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chapitre 2

Lui: Qui est là?

Le ngue/Moi: … Lui: Malick, MALICK!

Pas de réponses! Le monsieur a une voix bizarre, on ferait mieux de sortir avant qu’il ne soit trop tard. Le monsieur ne semble pas pouvoir bouger . J’aurais bien pu envoyer un message à gringo pour faire diversion mais c’est impossible de le faire sans attirer l’attention du monsieur sur nous par la lumière du téléphone. Il fait quand même un peu chaud dans cette maison. Plusieurs minutes passent pendant lesquelles le gars ne semble pas vouloir bouger du salon. Il vient à moins de deux mètres nous et je retiens ma respiration. L’escalier nous dissimule dans la pénombre mais il suffirait d’avoir une très bonne vue pour trouver les formes de nos corps suspectes.

J’ai envie de prendre les jambes à mon cou. Bah oui, nous ne sommes pas anti balles voyons! Il s'éloigne à pas lents de nous et alors que je commence respirer normalement, un bruit de message retentit sur le téléphone du ngue. Avec une maison pareille, difficile de ne pas l’entendre. Moi: Sh*t! Démarrons!

Avant qu’il n’ait eu le temps de réaliser ce qui se passe, nous nous élançons vers la première porte de sortie que nous voyons, ayant juste le temps d’entendre le fusil détonner. Cela risque d’alerter tout le quartier. Il nous a ratés de peu. On dépasse Malick toujours attaché dans sa petite maison et j’ai le temps de lui faire un rapide signe de la main pour sa part plus tard, on en discutera après, il faut d’abord qu’on aille loin d’ici. En nous voyant courir, gringo détalle lui aussi: Gringo sans s’arrêter: Mais comment les gars?

Le ngue: Laisse y avait un bax vite fait. Gringo: Quel bax? Moi: Courez d’abord on parle après.

On prend une montée que nous connaissons bien et je fais signe à un dénommé X pour lui dire que nous avons ce qu’il veut. Nous sommes assez loin maintenant pour ignorer ce qui se passe autour de la maison dont nous sommes sortis. Tapis dans l’ombre, personne ne peut nous localiser. X C’est un bon frangin avec qui je fais des affaires depuis. C’est d’ailleurs lui qui nour trouve des bons coins pour opérer en échange de quelques billets, disons beaucoup de billets mais nous aurons le temps de revenir sur X. Pour l’instant, on doit se disperser. Après avoir divisé le cache, chacun part avec un sac. J’en profite pour rejoindre X. On se retrouve au coin habituel et je lui remets une chemise de couleur violette. Il ouvre et parcourt son contenu en souriant, Il est satisfait comme d’habitude. Il me remet le sac de sous que bien évidemment j’aurais à partager avec les autres. Je le rencontre toujours seul, question de prudence. Il n’est pas le genre à divulguer son identité n’importe comment. C’est d’ailleurs pourquoi on utilise ce nom de code. X: Tu fais toujours du bon boulot Celio. Moi: Mouais tu me connais.

X: Tes potes sont avec toi? Moi: Partis avant moi.

X: Tu les salueras de ma part. Moi: Sans soucis. Tu ne m’as pas fait signe pour le truc de la dernière fois.

X: C’est compliqué je te l’ai dit. Moi: Je sais.

X: La question est est ce que je peux compter sur toi? Moi: Je suis ton homme tu le sais.

X: Oui mais tu sais bien pourquoi je suis réticent.

Moi: Je peux montrer mon visage si c’est ce qui te préoccupe. X pensif: Bon écoute je t’appelle demain.

Moi: Top! X: Tu as des vestes?

Moi: J’en ai deux . X: Des costumes cravate clean, commence à t’en procurer.

Moi: Ok! X: à demain

Moi: Yep! Vous vous demandez surement pourquoi je ne lui remets que des documents. Pour dire vrai, nous ne sommes pas des voleurs standards. Nous opérons sous commande et X est l'intermédiaire. On s’arrange toujours à maquiller le tout en braquage prenant un bonus en passant mais ce sont des choses précises que l’on va chercher: documents, puces électroniques etc bref des choses qui semblent valoir une fortune pour ceux qui le demandent. Par exemple aujourd'hui, il avait juste besoin de certains documents qui se trouvaient dans le bureau et je viens de les lui donner. Ce qu’ils contenaient ne m'intéresse pas. Moins de questions, moins de soucis. On se serre les mains avant que je ne prenne une autre direction pour rentrer chez moi. Le lendemain soir à la même heure je me retrouve avec les gars dans un coin tranquille, celui ou on fait le point d’habitude. Ils sont occupés à évaluer ce qu’on a pris comme bijoux. Cela fera un bon petit pactole. Je leur donne leur part et chacun met son sac au dos. Moi: Les gars j’ai la dalle.

Gringo: Moi aussi Le ngue: On va trouver à bouffer dans quel coin?

Gringo: Moi je veux take les nike. Le ngue: Ou des cheese

Moi: Dans quoi? Le ngue: tu prends ce que tu veux frère moi je buy mon cheese.

Moi: Top, on dépose tout chez moi donc Vu que je suis le plus proche de la route, on dépose la marchandise chez moi avant de nous rendre au quartier populaire Louis pour manger un morceau. J’ai pas de nourriture chez moi donc on va faire court. Gringo et moi prenons des sandwichs tandis que Le ngue mange son cheese burger comme prévu. Le ngue: Ton type devient chiche hein! Moi: Comment chiche? C'était même pas difficile. Le ngue: ouais mais quand même 200000 c’est rien, surtout pour des documents importants. Gringo: Tu as vu ce qui était dedans? Le ngue: Non mais tu ne paies pas des gars pour voler des documents chez un particulier si c’est pas très important.

Gringo: Ah si tu le dis. Moi: ... Le ngue: Ou bien celio?

Moi: Hum? Le ngue: Tu es ailleurs.

Moi: Tchips! Je niama (mange). Le ngue: Le niama ne fuit pas. Moi: Bon ce qui était dans les documents ne nous regarde pas. On fait ce pourquoi on nous paie.

Gringo: Bon Il faut qu’on base les bijoux. Moi: Top! Bonne chance! Le ngue: la gare matingo mani

Gringo: Easy il sera sur place. Le ngue: Tu lui fais ça cher, tu aimes trop te faire bouffer toi là. Gringo: Qui toi tu peux baser comme moi? Le ngue: Tchips! Bon moi je rentre avec Celio

Moi: J’ai besoin d’être seul. Le ngue: Reste dans ta chimbeule!

GRingo: Si si Le ngue: Ton petit est où même? Moi: A l’univ

Gringo: C’est mieux, bon bougeons! On arrive vite chez moi et on va faire un peu de muscu en discutant. J’ai eu 500000 contrairement aux autres. Bah ouais, c’est moi qui trouve les transactions donc y a pas de discussion possible. Ce sont certes mes frères mais en business on garde les pieds sur terre et évidemment ils sont au courant, je cache rien. De plus, la seule chose que je partage dans les bonus qu’on peut avoir dans les lieux d'opération, c’est le cash. Tout autre butin comme les bijoux qu’on a pris hier par exemple leur revient et ils en font ce qu’ils veulent. Aux aurores je les laisse là et vais dans un bon pivot que je maîtrise pour acheter deux costumes et une ou deux chaussures noires et classes. Je profite pour prendre des cravates. Vu que j’ai un bon nombre de chemises que je réserve pour les grandes occasions, je n’en prends pas. Oui les voleurs portent aussi les costumes, mais vous me prenez pour qui? Je suis voleur par défaut. Bon écoutez je ne vais pas débattre avec vous. _: Celio! Celio! Je me retourne pour tomber sur un oncle, Boniface, le frère de maman. Cela fait un moment deja que je n’ai plus de nouvelles d’aucun membre de ma famille. Je me rappelle que lorsque ma mère était encore en vie, il passait beaucoup chez nous. Maintenant tout est vide mais cela m’arrange en quelque sorte. Moi: Bonjour oncle Boniface!

Oncle B: Ça va mon fils? Moi: On se plaint pas. Oncle B: Et Aristide?

Moi: Il va bien! Oncle B: Je l’ai vu la dernière fois dans les mouvements de grève. Il casse les voitures maintenant? Moi: Je pense pas non.

Oncle B: Comment tu ne penses pas? Il était dehors avec les autres et participait.

Moi: Il ne fait pas ce genre de choses. Oncle B: Donc j’ai mal vu? Moi: Sûrement oui

Il me dévisage sans rien dire, coupé dans son élan. Je vois de suite ce qu’il veut faire: prouver que nous avons besoin d’une autorité parentale et plus particulièrement masculine chez nous pour bloquer les bavures. Je sais qu’il m’en veut toujours pour la réunion après le décès de maman. Il avait proposé qu’Aristide et moi restions avec lui afin qu’il place des locataires chez nous et que les revenus nous aident dans nos différentes activités. Comme je ne suis pas né de la dernière pluie, j’ai tout de suite déclaré qu’on pouvait se débrouiller et aussi que je pouvais faire des petits boulots pour m’occuper de la famille. Cette idée n’a plu à personne mais vu que maman m’a fait surveiller les affaires de la maison très tôt et qu’elle est à notre nom, personne ne pouvait vraiment en faire un drame ni nous imposer quoi que ce soit. Les orphelins sont souvent des laissés pour compte qu’on dépouille de tout mais je ne suis pas le genre sur lequel on marche facilement.

Oncle B: Bon moi je me rendais à la SEEG, ils ont encore bougé les cables avec leurs travaux. Moi: D’accord!

Oncle B: Ton sac est rempli y a quoi dedans? Moi: Des petits trucs pour porter.

Oncle B: Les enfants de ma soeur vous avez l’argent hein! Moi: On se débrouille tonton.

Oncle: Hum! Tu veux que je t’avance? Moi: J’ai encore quelque chose à prendre merci.

Oncle B: D’accord! Moi: Au revoir tonton Oncle B: Au revoir mon fils!

J’attends qu’il soit assez loin pour bouger chez un de mes types pour les chaussures. Vu que j’ai toujours en tête ce que je veux, le choix n’est jamais difficile. D’ailleurs c’est pas trop mon truc trainer dans les endroits publics à longueur de journée. Moi je suis un de la nuit, discrêt, un oiseau nocturne. Une fois que j’ai eu gain de cause, je retourne. Les deux là ont du bouger depuis longtemps. Pour les sous c’est pas un soucis, ce sont les dernières personnes que je pourrais soupconner de vouloir me dérober quoi que ce soit. Bah ouais, c’est pas parce qu’on dérobe ailleurs qu’on le fait entre nous, non c’est la famille. Aristide: Celio!

Moi en entrant: Ouais petit! Aristide: Tu peux me trouver des sous s’il te plait? Moi: Pour faire quoi? Aristide: C’est pour le school.

Moi: Combien? Aristide: 20000

Moi: Mon petit tu penses que je chie le do? Aristide: Tu sais que si c'était pas important je ne devais pas demander.

Moi: Ouais on va voir ce que je peux faire. Aristide en souriant: merci!

MOi: Mais faut pas que ca devienne une habitude. Et je t’ai déjà dit que le lavage de Koli cherchait quelqu’un.

Aristide: je sais. J’ai demandé ils ne prennent pas les gabomas.

Moi: Pourquoi? Aristide: Je sais pas grand. Moi: Gringo et Le ngue sont là?

Aristide: Non ils sont partis. Ils ont dormi ici? Moi: Ouais pourquoi?

Aristide: Non non! Moi: Tu as quel bax avec gringo et Le ngue? Aristide: Aucun c’est juste les gens du quartier disent souvent des trucs sur le ngue. Moi: Des trucs comme quoi?

Aristide: Genre c’est un feman grand. Regarde moi je ne suis pas dans le kongossa tu vois non? Mais vrai vrai c’est pas une seule personne que j’ai capté en train de parler de lui. Moi: C’est tranquille! Ne fais pas attention! Le ngue c’est ton grand. Aristide: Ok! Tu vas à Owendo aujourd’hui? Moi: Non j’attends un appel de mon chef mais je vais ressortir bientôt. Quand tu bouges jette la clé à l'intérieur!

Je m’apprête à aller dans ma chambre quand le petit me rappelle les 20000 dont il a besoin. Je me débarrasse de lui en les lui remettant et m’installe tranquillement sur mon lit, pensant à ce qu’Aristide m’a dit. S’il savait! Il pense que je suis un honnête citoyen, travaillant à Owendo comme technicien de maintenance. Bon en temps normal ce job irait avec ma formation mais comme vous le savez dans la zone vert jaune bleu c’est pas donné de trouver du boulot.

Il n’a jamais pu se douter de quoi que ce soit vu que je suis un bon menteur et que mes horaires de travail sont supposées être flexibles. Lorsque je ne rentre pas le soir, je suis chez un collègue habitant non loin du lieu de travail. Pas plus simple que cela. Le fait qu’il ait une chambre à l’UOB rend les choses deux fois plus faciles. Vu que je ne suis pas très dépensier, c’est facile pour moi de cacher mes activités. Au début, je faisais croire à ma famille que l’argent que j’utilisais venait de maman, mais lorsqu’elle est décédée j’ai du trouver une autre excuse. Ma discrétion vient aussi du désir de ne pas être découvert: pas de dépenses inutiles, pas de gadgets trop frappe à l’oeil. Je suis le prolétaire standard contrairement à gringo et au ngue. Le ngue je peux comprendre que la vie de sa soeur à l'étranger lui revienne assez chère malgré les petits business qu’elle a sur place et que cela éveille des questions, mais il est aussi très friand dans beaux articles: portables dernier cri, baskets coûteuses, vêtements tendance etc. C’est difficile pour les gens de savoir comment il fait pour se les procurer. Gringo lui est plus le gars des bars: il peut se lever un soir et assurer pour tout le monde, incitant les gens comme Nicolette à se demander d’où sort l’argent. Les gens observent et les rumeurs se créent. Je leur conseille souvent de se faire tout petits mais bon chacun vit sa vie et je ne vais pas leur imposer quoi que soit, du moment que je suis dans l’ombre. Moi mes sous je ne les dépense qu’en cas d’urgence, sinon presque jamais. D’ailleurs je les compte chaque fin de mois. J’ai mon projet en tête, ce que je ferai quand la somme sera conséquente. Je disparaîtrais de ce trou à rats... La sonnerie de mon motorola V3 me sort de ma réflexion et je souris en constatant un appel de X.

Moi: Ouais! X: Ce soir à l’endroit habituel. Je viendrai avec ma voiture.

Moi: Le programme? X: On parlera en route.

Moi : Ok à ce soir! Click! Je m’assoie au bord du lit, frotte mes mains doucement et regarde ma tenue accrochée au cintre, juste au dessus de mes chaussures de ville et je m’allonge sur mon lit... ...en attendant que vienne le soir.

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