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04

Je me demande comment les Rôdeurs de Morelle Pack alpha doivent traiter son oméga ou…les omégas, c’est ça…s’il ne les tue pas régulièrement au fur et à mesure qu’ils naissent dans la meute.

“Es-tu prêt?”Diccan demande quand je m’arrête enfin, inspirant et expirant pour tenter de rester calme. Après avoir hoché la tête, il ouvre la porte et sort tout de suite, s’attendant à ce que je le suive dans le couloir menant à la porte du sous-sol. Je continue du mieux que je peux, l’entendant dire: “Ils arriveront dans quelques minutes, alors tais-toi, baisse la tête et ne me fais pas te blesser devant la meute.”

Même si je sais que Diccan le fera si besoin est, il a le discernement que je ne le laisserais peut-être pas me baiser pendant un certain temps en fonction de ses actions.

La partie triste?

Je ne suis pas rancunier, car c’est évidemment de ma faute et j’apprends juste de mes erreurs.

Il y a une effervescence d’excitation et d’énergie nerveuse qui émane de la meute. Diccan et moi sortons du sous-sol, et je ferme la porte derrière nous. Je jette un coup d’œil à la cuisine et je peux sentir tellement de saveurs différentes que non seulement cela attire mes sens, mais attise les sens déjà exacerbés de mon loup. Elle gémit et gémit, voulant simplement se détacher et dévorer tout ce qu’elle peut…

…bien que ce serait plus que probablement notre dernier repas.

Mon attention est détournée des quelques femmes qui finissent de dresser la table, de déposer la gamme de viandes, les accompagnements, tout ce à quoi je peux penser…mais Diccan me pousse vers la porte d’entrée. Lorsque nous sommes sur le porche, des rangées de membres de la meute attendent l’arrivée des invités. Alpha Zenon est sur la marche inférieure de l’escalier menant au porche, mais Diccan me conduit à l’intersection du coin du porche.

L’air quitte mes poumons lorsqu’il me soulève par la taille, me plaçant sur la balustrade en bois pendant que je m’accroche à l’un des poteaux de support. Diccan se tient légèrement devant moi, ses yeux restant sur l’allée de terre battue décalée entre les plaques d’herbe.

Les grillons étendent leur mélodie mélodique à notre façon, un fond serein offrant la sérénité tandis que la lune offre sa bénédiction de lumière. Les nuages sont introuvables ce soir, un ciel sombre jonché d’étoiles irisées qui scintillent comme des ailes de fées au soleil.

Je me détends, même si c’est pour une seconde, je me détends autour du reste de la meute. Je fais partie d’eux pendant un moment, l’unité ne s’est réalisée que lorsque la dernière des femmes est sortie sur le porche après avoir préparé le repas.

La résonance est apaisante…

…mais brusquement brisé à la seconde où j’entends les moteurs de voiture perturber les performances des grillons. Je garde ma respiration régulière, regardant au moins dix véhicules s’arrêter et entrer dans l’aire de stationnement désignée. Les phares coupent à travers les arbres épais et le feuillage, ne clignotent que lorsque les moteurs sont éteints, rendant le silence une fraction de seconde de plus.

Le silence est à nouveau rompu, les portes des voitures s’ouvrent tandis que de nombreux individus sortent des véhicules. Ils sont grands et forts, leurs yeux sont durs comme ceux de leurs mâchoires. Ils marchent vers la zone devant le porche, s’approchant d’Alpha Zenon sans qu’un seul coup de peur ou d’appréhension ne traverse leurs traits.

C’est lui.

Je l’ai reconnu lors de la dernière visite…

…Bois Alpha Rakkon.

Il a trois bonnes années de plus que moi, ses cheveux noirs soigneusement repoussés tandis que le clair de lune scintille de ses yeux noisette. Je ne savais pas que je pouvais les voir si bien, car alors que le reste de sa meute accueille les membres de la meute, ses yeux fixent les miens.

L’air attrape mes poumons, la pinède de la forêt s’anime presque alors qu’elle s’éloigne autour de moi, m’attirant comme un piège. C’est une intensité que je n’ai jamais connue, jamais ressentie, jamais comprise…

…camarade?

Le regard inébranlable d’Alpha Rakkon s’éloigne du mien quelques secondes plus tard, saluant officiellement Alpha Zenon…cependant, Alpha Zenon n’était pas passé inaperçu là où Alpha Rakkon avait regardé fixement.

Je peux l’entendre demander: “Sa présence vous offense-t-elle, Alpha Rakkon?”

Mon cœur s’arrête dans ma poitrine, mon sang dans mes veines se glace alors qu’il répond: “Oui.”

Les muscles de Diccan se tendent alors qu’il me murmure: “Je t’ai dit de garder la tête baissée. Pourquoi regardais-tu l’alpha?!”

Je n’ai aucune excuse, pour un instant plus tard, Alpha Zenon ordonne, “Diccan.”

C’est le seul mot qui quitte ses lèvres avant que je ne me sente capable de me tirer de la balustrade en bois. Il a une prise sinistre sur le haut de mon bras, me promenant dans la partie arrière du porche et sur les marches en retrait jusqu’à ce que nous atteignions l’herbe. La seule bénédiction que j’ai, c’est qu’Alpha Zenon ne voulait pas directement en faire une exposition publique…

…mais cela n’empêche ni ne décourage les membres de la meute de se promener dans le lodge pour regarder Deccan me jeter au sol. Ce n’est pas seulement notre meute, mais les individus qui s’éloignent de la meute des Rôdeurs de morelle peuvent être vus en train de regarder.

Diccan me donne des coups de pied durs dans les côtes, l’air quittant mes poumons, mais je ne crie pas. Il me frappe le ventre encore et encore, et quand j’ai finalement laissé tomber les larmes silencieuses, ma respiration saccadée, il s’arrête. Diccan me dit: “Je resterais hors de vue si j’étais toi.”

Diccan me laisse recroquevillé sur le côté, l’herbe rosée s’infiltrant dans mes vêtements tandis que d’autres se dispersent. Il y a quelques membres de la Meute des Rôdeurs de Morelle qui s’attardent quelques instants de plus, leurs yeux tenant quelque chose que je ne peux discerner. Ils partent cependant, comme les autres en se dirigeant vers la chaleur du lodge.

J’entends à travers les murs du lodge, le dîner commence et il y a beaucoup de bavardages. Le rire est l’un des nombreux sons qui s’élèvent au-dessus de la conversation, mais je me tiens toujours le ventre, presque effrayé de bouger.

Il me faut un certain temps avant d’avoir la force de me lever de l’endroit où je suis recroquevillé, tenant mon ventre avec un bras pendant que mon autre main tend la main pour toucher le mur de la loge. Je ne veux pas franchir la porte d’entrée et être un spectacle offensant pour qui que ce soit…

…trouver plus sûr de marcher jusqu’à ce que je trouve la porte arrière du sous-sol menant sous la surface de la Terre. J’ouvre la porte et la referme derrière moi, sortant entre deux cellules de détention alors que je me dirige vers le couloir menant à ma chambre. Quand je suis bien dans la sécurité qu’il détient, je commence lentement à retirer mes vêtements.

Il y a des ecchymoses qui se forment à l’endroit où Diccan m’avait battu lorsque je baisse les yeux après avoir retiré ma chemise. Grimaçant, j’entre dans la salle de bain avant de mieux me regarder dans le miroir. Plusieurs contours et marques de l’endroit où les ecchymoses plus foncées se refléteront dans au moins un jour peuvent facilement être vus.

Si je n’étais pas aussi mal nourri que je le suis…

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