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CHAPITRE 06

-JE T'AI DIT DE NE PAS BOUGER !

Il me plaque la tête au casier en me tirant les cheveux. Je gémis. Il est vraiment trop violent, pourquoi agit-il de cette manière ? Au jardin d'enfant je me souviens d'un garçon doux et souriant.

-Lâche-la immédiatement Finn ! Dit la voix de mon amie.

Il se retourne lentement vers Ileana. J'essuie rapidement les larmes de soulagement qui se mettent à couler subitement de mes yeux. Elle me sauve encore une fois.

-Sinon quoi ?

-Sinon je frappe là où ça fait mal. Et crois moi, si tu ne veux pas perdre tes bijoux de famille tu devrais m'écouter. Lâche-la !

Il grogne et me lâche. Son regard se pose finalement sur moi, puis sur mes lèvres. Je retiens un haut le cœur.

-Je reviendrais Hall, j'ai besoin de ces cinquante dollars.

Je suis paralysé. Il part les mains dans les poches. Ouais, il est parti à cause des menaces de Ileana. Elle a toujours attiré les garçons mais ils la respectent beaucoup. Elle leur fait même un peu peur. Je le fixe jusqu'à qu'il disparaisse. J'attends que le malaise que je ressens s'évapore, mais il persiste.

-Il a peur que je mette à exécution tout ce que j'ai appris durant mes entraînements de boxe !

Elle me fait un clin d'œil. Je tremble encore, je n'arrive même pas lui sourire. Je vois bien que les gens autour de nous lèvent les yeux au ciel... Personne ne serait intervenue. Ils ont juste l'impression que je perturbe leur petite vie de lycéen tranquille.

-Franchement je ne peux pas te laisser seule deux secondes... Ça va ?

Je déglutis. Ce n'est pas la première fois que je me fais persécuter. Mais il y a une limite. Si elle n'avait pas été là, il aurait posé ses lèvres sur les miennes. Rien que d'imaginer l'image j'ai envie de me rouler dans un coin et de me laisser aller aux larmes.

-Oui...

Elle met son bras autour de mes épaules pour me réconforter.

-Aller viens. On fais comme d'hab' cookies et révisions ?

Je remets en place la couronne de fleurs sur ses beaux cheveux violet. Avec un petit sourire déconfit. Heureusement qu'elle est là.

-On fait comme d'hab'.

Le vendredi se déroule comme le jeudi, à l'exception que Finn me laisse tranquille. Dés que je suis seule je panique, à la limite de la crise d'angoisse et en classe je ne pense qu'à la réponse des GAM's. J'en attends tellement d'eux, j'ai envie de changer ma vie, je sais que j'espère trop. À chaque cours les profs surprit de me voir si déconcentrée, doivent me rappeler à l'ordre, car je regarde à la fenêtre perdu dans mes pensées. Les autres ricanent, parce que ça leur fait plaisir. Grand bien leur fasse. Leurs remarques ne m'atteignent pas, ma tête est pleine d'autres pensées. La fin de semaine va être longue...

Mon réveil sonne à huit heures. Ouais je sais, je suis folle. On est samedi et je me réveille à huit heures, vous pensez que ça n'a aucun sens. Mais ça en a un. Je descends déjeuner et m'assois en face de mon père. C'est lui la raison de mon réveil si tôt. Croyez-le ou non, le déjeuné est le seul moment où je peux voir mon père. À part les rares fois où il vient me chercher en voiture chez Ileana. Pourtant ce n'est pas une parti de plaisir, mais c'est normal de vouloir passer du temps avec le seul membre de la famille qu'il me reste. Et cela même si il me traite comme un chien.

-Bonjour !

Il me réponds d'un ton mécanique ce qui m'horripile mais je ni peux rien.

-Bonjour, Louane bien dormi ?

-Oui.

J'aimerais vraiment qu'il me regarde et me sourit quand il me parle. Je ferme les yeux est me remémore mon enfance pour avoir une image positive de lui. Je me retourne vers notre bonne, elle au moins elle me sourit chaleureusement. C'est comme ma deuxième maman.

-Deux crêpes s'il te plait Anna.

Puis je me sers un vers de jus d'orange. Mon père s'adresse toujours à moi sans lever les yeux de son journal. Il finit son café.

-Brigitte viendra manger ce soir. Je veux que tu sois là à 19 heures pile et que tu aides Anna à tout préparer. Bien-sûr tu devras être présentable et aimable.

-Très bien.

Je remercie Anna qui vient de me poser une assiette avec deux crêpes fumantes et parfaites, saupoudrées de sucre. Mon ventre gargouille devant ce petit déjeuné de rêve. Les crêpes d'Anna sont une tuerie. Je me tourne vers mon père en me retenant de soupirer. Brigitte Lewis est ma professeur de violon. Et en plus d'être une vraie garce avec moi c'est la copine de mon père. C'est une vraie connasse, mon père est le seule sur cette terre à ne pas le penser. Je me demande comment elle peut se supporter elle-même... Elle est bizarre avec lui, mais moi je vois clair dans son petit jeu, il n'y a que le fric qui l'intéresse.

-Je vais partir au travail. Pense bien à faire ton violon.

-Oui papa.

Je baisse la tête pour regarder mes crêpes se refroidir. Cinq minutes plus tard je regarde toujours mes crêpes. Anna me frotte le dos. Elle compatis.

-Vous avez l'air tendu Mlle Louane. Allez prendre une douche bien chaude.

-Non ça va. J'y vais après. J'ai besoin de manger.

-Mais les crêpes sont froides !

-Anna ! Je vais pas mourir d'une indigestion pour ça. Et puis froides ou chaudes, tes crêpes sont toujours un régale.

-Bon...

Elle commence à débarrasser. Anna est comme la mère que je n'ai plus, elle est vraiment adorable, et d'une générosité sans limites. Je tends les mains vers elle.

-Anna stop ! Je le ferais. Vas te reposer.

Sachant qu'il est inutile de discuter, elle part au salon. J'attrape une des crêpes à pleine mains, heureusement que mon père n'est pas là, avec lui il faudrait que je me comporte comme ses petites filles pourries gâtées. Que j'utilise je ne sais quel couvert et que je lève le petit doigt. Soudain, mon téléphone vibre. Je sursaute et lâche ma crêpe qui atterrit sur mon pyjama.

-Raaaah...génial!

Je ne prends même pas la peine de m'essuyer et ramasse mon téléphone qui lui aussi est tombé, mais par terre. Je l'inspecte à la recherche d'une quelconque fissure. Puis je le rallume. Je reconnais immédiatement le numéro, en même temps j'ai tellement relu ce bout de papier que je le connais par cœur. Je me frotte les yeux afin de m'assurer d'être bien réveillé.

[?]

Hey ! Comment ça va Lou ?

Hum...que répondre? Aller Louane pense comme Lou.

[Moi]

Hey Gab ! Disons moyen. Je ne suis pas quelqu'un de très patient alors... Et toi ?

Comment a-t-il eu mon numéro ? À oui ! Les fiches d'inscription pour l'audition, je suis tellement bête. Mon cœur bat si vite que je suis incapable de penser normalement. J'ai les oreilles qui bourdonnes.

[Gab]

Nickel ! Les gars et moi avons réfléchit...

Oh mon dieu ! Je laisse échapper un petit couinement. Anna doit se demander pourquoi je prends autant de temps. Sa voix retentit du salon.

-Vous allez bien ?

-Oui, oui !

Ma voix trahis mon excitation. Je concentre mon attention sur les messages en prenant une bouchée de crêpe. Mmmmmh... c'est un délice même si je n'ai plus vraiment très faim. Mes doigts volent sur mon téléphone à une vitesse incroyable.

[Moi]

Tu fais exprès de me faire attendre, c'est horrible ! Dis moi la réponse !!!

La réponse ne se fait pas attendre. Mon coeur rate un battement mais ce n'est toujours pas ça... Toujours pas ce que j'attends.

[Gab]

C'est amusant de te faire attendre...

Ok. Je me mordille la lèvre inférieur. Ce Gab est un petit rigolo.

[Moi]

C'est cruel !

[Gab]

Ouais je sais. Bon je t'envoie l'adresse pour les répètes. Rendez vous à 15h ?

Je crois que je fais de l'hyper ventilation là. Ma bouche est entre-ouverte et je me retiens de crier. Je commence à rire, je crois que je deviens folle.

[Moi]

...

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