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Chapitre 3

X: Tu es venu seul?

Moi: J’ai suivi les instructions. X: Bon on y va, monte!

On monte tous les deux dans son véhicule. Pour l’instant j’ignore encore quel genre de transaction je dois faire. On arrive rapidement à la douane maritime et X me laisse dans le véhicule pendant une bonne demi heure. Il revient accompagné d’un monsieur qui monte avec nous. X me présente à lui en disant que désormais ce sera avec moi qu’il parlera pour les transactions. Nous roulons un petit moment avant d'arriver dans un hangard où je peux apercevoir quelques voitures, de loin. On dirait un garage. Je descends, suivant les instructions de X et nous marchons jusqu’au niveau d’une mercedes classe E et d’un murano dernière série. Belle brochette! X: C’est pas ce qui était convenu. Le monsieur: Ecoute, je transmets juste. S’il y a un soucis, il faut voir avec tes contacts de l’autre côté.

X: Je les appellerai. Le monsieur: Ok! X: Tu peux y aller.

Le monsieur reçoit une enveloppe et mon numéro avant de s'éclipser . X me demande de contacter mes éléments pour le transport des véhicules. Heureusement, qu’on sait tous conduire. Je m'éloigne pour passer l’appel le laissant inspecter les voitures. En revenant, je le trouve lui aussi au téléphone et il raccroche avant que je ne puisse capter quoi que ce soit. X: Bon écoute, voici le boulot. Tu recevras des appels du monsieur chaque fois qu’il y aura des voitures à récupérer. Vu que la plupart du temps il y aura plus d’un véhicule, tu auras besoin de tes amis pour circuler. Tu verras avec eux et leur expliqueras ce qu’ils doivent savoir. Comme tu le sais je m’absente souvent et j’ai vraiment besoin que les véhicules soient livrés à temps. Moi: On fait quoi avec les véhicules exactement? X: Rien de bien difficile. On t’appelle, tu viens chercher les véhicules, tu te rends au lieu qu’on t’indiquera pour les livrer. Moi: Pourquoi ils ne les prennent pas directement au port? X: Parce qu’ils passent par nous pour obtenir les voitures en question. On a des contacts à la douane et à l'étranger. C’est plus facile. Moi: Je vois.

X: bon je file avant que tes amis ne se pointent ici. J’ai encore quelques appels à passer et tu sauras dans un heure au trop où te rendre.

Moi: Ok! C’est tout? X: ouais!

Moi: C’est pas difficile comme boulot. X: Oui, c’est très simple. Le plus dur est de ne pas perdre le véhicule.

Moi: Cest pas une clef que je sache. X: Je compte sur toi.

Il prend congé de moi et me remet la moitié de la somme en attendant que je transmette bien le coli. Les frangins arrivent avec un plat de brochettes que je leur ai demandé de prendre en venant vu qu’on aura un petit temps ici. On s’installe pas loin de là et on mange notre nourriture correctement. Une sonnerie nous tire de notre silence.

Le ngue: ouais allo...hein?...Comment tu m’attends je t’ai dit quoi?...Non j’ai pas de temps tout de suite...ouais, ouais! Pu**n tu fais ch*er Lea je te dis que je peux pas c’est quoi ton soucis?...Bon bye!

Click! Moi: Elle veut quoi?

Le ngue: Elle pense qu’elle peut faire ses ways d’enfant gâtée là avec moi. Gringo: Tu fais quoi avec elle?

Le ngue: C’est un bon biz tu ne know rien toi. Gringo: Donc tu zappes Cassandra?

Le ngue: Quel seince? Je ne peux jamais zapper Cassandra. Moi: En tout cas c’est ton bax.

Gringo: Le ngue c’est un mougou. Le ngue: Toi tu es un rigolo.

Gringo: Bon pourquoi tu restes avec une nga qui veut te monter dessus? Le ngue: Elle veut, est ce qu’elle me monte dessus? MOi: SI elle veut c’est bad frangin.

Le ngue: Laisse je gère. Gringo: Là elle voulait quoi? Le ngue: Sa grande soeur veut me toli.

Gringo: Dans quoi? Le ngue: Je sais quoi?

Moi: Tchips distraction! Gringo: Vrai vrai! Mais au fait Celio ton type là dure hein.

Moi: Quand tu auras ton gain tu ne verras plus qu’il dure.

Le ngue: loooool On se chahute un peu pendant une heure supplémentaire avant que X ne me rappelle. On se rend au lieu indiqué et personne ne se pointe avant un petit bout de temps. Ils sont deux dans une voiture et nous regardent longuement. L’un d’eux se dégage et je fais de meme. On vérifie nos identités (enfin nos codes) et ils vont inspecter les voitures. Lorsqu’ils finissent, celui qui est aux commandes passe un appel et ils s'éloignent avec les véhicules sans demander leur reste, non sans nous avoir remis un sac. Gringo et le ngue prennent le taxi pour rentrer tandis que je retourne au hangar recontrer X. Il est apparemment satisfait de la transaction et me demande comment cela s’est déroulé. Je lui relate les faits sans trop tirer et il se contente de hocher la tête.

Moi: c’est pas seulement une affaire de véhicules n’est ce pas?

X: Mais si voyons! Moi: Si tu ne veux rien dire c’est ok pour moi mais ne me prends pas pour un idiot!

X: Ok! C’est vrai il y a autre chose. Mais tu ne dois rien faire d’autre que les transporter d’un point A à un point B sans rien toucher, sans rien déplacer. Moi: C’est suffisant comme information.

X: Vous aurez besoin d’une voiture. Moi: Pour quoi faire?

X: Vous vous déplacez la nuit et le plus souvent vous aurez de l’argent sur vous. Je ne trouve pas prudent de prendre le taxi.

MOi: Tu proposes quoi? X: Ecoute je vais te donner les clés d’un des véhicules du hangar. Normalement je te le donne pour les transactions mais comme je te fais confiance tu pourras le conduire comme tu veux. Fais juste attention à ne l’utiliser que le soir vu que tu ne veux pas attirer l’attention.

Moi: D’accord mais la voiture restera ici au hangar. X: Comme tu voudras.

On discute de certains détails et je rentre chez moi aux environs de minuit avec mon sac au dos. Je contacte les gars pour qu’ils viennent chercher leur part, ce qu’ils ne tardent pas à faire. On recoit un peu plus ce soir, ce qui ne me dérange pas le moins du monde. X m’a fait comprendre que nous le ferons au moins une fois chaque mois et que nous devrons être disponibles. Cette nouvelle activité fait beaucoup plus simples que les braquages premièrement parce que entrer chez les gens la nuit c’est assez dangereux et deuxièmement parce qu'à long terme ça peut salir mon casier judiciaire. On verra avec le nouveau boulot. C’est pas bien? Bah j’ai un petit frère sous les bras et je suis sans travail avec toutes les responsabilités d’un chef de famille. Vous pensez ce que vous voulez de mes activités mais c’est ce qui paie les factures. Je dors sur mes deux oreilles.

Je m’endors rapidement apres une bonne douche et me réveille comme pratiquement tous les jours à quatre heures du matin. Je sors pour profiter de l’air frais et pour fumer une clope quand j’entends un bruit à quelques mètres de chez moi. : au secours oooh! Au secours!

C’est encore quelle maboule fille qu’on agresse là? Au lieu de rester chez toi tranquille, tu te balades la nuit dans un coin pareil. En tout cas, c’est pas mon problème. Je finis ma clope et la jette au loin avant de retourner dans la maison. Qui est fou? S’ils sont 5 là-bas je vais faire quoi? Enlevez moi le name je ne suis pas dedans!

Je vais allumer la radio en attendant que le jour se lève, toujours les mêmes faux programmes. Bref je cherche une chaine de musique et je m’y attarde. Je ferme furtivement les yeux et m'allonge. A 6h je quitte le fauteuil pour marcher un peu. A quelques pas du boutiquier je trouve un attroupement autour de je ne sais quoi. : Comment les gens peuvent être aussi cruels? : Elle était enceinte hein!

: Mais emmenez la à l'hôpital au lieu de beaucoup parler!

: Mon fils, soulève ta soeur tu la mets dans ma voiture on va l’emmener chez le docteur. Moi: Pardon?

Ce n’est qu'à ce moment que je réalise qu’il s’adresse à moi. A vrai dire mon visage était concentré sur la fille qui git au sol, enfin dans le caniveau, inconsciente. Elle porte des vêtements affriolants presqu’en lambeau et ses cheveux sont ébouriffés. C’est certainement la fille que j’ai entendue plus tôt. Je me rapproche pour la porter et remarque que ses yeux sont légèrement ouverts. Je balance rapidement ce petit sentiment de culpabilité qui veut me prendre la tête. Je fais ce que le monsieur me demande et la mets sur la banquette arrière du clando. Ils démarrent dans un bruit abominable, preuve de l'ancienneté du véhicule. Une dame: Les gens n’ont plus peur de Dieu oh!

Une autre dame: Je te dis, agresser l’enfant d’autrui comme ça.

_: Mais elle aussi faisait quoi dehors ? Bonne question! Si tu es partie t’amuser, attends même le jour pour rentrer! Les jeunes d’aujourd’hui vraiment. Oui je suis jeune moi aussi mais ça ne se voit pas. Du haut de mon mètre 85 et en regardant ma corpulence, on trouverait difficilement mes 28 bougies. La plupart du temps, on me donne la trentaine. Mais assez parlé de moi! C’est pas que je m’en fous mais j’aime pas trop les rassemblements, trop de conversations inutiles. Je me rends au campus pour déposer des sous à mon petit. Je cogne à sa porte et il demande qui c’est. Moi: Petit fais vite!

Aristide: Oh grand! Un vacarme se suit avant que je ne vois mon petit sortir sa tête par la porte entrouverte tout sourire, croyant que je suis né hier. Il est torse nu et me semble un peu gêné. Qu’est ce qu’on n’a jamais vu dans Libreville?. Moi: Dis à la go qui est dedans que ton grand est ici et qu’elle peut passer plus tard.

Aristide: oooh comment grand! Quelle petite? Moi en le fixant: ...

Aristide en grattant sa tête : En fait… Il sort de la chambre et m’explique que c’est une fille qu’il fréquente depuis pas mal de temps et que ce serait un peu déplacé de la chasser en ce moment. Il me demande d’attendre un moment et retourne mettre un t-shirt pour qu’on discute dehors. Moi: Est ce que tu te protèges?

Aristide: ohhhh! Moi: Dis moi!

Aristide: Elle, elle est sérieuse grand. Moi: Pourquoi tu es maboule comme ça? Donc c’est marqué sur le visage qu’on est malade?

Aristide: Non mais quand même on se connait et…

MOi: Donc vous ne vous protégez pas? Aristide: Si...si Moi: Vous vous êtes toujours protégés?

Aristide: en fait… Moi: Ça veut dire non. On bouge faire les tests de dépistage cette semaine. J’ai pas envie de mettre mon gain dans les causes perdues. Aristide: Donc si je suis malade, je deviens une cause perdue? Moi: Tu penses que la vie c’est la blague? Si tu as le VIH je ne te paie plus les cours. Aristide: C’est arrivé là-bas grand? Moi en lui remettant une enveloppe: Tiens, c’est ce que je suis venu te remettre. Prie pour que ça ne soit pas ton dernier cachet.

Aristide: Mais bon supposons que j’aie le VIH. Rien ne prouve que ça vient des rapports. Moi: C’est pas mon bax petit, je t'appelle pour le rendez-vous à l’hosto. Je le laisse et prévois de rentrer lorsque j’entends quelqu’un parler dans mon dos. _: Oh toi, viens un peu ici! Les gens n’ont plus peur dans Libreville!Je continue de marcher comme si de rien n'était et j’entends des pas derrière moi. Ils doivent être deux. Lorsqu’ils arrivent à mon niveau, l’un d’eux me dévisage et ralentit le pas, comme s’il changeait d’avis.

Lui: Mon frère tu es nouveau ici? Moi: Non!

Lui: Ah excuse hein je t’ai confondu à quelqu’un d’autre. Moi: Pas de pb.

Ça doit encore être des gars qui embêtent les nouveaux dans les universités. En tout cas ils savent avec qui ils font leurs bassesses. Une fois à la maison, je déplace pour entrer, vais dans un coin à l'arrière. Un début de soubassement trône à cet endroit, me rappelant la petite cuisine que maman voulait construire. J’avance encore un peu avant de déplacer un grand bloc de ciment et sourit comme à chaque fois.

L’objet de mon intérêt est bien en place...

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