Un crime presque parfait - Chapitre 5
Comme Cassandre est toujours occupée avec la scène de crime, Patrice en profite pour prendre une longueur d’avance et il se rend chez la famille Varela, accompagné d’un officier de police vu qu’il n’a pas de transport. Arrivé sur place, il entend jouer de la musique et il voit des silhouettes bouger à l’intérieur. Comme il ne sait pas encore comment s’y prendre pour annoncer des mauvaises nouvelles, il espère que cela se passera bien. Après avoir frappé à la porte, il est ouvert presque aussitôt.
- Bonjour, que puis-je faire pour vous ? lui demande aussitôt la mère de Stacey.
- Bonjour, je suis bien chez la famille de Stacey Varela ?
- Effectivement, mais je ne pense pas vous avoir déjà rencontré…
- On ne s’est jamais rencontré. Je suis l’Agent Patrice Perez de la Force Spéciale. Est-ce que je pourrai vous parler ?
- La Force Spéciale ? s’étonne-t-elle quand son époux, qui a tout entendu, la rejoint près de la porte.
- Qu’est-ce qui se passe Agent Perez ?
- Je ne peux pas vous le dire ici. Est-ce qu’on pourrait aller s’asseoir ?
- Non ! Dites-nous ce qui se passe ! insiste-t-elle en perdant son calme alors qu’elle comprend qu’il se passe quelque chose de grave.
- Je suis désolé de vous l’apprendre de cette façon, mais Stacey Varela est morte.
A l’annonce de cette triste nouvelle, Madame Varela tombe dans les vapes et, rapidement, Patrice la retient pour éviter qu’elle ne tombe par terre. Aidé de Monsieur Varela, ils la portent jusqu’au salon où ils la posent sur un sofa. Puis, Monsieur Varela tente de réveiller son épouse et, une fois fait, elle se met à pleurer à chaudes larmes.
- Ce n’est pas possible… Ça doit être une blague ! Mon enfant ne peut pas être morte !
- Qu’est-ce qui s’est passé Agent Perez ? enchaîne Monsieur Varela.
- Nous ne le savons pas encore ; mon équipière est toujours sur place. A première vue, elle a été assassinée. Est-ce que vous savez si elle avait des ennemies ?
- Non, pas à notre connaissance, répond Monsieur Varela alors que son épouse est inconsolable. Elle a eu des disputes ici et là, un peu comme tout le monde, mais à ma connaissance ce n’était rien de grave.
- D’après les informations que nous avons pu glaner, elle a eu une dispute avec sa sœur…
- Oui, elles se sont disputées et elles ne se parlent pas depuis. Vous pensez que c’est sa sœur qui l’a tuée ? Je vous arrête tout de suite car Rachel ne pourrait jamais faire une telle chose à sa petite sœur.
- Je suis désolé de vous poser ce genre de questions, mais malheureusement nous n’avons pas d’autres choix que d’explorer toutes les pistes, surtout celle-là, vu qu’elles se sont disputées.
- Je vous comprends Monsieur l’Agent.
- Est-ce qu’elle serait là ? J’aimerai lui poser quelques questions...
- Malheureusement, elle n’est pas là depuis très tôt ce matin, lui répond-il.
- Ce n’est pas grave. Je repasserai pour lui parler…
- Si vous le souhaitez, je pourrai lui demander de passer à la F.S.A, lui propose-t-il.
- C’est comme vous voudrez. Je comprends que vous voulez être entre vous, mais il y a quelques petites choses que j’aimerais savoir.
- Allez-y…
- Hormis sa sœur, y avait-il d’autres personnes avec qui ça n’allait pas ces derniers temps ?
- C’est surtout Rachel qui pourrait vous répondre. Avant cette stupide dispute, elles se racontaient tout. Et puis, Stacey passait beaucoup de temps sur Facebook. Peut-être que sa meilleure amie, Charlotte Evans, pourrait vous en dire plus. Vous la trouverez dans la même agence de mannequinat de Stacey.
- Est-ce que vous me donnez la permission de fouiller sur le compte Facebook de Stacey ? Avec un peu de chances, nous pourrons trouver quelque chose qui nous mènera vers le tueur.
- Oui, vous pouvez le faire, mais je ne pense pas qu’elle aura laissé son mot de passe quelque part.
- Ce n’est pas grave. Au bureau nous avons une personne qui pourra entrer sur son compte.
- Agent Perez, je vous en supplie de trouver l’ordure qui nous a pris notre enfant.
- Je vais tout faire pour, lui répond Patrice. Je vous présente mes sincères condoléances.
Une fois qu’il obtient la permission écrite de père de Stacey pour entrer dans le compte Facebook de sa fille décédée, Patrice quitte la maison et, alors qu’il s’éloigne, il entend les parents pleurer à chaudes larmes. Il est conscient qu’il y a encore tout à faire dans cette enquête, mais il a l’intention de tout faire pour rendre justice à cette famille en retrouvant le ou la coupable de ce crime. Vu qu’il est encore relativement tôt et qu’il peut toujours faire un petit travail supplémentaire, Patrice décide d’aller voir l’informaticien de la F.S.A. Ne sachant pas encore les lieux, il se renseigne à la réception et, une fois qu’il a trouvé ce qu’il cherchait, il monte au troisième étage et, dès que la porte de l’ascenseur s’ouvre, il se retrouve directement dans la salle informatique. Il voit de gros ordinateurs qui sont allumés avec de gros serveurs où plusieurs petites lumières clignotent. Pensant qu’il n’y a personne, il regarde autour de lui en attendant l’informaticien quand une voix féminine le fait sursauter.
- Qu’est-ce que vous faites ici ? demande-t-elle aussitôt. Vous n’avez pas le droit d’être ici. Sortez immédiatement ou j’appelle la sécurité.
- Attendez ! J’ai...
- Je ne veux rien savoir Monsieur. Sortez, insiste-t-elle.
- Je travaille ici, lance-t-il subitement. Je suis le nouveau.
- Ah, lance-t-elle, déconcertée.
- Je suis l’Agent Patrice Perez, enchaîne-t-il en lui tendant la main.
- Je suis vraiment désolée Agent Perez. Personne n’a fait les présentations encore, enchaîne-t-elle en lui serrant la main. Je suis Emy Astier et, là, tu es chez moi... On peut se tutoyer ?
- Bien sûr ! enchaîne-t-il.
- Bon, que me vaut ta visite, maintenant que les présentations ont été faites ?
- Je suis déjà sur une enquête et j’aurais besoin d’informations sur une personne décédée.
- Je t’écoute, lui dit Emy en prenant place devant son ordinateur.
- La fille s’appelle Stacey Varela. J’aimerais avoir le plus d’informations possible sur elle : qui est son groupe d’ami, ce qu’elle fait quotidiennement, à qui elle parle sur sa page Facebook...
- Ah, je comprends. Donc, si je comprends bien, vous n’avez rien comme informations avec ton équipier ? En passant, avec qui tu travailles ?
- Je suis avec Cassandre.
- Ah, c’est cool ça ! Tu es bien tombé. C’est la plus adorable des coéquipières. Tu en as de la chance.
- « Si seulement tu savais la misère qu’elle me fait vivre... » Pour répondre à ta question, nous avons eu pas mal d’indices qui sont au labo en ce moment. Par contre, il y a quelque chose qui m’intriguais. La victime avait une « meilleure amie » d’après ce qu’on m’a dit, mais elle ne semble pas du tout affectée...
- Laisse-moi deviner : Charlotte Evans ?
- Effectivement. Tu as trouvé quelque chose ? Patrice s’approche d’Emy.
- Je suis sur le compte de Stacey Varela. Elles ont parlé tous les jours lors de la semaine écoulée. Elles ont des noms tendres les unes envers les autres. En revanche, en lisant les messages, je trouve qu’il y a eu une friction avec sa sœur...
- Oui, apparemment, il y a eu une dispute entre elles la veille. Est-ce que je peux savoir ce qui se dit ?
- Bien sûr ! Tu peux t’approcher et lire. D’après ce que je comprends, sa sœur a essayé de lui faire de l’ombre lors de leur prochain défilé et elles en sont arrivées aux mains. Par contre, la sœur en question n’était pas là aujourd’hui. On verra sur les vidéos surveillances si elle est vraiment restée loin du Havana Hall.
- Si j’ai bien compris, c’est surtout Charlotte Evans qui t’intéresse, c’est ça ?
- C’est ça. Elle est censée être la meilleure amie de la victime, mais elle n’est nullement triste. J’aimerais comprendre ce qui se passe.
- A ce que je lis, elle montre clairement ses sentiments d’habitude. Tiens, regarde...
- Ah oui. Dans ce cas, il faudrait que je découvre ce qu’elle cache. Le problème est qu’elle ne veut pas parler. Elle m’a déjà dit de contacter son avocat.
- C’est certain qu’elle cache quelque chose. Tu sais quoi ? Envoie une lettre en personne pour avoir la permission de mettre le compte de Charlotte sous surveillance. Si je trouve quelque chose avant que tu ais l’autorisation, tout sera irrecevable devant la cour.
- Très bien. Je vais demander à Cassandre de me préparer une lettre et, aussitôt que j’ai un mandat, je reviens vers toi.
- Sinon, tu ne m’as pas encore dit comment se passe ton premier jour. Tu t’entends bien avec Cassandre ? D’ailleurs, en parlant d’elle, je ne savais pas qu’elle était de retour.
- Il semblerait que mon arrivée ait été calculée en fonction de son retour. Et, pour répondre à ta question, elle est un peu froide et distante avec moi.
- Tu es certain que nous parlons de l’Agent Cassandre Monteiro ? s’étonne Emy.
- Oui, elle-même. Elle est très froide…
- C’est bizarre car ce n’est pas son habitude. Tout le monde l’apprécie au bureau.
- C’est ce que j’ai entendu dire. Malheureusement, ce n’est pas ma première impression.
- J’entends de la déception dans ta voix quand tu en parles. Ton premier jour ne doit pas être fameux.
- Effectivement, ça ne l’est pas. Mais bon, je garde espoir que ça s’améliorera avec le temps.
- Je pense que ce sera le cas.
- C’est elle qui t’a envoyé me voir ?
- Non, je suis venu seul. Je suis sur une piste et j’aimerais l’exploiter…
- Tu prends des initiatives, c’est bien ça ! Je suis certaine que tu iras loin avec cette attitude. Bon, va me chercher le mandat. Le plus vite tu l’auras et le plus rapidement nous pourrons mettre ton suspect derrière les barreaux.
- Tu as raison. Bon, je te laisse travailler.
- Je suis très contente d’avoir fait ta connaissance et soit la bienvenue parmi nous.
Patrice est plutôt content de lui. Il a fait la connaissance d’une personne qui l’a bien accueilli et il est content d’avoir obtenu une information qui le confirme que Charlotte n’avait pas une attitude normale après la mort de sa meilleure amie.