Penelope : parce que je trouve que tu n’en fait pas assez.
Jenifer : on peut torturer l’enfant de quelqu’un comme ça ! Si jeune mais je souffre déjà entre tes mains.
Pénélope : tais-toi !
Chaque fois que nous étions ensemble c'était pareil avec elle.
J'avais vingt ans et elle vingt un ans, toutes les deux, nous étions en deuxième année dans une école professionnelle de gestion. Nous avions plusieurs points communs en commençant par l'amour du kongossa, les boutiques, les balades.
Comme à notre habitude, nous ne pouvions pas nous voir sans parler de nos camarades, et ce jour le sujet était « Ivana ».
Jenifer: tu as même vu le nouveau gars d’Ivana ?
Penélope : le monsieur là ?
Jenifer: Oui, ce n’est pas un monsieur mais un père. Vraiment cette Ivana me déçoit comment peut-elle sortir avec un homme qui peut être son père ! Avec tous les jeunes hommes beaux qu'il y a ici dehors.
Pénélope : si c’est son gout tu veux quoi ?
Jenifer : Quel genre de goût ? En plus elle ne se cache pas, quand ce monsieur qui peut être son père vient la chercher, parfois ils font plusieurs minutes à s'embrasser dans sa voiture avant de partir, ils s'en foutent complètement qu’on les voit ou pas.
Pénélope : Si les deux s’aiment je ne vois pas où il y’a le problème. C’est l’amour.
Jenifer : c’est toi qui voit l'amour, moi je vois uniquement l’intérêt, en plus je suis sure qu’il est marié, et même s’il est célibataire ça ne change rien.
Pénélope : tu n’en sais rien ! Il peut être divorcé ou veuf et être à la recherche d’une nouvelle femme, aussi l’amour d’Ivana pour lui n’est pas forcement intéressé.
Jenifer : et c’est seulement sa fille qu’il a vu pour prendre pour femme ? Quant à Ivana qu’est ce qui peut bien pousser une jeune fille belle de sur quoi, à se mettre en relation avec un homme qui pourrait être son père ? À part l’argent je ne vois pas. En plus elle a passé toute l'année dernière à prendre les moratoires à l’école et cette année comme par magie elle a payé toute la pension en début d’année scolaire. Si ce n'est pas l’œuvre de ce père, je ne vois pas de qui ça pourrait venir, toi et moi savons très bien qu’elle vient d'une famille pas aisée du tout.
Pénélope : Même si nous ne partageons pas ses goûts, je pense aussi qu’à chacun ses choix, ma mère me dit constamment de ne pas juger les personnes pauvres, juste parce que je suis née dans une famille riche, il faut avoir été pauvre pour juger un pauvre et je pense qu’elle a raison.
Jenifer : tu confirmes juste ce que je viens de dire, une jeune fille qui dort avec un homme âgé c’est uniquement par pure intérêt, c’est pour de l'argent, j’irais loin en disant qu’elle n’est pas différente d’une prostitué.
C’est vrai que Pénélope et moi avions grandi dans des familles aisées sans jamais connaître la souffrance, ou la pauvreté. Son père était procureur et sa mère médecin, et de mon côté mon père était un très grand financier et ma mère était PDG d'une entreprise de fabrication de jus naturel et elle s'en sortait très bien.
Med parents avaient aussi d’autres projets à côté comme l'agriculture, car plus tard ma mère voulait produire ses propres fruits avant de les transformer.
Du coup, l'argent n’avait jamais été un véritable problème pour nous.
Pénélope ne lâchait rien, elle voulait absolument me convaincre.
Pénélope : tu oublies que l’amour n’a pas d’âge Jenifer ? Ne me dit pas que tu n’as jamais vu de couple avec une grande différence d’âge qui s'aiment quand même.
Jenifer : Aka ! Même si l’amour n’a pas d'âge, il y a quand même certaines limites au niveau des écarts à ne pas franchir.
Je défendais mon point de vue, personne ne pouvait me faire changer d’avis, malgré tout ce que Pénélope me donnait comme argument je campais sur ma position.
Jenifer : jamais je ne pourrais me mettre avec un homme qui pourrait être mon père.
Je l’avais dit avec tellement d’assurance et de fermeté, c’était sans me douter de ce que l'avenir me réservait comme surprise…