Un Amour Interdit

Dans la ville de Ouagadougou, plus précisément dans le quartier de Ouaga 2000

réside une grande et renommée famille musulmane, la famille KANAZOE, dont le

chef de famille Abdoul Karim KANAZOE est propriétaire d'une haute société

immobilière. Un grand homme à la soixantaine, connu pour sa gentillesse et sa

générosité par tous, avec une vaste maison composée de plusieurs chambres, de

jardins, de salle à manger, de terrasse, parking et une large piscine.

Il est 22h, plus personne n'a le droit de sortir de la maison à cette heure

sauf en cas d'urgence. Le gardien, un vieux vêtu de son uniforme somnolent sur

sa chaise est taquiné par le chauffeur. Un jeune homme de 26 ans environ, nommé

Kader.

Kader ( un air moqueur) : Vieux Boukary, ce n'est pas le moment de te

reposer.( Lui dit il en le tapotant).

Boukary ( en sursautant) : Mais qu'est ce que tu racontes Kader ? Je ne dors

pas... D'ailleurs où est ton problème ? Tu ferais mieux d'aller te reposer que

de rester à faire du commerage.

À l'intérieur, Abdoul Karim KANAZOE est dans sa chambre entrain de parler

avec sa femme. La porte de la chambre légèrement ouverte ces deux parents étant

sur le lit discutent.

Karim : Bientôt notre princesse aura 22 ans, il faut lui trouver un prétendant

en mariage.

Fatima : Mais chéri, tu ne penses pas que nous devrions en parler avec Djamila

d'abord ? Peut être qu'elle a un ...

Karim ( en lui coupant la parole) : Ce n'est pas à elle de trouver son mari,

c'est de notre devoir de s'assurer que notre fille ait un conjoint mature. Je

pensais à Hakim, son ami d'enfance, il serait un bon mari pour Djamila. Ils se

connaissent depuis l'enfance, de plus il est très bien éduqué et cela ne fera

que d'unir davantage nos deux familles.

Fatima : D'accord. Demain je vais essayer d'entretenir avec Djamila, j'espère

qu'elle se réjouira de savoir qu'elle se mariera avec son ami d'enfance Hakim.

Djamila passant par là, entend leur conversation et tombe sur les paumes.

Elle est choquée par ce qu'elle vient d'entendre, elle court et va dans sa

chambre.

Djamila ( en larmes): Je vais me marier à Hakim ??? Et mes études ? Il faut

que je parle avec ma mère, je ne peux pas abandonner les études pour le mariage.

Il fait jour. À l'université, Djamila et sa meilleure amie Christine

discutent.

Djamila : Mon père compte me donner en mariage.

Christine (d'un air étonné) : Pardon ??? Qu'est ce que tu racontes là ?

Comment ça, ton père veut te donner en mariage ?

Djamila : Je les ai entendu parler cette nuit. Et c'est Hakim, mon futur mari.

Christine : Hakim ? Ton ami ? Je ne comprends rien là. Hakim est au courant ?

Djamila : Je n'en sais pas plus que toi Christine. Je me demande comment puis

je leur faire comprendre que je ne suis pas prête sans leur offenser ? Je sais

que Hakim, c'est une bonne personne, il me connait plus qu'aucun autre homme.

Mais...

Christine : Tu l'aimes ?

Djamila ( confuse ) : Je n'en sais rien. Peut être que oui peut être que

non... Je l'admire, je me sens bien avec lui c'est tout.

Christine ( d'un ton moqueur ) : Tu es amoureuse...

Djamila : shutttt !!!! Raconte pas des bêtises. Hakim c'est juste un ami.

Christine : Un ami qui sera bientôt ton mari. Ne l'oublie pas.

Hakim et son frère Malick se dirigent vers Djamila et son amie. Christine les

appecoivent de loin.

Christine : En parlant du loup, on aperçoit sa queue ( dit elle en pointant du

doigt Hakim et son frère).

Djamila ( essayant de se cacher) : Oh je veux pas le voir, pas aujourd'hui mon

Dieu.

Christine : Trop tard, ils t'ont vu.

Hakim : salut les filles !!!

Christine : oui salut !!!

Djamila ( bégayant ) : Euh.. sa..lut. Bon je vais rentrer, mon chauffeur doit

m'attendre.

Hakim : Tu me fuis ???

Djamila : euhhh non , j'étais sur le point de rentrer... Ça va Malick ?

Malick : Oui très bien Djamila.

Christine : Djamila se marie bientôt ; lancé t'elle.

Hakim et Malick restent bouche bée tandis que Djamila jette un coup d'œil à

son amie.

Hakim : Djamila va se marier ?

Djamila : Bon je vous laisse les amis. À plus !!!

Elle s'éloigne d'eux, Hakim est sous le choc. Il essaie d'en savoir plus.

Hakim : Christine, est ce vrai tes propos ?

Christine ( étonnée) : Tu ne le savais pas ??

Hakim : Non

Christine : Je.. je.. je plaisante.. Moi aussi je dois vous laisser. À plus !

Malick : Tu vois ?? Elle va se marier, tu l'as perdue. Je t'avais bien dit de

lui avouer que tu l'aimes, tu as hésité.

Hakim : J'avais peur de la perdre fréro. Je sais pas comment elle réagirait si

je lui avouais mes sentiments pour elle. Je peux perdre son amitié.

Malick : Tu l'as perdue malgré que tu n'as pris aucun risque.

Quelques minutes plus tard, Djamila arrive à la maison. Sa belle sœur Mariam,

la femme de son frère Rahman l'interpelle.

Mariam : eh Djamila, maman te demande de la rejoindre dans sa chambre.

Djamila : D'accord. Je vais me changer et j'y vais.

Elle monte dans sa chambre et trouve sa petite sœur Roukya qui profite de son

absence pour lui piquer quelques uns de ses vêtements. Roukya se mirait dans le

miroir en étant vêtu d'une robe qui appartient à sa sœur.

Djamila : Que cherche tu ici ? En plus, pourquoi tu portes ma robe ?

Roukya (paniquée) : En fait...

Djamila : Je t'écoute, je vais le dire à maman.

Roukya : non non non, ne fais pas ça stp grande sœur. Je... J'ai une soirée et

je voulais t'emprunter cette robe

Djamila : Ce que tu fais là, ce n'est pas emprunter. En plus tu comptes aller

à cette soirée avec cette robe ???

La robe que porte Roukya est sexy pourtant dans la famille KANAZOE, il est

formellement interdit de porter de tels vêtements

Djamila : Papa t'a donné la permission ??

Roukya : En ce qui concerne la robe je sais comment me débrouiller avec, mais

pour la permission non. Personne ne sait que je sors ce soir.

Djamila : Tu ne peux pas sortir avec cette robe, elle ne te met pas en valeur.

Imagine que des gars t'harcèlent à cette soirée. Rends moi ma robe. Je crains

aussi que tu ne puisses pas y aller à ta soirée, tu connais très bien les

règles de la maison.

Roukya ( triste ) : Pourquoi on peut pas s'habiller comme on le veut ?

Pourquoi on doit toujours être des prisonnières ? On peut jamais faire ce qui

nous plaît. C'est injuste.

Djamila se rapproche de sa petite sœur, l'air triste et la prend dans ses bras.

Djamila : C'est pour notre bien. Tu peux garder la robe mais ne la porte que

pour être dans ta chambre.

Roukya ( sourit ) : Merci.

Elle s'en va. Djamila se change et va rejoindre sa mère. Elle toque la porte,

puis l'ouvre légèrement.

Djamila : Je peux ?

Sa mère étant assise sur le lit lui répond en souriant.

Fatima : Bien sûr chérie. Allez viens t'asseoir à côté de moi.

Elle rejoint sa mère avec une mine inquiète.

Djamila : Tout va bien maman ?

Fatima : Oui ma fille. Je voudrai te faire part d'une décision que ton père et

moi avions prise pour ton bien être.

Djamila : Tu me fais peur maman

Fatima : Ne t'inquiète pas trop.

Elle prend les mains de sa fille.

Fatima : Nous avons décidé que tu te marieras à Hakim. Tu feras une très bonne

épouse, tu nous feras honneur.

Djamila ( ton calme) : Et mes études ?

Fatima : Alhamdoulilah, tu connais déjà le maximum sur la religion. Concernant

tes études, si ton mari l'accepte tu pourras continuer tes études. Vu que vous

vous connaissiez déjà, tu peux lui en parler et je suis sure qu'il ne va pas

t'interdire de continuer tes études. Hakim, c'est un garçon bien éduqué et

pieux. De plus, votre union ne fera qu'unifier nos deux familles.

Djamila : Maman mais je ne ressens rien pour lui. C'est juste un ami.

Fatima : Écoute ma fille, l'amour viendra après le mariage, quand vous allez

apprendre à bien vous connaître intimement.

Djamila : Si telle est votre décision, je l'accepte. Je me marierai avec Hakim.

Elle se lève et retourne dans sa chambre. Rahman, le fils aîné de la maison

s'affole en tenant une facture d'eau.

Rahman : Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ? ( En montrant la facture

d'eau qu'il tient). Personne ne vend l'eau et encore moins de la glace alors

comment nous sommes facturés à la somme de 65000f ?

Mariam sa femme et Roukya ayant la tête baissée ne répondent pas.

Rahman : C'est à vous je parle !

Roukya : Grand frère, j'ai un problème avec ma salle de bain.

Rahman : Depuis combien de temps ?

Roukya : Je n'en sais pas mais ça fait un bout de temps.

Rahman : Tu ne le signale que maintenant ?

Roukya : Je suis désolée.

Rahman : Vas m'appeler le vieux Boukary !

Elle va ramener le vieux Boukary.

Boukary : Vous m'avez fait appelé ?

Rahman : Oui oui, y'a Roukya qui a un souci avec sa salle de bain. J'aimerais

que vous me trouviez un plombier pour régler ce problème au plus vite.

Boukary : J'ai un neveu qui peut vous aider, je vais l'appeler maintenant.

Rahman : D'accord. Demandez lui de passer le soir aux environs de 18h. !.

Boukary : D'accord monsieur !

Rahman : Vous pouvez disposer !

Le vieux Boukary revient à son poste et fais sortir son téléphone pour appeler

son neveu.

Vieux Boukary : Allo !.. David, pourrai tu passer ce soir à mon lieu de

travail ? ... On a besoin de tes services. D'accord, à 18h. Ne soit pas en

retard !.