CHAPITRE 06                

Il explose de rire. 

-Serais-tu en train de me provoquer miss ? Tu sais ça risque de mal finir pour toi. 

Je lui tire la langue, je ne fais pas de doigt d'honneur. Enfin pas souvent parce que je me trouve ridicule quand je le fais, je ne sais pas pourquoi. 

-Insolente !

J'allais répliquer mais la porte d'entrée s'ouvre sur mon père et Brigitte alors on arrête tout de suite notre petit jeu. Je m'approche d'Ashley pour voir ce qu'elle dessine et comme à chaque fois je suis époustouflé. Elle est bourré de talent pour une petite fille de quatre ans. Gab lui dit que c'est très beau et elle le remercie. Brigitte entre dans le salon avec une moue boudeuse, je me demande ce qu'il s'est passé. Mon père l'a suit les mains dans les poches... Les mains dans les poches ?! Mon père ne met jamais ses mains dans ses poches parce que ça fait trop racaille comme il dit. J'ai l'impression de tomber des nues, Gab lui est amusé. 

-Il est dix-huit heure passé, vous voulez rester où vous avez des choses de prévu ?

Je regarde mon père quand il dit ça, je comprend pourquoi Brigitte est irritée. Je vais refuser parce que c'est trop tôt, j'accepte de faire des efforts certes, j'ai quand même une once d'espoir en moi finalement. Mais ça n'arrivera pas d'un coup, je veux y aller petit à petit et aujourd'hui j'ai eu mon compte.

-Non merci, on a des choses à faire. 

Il a l'air déçu mais je ne reviendrais pas sur mes propos. Je fais un bisous à Ashley et dis au revoir d'un signe de tête à ma belle-mère et à mon père. Gab est plus poli que moi pour les au revoir mais je m'en fous. Je sors de la maison pour attendre Gab sur les marches du perron, il ne tarde pas à me rejoindre. Il ferme la porte et se retourne en calant ses mains derrière sa tête. Un long soupir s'échappe de ses lèvres.

-Eh bien, qu'elle longue journée ! 

-Ouais.

Je me détourne et commence à descendre les marches mais il ne me suis pas. Je me retourne encore une fois pour le regarder, il a l'air perdu dans ses pensées, le soleil fait des reflets blonds dans ses cheveux, il a un sourire rêveur et des petites fossettes dans ses joues. Je penche la tête sur le côté pour le dévisager, à quoi pense t-il ? 

-Je me disais que tu devais être fatigué par tout ce qu'il se passe... Et vu que l'interview est demain, tu devrais te reposer. 

J'hoche la tête d'approbations mais quelque chose dans ce qu'il a dit me reste en travers de la gorge. Je relève la tête en fronçant les sourcils et le regarde descendre les marches des escaliers. Il s'arrête près de moi, toujours les croisées derrière la tête. Mon souffle est court mais pour une fois ce n'est pas à cause de lui.

-Oh putain... C'est vrai.

J'avais complètement oublié l'interview et maintenant je ne vais pas réussir à dormir. Une boule de stresse se créée dans mon ventre. Je pose ma main sur mon front, c'est à mon tour de soupirer. Est-ce que je vais pouvoir me poser ?

-Ça va être le début de notre vrai carrière, nous quatre on va tout déchirer !

J'aimerais partager son enthousiasme mais lui il est habitué à tout ça, pas moi. Moi je suis la fille de la ville, la meuf aux problèmes qui, oh grand jamais on imaginerait sur une scène en train d'allumer le publique. Combien de fois je me suis imaginer la guitare électrique dans le bras sautant partout sur la scène et chantant des chansons que le publique reprendrais quand je crierais "Sing !" C'est un rêve que je ne veux pas gâché, je veux l'atteindre. Combien de fois je me suis imaginé qu'on m'arrêterais dans la rue pour me demander des autographes, que je ferais la une des magasines avec le groupe. Je n'en ai aucune idée mais je dois passé par le stress, cette interview va lancer ma carrière avec les mecs, je sais d'expérience que c'est avec eux et seulement avec eux que je veux vivre ça. Un grand sourire me fend le visage.

-Woah miss, c'est le sourire le plus éblouissant que je t'ai vu.

Il se moque de moi mais je m'en fous. Je lui saute dessus pour le prendre dans les bras, mes jambes s'enroule autour de sa taille. Heureusement qu'il a assez de force pour pas qu'on bascule en arrière. Ses mains se posent sous mes fesses pour me tenir, je vois bien qu'il rougit mais je ne réagis pas. Nos nez se frôlent.

-J'arrive pas à y croire, c'est juste un rêve qui se réalise. Etre avec vous dans le groupe est la meilleure chose qui me soit jamais arrivé, je vous aimes trop. 

Il a les yeux qui pétille et ce sourire moqueur que j'aime tant. Il m'écoute parler sans m'interrompre une seule fois.

-Et on va sûrement faire plein de conneries, surtout moi parce que je n'ai pas d'expérience dans le métier contrairement à vous. On va s'engueuler des fois, on sera pas toujours d'accord. Il se pourrait même que je vous fasse des petites crises de temps en temps... J'espère que vous savez que vous vous engager dans une voie très dangereuse en étant avec moi. En me laissant revenir dans le groupe. 

Il pose son front contre le mien. Mon coeur bat à cent à l'heure, d'euphorie, de joie et... D'amour je crois.

-Crois moi, on le sait.

-Je ne gâcherais pas tout cette fois-ci, je vous le promets, je te le promets. 

Il pose ses lèvres sur les miennes tout doucement. Mon étreinte autour de lui se resserre sous la surprise. Il bouge ses lèvres sous les miennes lentement. Je crois qu'il ne m'a jamais embrasser avec autant de douceur, mais je ne crois jamais lui avoir laisser le temps de le faire. Sa langue tourne autour de la mienne, je frissonne dans ses bras. En fait on m'a déjà embrasser avec douceur, Finn l'a déjà fait mais jamais comme ça, il le faisait comme si j'étais une petite chose fragile. Personne ne m'a jamais embrassé comme ça. Gab le fait comme si j'étais importante pour lui, peut-être puis-je dire : comme si il m'aimait. 

C'est à ce moment là que ça me vient comme une évidence, je l'aime. Je ne suis pas encore prête à le lui dire parce que je viens tout jute de m'admettre mais c'est un fait. Je l'aime plus que tout, j'aime quand il s'inquiète pour moi, quand il sait que ça ne va pas où même quand il se moque de moi. J'aime tout chez lui, ses cheveux roux et ses yeux sombre, même sa fâcheuse manie de s'en sortir avec une blague alors qu'on parle sérieusement. Il me repousse légèrement et chuchote contre mes lèvres.

-Je sais que tu tiendra ta promesse, je te fais confiance.

Je passe une main dans ses cheveux quand il me repose par terre. Je joue avec ses mèches rebelles, ses cheveux sont toujours impeccable d'habitude mais j'aime bien quand ils sont n'importe comment. Je le regarde amoureusement, je ne sais pas si il sens que je le regarde comme ça. J'aimerais bien qu'il s'en rende compte, mais on va y aller étape pas étape. Je n'ai pas envie de me précipiter tête baissé dans une relation. Sa main trouve la mienne et ses doigts s'entrelacent au mien, nos mains s'emboîtent parfaitement. Je serre la sienne affectueusement. 

Je ne sais pas combien de temps on a continuer à se regarder comme ça sans parler, mais je n'ai pas trouvé ça désagréable. Il n'y avait pas de malaise comme on pourrait le penser et... Putain on se croirait dans ses romans à l'eau de rose que j'aime tant mais qu'est-ce qu'on s'en fout ! Ensuite il m'a ramener en vélo et cette fois il n'a pas conduis comme un taré, comme la première fois qu'on s'était embrassé. Au contraire il a roulé lentement, peut-être pour ne pas m'effrayer ou parce que j'avais mes bras autour de sa taille et le torse collé contre son dos. Les deux options me vont. Quand on est arrivé à la villa j'ai presque regretté d'être partie si vite. Je lui ai fait un rapide bisous sur la joue et je suis rentré dans la maison. Quand j'ai fermé la porte je me suis affalé par terre le dos contre cette dernière, un sourire crétin au lèvre. C'est sur, ce passage de ma vie ressemble à un romans à l'eau de rose. Mais j'aimerais le vivre encore et encore.