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Juste les apparences (suite)

Aleksandar Vuk Ivan PETROVIĆ

Je m'apprêtais à donner un troisième coup à la porte de Lindsay quand mon téléphone a commencé à sonner. Je le fais sortir pour voir. C'est Milan. Mon poing est resté en suspension un bon moment avant que je ne reparte pour ma chambre. Cette fille... Elle m’énerve avec son comportement de petite princesse pourrie gâtée.

Milan me rappelle de nouveau car je n'ai pas eu le temps de répondre la première fois. Cette fois ci je décroche dès la première sonnerie en mettant le haut parleur. J'en profite pour m’enlever les vêtements que je portais pour la soirée.

- Que se passe t'il Milan ? Pourquoi m'appelles tu aussi tard la nuit ? Il est minuit déjà, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué.

- Vient au bar. Il s'est passé quelques chose de grave. Le genre qui peut faire que les flics nous collent au basque pendant un bon moment. Dépêche toi d'être sur place.

Je n’avais déjà enlevé que ma veste. Je garde avec le reste sur moi et récupère mes clés de voiture.

- J'arrive. Essaie de limiter les dégâts de ton côté au mieux.

- Que crois tu que je fais depuis ?

- Ouai’p ! J’arrive.

Je prends Luan avec moi et on y va. Il était déjà 00 heures comme je l’ai dit à Milan. A cette heure là de la soirée, toutes les lumières des maisons sont éteintes car tout le monde dormait dans mon quartier. Seules quelques lampes consommant l'energie solaire, positionnées les unes à distance des autres éclairaient la rue en partie. Le poste de police est à l’entrée du quartier. J’ai conduit à toutes vitesse jusqu'au bar.

Quand je suis arrivé il y avait une ambulance garée à l'entrée. Je suis allée voir. Une jeune femme était allongée sur le brancard, les yeux fermés, des solutés aux bras. Elle doit avoir 30 ans à une ou deux années près si je me referais à son visage. Elle était toute pâle. C'est sûrement une overdose.

- Trouve moi le dealer Luan, ordonnais-je dépuis l'entrée. Fais ça vite s'il te plaît. Et appelle moi dès que tu as quelques chose.

- Oui monsieur ! Autres choses ?

- Utilise tous les moyens. Moi je veux des résultats. Cependant, je ne veux pas le bruit. Sois le plus discret que possible.

- Ce sera comme monsieur le désir.

J'ai reculé de quelques pas. Comme si ce n'était que comme ça que je pourrais comprendre l'étendue des dégâts. Comment se fait il que de la came circule dans mon bar et que je ne sois pas au courant de cela ? Que foutent mes agents de sécurité ? D'un pas décidé, je m'en vais chercher Milan. Il discutait avec des policiers. Deux pour être plus précis.

- Déjà à l'affût, ces sangsues. Ils n'en ratent jamais une occasion. Ils ont trouvé leur pigeon pour ce soir doivent ils se dire.

Je me rapproche pour écouter ce qu'ils se disent. Milan essayait de répondre à leurs questions.

- Elle a dû venir avec. Que sais je moi ? Ici, il n'y a pas de commerce du genre. Nos employés ne touchent pas à ça. Attendez qu'elle se réveille et faites votre boulot.

- Alors, tout le monde rentre avec ce qu'il veut ici ? Commente le premier policier. C'est comme un moulin en fait. C'est ce que vous êtes entrain de me dire monsieur IVANOVIĆ ?

- Non, pas dutout, le contré-je en arrivant. C'est juste qu'ici, on ne fait pas du baby sitting monsieur l'agent. On ne peut pas tout fouiller. C'est un endroit pour adultes responsables monsieur l'agent. RES-PON-SA-BLES ! Il y en a un de vous deux qui ne sait pas ce que peut signifier ce mot ? Je peux bien vous l’expliquer si vous voulez.

Les deux se regardent.

- Responsable, du latin responsus, adjectif. ”Qui doit répondre de ses propres actions ou de celles des autres, qui doit être garant de quelque chose”.

- Soyez pas ridicule, intervient un deuxième.

- Il le fallait pourtant. Vous venez clamer que c'est un moulin car certaines substances passent. Que l'on m’explique alors. Combien de temps pensez vous que cela prendra à chaque agent de sécurité, s'il devait faire tout comme vous venez de me mentionner là ?

Je dis ça, mais au fond je suis furieux contre mes hommes. Comment ont ils pu laisser cette merde se produire ?

- Combien de temps pensez vous que votre business va tenir si on se decide à le fermer maintenant ? Il réouvrira dans quoi ? 1 mois ? Deux ? Les bars ça poussent par ici. En une semaine, 2 à 3 d'entre eux t'auront déjà fait de l'ombre. Que pourrait il se passer pendant 2 mois dans cette conjoncture ?

Il n'a pas tord. La concurrence est bien rude. Il y a eu deux nouveaux bars dans le quartier en plus de ce qu'il y avait déjà. Cela n’étonnerait personne si en début de la saison prochaine il en existe d’autres.

- En attendant que tu fasses ce que tu viens de dire là, tu dégages de mon bar, je rigole nerveux. Reviens quand tu auras un mandat policier de pacotille.

- Veuillez nous laissez faire notre travail monsieur, reprit le premier.

- Votre travail ! Vous appellez ça un boulot vous ? Laissez moi rire. Vous gagnez combien avec ce que vous faites ? Je les pointai tous les deux à tour de rôle. Une misère ? Attendez d’avoir un vrai salaire pour parler boulot.

- C'est décent au moins, dit l’autre. Nous, on ne touche pas du sale nous.

- Parfait, parfait alors. Maintenant emballez votre décence à tous les deux et dégager d'ici bandes de connards invertébrés. Vous faites vraiment pitié.

Ils s'en vont sans faire d'histoire. Ils avaient intérêt de toutes façons. Même quand ils font le forcing, ils savent bien qui je suis.

- Tu sais dans quel hôpital a été emmenée la fille Milan ?

- C'est au NHS. A celui du centre je crois.

- Tu m'y accompagnes ? Il faudrait lui parler avant que la police ne le fasse. Cette petite idiote peut nous créer plus d'ennuis qu'elle n'en a déjà fait avec sa stupidité.

- Allons y donc. Kyra va me tuer.

- Elle comprendra.

A l'hôpital on a dû attendre jusqu'au petit matin pour avoir des nouvelles. On s'est présenté comme des membres de la famille pour qu'on nous laisse entrer. Je ne voulais pas faire de forcing et éveiller leur suspicion par la même occasion. La fille se reveillait à peine qand on entra dans sa chambre. Je restais débout, le regard froid.

- Tu t'appelles Olivia, c'est ça ?

- Oui ! Elle tremble.

- Ecoute moi bien chère Olivia, je fronçais les sourcils. Avec ta bêtise, tu m'as foutu dans une sacrée merde. Et c'est un problème très grave ma petite dame. Maintenant, j'ai les flics qui me collent au cul. Par ta faute, ils risquent de faire fermer mon bar. J’exige réparation.

- Je suis désolée monsieur PETROVIĆ. Ce n'était pas dans mes intentions de vous chercher des noises.

Milan me tapota le dos.

- Ne nous affolons pas. Tu peux encore arranger ça. Il suffit juste de faire ce que l'on te dira.

- Tu as compris ? Ou dois je te l'expliquer mille fois ?

- J'ai compris, Olivia répond apeurée.

- Parfait, dit Milan. Des policiers viendront t'interroger à propos de ce qui s'est passé au bar hier soir...

- Je leur dirais la vérité. Ou je peux leur expliquer que je suis arrivée avec la came dans mon sac. Ce n’est pas bien loin de la verité en plus. Cela n'a rien avoir avec votre bar de toute façon. Je l'ai acheté à un gars à l'entrée, en vrai. Il m'avait assuré que c'était de la bonne qualité.

Cette fille est vraiment stupide. Raconter la vérité et après ? Que crois t'elle que cela va arranger ?

- Non. Tu ne vas pas expliquer les choses ainsi. Tu leur diras que quelqu'un que tu ne connais pas te l'as vendu à l'intérieur du bar.

Luan m'appelle au même moment. Je laisse Milan discuter avec la fille et me met retrait histoire de prendre les nouvelles par Luan.

- Oui Luan !

- Ce n'est pas notre came. Mais c'est un de nos gars qui a fait le coup. Le p'tit nouveau avec qui Zayn est arrivé. C'est son cousin je crois.

- Envoie moi une photo de lui. Je ne m’en souviens pas de son visage.

Dès que je raccroche avec lui, j'appelle Zayn.

- Ton cousin à foutu le bordel dans mon bar Zayn. On ne touche pas à la famille. Mais il va devoir réparer cela.

- Je m'en occupe boss. C'était un accident.

- Il vend de la came à l’entrée de mon bar et tu me parles d’accident ?

- ...

- En tout cas, tu gères sa merde.

Je retourne dans la chambre d'hôpital où était Olivia.

- Il est où ton téléphone ? Je demande.

Elle me le montre.

- Je vais t'envoyer une photo.

Chose que je fis. Maintenant je lui mets la vrai photo sous le nez.

- Regarde bien la personne. Et dis moi si c'est lui qui t'a vendu cette merde que tu as consommé.

- Oui, c'est lui, elle confirme après avoir visualisé la photo.

- Bien. Garde la photo sur ton téléphone. Regarde le bien afin de mémoriser les traits de son visage. Quand la police t'interrogera, tu leur décriras ce type comme ton dealer.

- Mais...

- Fait très attention à ce que tu vas dire Olivia. De cela dépend si toi tu iras en prison ou non. Si tu gardes ta tête ou non aussi.

Monsieur X

Je viens de rentrer chez moi à peine. Ces genres de cérémonie m’insupportent grandement. J’y vais juste dans le cadre de mon travail. Quoique je suis né dans ce milieu, il ne me fait pas bander. D’ailleurs, quand on me voit, il est assez difficile me mettre dans cette case là.

A peine ai je commencé à me déshabiller que j’ai reçu un appel de mon chef. Je grogne.

- Pfffff ! Minuit et il m’appelle. C'est abusé tout de même. Il ne savent pas ce que veulent dire heures de repos ? Pfffff !

Je décroche quand bien même. Que pouvais je faire d’autre ? C'est tout de même mon boss.

- Monsieur !

- On nous appelle pour un incident qui vient de se produire dans un bar du centre ville, m'annonce monsieur FRITZ. Vous êtes encore debout ?

- Je m’appretais à dormir monsieur.

- Cela veut dire que vous pourrez le faire. J’attend le rapport sur mon bureau demain à la première heure.

- D'accord monsieur, dit je malgré moi.

A peine qu'il raccroche que je décide de passer la mission à quelqu'un d’autre. J’appelle donc Léna pour le lui confier. Elle ne me refuse rien.

- Bonsoir Léna ! Je ne te dérange pas ?

- Ce ne sera jamais le cas si c'est toi.

- J'ai une mission pour toi alors.

- C'est quoi ? Elle demande excitée.

- Le chef vient de me confier une mission. Je te le passe car je suis épuisé en ce moment.

- Ah !

- S'il te plaît.

- Tu m’en dois une LEMARCHAL.

- Merci ! Tu es la meilleure.

- Je prend. Je n’entend pas souvent ce genre de chose.

Sa dernière réplique m’a amusé. Puis, j'ai raccroché. Après ça, je m’en vais me mettre au lit. Toute cette tension, ce n'est pas bien pour moi. Je suis beaucoup trop impliqué.

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