Chapitre 4
Malik crispa les mâchoires et regarda Wendy Richards avec indifférence. Elle était refaite
de la tête aux pieds. Son maquillage était exagéré et ce décolleté plongeant qu'elle portait
lui donna un haut le cœur.
Pour vous ça sera votre majesté, grogna-t-il. Vous et moi ne sommes même pas
encore fiancés alors il faut mieux pour vous qu'on s'en tienne aux formalités, le
mariage peut être annulé à tout moment.
Elle pâlit tout à coup, elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui rappelle le but de sa visite. Sa
visite était juste une visite de courtoisie comme l'exigeait la tradition de Jaddar.
Maintenant que tout est clair, je crois que j'ai assez duré ici.
Elle acquiesça simplement. Malik s'apprêta à monter dans la voiture mais s'arrêta car il
avait une dernière mise au point à faire.
Tâchez d'être à l'heure à l'avenir. Je suis un roi beaucoup sollicité et je ne vais pas
perdre mon temps à attendre une fille pourrie gâtée qui fait un escale à Paris juste
pour un croissant.
Elle blêmit tout à coup.
Me suis-je bien fais comprendre ?
Elle hocha la tête.
Oui votre majesté, réussit-elle à articuler..
Bien, Asad va vous escorter jusqu'au palais, quand à moi , j'ai des choses à faire.
Il n'attendit même pas sa réponse et monta dans la voiture.
Joanna avait fini de prendre son bain. Elle n'avait sûrement pas envie de dormir. Elle
voulut sortir mais elle ignorait où se rendre exactement. Elle soupira et s'assit sur le lit.
Elle se tournait les pouces lorsqu'on frappa à sa porte. Elle se précipita d'aller voir qui
c'était. Elle était heureuse de trouver Farida devant sa porte.
Enfin , quelqu'un. Lâcha-t-elle.
Farida lui sourit et entra avec le plateau bien garni.
Ça à l'air si délicieux. S'écria-t-elle.
Elle suivit Farida jusqu'au petit salon de sa chambre et s'assit. Elle s'attaqua
immédiatement au plat sous le regard attendrissant de Farida.
Je suis heureuse que quelqu'un mange avec appétit dans ce palais, lâcha Farida.
Joanna lui intima de s'asseoir. Elle le fit immédiatement.
Pourquoi personne ne mange tous ces délicieux repas ? Demanda Joanna la bouche
pleine.
Farida ne put s'empêcher de rire face à la tête qu'elle avait. Elle était à croquer .
Vous allez finir par vous étouffer mademoiselle.
Joanna avala sa bouchée et but un peu de jus.
Je fais honneur au plat , se défendit-elle.
Aisha en sera heureuse.
Devant l'air perdu de Joanna , Farida décida de se rattraper.
Aisha est la femme d'Asad et la cuisinière en chef du palais.
C'est tellement romantique, je rêve du jour où je rencontrerai mon prince
charmant.
Je suis sûre que ça arrivera un jour.
Joanna continua à manger sous le regard émerveillé de Farida.
Le roi ne mange presque jamais. Il est d'ailleurs le seul habitant du palais, Aisha ne
cuisine que pour les employés, je suis sûre qu'elle viendra vous remercier pour
l'honneur que vous faites à son repas.
Joanna sourit poliment.
Je crois que je vais prendre pleins de kilos en quittant ce pays. Plaisanta Joanna.
Avec ou sans des kilos en trop, vous restez magnifique. La complimenta Farida .
Joanna ne put s'empêcher de rougir.
Merci beaucoup Farida.
Je ne dit que la vérité Mademoiselle, répliqua Farida.
Joanna préféra continuer son repas. Elle avait envie de tout dévoré mais son ventre était
plein à craquer. Elle s'essuya la bouche et avala une dernière gorgée d'eau.
Le repas était excellent, vous dirai à Aisha que j'ai adorée tous ces mets.
Farida acquiesça et prit le plateau. Elle se dirigeait vers la sortie mais Joanna l'arrêta. Elle
avait envie d'aller à la bibliothèque, il n'y a qu'à côté des livres qu'elle se sentait à l'aise.
Elle savait aussi que c'est dans cet endroit qu'elle pouvait en apprendre plus sur Jaddar et
ses traditions.
Est ce que je peux me rendre à la bibliothèque ? Supplia-t-elle.
Farida lui sourit comme toujours.
Vous n'avez pas besoin de supplier pour ça. Je crois que les livres seront heureux
d'être touché par quelqu'un d'autre que le roi.
Vous voulez dire que le roi est la seule personne qui s'y rend ?
Farida hocha la tête pour confirmer ses dires.
Je vous l'ai dit tantôt , le roi est seul habitant de ce palais, bien sûr nous sommes là
mais nous ne sommes que des employés.
Joanna suivit Farida. Elle allait enfin pouvoir se détendre au milieu de ce qu'elle aimait le
plus au monde.
Elles sortirent et Joanna crut qu'elle allait finir par ce perdre un jour si personne ne la
guidait. Le couloir était vaste et discontinu. Elle se demandait bien où il se terminait en fin
de compte. Farida fit signe à un garde qui s'approcha , elle lui parla en arabe et il hocha la
tête.
Vous pouvez pouvez suivre Ibrahim, il va vous mener à la bibliothèque.
Le fameux Ibrahim lui fit un sourire rassurant et elle le suivit. Ils empruntèrent un autre
couloir. Joanna se demandait bien combien de couloir comportait le palais.
Arrivés devant deux portes battantes en marbre incruster d'or, Il appuya sur les deux
poignets et la porte s'ouvrit. Joanna ouvrit grand la bouche. La bibliothèque était très
vaste, tellement immense qu'elle se demandait comment les gens faisaient pour s'y repéré.
Cette bibliothèque fais deux fois mon appartement et même tous les appartements
de l'immeuble ne peuvent arriver à cette grandeur.
Ibrahim sourit et fit la révérence. Il sortit et la laissa seule. Joanna marcha lentement dans
la bibliothèque, ignorant par quoi commencer.
Je crois que je vais définitivement m'installer ici, souffla-t-elle.
Malik sorti de sa voiture. Le trajet lui avait à peine pris trente minutes. Il vit son cousin
qui l'attendait déjà.
Te voilà enfin cher cousin, je commençait déjà à me languir de toi, lança celui-ci.
Malik décida de ne pas répondre à cette provocation qui n'avait pour seule but que de
l'énerver.
Il n'y a que toi qui soit capable de venir dans mon pays et éviter de venir au palais,
lâcha Malik en lui faisant une accolade.
Tu me connais Malik, j'aime pas trop les formalités et tout le tralala qui va avec. Je
suis juste ici par ce que Jamila a exigé de voir son oncle Malik, tu sais très bien
que je ne lui refuse jamais rien.
Son cousin n'avait pas encore fini de parler que déjà la petite Jamila était dans ses bras.
Elle débordait toujours d'énergie cette petite.
Malik Al Bayane Jaddar, quel était notre contrat la dernière fois qu'on s'est vue ?
Demanda Jamila.
C'est ainsi qu'il avait pris l'habitude de s'amuser avec sa petite nièce.
Je devais venir avec la reine, répondit Malik.
Jamila demanda à descendre et alla jusqu'à la voiture. Elle inspecta minutieusement la
voiture et revint vers son oncle les bras croisés.
Je crois qu'une grande discussion s'impose entre nous mais pour le moment il faut
que j'aille m'occuper de Latifa.
Elle s'en alla aussi vite qu'elle était venue. Malik n'avait pas du tout saisi le sens de sa
phrase.
Latifa est sa poupée que tu lui as offert il y a six mois, lui dit son cousin.
Malik se passa une main sur le visage et suivit son cousin à l'intérieur de la maison.
Que me vaut l'honneur de ta présence à Jaddar ? Demanda Malik une fois qu'ils
furent assis.
Jamila voulait changer d'air et moi aussi d'ailleurs.
Malik savait qu'il ne mentait pas. Jamal Al Rahim était son cousin et le cheikh du royaume
voisin. Le royaume de jeddar avait été fondé par le frère de son arrière grand père. Un
conflit de succession les avait séparé et il avait préféré créer un autre royaume, ils avaient
pu régler le problème des années plus tard et les deux royaumes vivaient en harmonie.
J'ai appris que cette tache de Wendy Richards était chez toi, lança son cousin.
Ne m'en parle pas, grogna Malik.
Son cousin leva un sourcil interrogateur. Malik Savait qu'il n'allait pas échappé à ses
remarques.
Cela faisait plusieurs heures que Joanna était enfermé dans la bibliothèque et elle avait pu
lire plusieurs œuvres. Elle n'avait malheureusement pas pu lire les livres sur l'histoire de
jaddar car ceux-ci étaient tous en arabe. Elle soupira et monta sur la petite échelle pour
prendre un livre en haut. Elle rata une marche de l'échelle, s'agrippa à l'étagère mais ne put
tenir longtemps, elle lâcha prise entraînant ainsi plusieurs livres.
Elle ferma les yeux s'attendant certainement à encaisser le coup mais se retrouva sur
quelque chose de dure ou plutôt quelqu'un. Joanna se rendit compte qu'elle avait atterrit
sur une personne. Elle leva lentement les yeux et croisa deux paires d'yeux tranchants qui
la regardaient comme s'ils voulaient la transpercer.
Belle chute n'est ce pas ? Lâcha-t-elle.
L'inconnu ne semblait pas du tout touché par cette remarque. Il leva un sourcil et soupira.
Vous êtes couché sur moi Mademoiselle, répliqua celui-ci.
Joanna bredouilla quelques excuses et se leva . L'inconnu se leva à son tour et Joanna en
eut le tourni tant il était impressionnant.
Je suis Joanna Bianchi, fit-elle en lui tendant la main.
Il considéra sa main un long moment avant de s'en saisir. Joanna sentit un courant
électrique traverser son corps.
Malik Al Bayane Jaddar.
Elle ouvrit grand les yeux.
Vous voulez dire.... Que ... Vous ....êtes ...
Le roi, la coupa -t-il.
Joanna déglutit difficilement, elle avait en face d'elle le roi et tout ce qu'elle voulait était
de prendre ses jambes à son cou.